Des tensions, des sanctions, mais les affaires reprennent entre Etats-Unis et Venezuela

Le montant total des importations de denrées alimentaires et d’intrants agricoles ont culminé à 2,4 milliards de dollars en 2021 (Photo, AFP).
Le montant total des importations de denrées alimentaires et d’intrants agricoles ont culminé à 2,4 milliards de dollars en 2021 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 03 juin 2022

Des tensions, des sanctions, mais les affaires reprennent entre Etats-Unis et Venezuela

  • Les importations en provenance des Etats-Unis ont atteint 634 millions de dollars, juste derrière les 934 millions de dollars d’achats auprès du Brésil
  • Les importations sont vitales pour le pays, la production nationale couvre seulement 50% de la consommation de maïs blanc, base de l’alimentation des Vénézuéliens

CARACAS: Malgré les sanctions décrétées contre le Venezuela, les importations de produits agricoles en provenance des Etats-Unis augmentent sensiblement. Les anciens partenaires commerciaux, "ennemis jurés" ces deux dernières décennies, reprennent les affaires sous l'impulsion du secteur privé.

"Le Venezuela a disparu du monde de l'import-export pendant un certain temps mais le pays est de retour", estime auprès de l'AFP Luis Vincente Garcia, directeur de la Chambre de commerce américano-vénézuélienne (VENANCHAM). "On est à un tournant", dit-il.

Le montant total des importations de denrées alimentaires et d’intrants agricoles ont culminé à 2,4 milliards de dollars en 2021, soit 31,2% des plus qu’en 2020, tandis que le pays connaît une timide croissance après sept années consécutives de récession où le PIB à chuté de 80%.

Les importations en provenance des Etats-Unis ont atteint 634 millions de dollars, juste derrière les 934 millions de dollars d’achats auprès du Brésil, selon un rapport publié en avril par le ministère américain de l’Agriculture. "Les chances pour que les exportateurs d’aliments et intrants agricoles entrent et se développent sur le marché (vénézuélien) sont de plus en plus importantes", est-il stipulé.

On est loin des 1,4 milliard par an enregistrés entre 2010 et 2014, mais ce montant est en augmentation de 44,8% par rapport à l'an passé. En 2017, au plus fort de la crise, les importations siglées "US" ne se chiffraient qu'à 400 millions de dollars.

Principalement déchargés sur les ports vénézuéliens: céréales, pâtes, fruits et légumes, mais également spiritueux ou aliments pour animaux.

Les importations sont vitales pour le pays, la production nationale couvre seulement 50% de la consommation de maïs blanc, base de l’alimentation des Vénézuéliens, et 45% du riz, selon la corporation des producteurs Fedeagro.

En 2008, les échanges commerciaux entre Venezuela et Etats-Unis représentaient 38 milliards de dollars, selon VENANCHAM, une époque où la première puissance mondiale était le plus gros client du brut vénézuélien. En 2021, ces échanges ne représentaient plus que 1,955 milliard de dollars mais ont augmenté de 27,72% au premier trimestre 2022, par rapport à son équivalent un an plus tôt.

Signaux politiques

Le gouvernement de Nicolas Maduro n'a jamais eu cesse d'accuser les sanctions américaines d’être responsables de la pénurie de produits de première nécessité qui provoquait de longues files d’attente et dénonçait un "blocus".

Entre 2017 et 2018, les sanctions étaient individuelles, avec le gel des comptes bancaires et l’interdiction pour les entreprises américaines de faire affaire avec des dizaines de fonctionnaires d’État vénézuéliens. Puis, les Etats-Unis n’ont pas reconnu la réélection de Maduro en 2018, lançant une série de sanctions dont un embargo pétrolier pour tenter d'entraîner la chute du président.

"Lorsque les sanctions ont été mises en place (…) cela a eu un effet négatif sur les entreprises qui se sont retirées du marché", se souvient M. Garcia. Et bien que la nourriture et les médicaments aient été exemptés des sanctions, la peur des représailles a été un obstacle.

Mais le gouvernement Maduro, qui monopolisait pratiquement les importations alimentaires, a ouvert ses portes au privé en raison de problèmes de trésorerie. C’était "il y a peut être deux ou trois ans que le gouvernement a commencé à laisser les importations aux entreprises privées", souligne M. Garcia.

A partir de 2018, les importations vénézuéliennes ont bénéficié d’exemptions de droits de douane sur les produits alimentaires.

L’assouplissement du contrôle des changes a été décisif, ainsi que l’impulsion donnée à la consommation par les envois de fonds par des millions de migrants ayant fui le pays, estimés par le secteur privé entre 2,5 et 3 milliards de dollars par an.

Récemment des signaux politiques ont aussi ramené la confiance des marchands : le 17 mai, l’administration Biden a annoncé l’assouplissement de certaines sanctions pour tenter d’impulser des négociations entre Nicolas Maduro et l’opposition, suspendues depuis octobre dernier.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com