Biden veut garder le contrôle, mais est démuni face à l'inflation aux Etats-Unis

L'administration Biden tente d'inverser la vapeur sur l'inflation, qui semble incontrôlable (Photo, AFP).
L'administration Biden tente d'inverser la vapeur sur l'inflation, qui semble incontrôlable (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 02 juin 2022

Biden veut garder le contrôle, mais est démuni face à l'inflation aux Etats-Unis

  • Joe Biden s'en était notamment remis mardi à la banque centrale américaine, la Fed, dont la mission est à la fois de contrôler les prix et d'assurer le plein emploi
  • Son président Jerome Powell avait été reçu à la Maison Blanche, en présence de la ministre de l'Économie et des Finances, Janet Yellen

WASHINGTON: L'administration Biden tente d'inverser la vapeur sur l'inflation, qui semble incontrôlable, afin de regagner un peu de popularité à quelques mois des élections de mi-mandat, mais ses leviers sont en réalité très réduits.

"Il y a plusieurs manières de (...) maintenir le niveau de vie", a déclaré Joe Biden mercredi, lors d'une rencontre à la Maison Blanche avec les fabricants de lait pour bébé, produit touché par une pénurie.

Il a évoqué par exemple une baisse du prix des médicaments, ou de la garde d'enfants, pour aider les parents à reprendre le travail, alors qu'une pénurie de main d'oeuvre pousse les employeurs à augmenter les salaires, ce qui contribue à alimenter l'inflation.

Le président démocrate a cependant reconnu que son administration était à court de possibilités quant à une "action immédiate" pour faire baisser le prix de l'essence.

"Il n'y a pas grand-chose que l'administration puisse faire directement pour combattre l'inflation", a ainsi expliqué à l'AFP Gregory Daco, économiste en chef d'EY-Parthenon.

Joe Biden s'en était notamment remis mardi à la banque centrale américaine, la Fed, dont la mission est à la fois de contrôler les prix et d'assurer le plein emploi. Son président Jerome Powell avait été reçu à la Maison Blanche, en présence de la ministre de l'Économie et des Finances, Janet Yellen.

Mais cette rencontre "est plus un symbole visant à montrer que l'administration a conscience que l'inflation affecte de nombreux ménages aux États-Unis et que c'est un fléau qu'il faut résoudre de manière urgente", selon Gregory Daco.

Cela signale aussi que "l'administration n'a pas le pouvoir de limiter l'inflation de manière directe", a-t-il ajouté.

«Aider la Fed»

Réduire le coût de certains médicaments, augmenter les impôts pour les Américains les plus riches et pour les multinationales, accélérer la construction de logements, puiser dans les réserves stratégiques...,Joe Biden a détaillé lundi, dans une tribune dans le Wall Street Journal, certaines options possibles, ou les mesures déjà lancées.

Mais, pour la plupart, elles "nécessitent soit que le Congrès adopte une législation (bonne chance!), soit elles seront peu efficaces pour réduire l'inflation à court terme", relève dans un billet l'économiste Stephanie Kelton, professeure à l'université Stony Brook.

Le gouvernement fédéral peut pourtant, à travers sa politique budgétaire, "aider la Fed à faire son travail", estime pour sa part Marc Goldwein, vice-président du Committee for a Responsible Federal Budget, une organisation centriste.

"Le gouvernement dispose de nombreux autres outils pour réduire la demande, stimuler l'offre de main-d'œuvre et de capital, encourager l'épargne et réduire directement les prix", relève-t-il mercredi dans une série de tweets.

Une autre mesure serait de réduire les droits de douane sur des centaines de milliards de produits chinois, ce que la Maison Blanche hésite à faire dans un contexte de tensions diplomatiques avec Pékin.

L'inflation a un peu ralenti en avril, mais reste proche de son plus haut niveau en 40 ans, à 8,3% selon l'indice CPI.

«Réduire les coûts»

À défaut d'avoir une réelle marge de manœuvre sur la trajectoire des prix, l'administration joue à présent la carte de la communication.

"Le président a souligné son intention de faire tout ce qu'il peut pour réduire les coûts auxquels les Américains sont confrontés pour des postes importants de leur budget", a déclaré Janet Yellen mercredi sur CNBC.

Mardi, la secrétaire au Trésor a par ailleurs fait son mea culpa, reconnaissant n'avoir pas su anticiper la vigueur ni la persistance de l'inflation.

Le principal conseiller économique de Joe Biden, Brian Deese, s'était exprimé mardi devant les journalistes lors du point presse quotidien de la Maison Blanche, assurant que le sujet était la "principale priorité économique" du président.

"Nous pouvons effectuer cette transition vers une croissance stable sans sacrifier tous ces progrès économiques si nous prenons les bonnes décisions", a-t-il estimé.

La Fed a commencé en mars à relever ses taux directeurs, pour rendre le crédit plus onéreux et ralentir la demande. Les craintes grandissent désormais, de voir l'activité économique ralentir - voire tomber en récession.

Pour Gregory Daco, "ce ralentissement économique est voulu, et est même désiré et souhaitable, puisque sans ce ralentissement économique, il est peu probable que l'inflation diminue".

Avoir entamé ce mouvement plus tôt aurait sans doute réduit le risque de récession, mais "on aurait eu moins de croissance que ce qu'on a aujourd'hui", estime-t-il.


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
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  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

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L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

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Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

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Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

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L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

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"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.


Delta Airlines renforce son partenariat avec l’Arabie saoudite avant le lancement de sa ligne vers Riyad

Ed Bastian, PDG de Delta Airlines, s'adresse à Asharq Bloomberg en marge du forum Future Investment Initiative à Riyad. (Capture d'écran)
Ed Bastian, PDG de Delta Airlines, s'adresse à Asharq Bloomberg en marge du forum Future Investment Initiative à Riyad. (Capture d'écran)
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  • Cette collaboration intervient alors que Delta s’apprête à inaugurer en octobre prochain son tout premier vol direct entre son hub d’Atlanta et Riyad
  • Le PDG Ed Bastian a expliqué que la priorité initiale serait de capitaliser sur les opportunités d’investissement croissantes du Royaume pour attirer les voyageurs d’affaires

RIYAD : Delta Airlines a conclu un nouveau partenariat avec le ministère saoudien du Tourisme visant à stimuler la demande touristique et à renforcer la notoriété du Royaume sur le marché américain, a confirmé le directeur général de la compagnie.

Cette collaboration précède le lancement du premier vol direct de Delta entre Atlanta et Riyad en octobre prochain, marquant une étape clé dans l’expansion de son réseau au Moyen-Orient.

S’exprimant en marge du Future Investment Initiative Forum à Riyad, Ed Bastian a souligné que l’objectif initial est de tirer parti des opportunités d’investissement croissantes du Royaume afin d’attirer une clientèle d’affaires.

À plus long terme, Delta souhaite également séduire une nouvelle génération de touristes américains, intéressés par les destinations émergentes d’Arabie saoudite, telles que le projet de la mer Rouge et le quartier historique de Diriyah.

« Le Royaume est devenu une destination attractive pour une nouvelle génération de voyageurs », a affirmé Bastian, évoquant un changement de perception chez les visiteurs occidentaux à l’égard de l’Arabie saoudite comme destination touristique.

Pour renforcer son engagement régional, le dirigeant a révélé la signature d’un protocole d’accord avec Riyadh Air, posant les bases d’une coopération dans les domaines du partage de codes et de la coordination des destinations.

Ce partenariat devrait évoluer avec le temps, s’étendant à des projets communs en matière d’exploitation, de maintenance et de technologie, illustrant un resserrement des liens entre les secteurs aéronautiques américain et saoudien.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


FII9 : le PIF dépasse les 250 milliards de dollars d’accords conclus depuis son lancement

Yasir Al-Rumayyan addressing FII9.
Yasir Al-Rumayyan addressing FII9.
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  • Plus de 250 milliards de dollars d’accords signés via la FII en moins de dix ans, le PIF dépassant 1 150 milliards $ d’actifs ; la FII9 vise à renforcer l’impact global de la plateforme
  • Al-Rumayyan appelle à une refonte du modèle économique mondial, soulignant que la véritable richesse réside dans la prospérité humaine, pas seulement dans les chiffres

RIYAD : Plus de 250 milliards de dollars d’accords ont été signés via la plateforme du Future Investment Initiative (FII) depuis sa création il y a moins de dix ans, selon Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Public Investment Fund (PIF) et président de l’Institut FII.

En ouvrant la neuvième édition de la conférence à Riyad, il a affirmé que cette rencontre vise à renforcer l’impact mondial de l’initiative.

Al-Rumayyan a décrit la FII comme le plus grand forum mondial réunissant dirigeants, décideurs et investisseurs pour influencer la trajectoire de l’économie mondiale, rapporte Al Arabiya.

Il a souligné que les participants, issus des secteurs public et privé, représentent collectivement un capital et une responsabilité considérables, ainsi que de vastes opportunités pour façonner les résultats économiques.

Le gouverneur a appelé les participants à agir avec responsabilité et à saisir les opportunités qui se présentent.

Au cours de l’année écoulée, a-t-il noté, les ambitions des investisseurs et des entreprises ont évolué face aux changements économiques et technologiques rapides.

Il a estimé que les modèles économiques traditionnels ne suffisent plus et a appelé gouvernements et entreprises à devenir de véritables partenaires pour promouvoir un nouveau modèle de coopération internationale et de prospérité mondiale.

Le PIF constitue une pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, moteur de la diversification et de la croissance durable au-delà du secteur pétrolier.

En tant que l’un des plus grands fonds souverains au monde, le PIF gère des actifs dépassant 1 150 milliards de dollars, contre environ 925 milliards un an plus tôt, selon les données officielles.

Ses investissements couvrent de multiples secteurs et régions, avec un intérêt croissant pour la technologie, les infrastructures et l’énergie verte.

Le mandat du PIF s’aligne sur l’ambition du Royaume de positionner l’Arabie saoudite comme une destination mondiale de premier plan pour les investissements, soutenue par des mégaprojets et des partenariats internationaux destinés à accélérer la croissance du PIB non pétrolier.

Al-Rumayyan a déclaré que la FII est devenue le lieu de référence où dirigeants et investisseurs débattent des défis et opportunités partagés.

Il a mis en évidence un écart croissant entre l’optimisme des individus quant à leur avenir personnel et leur pessimisme face à la situation mondiale, ajoutant que la technologie pourrait combler ce fossé si elle est déployée de manière inclusive.

Il a toutefois averti que l’intelligence artificielle risque d’accentuer les inégalités éducatives si elle n’est pas régulée de façon équitable et responsable.

Il a identifié l’inégalité comme un frein majeur au progrès humain, citant des prévisions selon lesquelles environ 10 % de la population mondiale pourrait vivre dans une pauvreté extrême d’ici 2025.

Néanmoins, il s’est dit confiant que les dirigeants réunis à la FII peuvent transformer les défis actuels en opportunités bénéfiques pour la société.

Abordant la Vision 2030, Al-Rumayyan a affirmé que le programme a fixé une nouvelle référence mondiale en matière de transformation économique.

Il a noté que les investissements directs étrangers dans le Royaume ont augmenté de 24 % pour atteindre 31,7 milliards de dollars, soulignant que l’Arabie saoudite s’impose désormais comme une destination mondiale majeure, soutenue par ses mégaprojets et ses préparatifs pour accueillir l’Expo 2030 et la Coupe du Monde de la FIFA 2034.

Enfin, il a rappelé que la véritable richesse se mesure au bien-être des populations plutôt qu’aux chiffres, et a invité les participants à utiliser les trois jours du forum pour forger des partenariats transfrontaliers capables de débloquer des opportunités transformatrices au service de l’humanité.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com