A Shanghai, des déconfinés... se font reconfiner

Une femme fait du vélo dans une rue du quartier Jing'an de Shanghai le 2 juin 2022, suite à l'assouplissement des restrictions de Covid-19 dans la ville après un confinement de deux mois. (Photo, AFP)
Une femme fait du vélo dans une rue du quartier Jing'an de Shanghai le 2 juin 2022, suite à l'assouplissement des restrictions de Covid-19 dans la ville après un confinement de deux mois. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 02 juin 2022

A Shanghai, des déconfinés... se font reconfiner

Une femme fait du vélo dans une rue du quartier Jing'an de Shanghai le 2 juin 2022, suite à l'assouplissement des restrictions de Covid-19 dans la ville après un confinement de deux mois. (Photo, AFP)
  • Eva, une habitante de Shanghai âgée de 26 ans et qui réside dans le district de Jing'an, trouve bien peu de réconfort dans ces annonces officielles: elle aussi a été reconfinée
  • Après plusieurs assouplissements des restrictions, les autorités autorisent depuis mercredi les habitants de zones à «faible risque» à se déplacer à nouveau librement dans la ville

SHANGHAI: Liberté, quelle liberté? Alors que leurs voisins célèbrent le déconfinement de Shanghai, des centaines de milliers d'habitants doivent se reconfiner, une situation qui contraste avec le triomphalisme des médias officiels et des autorités. 

La métropole de 25 millions d'habitants, épicentre d'une flambée épidémique qui a touché la Chine ces derniers mois, a été placée sous confinement par étapes depuis la fin mars. 

Après plusieurs assouplissements des restrictions, les autorités autorisent depuis mercredi les habitants de zones à « faible risque » à se déplacer à nouveau librement dans la ville. 

Mais si beaucoup célèbrent leur liberté retrouvée en trinquant joyeusement dans les rues ou en allant s'acheter de nouveaux vêtements, d'autres doivent retourner s'enfermer chez eux après la découverte de personnes infectées. 

Mme Liu, une Shanghaïenne de 29 ans, indique que son complexe résidentiel a été reconfiné à la hâte jeudi matin après l'annonce d'un cas suspect dans un des immeubles. 

Dans le groupe de discussion en ligne où les résidents et l'équipe de gestion de la résidence peuvent échanger, des voisins dépités se lamentent d'un confinement « qui n'en finit pas », explique-t-elle. 

D'autres attendent à la porte du complexe de se faire livrer leurs ordinateurs portables qu'ils avaient laissés au bureau mercredi - premier jour de reprise du travail. 

« J'ai juste eu un jour heureux, hier, quoi », résume Mme Liu, qui ne souhaite pas donner son prénom. 

Cachette 

Dans le district central de Jing'an, le portail d'un autre complexe résidentiel a été fermé avec des chaînes mercredi soir, après un face-à-face entre des habitants et les autorités, a constaté un journaliste. 

Selon la mairie, plus de 500 000 personnes sont encore soumises à des restrictions de déplacement. Elles sont remises en place dès que des cas suspects ou confirmés sont recensés. 

En vertu de la stratégie sanitaire nationale zéro Covid, les cas positifs sont placés en quarantaine. 

Parfois, c'est l'ensemble des habitants d'un immeuble voire d'un complexe résidentiel qui doivent être emmenés dans un centre de quarantaine pour être isolés. 

Et certains sont visiblement prêts à tout pour contourner ces règles. 

Après avoir appris qu'un de ses employés était un cas suspect, un chef d'entreprise l'a caché sous un pont routier pour qu'il ne soit pas repéré par les services sanitaires, a indiqué jeudi la police. 

Finalement interpelé, le patron s'est dit « inquiet que l'activité de l'entreprise soit affecté » par l'absence du salarié, selon le communiqué. 

« J'étais méfiante »  

Toutes ces situations contrastent avec la couverture des médias d'État, lesquels diffusent presque exclusivement des vidéos festives, comme des gratte-ciel éclairés de mille feux et le retour du trafic dans les rues de la ville. 

Mais Eva, une habitante de Shanghai âgée de 26 ans et qui réside dans le district de Jing'an, trouve bien peu de réconfort dans ces annonces officielles: elle aussi a été reconfinée. 

Elle dit avoir été informée jeudi matin que son complexe résidentiel serait à nouveau fermé pendant au moins deux jours après la découverte de cas suspects. 

« A la base, je me disais bien que ce n'était pas un vrai déconfinement. J'étais méfiante après tout ce qu'on a vécu ces deux derniers mois », déclare-t-elle. 

« Qu'est-ce qui se passera s'il y a de nouveaux cas? Ce sera retour à la situation qu'on a connue en mars? »


La flottille pour Gaza a dû revenir à Barcelone à cause de vents violents

Selon plusieurs médias espagnols, les organisateurs devraient se réunir lundi dans la journée pour décider de la reprise de la mission. (AFP)
Selon plusieurs médias espagnols, les organisateurs devraient se réunir lundi dans la journée pour décider de la reprise de la mission. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux avaient quitté Barcelone dimanche avec l'objectif “d'ouvrir un corridor humanitaire et de mettre fin au génocide en cours du peuple palestinien” dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas
  • Parmi les militants venus de dizaines de pays figurent la militante écologiste suédoise Greta Thunberg, les acteurs irlandais Liam Cunningham et espagnol Eduard Fernandez, ainsi que des élus européens et des personnalités publiques

BARCELONE: Des vents violents en Méditerranée ont contraint les bateaux partis dimanche de Barcelone vers Gaza, transportant de l'aide humanitaire et des centaines de militants pro-palestiniens dont la Suédoise Greta Thunberg, à retourner à leur port de départ, ont déclaré les organisateurs lundi.

"En raison de conditions météorologiques dangereuses, nous avons effectué un essai en mer puis sommes revenus au port pour laisser passer la tempête. Cela a entraîné un retard de notre départ afin d'éviter les complications avec les bateaux plus petits", a déclaré la Global Sumud Flotilla, sans préciser à quel moment les navires étaient revenus au port de Barcelone.

“Nous avons pris cette décision afin de privilégier la sécurité et le bien-être de tous les participants et d'assurer le succès de notre mission”, précise le communiqué.

Selon plusieurs médias espagnols, les organisateurs devraient se réunir lundi dans la journée pour décider de la reprise de la mission.

Une vingtaine de bateaux avaient quitté Barcelone dimanche avec l'objectif “d'ouvrir un corridor humanitaire et de mettre fin au génocide en cours du peuple palestinien” dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas.

Parmi les militants venus de dizaines de pays figurent la militante écologiste suédoise Greta Thunberg, les acteurs irlandais Liam Cunningham et espagnol Eduard Fernandez, ainsi que des élus européens et des personnalités publiques, dont l'ancienne maire de Barcelone Ada Colau.

Les navires de la Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe) ont prévu d'atteindre Gaza à la mi-septembre afin d'y acheminer de l'aide humanitaire, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

Les Nations unies ont déclaré en août l'état de famine à Gaza, avertissant que 500.000 personnes se trouvent en situation "catastrophique"

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles.

Les représailles militaires israéliennes ont depuis fait au moins 63.459 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon des chiffres du ministère de la Santé de Gaza, jugés fiables par l'ONU.


Une rencontre entre Zelensky et des «dirigeants européens» prévue à Paris jeudi

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  • "Une telle rencontre est prévue" pour discuter des garanties de sécurité pour l'Ukraine "et pour faire avancer la diplomatie parce que les Russes sont en train de s'échapper à nouveau", a indiqué à l'AFP cette source sous le couvert de l'anonymat
  • La participation du président américain Donald Trump à ce sommet à Paris "n'est pour l'instant pas prévue", a-t-elle ajouté

KIEV: Une rencontre entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et plusieurs "dirigeants européens" est prévue jeudi à Paris, a annoncé lundi à l'AFP une source politique européenne alors que les efforts de Washington pour mettre fin à l'invasion russe de l'Ukraine semblent bloqués.

"Une telle rencontre est prévue" pour discuter des garanties de sécurité pour l'Ukraine "et pour faire avancer la diplomatie parce que les Russes sont en train de s'échapper à nouveau", a indiqué à l'AFP cette source sous le couvert de l'anonymat.

La participation du président américain Donald Trump à ce sommet à Paris "n'est pour l'instant pas prévue", a-t-elle ajouté.

Les efforts diplomatiques pour trouver une issue à la guerre en Ukraine se sont accélérés ces dernières semaines sous la houlette de Donald Trump qui a rencontré son homologue russe Vladimir Poutine en Alaska en août, mais n'ont produit pour l'heure aucun effet concret.

L'Ukraine accuse la Russie de jouer la montre et de feindre de vouloir négocier pour mieux préparer de nouvelles attaques.

L'armée russe contrôle actuellement environ 20% du territoire ukrainien et a l'avantage sur le front.

La Russie a lancé son invasion de l'Ukraine en février 2022, pire conflit armé en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale qui a fait des dizaines, voire des centaines de milliers de morts dans les deux pays.


Journalistes tués à Gaza: opération de RSF dans la presse internationale

Depuis le début de la guerre, la presse internationale n'est pas autorisée à travailler librement dans le territoire palestinien.  Seuls quelques médias, triés sur le volet, y sont entrés embarqués avec l'armée israélienne, leurs reportages étant soumis à une stricte censure militaire. (AFP)
Depuis le début de la guerre, la presse internationale n'est pas autorisée à travailler librement dans le territoire palestinien. Seuls quelques médias, triés sur le volet, y sont entrés embarqués avec l'armée israélienne, leurs reportages étant soumis à une stricte censure militaire. (AFP)
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  • La campagne de lundi, à laquelle participent aussi L'Orient le jour (Liban), The Intercept (média d'investigation américain) ou die Tageszeitung (Allemagne), intervient une semaine après les frappes israéliennes ayant tué cinq journalistes
  • "Ces organisations et rédactions dénoncent les crimes perpétrés par l’armée israélienne contre les reporters palestiniens en toute impunité, appellent à leur protection et évacuation d’urgence, et exigent un accès indépendant de la presse internationale

PARIS: Bandeau noir en Une du journal, message en page d'accueil du site internet ou éditoriaux: plus de 150 médias d'une cinquantaine de pays participent lundi à une opération pour dénoncer le nombre de journalistes tués à Gaza, à l’appel de Reporter Sans Frontières (RSF) et de l'ONG Avaaz.

"Au rythme où les journalistes sont tués à Gaza par l’armée israélienne, il n’y aura bientôt plus personne pour vous informer": tel est le message affiché sur fond noir en Une notamment des quotidiens L'Humanité en France, Publico au Portugal ou La Libre en Belgique.

Le média en ligne Mediapart et le site du journal La Croix proposent un article présentant cette opération.

RSF a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste Hamas.

La campagne de lundi, à laquelle participent aussi L'Orient le jour (Liban), The Intercept (média d'investigation américain) ou die Tageszeitung (Allemagne), intervient une semaine après les frappes israéliennes ayant tué cinq journalistes à l'hôpital Nasser de Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza.

"Ces organisations et rédactions dénoncent les crimes perpétrés par l’armée israélienne contre les reporters palestiniens en toute impunité, appellent à leur protection et évacuation d’urgence, et exigent un accès indépendant de la presse internationale dans l’enclave palestinienne", explique RSF dans un communiqué.

L'organisation de défense de la presse indique avoir déposé quatre plaintes auprès de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre commis par l’armée israélienne contre les journalistes dans la bande de Gaza au cours des 22 derniers mois.

Depuis le début de la guerre, la presse internationale n'est pas autorisée à travailler librement dans le territoire palestinien.

Seuls quelques médias, triés sur le volet, y sont entrés embarqués avec l'armée israélienne, leurs reportages étant soumis à une stricte censure militaire.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP reposant sur des données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 restent désormais retenues dans la bande de Gaza dont une vingtaine présumés vivants.

L'offensive de représailles israéliennes a fait au moins 63.459 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugés fiables par l'ONU.