A Strasbourg, verte et européenne, duel annoncé entre le marcheur Fontanel et l'écolo Regol

Le président du parti Les Républicains (LR), Christian Jacob (C), prend part à une réunion publique de soutien à Raphael Schellenberger (D), candidat dans la 4e circonscription du Haut-Rhin pour les élections législatives, à Masevaux, dans l'est de la France, le 2 juin 2, 2022. (SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le président du parti Les Républicains (LR), Christian Jacob (C), prend part à une réunion publique de soutien à Raphael Schellenberger (D), candidat dans la 4e circonscription du Haut-Rhin pour les élections législatives, à Masevaux, dans l'est de la France, le 2 juin 2, 2022. (SEBASTIEN BOZON / AFP)
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Publié le Vendredi 03 juin 2022

A Strasbourg, verte et européenne, duel annoncé entre le marcheur Fontanel et l'écolo Regol

  • Sur ce territoire qui couvre le centre-ville strasbourgeois et s'étend des villas cossus du Parc de l'Orangerie au quartier de reconquête républicaine de Hautepierre, Mélenchon est arrivé largement en tête au premier tour de la présidentielle
  • Dans ce duel annoncé, que l'ancien député PS Eric Elkouby (2016-2017) aimerait bien remettre en cause, l'enjeu principal est celui de la mobilisation

STRASBOURG: Le marcheur Alain Fontanel, battu aux municipales par les Verts, et la numéro deux de ce parti, investie par la Nupes, Sandra Regol, se disputent la 1ère circonscription du Bas-Rhin à Strasbourg, où ils jouent chacun une partie de leur avenir politique aux élections législatives.

Sur ce territoire qui couvre le centre-ville strasbourgeois et s'étend des villas cossus du Parc de l'Orangerie au quartier de reconquête républicaine de Hautepierre, Jean-Luc Mélenchon est arrivé largement en tête au premier tour de la présidentielle avec 36,8% des voix.

"L'effet troisième tour est attendu dans les quartiers, il y a beaucoup d'espoir", est persuadée Sandra Regol, secrétaire nationale adjointe des Verts, dont certains tracts affichent désormais la photo du leader insoumis.

Fort de la conquête surprise de la capitale alsacienne par Jeanne Barseghian en 2020, l'état- major écologiste avait tôt repéré l'endroit sur la carte électorale. Mme Regol, qui a travaillé et milité en Alsace jusqu'en 2012, était pressentie pour la bataille, avant même les résultats de la présidentielle.

"Cela fait 10 ans que je ne l'ai pas vue sur le terrain", clame Alain Fontanel, son principal adversaire dans cette élection, la plus acharnée d'Alsace avec 17 candidats. L'ancien socialiste, marcheur de la première heure, qui a vu la mairie de Strasbourg lui échapper après une vaine alliance avec LR, vit cette nouvelle campagne "sereinement", se qualifiant désormais de "challenger". Et il jure ne pas voir ce nouveau scrutin "comme une revanche".

Une campagne à trois échelles

"Je porte le bilan national, elle le local", analyse-t-il, dans cette législative sans sortant, où le LREM Thierry Michels ne se représente pas.

En campagne ce jour-là près de la favorable avenue des Vosges, l'ex-premier adjoint laisse libre cours aux récriminations contre la mairie d'une habitante qui se plaint de la baisse du nombre de places de stationnement.

"Je ne suis pas l'ambassadrice de la maire", répond de son côté Sandra Regol, qui conteste les procès en parachutage, en rappelant qu'elle faisait de la politique ici "avant qu'En Marche n'existe" et qu'elle était déjà la candidate des Verts sur la circonscription en 2012.

Porte-parole d'EELV avant de seconder Julien Bayou à la tête du mouvement, "j'ai investi toute mon énergie pour le collectif", explique-t-elle pour justifier son éloignement. "Aujourd'hui je peux peser nationalement et localement".

Deux échelles qui se confondent dans ce match, auxquelles il faut ajouter le niveau européen. La désobéissance aux règles communautaires, âprement débattue lors des négociations d'union de la gauche, résonne en effet de manière particulière dans la capitale alsacienne qui abrite le siège du Parlement européen.

«Réorientation de l'Europe»

"Les traités protègent Strasbourg dans son statut de capitale européenne, désobéir, c'est l'affaiblir", tranche Alain Fontanel, alors que la question régulièrement agitée d'une relocalisation totale à Bruxelles des sessions parlementaires fait figure d'épouvantail politique local.

"Nous ne voulons pas de Frexit, mais une réorientation de l'Europe", temporise Sandra Regol, qui a participé aux négociations de la Nouvelle union populaire écologique et sociale, arguant que "les règles budgétaires contournées par Macron, ce sont des dérogations et au final de la désobéissance".

Dans ce duel annoncé, que l'ancien député PS Eric Elkouby (2016-2017) aimerait bien remettre en cause, l'enjeu principal est celui de la mobilisation, particulièrement du côté des quartiers populaires de Hautepierre et des Poteries pour Mme Regol, où Jean-Luc Mélenchon a fait ses meilleurs scores en avril.

Sur le papier, la Nupes est en position favorable. Avec les résultats de Yannick Jadot, Fabien Roussel et Anne Hidalgo, le total des voix de gauche au premier tour de la présidentielle atteint les 46% dans la circonscription, Emmanuel Macron, faisant mieux que sa moyenne nationale mais tout de même largement distancé, à 31%.

"On n'est pas à Marseille ici", tempère pourtant le politologue strasbourgeois Richard Kleinschmager, découplant les résultats nationaux des scrutins locaux. Celui-ci décrit une ville aux traditions oscillant entre "démocratie-chrétienne et socialisme de la deuxième gauche, rocardien mais pas mélenchoniste".


A Béziers, Robert Ménard instaure un couvre-feu pour les moins de 13 ans

Maire français de Béziers, Robert Ménard (Photo, AFP).
Maire français de Béziers, Robert Ménard (Photo, AFP).
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  • «Les parents des enfants concernés pourront faire l'objet de poursuites pénales»
  • En France, la responsabilité pénale d'un mineur peut être engagée, même si son âge et sa capacité de discernement sont pris en compte par les juges

MONTPELLIER: Le maire de Béziers (Hérault), Robert Ménard, a instauré un couvre-feu pour les mineurs de moins de 13 ans dans plusieurs quartiers, a-t-il indiqué mardi, jour où syndicats et associations de gauche vont manifester "contre les idées d'extrême droite" dans cette ville.

Ex-proche de Marine Le Pen aujourd'hui fâché avec le Rassemblement national, M. Ménard a signé lundi un arrêté municipal stipulant que "tout mineur âgé de moins de 13 ans ne pourra, sans être accompagné d'une personne majeure, circuler de 23H00 à 06H00 sur la voie publique" dans trois "quartiers prioritaires".

L'interdiction s'applique "toutes les nuits" du 22 avril au 30 septembre. "En cas d'urgence ou de danger immédiat pour lui ou pour autrui", ces mineurs pourront être "reconduits à (leur) domicile ou au commissariat", prévoit l'arrêté.

"Les parents des enfants concernés pourront faire l'objet de poursuites pénales", prévient le texte.

Dans son arrêté, le maire de Béziers justifie sa décision par le "nombre croissant de jeunes mineurs livrés à eux-mêmes en pleine nuit", ainsi que par une "aggravation du nombre de faits", notamment de "violences urbaines", citant l'incendie d'une école il y a quatre ans, en 2019, et les "émeutes de juillet 2023".

Interrogé par l'AFP, M. Ménard n'a pas cité de chiffres précis mais affirme que la délinquance des moins de 13 ans constitue un "angle mort" des statistiques parce qu'on ne les amène pas devant le juge et qu'on ne les condamne pas".

Responsabilité pénale  

En France, la responsabilité pénale d'un mineur peut être engagée, même si son âge et sa capacité de discernement sont pris en compte par les juges des enfants qui les suivent.

Selon la "première photographie de la délinquance et insécurité en 2023", publiée début 2024 par le ministère de l'Intérieur, les moins de 13 ans ont représenté 2% des mis en cause dans les atteintes aux personnes (contre 36% pour les 30 à 44 ans) et 1% des mis en cause pour vols violents (contre 44% pour les 18 à 29 ans).

En 2018, le Conseil d'Etat avait annulé un arrêté similaire pris en 2014 par Robert Ménard pointant l'absence "d'éléments précis de nature à étayer l'existence de risques particuliers relatifs aux mineurs de moins de 13 ans".

M. Ménard a assuré que sa décision n'avait aucun lien avec la "Marche pour les libertés, contre les idées d'extrême droite" organisée à Béziers mardi à l'initiative de plusieurs syndicats et à laquelle doivent participer la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, et celui de la FSU, Benoit Teste.

Mardi, le maire Horizons de Nice, Christian Estrosi, a estimé sur BFMTV que "le maire de Béziers a raison" et qu'il souhaitait "renouveler" un arrêté sur les mineurs de moins de 13 ans, qui avait été en vigueur entre 2009 et 2020.

Un tel couvre-feu "relève davantage de la politique de façade", a regretté l'élue d'opposition (Ecologiste), Juliette Chesnel-Le Roux, reprochant à M. Estrosi "le rabotage des budgets école et logement".

En 2009, le couvre-feu à Nice avait aussi suscité la perplexité de syndicats de policiers nationaux, se disant peu enclins "à faire la nounou".

Depuis lundi, un couvre-feu pour les mineurs est en vigueur à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, pour une durée d'un mois "renouvelable".

D'autres villes en France ont pris des arrêtés similaires pour les mineurs sur des durées limitées, comme Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes) qui le fait depuis 2004 pour les moins de 13 ans.


L'intelligence artificielle va «simplifier» les démarches administratives, promet Attal

Le Premier ministre français Gabriel Attal visite les locaux de « France Services » à Sceaux, près de Paris, le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
Le Premier ministre français Gabriel Attal visite les locaux de « France Services » à Sceaux, près de Paris, le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • Devant la multiplication des acronymes de l'administration, il a aussi annoncé le lancement d'un audit
  • Attal a enfin confirmé que la procuration de vote en ligne, possible aux prochaines élections européennes, serait étendue aux autres scrutins

SCEAUX: Gabriel Attal a souhaité mardi mettre l'intelligence artificielle (IA) développée en France "au service" des usagers et des fonctionnaires et annoncé la création de 300 maisons France Services supplémentaires d'ici 2026 pour "simplifier" le quotidien des Français dans leurs démarches administratives.

"Osons mettre l'IA au service des Français. Débureaucratisons l'administration et simplifions les quotidiens", a affirmé le Premier ministre après avoir visité la maison France Services de Sceaux, dans les Hauts-de-Seine, qui utilise déjà une IA générative 100% française.

Gabriel Attal a effectué ce déplacement après avoir réuni une quinzaine de ministres à Matignon pour un 8e comité interministériel de la Fonction publique (CITP).

L'administration fiscale va déployer une IA 100% française nommée Albert, conçue par la direction interministérielle du numérique (Dinum), "pour rédiger les réponses aux 16 millions de demandes annuelles en ligne", a-t-il précisé.

Chaque réponse sera néanmoins validée ou modifiée le cas échéant par un agent. "Mais l'analyse de la réglementation sera automatisée, les réponses drastiquement accélérées et le travail des agents rendu moins pénible et plus intéressant", a-t-il fait valoir.

De même 4.000 projets environnementaux déposés chaque année dans les directions régionales de l'environnement seront désormais "pré-instruits par une IA", comme des projets de parcs éoliens ou d'aménagement urbain.

Toutes options 

Cette IA servira aussi "dès la fin de l'année" à automatiser la retranscription d'audiences judiciaires, le dépôt de plaintes ou les compte-rendus médicaux. Elle sera également mise au service de la détection des feux de forêts ou de la gestion RH des fonctionnaires.

"A l’IA les tâches rébarbatives, et aux agents publics, le lien avec nos concitoyens", a promis Gabriel Attal.

Devant la multiplication des acronymes de l'administration, il a aussi annoncé le lancement d'un audit, "ministère par ministère, pour passer en revue l’intégralité des contenus en ligne et des formulaires" et rendre le langage administratif "intelligible, accessible".

Le chef du gouvernement a enfin confirmé que la procuration de vote en ligne, possible aux prochaines élections européennes, serait étendue aux autres scrutins.

Depuis mi-avril, il est possible, pour peu que l'on dispose d'une carte d'identité nouvelle version, de donner sa procuration pour les élections européennes du 9 juin en ligne, sans avoir à se déplacer en commissariat ou en brigade de gendarmerie.

Gabriel Attal a également annoncé l'extension des espaces France Services, qui permettent aux usagers de se faire aider dans la plupart de leurs démarches administratives, à 300 villes moyennes d'ici 2026, ce qui portera ces "maisons" à 3.000.


À Paris, un Français crache sur une femme musulmane qui porte un hijab

Un homme marche dans une rue de la ville de Châteauroux, dans le centre de la France, près de Deols où se déroulera l'épreuve de tir des Jeux Olympiques de Paris 2024 au Centre National de Tir (CNTS), le 7 avril 2024. (Photo de Martin BUREAU / AFP)
Un homme marche dans une rue de la ville de Châteauroux, dans le centre de la France, près de Deols où se déroulera l'épreuve de tir des Jeux Olympiques de Paris 2024 au Centre National de Tir (CNTS), le 7 avril 2024. (Photo de Martin BUREAU / AFP)
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  • Fatima Saidi, une influenceuse marocaine qui a récemment visité la capitale française, a révélé sur son compte TikTok le racisme dont elle avait été victime
  • L’influenceuse a qualifié le comportement de cet homme de «raciste» et «machiste»

PARIS: Un incident a récemment suscité l'indignation: à Paris, un Français a craché sur une femme musulmane qui portait un hijab.  

Fatima Saidi, une influenceuse marocaine qui a récemment visité la capitale française, a révélé sur son compte TikTok le racisme dont elle avait été victime. 

 

Cette jeune femme de 22 ans a affirmé qu'un homme d'âge moyen qui faisait son jogging alors qu'elle se trouvait sur un trottoir a craché sur son hijab. 

Saidi a filmé son agresseur, qui a craché à nouveau, sur la caméra cette fois. 

Fatima Saidi a décidé de porter plainte contre cet individu auprès du commissariat de police de Paris Centre.  

L’influenceuse a qualifié le comportement de cet homme de «raciste» et «machiste».