Les stages étudiants se généralisent, mais l'encadrement ne suit pas

 Des membres du syndicat des étudiants, lycéens et apprentis «SELA» tiennent une banderole lors du rassemblement du 1er mai 2022 (fête du travail) à Toulouse. (AFP)
Des membres du syndicat des étudiants, lycéens et apprentis «SELA» tiennent une banderole lors du rassemblement du 1er mai 2022 (fête du travail) à Toulouse. (AFP)
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Publié le Vendredi 03 juin 2022

Les stages étudiants se généralisent, mais l'encadrement ne suit pas

  • En entreprise, certains tuteurs chargent de travail les stagiaires, qui n'ont ni les compétences ni la rémunération allant de pair
  • Entre les études et les impératifs financiers, les étudiants doivent parfois fournir un effort supplémentaire pour faire un stage et ajouter une ligne sur leur CV

PARIS : «Main d'œuvre au rabais» ou déclic pour son orientation? Le stage en entreprise des étudiants se généralise dans nombre de cursus, mais les conditions de travail et d'encadrement sont l'objet de critiques.

En 2020, près de 225.000 étudiants ont débuté un stage d'une durée d'au moins deux mois, selon la Direction des statistiques du ministère du Travail (Dares).

Si le stage devient la norme dans plusieurs cursus (comme en droit, en management ou dans la santé), c'est parce qu'il entre «dans l'injonction à professionnaliser ses études», dit Claire Bonnard, maître de conférences à l'Université de Bourgogne. «Les étudiants sont incités de plus en plus tôt à faire des stages pour se démarquer sur le marché du travail».

De retour à l'école, la majorité des stagiaires est satisfaite de son expérience, selon une enquête menée au second semestre 2019 auprès d'un millier d'étudiants en licence par l'Institut de recherche sur l'éducation (Iredu), rattaché à l'Université de Bourgogne.

Dans ce sondage, «61% des étudiants se disent très satisfaits de leur stage, et 20% des jeunes considèrent que le stage a eu un effet sur leur insertion professionnelle», indique Jean-François Giret, maître de conférences à cette même université.

Parmi les critères faisant d'un stage une réussite, le chercheur cite «le stage où l'étudiant est intégré dans l'entreprise, et celui où il utilise ce qu'il a appris en cours».

- Les jobs et les cours -

Mais en entreprise, certains tuteurs chargent de travail les stagiaires, qui n'ont ni les compétences ni la rémunération allant de pair, comme en témoigne l'interview diffusée début mai de Claire Despagne, fondatrice d'une marque de compléments alimentaires.

Dans le podcast «Liberté d'entreprendre», l'entrepreneuse a ironisé sur la difficulté de trouver des stagiaires prêts à travailler plus de 35 heures par semaine, des propos raillés sur les réseaux sociaux.

«Le stage reste une expérience professionnelle temporaire, pas un salariat», avertit Yves Calvez, chargé de la formation professionnelle pour le syndicat étudiant Fage. Les jeunes ont une vie à côté, comme des jobs ou des cours».

Entre les études et les impératifs financiers, les étudiants doivent parfois fournir un effort supplémentaire pour faire un stage et ajouter une ligne sur leur CV.

D'autant que la gratification est inférieure à celle d'un petit boulot. D'après le code de l'éducation, les entreprises ne sont tenues de rémunérer leurs stagiaires qu'à partir du deuxième mois, pour un minimum de 3,90 euros de l'heure.

Or, «les stagiaires sont logés à la même enseigne que les salariés de l'entreprise», tacle Imane Ouelhadj, présidente de l'Unef, qui regrette que les stagiaires passent pour de la «main d’œuvre pas chère» pour certaines boîtes.

- Pas le temps -

C'est ce que Hugo a ressenti pendant son stage de fin d'études en management. Son contrat dans une start-up parisienne lui promettait une immersion «enrichissante» dans les ressources humaines. Sur place, l'étudiant déchante: «Je n'ai fait que du standard téléphonique.»

Puis les responsabilités de Hugo sont montées en grade, sans qu'il n'en ait les compétences: «On m'a même demandé de recruter mon successeur», s'étonne encore l'étudiant de 24 ans. Le code de l'éducation interdit pourtant de confier des responsabilités à des stagiaires. Hugo a préféré «écourter» son contrat au bout de deux mois. Soit le minimum pour valider son diplôme.

A qui la faute? Pour l'Iredu et les syndicats étudiants, les entorses au Code de l'éducation sont dues au manque de formation des tuteurs en entreprise, qui n'ont pas toujours le temps ou l'habitude de suivre les stagiaires.

Dans certains secteurs, «le rôle du tuteur, dans sa dimension professionnelle, n'est pas forcément bien défini», pointe Jean-François Giret. Si le stagiaire est livré à lui-même, «ça peut suffire pour acquérir des +soft skills+ (savoir-être en entreprise), mais l'acquis purement technique sera moindre, ajoute-t-il.


La présidente du Louvre déterminée à mener à bien la modernisation du musée

 La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
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  • "J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui"
  • Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente

PARIS: La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes.

"J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui".

Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente, qui en avait déjà fait état lors de son audition devant la commission de la Culture du Sénat fin octobre.

"Je veux remercier la confiance qui m'est accordée" pour "porter la transformation du Louvre, qui a plus que jamais besoin de transformation, de modernisation, pour devenir pleinement un musée du XXIe siècle. Ce qu'il n'est pas aujourd'hui", a ajouté la présidente, dont la démission avait été refusée après le vol.

Laurence des Cars, en poste depuis septembre 2021, a convoqué un conseil d'administration d'urgence vendredi pour revoir la gouvernance du musée le plus visité du monde.

Le 19 octobre, des malfaiteurs avaient réussi à s'introduire au Louvre et à dérober des joyaux d'une valeur de 88 millions d'euros, qui restent introuvables. Quatre suspects ont été mis en examen et écroués.

La Cour des comptes a étrillé jeudi le grand musée parisien dans un rapport en estimant qu'il avait "privilégié des opérations visibles et attractives" au détriment de la sécurité.

Entre 2018 et 2024, le Louvre a consacré 26,7 millions d'euros à des travaux d'entretien et de mise aux normes et 105,4 millions d'euros "pour l'acquisition d'œuvres", selon le rapport.

Mais, pour Laurence des Cars, "le Louvre est un tout" dans "lequel il ne faut pas opposer les travaux aux acquisitions des oeuvres, l'accueil de tous les publics". "Nous avons assuré l'ensemble de nos missions".

 


Un jeune homme tué par arme blanche dans une rixe à Clermont-Ferrand

Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
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  • A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat
  • La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière

CLERMONT-FERRAND: Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP.

Une rixe est survenue entre deux groupes de personnes dans le centre de la ville en fin de soirée pour un motif encore inconnu, a expliqué Eric Serfass.

A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat.

La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière.

Il n'y a pas eu d'autres blessés et aucune interpellation n'a encore eu lieu, selon le procureur.

Une enquête pour homicide volontaire est ouverte.


Présidentielle: Le Pen «annoncera sa décision» après son procès en appel, sans attendre la cassation

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  • Le Rassemblement national sera fixé sur le nom de sa candidate (ou de son candidat) avant les prochaines vacances d'été
  • Tel est en tout cas l'agenda fixé par Mme Le Pen dans un entretien au mensuel conservateur Causeur, publié jeudi

PARIS: Candidate déclarée à la prochaine présidentielle malgré son inéligibilité, Marine Le Pen affirme qu'elle ne se présentera "évidemment pas" si sa peine est confirmée en appel et qu'elle "annoncera donc (sa) décision" dans la foulée, sans attendre une éventuelle cassation.

Le Rassemblement national sera fixé sur le nom de sa candidate (ou de son candidat) avant les prochaines vacances d'été. Tel est en tout cas l'agenda fixé par Mme Le Pen dans un entretien au mensuel conservateur Causeur, publié jeudi.

Condamnée en première instance - dans l'affaire des assistants parlementaires européens - à une peine d'inéligibilité de cinq ans avec application immédiate, la triple candidate à l'élection présidentielle admet qu'elle ne pourra "évidemment pas" se représenter une quatrième fois si cette peine devait être confirmée en appel.

"Je prendrai ma décision de me présenter ou non lors du rendu de l'arrêt de la cour d'appel", ajoute-t-elle, évacuant l'hypothèse d'un suspense prolongé en cas de pourvoi en cassation. "On ne sait pas quand une telle décision serait rendue et on ne peut pas se lancer dans une campagne présidentielle au dernier moment", explique-t-elle.

Son second procès étant programmé du 13 janvier au 12 février 2026, avec un délibéré attendu quatre mois plus tard, "j'annoncerai donc ma décision cet été", précise celle qui s'était hissée au second tour en 2017 et en 2022 face à Emmanuel Macron.

Un calendrier choisi aussi "pour ne pas hypothéquer la candidature de Jordan Bardella dans le cas où il devrait y aller", souligne-t-elle, confirmant ainsi le statut de dauphin du jeune président du parti à la flamme.