Troisième printemps le plus sec, sécheresse des sols au niveau de mi-juillet

Un jardinier arrose un arbre avec l'eau pompée à la patinoire de Niort, dans l'ouest de la France, qui sert à arroser les espaces verts de la ville en prévision de la sécheresse du 31 mai 2022. (AFP)
Un jardinier arrose un arbre avec l'eau pompée à la patinoire de Niort, dans l'ouest de la France, qui sert à arroser les espaces verts de la ville en prévision de la sécheresse du 31 mai 2022. (AFP)
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Publié le Vendredi 03 juin 2022

Troisième printemps le plus sec, sécheresse des sols au niveau de mi-juillet

  • Mi-mai, le gouvernement avait en effet déjà publié une carte des risques de sécheresse qui montrait 22 départements en rouge, principalement dans le sud-est et l'ouest
  • A l’échelle de la France, l'indice d'humidité des sols atteint ainsi au 1er juin une valeur habituellement rencontrée à la mi-juillet. Et la situation risque de s'aggraver

PARIS: La situation de sécheresse des sols en France, qui correspond à un niveau habituel de la mi-juillet, est "inquiétante" après un printemps particulièrement chaud et sec et avant un été probablement également chaud et sec, a mis en garde Météo-France vendredi.

"La situation est inquiétante et suivie de près", a commenté lors d'un point presse Jean-Michel Soubeyroux, de Météo-France, alors que les agriculteurs craignent déjà pour leurs récoltes.

Mi-mai, le gouvernement avait en effet déjà publié une carte des risques de sécheresse qui montrait 22 départements en rouge, c'est-à-dire avec un risque "très probable" de sécheresse d'ici à la fin de l'été, principalement dans le sud-est et l'ouest.

Dans ce contexte, au 2 juin, des restrictions d'utilisation de l'eau avaient déjà été mises en place dans 26 départements, selon le site officiel Propluvia.

Selon le bilan de Météo-France publié vendredi, le printemps (mars-avril-mai) 2022 a enregistré un déficit de précipitations de 45% par rapport à la normale, se classant au troisième rang des printemps les plus secs depuis le début du XXe siècle, derrière 2011 et 1976, année de sécheresse historique. Il s'est également classé troisième printemps le plus chaud.

Cette situation est liée notamment à un mois de mai sans précédent: mois de mai le plus sec jamais enregistré (65% de déficit de précipitations en moyenne, avec des cumuls de pluies inférieurs à 20 mm sur une grande partie du territoire) et le plus chaud (température moyenne de 17,8°C, un degré de plus que le précédent record de mai 2011, équivalente à un mois de juin). Des nuits tropicales (quand la température ne descend pas sous 20°C) ont même été enregistrées pour la première fois en mai à Lyon, Orléans ou Bordeaux.

Résultat, "la sécheresse précoce des sols superficiels s'est fortement aggravée au cours du mois", a expliqué Jean-Michel Soubeyroux.

"Quasiment l'ensemble du territoire est touché par une sécheresse des sols de niveau au moins décennal pour la saison, c'est-à-dire que l'on rencontre une année sur dix", a-t-il précisé.

Comme en 1976 ?

A l’échelle de la France, l'indice d'humidité des sols atteint ainsi au 1er juin une valeur habituellement rencontrée à la mi-juillet. Et la situation risque de s'aggraver.

Dans un contexte de réchauffement de la planète qui accentue la fréquence, l'intensité et la durée des sécheresses, Météo-France table ainsi sur un été (juin-juillet-août) chaud et sec.

Selon les tendances saisonnières pour l'été présentées vendredi - des probabilités qui se distinguent des prévisions météorologiques -, un scénario chaud est "très probable" sur la moitié sud du pays et "probable" sur la moitié nord.

Un scénario sec est également "probable" sur la moitié sud, mais aucun scénario n'est privilégié sur la moitié nord.

Interrogé sur l'hypothèse d'une sécheresse historique comme celle de 1976, M. Soubeyroux a noté que le mois de juin serait crucial.

"La sécheresse de 1976 s'était beaucoup développée au cours du mois de juin. Ce qui va se passer en juin va être essentiel, notamment concernant les impacts sur l'agriculture", a-t-il ajouté, espérant que les orages prévus pour ce week-end apportent des précipitations pas trop intenses, susceptibles d'améliorer la situation.

En outre, les orages apportent par nature des précipitations localisées. "Quelques kilomètres plus loin, là où l'orage n'est pas passé, la sécheresse reste au même niveau", a commenté Romaric Cinotti, de Météo-France, notant également les risques renforcés d'incendies.

La sécheresse des sols de 1976 est la plus forte enregistrée depuis 1959 (début de l'historique de cet indicateur), avec plus de 35% du territoire touché.

La France a connu d'autres périodes de sécheresse importantes dans les dernières décennies (1989, 2003, 2011...) mais l'assèchement des sols constaté depuis le début du siècle s'accentue avec le réchauffement de la planète.

Les sécheresses sont plus intenses et plus longues, et la proportion du territoire touchée plus importante, de 5 % dans les années 1960 à 10 % pour les années récentes.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.