Aérospatial: Les start-up françaises cherchent encore leur voie aux Émirats arabes unis

Cette photo prise le 7 février 2021 montre une vue de l'hôtel Burj al-Arab, illuminé en rouge avant l'arrivée de la sonde "Al-Amal" des EAU -- arabe pour "Hope". (Photo, AFP)
Cette photo prise le 7 février 2021 montre une vue de l'hôtel Burj al-Arab, illuminé en rouge avant l'arrivée de la sonde "Al-Amal" des EAU -- arabe pour "Hope". (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 03 juin 2022

Aérospatial: Les start-up françaises cherchent encore leur voie aux Émirats arabes unis

  • Depuis le lancement de la sonde Hope vers Mars, la première mission arabe vers une autre planète, les EAU se sont placés comme le leader régional de la conquête de l’espace
  • Si les start-up françaises n’ont pas encore eu le courage de s’installer sur le marché des EAU, leur intérêt pour le pays grandit

DUBAÏ : Les start-up du secteur aérospatial sont dans le viseur des Émirats alors que le pays ambitionne de devenir un des leaders internationaux du secteur.

C’est un fait, depuis le lancement de la sonde Hope vers Mars, la première mission arabe vers une autre planète, les Émirats se sont placés comme le leader régional de la conquête de l’espace.

Depuis quelques années, à force de gros investissements et de partenariats avec les géants internationaux du secteur, le pays a vu grandir des entreprises comme le constructeur aérospatial Strata, le groupe Sanad, Al Yah Satellite Company (Yahsat), toutes faisant partie du portefeuille émirien du fonds souverain Mubadala, riche d'une base d'actifs de 1 040 milliards de dirhams (1 dirham émirati = 0,25 euro). Les Émirats arabes unis (EAU) ont également fondé leur propre agence spatiale et le Centre spatial Mohammed ben Rachid (MBRSC).

Mais désormais, Abu Dhabi voit plus grand et affiche l’objectif de devenir un hub international de l’aérospatial qui, en plus de grands groupes étrangers, accueille et développe des start-up, des technologies, et les centres de recherche ou d’excellence locales. 

 

EN BREF

Porté par la révolution numérique, le secteur spatial s’affirme comme un marché en forte croissance, à un rythme estimé à 6,7 % par an depuis 2005. À l’échelle mondiale, son chiffre d’affaires était estimé à environ 447 milliards de dollars en 2020 (1 dollar = 0,93 euro), en progression de 176 % depuis 2005.

«Nous avons posé les jalons pendant les cinquante premières années du pays. Les cinquante prochaines années consisteront à devenir l’un des grands acteurs de l’industrie aérospatiale, de technologies du développement durable ou de la santé. Et les start-up jouent un rôle clé dans la poursuite de cet objectif», a ainsi déclaré Badr al-Olama, directeur exécutif des clusters des EAU au sein de Mubadala, lors du Global Aerospace Summit (GAS) à Abu Dhabi.

«C’est difficile pour une start-up en phase de démarrage de percer dans l'aérospatial ou la défense et de grandir. Ce sont des industries dominées par des géants, structurés en oligopoles qui contrôlent les règles», constate Élodie Robin-Guillerm, responsable de stratégie à Hub71, une plate-forme rassemblant des acteurs de la Tech d’Abu Dhabi. «En revanche, à Abu Dhabi, les régulateurs et le gouvernement sont très proactifs et ouverts aux risques, et les start-up ont une chance unique de pouvoir tester et valider leurs technologies sur le marché local», a-t-elle expliqué à Arab News en français en marge du sommet.

 

EN BREF

Créé il y a trois ans dans le cadre d’un programme de soutien économique au pays (Ghadan21), Hub71 accueille aujourd’hui environ cent cinquante entreprises, dont une quinzaine du secteur aérospatial.

Environnement propice au développement 

«Des sociétés viennent de partout, d’Allemagne, d’Europe de l’Est, d’Asie, de Singapour ou de Hong Kong. Il y a aussi des sociétés américaines», poursuit Élodie Robin-Guillerm, également présidente de la French Tech aux UAE. «Je n’ai pas vu beaucoup de start-up françaises», déplore-t-elle. «On a la chance d’avoir accès à deux compagnies aériennes qui sont parmi les plus innovantes dans le monde: Emirates et Etihad. D’un autre côté, la France a énormément de start-up et de talents, due à l’excellence de notre système académique et des entreprises piliers comme Airbus, Safran ou Thales.»

Space Corner France

Si les start-up françaises n’ont pas encore eu le courage de s’installer sur le marché des Émirats, leur intérêt pour le pays grandit, comme le prouve la présence de l’Aerospace Valley et du commandement de l’espace (un service interarmées de l'armée française) lors du GAS 2022. «L’Aerospace Valley est un pôle de compétitivité en France situé à Toulouse qui regroupe neuf cents membres issus de l’aéronautique, du spatial, et des drones, dont cent cinquante sont spécialisés dans le spatial», explique à Arab News en français Laurent Velut, chargé de mission Newspace Factory chez Aerospace Valley, en charge de Space Corner France, la délégation présente à Abu Dhabi.

Seulement six entreprises ont répondu à l’appel. «Nous avons eu de très bons contacts, avec des perspectives de collaboration», déclare pour sa part Franck van Puyvelde, Team Leader Manager chez CLS. En cas de réussite, l'entreprise pourrait envisager de s'installer ici.

En janvier, l'agence spatiale émiratie et Masdar ont annoncé la première zone économique spatiale du pays à Masdar City afin de créer un écosystème commercial propice aux start-up et aux petites et moyennes entreprises (PME). C’est une excellente nouvelle pour Safran qui cherche à développer des partenariats en recherche et développement (R&D)aux Émirats. «Nous avons quarante ans de présence dans le domaine spatial et nous sommes présents aux EAU depuis trente-cinq ans. Nous allons pouvoir établir des partenariats en R&D, développer des technologies pour ensuite les intégrer dans les missions spatiales futures», déclare à Arab News en français Patrick Natali, délégué général Moyen-Orient chez Safran. 

Les groupes français Airbus et Thales soutiennent d’ailleurs depuis quelques années un autre incubateur, Aviation X, basé à Dubaï et qui collabore lui-même avec des plates-formes telles que le campus français Station F. «Notre objectif est d’explorer les futures technologies, de rendre possible ce qui est impossible. Nous recherchons des start-up dans le monde entier pour les inviter à nos programmes. Nous travaillons étroitement par exemple avec Thales pour sourcer les start-up», explique à Arab News en français Amna al-Redha, manager d’Aviation X.


Droits de douane: l'UE veut négocier mais s'impatiente face à Trump

La décision du président américain, annoncée dans une lettre rendue publique samedi, a jeté un froid alors que les négociations commerciales étaient toujours en cours entre Bruxelles et Washington, avant la date butoir du 1er août. (AFP)
La décision du président américain, annoncée dans une lettre rendue publique samedi, a jeté un froid alors que les négociations commerciales étaient toujours en cours entre Bruxelles et Washington, avant la date butoir du 1er août. (AFP)
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  • "J'ai l'intention de m'entretenir à nouveau avec mes homologues américains dans le courant de la journée, car je ne peux pas m'imaginer en rester là sans effort véritable"
  • "Nous devons nous préparer à toutes les éventualités, y compris, si nécessaire, à des contre-mesures proportionnées et bien calibrées pour rétablir l'équilibre de notre relation transatlantique" a dit Maros Sefcovic

BRUXELLES: L'Union européenne espère toujours obtenir un accord avec les Etats-Unis après les nouvelles menaces de Donald Trump d'imposer le 1er août des droits de douane de 30%, mais la patience s'amenuise, ont indiqué lundi le négociateur en chef de l'UE et des ministres européens du Commerce.

"J'ai l'intention de m'entretenir à nouveau avec mes homologues américains dans le courant de la journée, car je ne peux pas m'imaginer en rester là sans effort véritable", a déclaré le commissaire européen chargé du Commerce Maros Sefcovic.

Mais, a-t-il ajouté, "nous devons nous préparer à toutes les éventualités, y compris, si nécessaire, à des contre-mesures proportionnées et bien calibrées pour rétablir l'équilibre de notre relation transatlantique".

La décision du président américain, annoncée dans une lettre rendue publique samedi, a jeté un froid alors que les négociations commerciales étaient toujours en cours entre Bruxelles et Washington, avant la date butoir du 1er août.

"Changer de méthode" 

"L'incertitude actuelle causée par des droits de douane injustifiés ne peut pas durer indéfiniment", a souligné M. Sefcovic.

"Évidemment, la situation depuis samedi doit nous amener à changer de méthode", a renchéri lundi à Bruxelles le ministre français chargé du Commerce extérieur Laurent Saint-Martin, avant une réunion des ministres de l'UE. Et il ne faut avoir "aucun tabou", a-t-il martelé, y compris en annonçant dès lundi de premières représailles.

"Nous voulons un accord, mais il y a un vieux dicton qui dit: +si tu veux la paix, tu dois te préparer à la guerre+", a déclaré de son côté le ministre danois des Affaires étrangères, Lars Lokke Rasmussen, dont le pays assure actuellement la présidence tournante de l'UE.

La présidente de la Commission européenne - qui négocie au nom des Etats membres de l'UE -, Ursula von der Leyen, a choisi pour le moment de temporiser, sous pression notamment de pays, comme l'Allemagne, dont les ventes vers les Etats-Unis représentent la part la plus importante du total des exportations de l'UE.

Elle a annoncé dimanche que l'Union européenne n'allait pas riposter pour l'instant aux droits de douane américains sur l'acier et l'aluminium, dans l'espoir d'obtenir un accord qui s'avérerait moins douloureux.

"Nous avons toujours été très clairs sur le fait que nous préférons une solution négociée. Cela reste le cas et nous utiliserons le temps dont nous disposons maintenant jusqu'au 1er août", a déclaré Mme von der Leyen.

Des diplomates ont néanmoins souligné qu'un paquet de mesures de représailles supplémentaires serait présenté aux ministres lundi, mesures qui pourraient être mises en oeuvre si Donald Trump optait effectivement pour des taxes de 30% sur les importations en provenance de l'Union européenne.

100 milliards d'euros

L'UE a déjà menacé en mai d'imposer des droits de douane sur des produits américains d'une valeur d'environ 100 milliards d'euros comprenant des automobiles et des avions, si les négociations échouaient - quand bien même un diplomate a laissé entendre que la liste finale avait été réduite à une valeur de 72 milliards.

Les pays européens essayent de rester unis dans cette affaire, bien que leurs économies ne soient pas exposées de la même façon aux foudres douanières du président américain.

Emmanuel Macron a exhorté samedi la Commission européenne à "défendre résolument les intérêts européens" et à "accélérer la préparation de contre-mesures crédibles".

Le chancelier allemand Friedrich Merz s'est dit dimanche d'accord avec le président français, précisant avoir discuté avec lui, avec Mme von der Leyen et Donald Trump ces derniers jours. Il assure vouloir s'impliquer "intensivement" pour tenter d'arriver à une solution.

La Première ministre italienne Giorgia Meloni a quant à elle mis en garde dimanche contre la perspective d'une "guerre commerciale" au sein du monde occidental.

"L'Europe dispose de la puissance économique et financière nécessaire pour affirmer sa position et parvenir à un accord équitable et de bon sens. L'Italie fera sa part. Comme toujours", a-t-elle dit dans un communiqué, tandis que son opposition l'accuse de manquer de fermeté face à Washington.

Depuis son retour à la présidence des Etats-Unis en janvier, Donald Trump a imposé des droits de douane fluctuants et généralisés à ses alliés et ses concurrents, perturbant les marchés financiers et alimentant les craintes d'un ralentissement économique mondial.


Les expatriés du CCG peuvent désormais investir directement sur le marché principal saoudien

Les mises à jour devraient renforcer l'attrait du marché des capitaux saoudien pour les investisseurs locaux et internationaux. Fichier/Reuters
Les mises à jour devraient renforcer l'attrait du marché des capitaux saoudien pour les investisseurs locaux et internationaux. Fichier/Reuters
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  • Cette mesure favorise l'ouverture du marché à l'échelle internationale.
  • Le projet a été soumis à la consultation publique pendant 30 jours.

RIYADH : Les résidents des pays du Conseil de coopération du Golfe, y compris les expatriés, peuvent désormais, pour la première fois, investir directement sur le principal marché boursier d'Arabie saoudite, en vertu d'une nouvelle réglementation annoncée par l'Autorité du marché des capitaux.

La réforme, dévoilée par le président de la CMA, Mohammed El-Kuwaiz, supprime les restrictions antérieures qui limitaient l'accès aux accords de swap ou obligeaient les investisseurs à passer par des intermédiaires agréés. Elle s'applique aux résidents actuels et anciens d'Arabie saoudite ou d'autres États du CCG, selon une annonce officielle.

Ces initiatives s'alignent sur les objectifs de diversification économique du Royaume dans le cadre de Vision 2030, qui vise à approfondir les marchés de capitaux et à attirer les capitaux mondiaux. En rationalisant les ouvertures de compte et en élargissant l'accès, la CMA vise à améliorer la liquidité, la transparence et la confiance des investisseurs.  

Dans un message publié sur X, M. El-Kuwaiz a déclaré que cette mesure "favorise l'ouverture du marché à l'échelle internationale, tout en établissant une relation d'investissement à long terme avec des segments plus larges d'investisseurs dans le monde entier, dans le cadre d'un environnement réglementaire plus souple et plus attrayant".

Dans une déclaration séparée, la CMA a déclaré que les mises à jour "amélioreraient l'attractivité du marché des capitaux saoudien pour les investisseurs locaux et internationaux, augmenteraient le niveau de protection des investisseurs et renforceraient la confiance des participants au marché".

Les amendements ont été approuvés suite à la publication par la CMA du projet le 20 novembre 2024, intitulé "Faciliter les procédures d'ouverture et de fonctionnement des comptes d'investissement pour diverses catégories d'investisseurs".

Le projet a été ouvert à la consultation publique pendant 30 jours calendaires via la Plateforme électronique unifiée pour la consultation du public et des entités gouvernementales, affiliée au Centre national de la compétitivité, et le site web de la CMA.

L'expansion des investisseurs du CCG fait partie d'une révision réglementaire plus large dévoilée par la CMA la semaine dernière pour moderniser le paysage des fonds d'investissement en Arabie saoudite.

Les réformes clés comprennent l'élargissement des canaux de distribution, permettant aux unités de fonds d'investissement d'être distribuées par le biais de plateformes numériques agréées et d'entreprises fintech approuvées par la Banque centrale saoudienne.

Des mesures de gouvernance plus strictes ont également été introduites, y compris de nouvelles garanties pour les transitions des gestionnaires de fonds, qui nécessitent l'approbation de la CMA et une période de transfert de 60 jours pour protéger les investisseurs.

Les FPI cotées sur le marché parallèle disposent désormais d'une plus grande flexibilité, puisqu'elles peuvent investir dans des projets de développement sans limites strictes d'allocation d'actifs, ce qui peut potentiellement améliorer les rendements.

Les derniers changements réglementaires représentent une autre étape stratégique pour accroître la liquidité, attirer les capitaux étrangers et positionner la bourse saoudienne comme un marché monétaire de premier plan dans la région.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Medef appelle les Européens à faire front commun face aux droits de douane américains

Le président du Mouvement des entreprises de France (MEDEF), Patrick Martin, répond aux questions des journalistes après une réunion avec le Premier ministre français à l'Hôtel de Matignon à Paris, le 24 juin 2025, à la suite de l'échec de la conférence sur les retraites. (Photo : Alain JOCARD / AFP)
Le président du Mouvement des entreprises de France (MEDEF), Patrick Martin, répond aux questions des journalistes après une réunion avec le Premier ministre français à l'Hôtel de Matignon à Paris, le 24 juin 2025, à la suite de l'échec de la conférence sur les retraites. (Photo : Alain JOCARD / AFP)
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  • Le patronat français appelle à l'unité de l'Europe face à l'annonce par le président américain Donald Trump de droits de douane de 30 % sur les produits issus de l'Union européenne,
  • Le locataire de la Maison Blanche a annoncé l'imposition de droits de douane de 30 % pour les produits de l'UE et du Mexique importés aux États-Unis, une nouvelle surenchère en pleine négociation qui sème l'inquiétude en Europe.

PARIS : Le patronat français appelle à l'unité de l'Europe face à l'annonce par le président américain Donald Trump de droits de douane de 30 % sur les produits issus de l'Union européenne, qui entreront en vigueur dès le 1er août.

« Dans cette période, l'unité de l'Europe est plus que jamais essentielle », a réagi samedi soir le président du premier syndicat patronal dans une déclaration à l'AFP, soulignant que « le Medef s'y emploie avec ses homologues européens ».

Samedi, le locataire de la Maison Blanche a annoncé l'imposition de droits de douane de 30 % pour les produits de l'UE et du Mexique importés aux États-Unis, une nouvelle surenchère en pleine négociation qui sème l'inquiétude en Europe.

Cette annonce a aussitôt suscité de vives réactions en Europe, où des secteurs essentiels de l'économie du continent pourraient être touchés, comme l'automobile, l'industrie pharmaceutique, l'aéronautique ou encore le secteur viticole.

« Nous avons encore trois semaines pour négocier et éviter que nos économies, de part et d'autre de l'Atlantique, subissent les contrecoups d'une décision irrationnelle », a estimé Patrick Martin.

« Une absence d'accord conduirait inévitablement à des mesures de rétorsion légitimes de la part de l'Europe », a-t-il ajouté, précisant que le Medef serait « extrêmement » vigilant « pour la sauvegarde de nos intérêts économiques et la pérennité de nos filières les plus exposées au marché américain ».