Comment les chrétiens coptes d’Égypte ont sillonné le monde, tout en restant attachés à leur culture

Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a rejoint le pape copte Tawadros pour la messe de Noël dans la cathédrale de la nativité du Christ en dehors du Caire. (AFP)
Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a rejoint le pape copte Tawadros pour la messe de Noël dans la cathédrale de la nativité du Christ en dehors du Caire. (AFP)
Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a rejoint le pape copte Tawadros pour la messe de Noël dans la cathédrale de la nativité du Christ en dehors du Caire. (AFP)
Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a rejoint le pape copte Tawadros pour la messe de Noël dans la cathédrale de la nativité du Christ en dehors du Caire. (AFP)
Des proches pleurent vingt chrétiens coptes orthodoxes décapités par des extrémistes de Daech en Libye en 2015, puis rapatriés en Égypte en mai 2015. (AFP)
Des proches pleurent vingt chrétiens coptes orthodoxes décapités par des extrémistes de Daech en Libye en 2015, puis rapatriés en Égypte en mai 2015. (AFP)
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Publié le Jeudi 02 juin 2022

Comment les chrétiens coptes d’Égypte ont sillonné le monde, tout en restant attachés à leur culture

  • Comme de nombreux coptes se sont convertis à l’islam, en partie pour éviter les taxes de plus en plus onéreuses imposées aux non-musulmans, l’utilisation de la langue s’est progressivement érodée
  • Les coptes nés sur un sol étranger après l’émigration de leurs parents à la recherche d’une vie meilleure gardent cependant des liens étroits avec l’Égypte et sa culture

LONDRES: Les chrétiens coptes en Égypte et dans les communautés de migrants dispersées à travers le monde ont célébré mercredi «l’entrée du Seigneur en Égypte», un jour de fête annuel. Cette célébration est suivie de la sainte fête de l’Ascension qui commémore la montée de Jésus au ciel.

Les deux jours de fête consécutifs résument en quelque sorte l’expérience copte. L’un marque leur fierté profondément enracinée dans un héritage égyptien qui précède l’arrivée de l’islam, tandis que l’autre célèbre la valeur spirituelle du sacrifice de soi, qui définit l’expérience d’une église forgée dans le martyre peu après la mort du Christ sur la croix.

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Détails intérieurs de l’église copte Saint-Georges du Caire en Égypte. (Shutterstock)

En avril, les chrétiens d’Égypte ont célébré deux autres journées spéciales consécutives.
Les orthodoxes ont fêté Pâques le 24 avril, une date fixée par le calendrier julien sous lequel l’Église d’Alexandrie opère, plutôt que par le calendrier grégorien utilisé par le reste du christianisme duquel les coptes se sont éloignés, en raison de différences théologiques au Ve  siècle.
Mais le lendemain, avec les Égyptiens de toutes confessions, les coptes ont célébré la fête nationale de Sham el-Nessim. Les origines de cette fête du printemps remontent à des millénaires, à l’époque des pharaons et, comme pour les coptes eux-mêmes, la tradition a survécu à l’arabisation de l'Égypte au VIIe siècle, et fait partie intégrante de la société égyptienne.

Il y a de nombreux coptes à travers le monde. Certains sont désormais de deuxième – voire de troisième – génération. Ils sont nés sur un sol étranger après l’émigration de leurs parents à la recherche d’une vie meilleure, mais gardent cependant des liens étroits avec l’Égypte et sa culture.

La vie et l’œuvre de Fadi Mikhail, un artiste à succès au Royaume-Uni, symbolisent les générations nées à l’étranger de parents immigrés, mais qui entretiennent des liens étroits avec leur héritage égyptien et copte.

Les parents de M. Mikhail, Hany et Salwa, ont émigré d’Égypte à la fin des années 1970. Son père a poursuivi sa carrière de médecin au Royaume-Uni. «Il n’a pu résister à la promesse d’un salaire plus élevé et d’une vie meilleure», déclare M. Mikhail.

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L’artiste copte d’origine britannique, Fadi Mikhail, a suivi une formation à Los Angeles auprès du célèbre iconographe égyptien Isaac Fanous. (Photo fournie)

Né à Harlow, en Angleterre, en 1984, M. Mikhail a suivi une formation à Los Angeles auprès du célèbre iconographe égyptien Isaac Fanous, avant d’être diplômé de la Slade School of Fine Art de Londres. Aujourd’hui, il crée des icônes pour les églises coptes du monde entier, mais son art est un pont visuel entre l’Orient et l’Occident. Il s’est également lancé dans l’art de la peinture à l’huile dans la tradition occidentale, créant des paysages ou s’inspirant de livres qu’il appréciait quand il était enfant.
    
Ses œuvres sont exposées dans des galeries britanniques où de notables mécènes, dont le prince de Galles, ont passé des commandes.

M. Mikhail et sa femme ne retournent en Égypte que pour d’occasionnelles vacances annuelles. Mais, comme la plupart des coptes dispersés à travers le monde, il explique: «À travers l’église, je me sens toujours fortement lié à la foi copte et, par extension, à l’Égypte.»

Son intérêt pour l’iconographie «a certes commencé comme un lien religieux, mais est devenu plus récemment une partie de mon identité en tant qu’Égyptien».

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Une des peintures à l’huile de Fadi Mikhail, The Swallows Chasing the Amazons. (Photo fournie)

La génération de ses parents, dit-il, «était particulièrement solide en tant que communauté. Ils s’étaient regroupés en tant qu’immigrants récents, souhaitant conserver autant que possible la culture égyptienne. La foi en faisait partie intégrante».

Il concède qu’au sein des deuxième et troisième générations, la communauté copte au Royaume-Uni connaît certainement des défis d’identité. Elle lutte pour se sentir aussi inébranlable dans son «égyptianité» que les parents. «Pratiquer sa foi dans une Église d’Occident – où la pensée occidentale est bien entendu plus libérale –, tout en restant en communion avec l’Église d’Orient, qui est considérablement plus conservatrice, est difficile.

«Cependant, je pense que nous avons eu beaucoup de chance avec la sagesse de nos dirigeants ici au Royaume-Uni et, à ce jour, je dirais qu’ils ont fait preuve de sagesse et d’habileté.»

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La Glaubenskirche à Berlin, en Allemagne est une ancienne église luthérienne qui appartient depuis 1998 à l’Église copte. Elle est en train d’être transformée en résidence épiscopale copte. (Shutterstock)

Partout où les coptes émigrés se sont enracinés, leurs communautés et leur église ont prospéré. En plus des quinze millions de Coptes en Égypte – environ 10% de la population –, on pense qu’il y a aujourd’hui plus de deux millions de personnes qui vivent à l'étranger, principalement aux États-Unis, au Canada, en Australie et en Europe. Ils constituent une communauté principalement riche et instruite. On compte parmi eux de nombreux médecins et ingénieurs.

La première paroisse copte en Amérique du Nord, Saint-Marc, a vu le jour à Toronto en 1964. Peu de temps après, la paroisse Saint-Marc dans le New Jersey a été fondée à la fin des années 1960, et la première église copte est née en Occident.

Mais l’une des plus anciennes communautés coptes à l’étranger date des années 1950 au Royaume-Uni. La première liturgie copte en Europe s’est tenue à Londres le 10 août 1954. La communauté a été fondée en grande partie par des coptes qui ont étudié la médecine et se sont installés en Grande-Bretagne pour poursuivre leur carrière sans les plafonds de verre imposés en Égypte.

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La reine Elizabeth II rencontre le pape Tawadros II et l’évêque Angaelos de l’Église copte lors d’un entretien privé au château de Windsor le 9 mai 2017 à Windsor, au Royaume-Uni. (Image Getty)

En 1978, le pape copte Chenouda III s’est rendu au Royaume-Uni depuis l’Égypte pour inaugurer l’église copte orthodoxe Saint-Marc à Kensington, Londres, la première en Europe. Depuis, l’église du Royaume-Uni n’a cessé de se renforcer, avec plus de 20 000 fidèles répartis au sein de trente-deux paroisses. En 2002, Chenouda est revenu pour poser la première pierre de la cathédrale Saint-Georges, inaugurée dans la ville de Stevenage, dans le Hertfordshire, en Angleterre, en 2006.

Le chef de l’église au Royaume-Uni est l’archevêque Anba Angaelos, dont l’histoire personnelle fait écho à bien des égards à celle de tant de coptes. Il est né au Caire en 1967. Enfant, il émigre en Australie avec sa famille. Il y décroche un diplôme en sciences politiques, philosophie et sociologie et, en 1990, après des études supérieures de droit, il retourne en Égypte où il devient moine et rejoint le monastère historique de Saint-Bishoy à Wadi el-Natroum.

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Une vue sur le monastère historique égyptien de Saint-Bishoy à Wadi el-Natroum, au Caire. (Shutterstock)

En 1995, il est envoyé au Royaume-Uni en tant que curé. Quatre ans plus tard, il est nommé évêque général de l’Église copte orthodoxe et, le 18 novembre 2017, il est intronisé premier archevêque copte orthodoxe de Londres.

Les icônes de la cathédrale Saint-Georges ont été peintes par Fadi Mikhail dans le style copte moderne défendu par son professeur Isaac Fanous.

Les coptes qui vivent à l’étranger, déclare l’archevêque Angaelos, «ne nous considèrent pas comme une communauté de la diaspora qui a été persécutée et s’est dispersée. Nous sommes une communauté de migrants – des gens qui sont partis à la recherche d’une vie meilleure pour eux-mêmes et leurs enfants et qui maintiennent toujours des liens avec l’Égypte».

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Le pape copte orthodoxe Tawadros II (à gauche) célèbre la messe de Pâques à la cathédrale Saint-Marc du Caire, en Égypte, le 11 avril 2015. (Agence Anadolu/Image Getty)

Les chrétiens coptes d’Égypte peuvent prétendre être, à juste titre, les premiers Égyptiens, les gardiens d’une langue autrefois parlée par les pharaons et les gardiens d’une foi forgée dans l’épreuve.

«Nous sommes un peuple autochtone. Je peux retracer mon héritage en tant que chrétien jusqu’à Saint-Marc, qui a établi le christianisme en Égypte et, encore plus loin, jusqu’à mes anciennes racines égyptiennes», précise l’archevêque.

Selon les Écritures, Marie et Joseph ont cherché refuge en Égypte avec l’enfant Jésus pour échapper au massacre par le roi Hérode de tous les enfants de sexe masculin âgés de deux ans ou moins à Bethléem. Une génération plus tard, c’est dans l’antique cité égyptienne d’Alexandrie que Marc l’Évangéliste fonde l’église qui deviendra l’un des cinq grands sièges épiscopaux de la chrétienté primitive, aux côtés de Constantinople, Antioche, Jérusalem et Rome.

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Le patriarche et les prêtres coptes célèbrent la messe le vendredi saint orthodoxe, dans l’église du Saint-Sépulcre de la vieille ville de Jérusalem, le 30 avril 2021. (Shutterstock)

Les coptes n’ont pas toujours été bien accueillis en Égypte. Sous la domination romaine, les chrétiens de tout l’empire ont été persécutés pendant des siècles. Saint-Marc lui-même a été assassiné et martyrisé par une foule païenne dans les rues d’Alexandrie en 68 après J.-C. et des centaines de chrétiens sont morts en Égypte sous le règne de l’empereur Dioclétien.

Connues sous le nom de «persécution de Dioclétien», les répercussions de l’époque étaient si importantes que les années du calendrier liturgique utilisé par l’Église copte orthodoxe sont comptées à partir de 284 après J.-C., début du règne de Dioclétien. Pour les coptes, les années ne sont pas étiquetées A.D. (Anno Domini, «l’année de notre Seigneur»), mais AM pour Anno Martyrum, «année des martyrs».

Avec la montée de l’islam au VIIe siècle, les coptes ont dû faire face à de nouveaux défis en matière de foi et de langue ancienne – dérivée de l’ancienne langue égyptienne. Comme de nombreux coptes se sont convertis à l’islam, en partie pour éviter les taxes de plus en plus onéreuses imposées aux non-musulmans, l’utilisation de la langue s’est progressivement érodée et ne survit plus que dans les monastères et les liturgies de l’Église copte.

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Le chef religieux musulman, cheikh Mohammed Goma (centre gauche), félicite le pape Tawadros II lors de sa cérémonie d’intronisation en tant que chef de l’église chrétienne copte d’Égypte au Caire le 18 novembre 2012. Chrétiens et musulmans vivaient côte à côte en harmonie en Égypte à travers des périodes de grands troubles. (AFP)

Les coptes ont courageusement réussi à surmonter ces obstacles pendant de nombreux siècles, à travers des périodes de grands troubles et d’autres durant lesquelles chrétiens et musulmans ont vécu côte à côte en harmonie en Égypte.

Au XXe siècle, cependant, des bouleversements sociaux, économiques et politiques – aggravés par la politique britannique qui divise pour mieux régner en Égypte et aboutit au coup d’État des «officiers libres» de 1952 et aux réformes panarabes du président Gamal Abdel Nasser – ont poussé les coptes à émigrer en quête d’une vie meilleure en Occident.

Même avant la révolution, «les coptes étaient lentement chassés de la politique égyptienne», déclare Michael Akladios, fondateur et directeur d’Egypt Migrations, un projet culturel et d’archives copte mis en place au Canada en 2016 pour préserver les histoires des migrants égyptiens.

«Immédiatement après la révolution, les diplômés coptes ont commencé à émigrer, se rendant au Royaume-Uni, au Canada et aux États-Unis, parce qu’ils se heurtaient à des plafonds de verre dans les écoles et les professions.»

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Vue sur le monastère Saint-Simon le Tanneur, une ancienne église copte au Caire, en Égypte. (Shutterstock)

M. Akladios déclare que c’est une erreur d’attribuer toute l’émigration copte d’Égypte à la peur ou à la persécution. Sa propre famille a émigré au Canada quand il avait huit ans, rejoignant ses tantes et oncles paternels qui s’étaient déjà installés à Toronto. Cette démarche repose sur des considérations économiques.

«Certes, la persécution fait partie des motivations. Mais les coptes ne se limitent pas à leurs églises; ce sont aussi des êtres humains avec des besoins et des familles. Ils prennent des décisions en tant que migrants pragmatiques comme n’importe qui d’autre», souligne-t-il.

Pour les coptes en Égypte et à l’étranger, explique l’archevêque Angaelos, «il existe toujours des défis, le plus important étant que chrétiens et musulmans coexistent de manière beaucoup plus harmonieuse au cours de la dernière décennie».

Un homme porte le flambeau du nouvel esprit d’harmonie interreligieuse à l’étranger en Égypte. Il s’agit du général Abdel Fattah al-Sissi, qui a été élu président en 2014. Il est à l’origine de plusieurs initiatives de non-sectarisme inclusif.

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Des terroristes de Daech conduisent des chrétiens coptes égyptiens aux yeux bandés, vêtus de combinaisons orange, pour les décapiter au bord de la mer à Tripoli, la capitale libyenne, en 2015. (Photo d’archives/AFP)

Lorsque vingt travailleurs migrants coptes égyptiens et un collègue ghanéen ont été décapités sur une plage de Libye par des terroristes en février 2015, c’est le dirigeant Al-Sissi qui a ordonné à l’armée de l’air égyptienne de se venger de Daech.  Lorsqu’une série d'attaques contre des coptes et des églises coptes a été déclenchée en 2017, faisant des dizaines de morts, la vague de terreur a été écrasée par une réponse considérable de l’armée égyptienne.

En 2018, le gouvernement d’Al-Sissi a ouvert la voie au retour des corps des martyrs libyens en Égypte. Dans le village d’Al-Aour en Haute-Égypte, où de nombreux hommes avaient vécu, ils ont été inhumés dans la nouvelle église des martyrs de la foi et de la patrie, dont la construction avait été financée par le gouvernement égyptien.

Les coptes du monde entier ont été ravis quand M. Al-Sissi a rejoint le pape copte Tawadros (Théodore) pour la messe de Noël dans la cathédrale de la nativité du Christ au sein de la nouvelle capitale administrative de l’Égypte, le 6 janvier dernier. Dans un discours, le président évoque une «nouvelle république» en Égypte «qui accueille tout le monde sans discrimination».

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Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a rejoint le pape copte Tawadros (Théodore) pour la messe de Noël dans la cathédrale de la nativité du Christ au sein de la nouvelle capitale administrative de l’Égypte le 6 janvier de cette année. (AFP)

Un mois plus tard, le premier chrétien copte a été nommé à la tête de la Cour constitutionnelle suprême d’Égypte – la plus haute autorité judiciaire du pays.

Pour Michael Akladios et la communauté copte en Égypte et à travers le monde entier, la nomination du juge Boulos Fahmy Eskandar le 9 février 2022 était «une étape prometteuse sur la voie d'une plus grande inclusion et représentation copte dans la sphère publique égyptienne».

Bien qu’il soit «encore trop tôt pour juger des répercussions que cette nomination aura sur les communautés coptes en Égypte et dans ses diasporas», elle symbolise néanmoins «les grands gestes continus de l’État pour consolider l’unité nationale en tant que caractéristique dominante du caractère de la nation».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
 


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.