Macron et Ndiaye visitent «l'école du futur» jeudi à Marseille

Emmanuel Macron se rend jeudi à Marseille au côté du nouveau ministre de l'Education Pap Ndiaye (Photo, AFP).
Emmanuel Macron se rend jeudi à Marseille au côté du nouveau ministre de l'Education Pap Ndiaye (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 02 juin 2022

Macron et Ndiaye visitent «l'école du futur» jeudi à Marseille

  • Emmanuel Macron et Pap Ndiaye sont attendus dans la matinée dans l'un des 59 établissements retenus, l'école Menpenti, qui va se doter d'un laboratoire de mathématique
  • Le chef de l'Etat marquera aussi, avec cette visite, son soutien à Pap Ndiaye, historien réputé des minorités et cible d'un tir de barrage de l'extrême droite

MARSEILLE: Emmanuel Macron se rend jeudi à Marseille au côté du nouveau ministre de l'Education Pap Ndiaye pour faire la promotion de "l'école du futur", une expérimentation contestée par les syndicats d'enseignants qui réclament avant tout une "feuille de route" pour la rentrée.

Le chef de l'Etat avait lancé cette idée en septembre 2021 lorsqu'il avait présenté le plan d'urgence "Marseille en grand" destiné à aider la deuxième ville de France, où le taux de pauvreté dépasse 50% dans certains quartiers, à rattraper son retard.

Cette expérimentation, lancée dans 59 écoles de la cité phocéenne, vise à donner "davantage de liberté et d'autonomie aux équipes pédagogiques pour bâtir un système scolaire plus juste et plus inclusif", a rappelé l'Elysée à la veille de la visite.

Il s'agit de permettre à ces écoles de financer un projet innovant autour de la culture, des langues, de l'environnement ou des sciences en donnant aux directeurs d'école la possibilité de choisir leur équipe pédagogique.

Emmanuel Macron et Pap Ndiaye sont attendus dans la matinée dans l'un des 59 établissements retenus, l'école Menpenti, qui va se doter d'un laboratoire de mathématique.

Il vise à faire entrer les élèves dans "une activité authentique de recherche et d'expérimentation" en s'appuyant sur les "outils numériques, la manipulation et le jeu", selon un document interne que l’AFP a pu consulter.

L'expérimentation marseillaise suscite beaucoup d'interrogations, notamment l'idée que les directeurs d'école puissent choisir leur équipe, un changement profond du modèle de l'Éducation nationale.

"L'Education nationale n'est pas une somme de +start-ups+", assène Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-Unsa, qui s'inquiète que le nouveau ministre ne "se retrouve avec un chemin extrêmement balisé" et que l'expérimentation ne soit généralisée.

"Cette expérimentation remet gravement en cause le caractère national de l'École publique, le statut de fonctionnaires d'État des enseignants, l'égalité de traitement des personnels dans leur demande de mutation", renchérit la Fédération FO de l'Enseignement (FNEC FP – FO).

«Une vitrine»

D'autres pointent le risque d'une "école à deux vitesses", avec des établissements mieux dotés que d'autres et pas forcément situés dans des quartiers défavorisés.

Le président et Pap Ndiaye, qui effectue son deuxième déplacement de terrain après une première visite hautement symbolique dans le collège du professeur assassiné Samuel Paty, sont en outre attendus sur de tout autres sujets.

"Cette expérimentation, c’est une vitrine alors que le président devrait se concentrer sur les sujets brûlants de l'Education nationale que sont les salaires, le dégel du point d'indice ou encore la feuille de route du nouveau ministre qui ne s'est toujours pas exprimé", a lancé Guislaine David, secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire.

Plusieurs chantiers de poids attendent le nouveau ministre, à commencer par la crise du recrutement des enseignants et la réintroduction des mathématiques dans le tronc commun au lycée.

Le chef de l'Etat marquera aussi, avec cette visite, son soutien à Pap Ndiaye, historien réputé des minorités et cible d'un tir de barrage de l'extrême droite, qui le qualifie de "militant racialiste et antiflics", depuis sa nomination-surprise dans le gouvernement d'Elisabeth Borne.

Alors que son prédécesseur Jean-Michel Blanquer s'est régulièrement inquiété de phénomènes "woke" ou de l'"islamo-gauchisme", Pap Ndiaye a, lui, douté à plusieurs reprises du bien fondé de ces concepts.

Des positions qui suscitent aussi l'inquiétude chez certaines personnalités de la majorité ou proches du président, comme Jean-Pierre Chevènement qui a mis en garde contre "l'enterrement de la politique mise en œuvre par Jean-Michel Blanquer depuis cinq ans".

Réputé partisan du consensus, la personnalité du nouveau ministre pourrait toutefois être un atout pour favoriser la réconciliation avec le monde enseignant, après des mois d'affrontement avec son prédécesseur.

Jean-Michel Blanquer, qui a battu un record de longévité à ce poste, a impulsé la réforme du bac et le dédoublement des classes de CP et CE1 dans les zones d'éducation prioritaire.

Mais ses réformes tous azimuts ont été jugées "trop nombreuses" par les syndicats qui ont aussi peu apprécié son manque de concertation.

Les écoles à Marseille: rénover, innover et beaucoup d'attentes

Emmanuel Macron a fait de l'éducation un des piliers de son plan "Marseille en grand", avec d'un côté une aide exceptionnelle à la mairie pour rénover les nombreuses écoles insalubres et de l'autre des expérimentations pédagogiques. L'AFP fait le point:

Chantier titanesque 

Les écoles ici "sont indignes de la République", lançait le maire de la deuxième ville de France Benoît Payan. Robinets en panne, toitures qui fuient, rats, structures métalliques favorisant la propagation du feu: un tiers des 470 écoles étaient dans un état préoccupant quand l'union de la gauche est arrivée au pouvoir en 2020 après 25 ans de gestion par Jean-Claude Gaudin (LR).

La nouvelle municipalité a mené des travaux d'urgence, mais des dizaines d'établissements ont besoin d'une rénovation complète.

Face à des finances exsangues, rien ne pouvait se faire sans l'Etat, qui a débloqué une aide exceptionnelle de 400 millions d'euros et garantira plus de 650 millions d'euros sur les 800 millions d'emprunts nécessaires. Une société mixte Etat/ville, la Société publique des écoles marseillaises (SPEM), a été créée.

En 2022, une vingtaine de "rénovations lourdes" seront lancées, deux écoles seront livrées en 2023. Au total, 80 écoles seront reconstruites ou créées d'ici 2026. La mairie se laisse jusqu'en 2028 pour venir à bout de ce chantier titanesque et historique.

Pour le Collectif des écoles de Marseille, "les choses avancent dans le bon sens, enfin l'Etat semble mesurer l'enjeu". Mais Cécile Baron, membre du collectif, réclame "davantage de transparence" pour savoir comment on priorise les chantiers pour faire de la pédagogie face à des parents impatients.

Un laboratoire qui interroge 

En plus de la rénovation, Emmanuel Macron veut faire de Marseille un territoire d'expérimentation pédagogique. Cinquante-neuf écoles, dont une partie ne sont pas en zone d'éducation prioritaire, ont été sélectionnées pour mener à bien un projet spécifique avec la possibilité pour le directeur de participer au choix de son équipe. Un changement profond sachant qu'aujourd'hui le directeur n'a pas de supériorité hiérarchique sur les autres enseignants.

"Ecole des arts", projet calanques, "WELL-BEING: le bien-être et la réussite de tous en éducation prioritaire", laboratoire de mathématiques: les projets sont divers. Sur le terrain, une directrice d'école qui a requis l'anonymat raconte avoir pu recruter une enseignante supplémentaire lors d'un jury composé également de deux inspecteurs et d'un autre enseignant.

"Monter ce projet a ressoudé encore plus l'équipe, tout le monde est partant. Le fait de pouvoir choisir les nouvelles recrues, c'est pas mal, ça permet de rester dans le cœur du projet", estime-t-elle.

Sur l’aspect logistique et financier, elle est plus réservée: "Au début, on nous parlait de 40 000 euros par école, maintenant 20 000 euros, mais on ne sait pas de quel budget on va pouvoir disposer et qui doit payer" sur un total de 2,5 millions annoncé pour l'expérimentation.

Le Snuipp-FSU 13, premier syndicat enseignant du primaire demande lui "l'abandon de ce projet et un investissement massif de l'Etat dans les écoles". "Il y a pour nous deux sujets de crainte et de rejet: la philosophie de l'expérimentation et le risque d’avoir une école à deux vitesses", explique à l'AFP sa secrétaire départementale, Virginie Akliouat.

La secrétaire générale du même syndicat Guislaine David regrette que "cette expérimentation ne concerne pas que des écoles qui sont le plus en difficulté sociale alors que c'était l’idée de départ", dans une ville marquée par de profondes inégalités.

SE-Unsa, note "des choses intéressantes (...), une grande diversité de projets". Mais "l'innovation comme objet fétiche interpelle. L'Education nationale n'est pas une somme de start-ups", estime Stéphane Crochet, son secrétaire général.


Droit du travail: le gouvernement se donne jusqu'en septembre pour cadrer la négociation

Cette photographie montre l'entrée du ministère du Travail, à Paris, le 17 janvier 2025. (AFP)
Cette photographie montre l'entrée du ministère du Travail, à Paris, le 17 janvier 2025. (AFP)
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  • Le gouvernement lance des négociations larges sur le droit du travail et l’assurance chômage, avec une lettre de cadrage attendue la semaine prochaine
  • Parmi les mesures envisagées : monétisation de la cinquième semaine de congés, suppression de deux jours fériés, lutte contre les temps partiels subis et assouplissement des CDD et intérim

PARIS: Le ministère du Travail a indiqué vendredi que la feuille de route de la négociation sur le droit du travail, avec notamment la possible monétisation de la cinquième semaine de congés payés, serait envoyée en septembre pour poursuivre "la concertation préalable".

Plaidant qu'"il faut travailler plus", le Premier ministre François Bayrou avait souhaité le 15 juillet que les partenaires sociaux ouvrent des négociations sur une nouvelle réforme de l'assurance chômage et sur le droit du travail pour participer à l'effort budgétaire.

Le ministère doit adresser "dans le courant de la semaine prochaine" la "lettre de cadrage" fixant le cadre de la négociation d'une nouvelle réforme de l'assurance chômage avec des discussions prévues "jusqu’à la mi-novembre", ainsi que le document d'orientation concernant la suppression de deux jours fériés pour une négociation qui doit durer "jusqu’à la fin du mois de septembre".

Mais les autres mesures ayant trait à "la modernisation du marché du travail et la qualité du travail" feront l'objet d'un document d'orientation à la rentrée. Outre la monétisation de la cinquième semaine de congés payés, il s'agit notamment de lutter contre les temps partiels subis, de "fluidifier" le marché du travail avec des assouplissements sur les CDD et les contrats d'intérim ou encore de dispositions sur l’indemnisation des arrêts maladie.

"Un envoi en septembre plutôt que début août répond à une demande de certains des partenaires sociaux de pouvoir poursuivre la concertation préalable à l’envoi de ce document d’orientation", a expliqué le ministère, ajoutant que cela "permettra de continuer à recueillir leurs avis, leurs idées et leurs priorités pour enrichir ce document".

Le calendrier de cette négociation doit s'étendre "sur plusieurs mois, au minimum jusqu’à la fin de l’année 2025", selon la même source.


Paris salue la conférence de New York et poursuit l’initiative avec Riyad

Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux médias lors d'une visite des entrepôts du Croissant-Rouge égyptien où est stockée l'aide destinée à Gaza, dans la ville frontalière égyptienne d'El-Arish, en Égypte, le 8 avril 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux médias lors d'une visite des entrepôts du Croissant-Rouge égyptien où est stockée l'aide destinée à Gaza, dans la ville frontalière égyptienne d'El-Arish, en Égypte, le 8 avril 2025. (AFP)
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  • Paris et Riyad poussent pour une reconnaissance collective de l’État palestinien
  • La France appelle à un cessez-le-feu, la levée du blocus et le désarmement du Hamas

PARIS: Sur fond de crise humanitaire d’une cruauté inqualifiable dans la bande de Gaza, le président Emmanuel Macron a annoncé une opération de largage de vivres conduite par la France, avec le soutien de la Jordanie, des Émirats arabes unis et de l’Allemagne.

« Face à l’urgence absolue, nous venons de conduire une opération de largage de vivres à Gaza », a déclaré le chef de l’État sur X, en remerciant les partenaires impliqués et saluant l’engagement des forces armées françaises.

Mais, de son point de vue, ces largages restent insuffisants : « Il faut qu’Israël ouvre un plein accès humanitaire », a-t-il insisté, réitérant l’exigence française d’une levée immédiate du blocus des aides.

Au-delà de la réponse d’urgence, Paris entend porter une initiative diplomatique structurante : la conférence internationale co-présidée à New York par la France et l’Arabie saoudite a marqué un tournant en posant un cadre politique ambitieux.

Cette conférence, tenue en l’absence des États-Unis et d’Israël, a réuni plus de 40 ministres et 120 participants, aboutissant à l’adoption d’un plan d’action en 42 points.

Malgré les réticences et le scepticisme ambiants, elle a permis l’émergence d’une dynamique inédite vers la reconnaissance de l’État palestinien et un processus de paix régional.

Le plan d’action validé à New York constitue désormais un socle politique partagé entre acteurs européens, puissances arabes, Union européenne et Ligue arabe.

Ce texte appelle à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, à la libération de tous les otages, à l’acheminement massif de l’aide humanitaire, mais surtout à la mise en œuvre concrète de la solution à deux États.

Il prévoit notamment un processus progressif de désarmement du Hamas, condition indispensable à la stabilisation durable de la région.

Pour la France, ce texte marque une rupture avec l’impasse diplomatique des dernières décennies et propose pour la première fois un mécanisme concerté de démilitarisation et de réintégration de Gaza dans le giron de l’Autorité palestinienne.

Le document évoque même la possibilité de confier les armes du Hamas à une tierce partie sous supervision internationale, afin de garantir qu’elles ne soient plus utilisées.

Ce volet, essentiel pour Israël, est aussi le fruit d’un consensus entre les États arabes partenaires, y compris ceux perçus comme proches du Hamas.

Sur le front politique, Paris se réjouit de l’effet de levier de la conférence : peu après, plusieurs pays — Portugal, Royaume‑Uni, Canada — ont annoncé leur volonté de reconnaître l’État palestinien, à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre.

Une coalition de volontaires est en train de se constituer : quinze États, aux côtés de la Ligue arabe et de l’Union européenne, ont d’ores et déjà signé une déclaration commune en ce sens.

La France espère ensuite entraîner d’autres partenaires européens, notamment l’Allemagne. « Nous continuons à travailler en E3 avec nos partenaires allemands et britanniques », indique une source haut placée.

Si Berlin reste prudent, des signes d’évolution apparaissent dans les récentes déclarations de sa ministre des Affaires étrangères. Paris entend maintenir ces échanges diplomatiques jusqu’à septembre.

Contrairement aux critiques israéliennes et américaines, la France affirme que cette dynamique de reconnaissance ne constitue pas un obstacle à la paix, mais un levier pour la relancer.

Le président Macron estime que cette reconnaissance, inscrite dans un cadre politique exigeant — avec une gouvernance palestinienne réformée et un désarmement du Hamas — peut rebâtir les conditions d’une solution durable.

Les ruptures des négociations avec le Hamas sont antérieures aux annonces de Paris, souligne-t-on à l’Élysée, et ne peuvent donc pas lui être imputées.

La reconnaissance collective envisagée en septembre serait également un signal fort en direction des modérés palestiniens, en particulier l’Autorité palestinienne, qui s’est engagée début juin à respecter une série d’exigences posées par la communauté internationale en matière de gouvernance et de lutte contre la corruption.

Un des apports majeurs de la conférence de New York est l’introduction formelle de la question du désarmement du Hamas dans un cadre diplomatique multilatéral.

Jusqu’ici marginalisée ou qualifiée d’irréaliste, cette exigence est clairement codifiée dans le plan d’action. Des discussions sont en cours, y compris sur l’exil éventuel de certains cadres du mouvement auprès d’États tiers.

Le Hamas n’a pas accepté ces conditions, mais le message politique est clair : son isolement au sein du monde arabe s’accentue et sa marge de manœuvre se rétrécit.

Face à cette dynamique, Israël et l’administration américaine ont haussé le ton, estimant qu’une reconnaissance unilatérale de la Palestine constituerait une « insulte » aux victimes israéliennes du 7 octobre.

Le président américain Donald Trump a même imposé des sanctions ciblées contre certains membres de l’Autorité palestinienne et de l’OLP, en contradiction avec les efforts en cours pour renforcer cette autorité.

La position américaine révèle un décalage croissant avec une partie de la communauté internationale, y compris des alliés traditionnels, en raison de son soutien inconditionnel à Israël, malgré l’ampleur des pertes civiles à Gaza et la persistance de la colonisation en Cisjordanie.

Cet état de fait suscite déjà des interrogations en Europe, où des pays comme la Suède exigent, par exemple, le gel de la partie commerciale de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël.

La France, de son côté, entend poursuivre cette dynamique au-delà de la conférence de New York. Un sommet est prévu les 21 et 22 septembre, juste avant l’Assemblée générale de l’ONU, pour réunir les États prêts à reconnaître collectivement la Palestine et à faire vivre ce nouveau cadre politique.

« Il s’agit d’une coalition inédite, qui repose sur un équilibre entre exigences sécuritaires et reconnaissance des droits politiques du peuple palestinien », souligne-t-on à Paris.

En réaffirmant l’exigence d’un cessez-le-feu immédiat, la levée du blocus humanitaire, la libération des otages, mais aussi le désarmement du Hamas et la mise en place d’un État palestinien souverain, la France, de concert avec l’Arabie saoudite, tente de reconstruire une architecture de paix.


La défiance à l'égard de Macron et de Bayrou au plus haut, selon un sondage Paris, France

Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
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  • La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat
  • Le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi

PARIS: La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat, tandis que le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi.

Près des trois quarts des Français interrogés (73%) affirment ne pas faire confiance au chef de l'Etat et la moitié (49%) va jusqu'à "ne pas lui faire du tout confiance", le niveau le plus élevé atteint de son second mandat, qu'il n'a dépassé qu'une seule fois depuis son arrivée à l'Elysée en 2017 au plus fort de la crise des gilets jaunes en décembre 2018.

Selon le sondage, seuls 21% des Français font confiance à Emmanuel Macron, soit un point de moins qu'en juin et 6 de perdus par rapport à mars.

Pour François Bayrou, qui a présenté à la mi-juillet les mesures d'économie prévues par le gouvernement dans son projet de budget pour l'année prochaine, la chute se poursuit avec seulement 12% des Français qui disent lui faire confiance, soit un nouveau record d'impopularité (-2 points).

La défiance à l'égard du chef du gouvernement a progressé, avec 80% des Français (+5 points en un mois) qui disent ne pas lui faire confiance et 56% qui affirment ne pas lui faire "du tout" confiance, soit un bond de 9 points depuis juin.

Au classement des personnalités, le RN Jordan Bardella conserve la première place avec 39% des Français (+3 points) qui ont une image positive de lui, devant l'ancien Premier ministre Edouard Philippe (37%) et Marine Le Pen (35%).

A gauche, le mieux classé est l'ancien président François Hollande qui s'installe en huitième position grâce à un bond de 6 points en un mois.

Sondage réalisé par internet les 29 et 30 juillet auprès d'un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur entre 1,4 et 3,1 points.