Fin des fêtes du jubilé d'une reine Elizabeth largement absente

Le chanteur et compositeur américain Adam Lambert et le groupe de rock britannique Queen se produisent sur scène lors de la Platinum Party au palais de Buckingham le 4 juin 2022 (Photo, AFP).
Le chanteur et compositeur américain Adam Lambert et le groupe de rock britannique Queen se produisent sur scène lors de la Platinum Party au palais de Buckingham le 4 juin 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 05 juin 2022

Fin des fêtes du jubilé d'une reine Elizabeth largement absente

  • Quelque 10 000 militaires, danseurs, marionnettistes et artistes y sont attendus
  • Le prince Charles, héritier du trône, la représente de plus en plus souvent

LONDRES: Avec une immense parade dans les rues de Londres, le rideau tombe dimanche sur les fêtes célébrant les 70 ans du règne historique de la reine Elizabeth II, restée en retrait en raison de sa santé déclinante.

Buckingham Palace n'a pas précisé si la monarque de 96 ans, qui a du mal à marcher, referait une apparition à la fin de la parade, qui se terminera devant le palais par l'hymne national "God Save the Queen" (que Dieu protège la reine).

Quelque 10 000 militaires, danseurs, marionnettistes et artistes y sont attendus. Le carrosse d'or d'Etat, vieux de 260 ans, utilisé traditionnellement pour les mariages et les couronnements, ouvrira la parade. La reine ne s'y trouvera pas, mais des images digitales recréeront la magie de son couronnement en juin 1953, a précisé Buckingham Palace.

Ed Sheeran est aussi attendu en clôture, pour un hommage à la reine Elizabeth, toujours extrêmement populaire, et son époux le prince Philip, décédé l'an dernier.

Espérant que la pluie ne gâchera pas la fête, plus de 10 millions de personnes doivent aussi participer dimanche à des déjeuners du jubilé entre voisins, célébrant joyeusement le règne historique d'une reine à la fois proche et mystérieuse, symbole rassurant de stabilité dans un siècle de grands bouleversements.

Nombre des participants aux fêtes qui ont duré quatre jours, à la faveur d'un grand week-end férié, étaient conscients de la dimension historique de ce jubilé de platine. Jamais aucun monarque britannique n'a régné aussi longtemps, et il est improbable que ce record soit battu à l'avenir: le prince héritier Charles a 73 ans, son fils William, deuxième dans l'ordre de succession, bientôt 40 ans.

"C'est une occasion unique, cela n'arrivera plus jamais", expliquait à l'AFP Julie Blewitt, 56 ans, venue du nord de l'Angleterre pour les festivités. "Cela ne sera pas la même chose sans la reine".

Radieuse mais frêle

Elizabeth II était apparue jeudi radieuse mais frêle, s'appuyant sur une canne au balcon de Buckingham Palace avec 17 membres de la famille royale, pour saluer les dizaines de milliers de personnes massées près du palais.

Mais en raison d'un "certain inconfort", elle était absente vendredi à un office religieux en son honneur à la cathédrale Saint-Paul, avec 2.000 invités dont 50 membres de la famille royale.

Samedi, cette passionnée de courses hippiques n'a pas non plus assisté au célèbre Derby d'Epsom, où des jockeys avaient organisé une haie d'honneur qui est allée à la princesse Anne qui la représentait. La reine, qui n'avait quasiment jamais manqué ce rendez-vous en 70 ans de règne, l'a regardé à la télévision.

Le prince Charles, héritier du trône, la représente de plus en plus souvent.

La transition est en route, et même si la reine n'a aucune intention d'abdiquer, fidèle à sa promesse de 1947 de servir ses sujets toute sa vie, elle les prépare à la suite.

"Nous regardons vers l'avenir avec confiance et enthousiasme", leur avait-elle écrit au début des fêtes du jubilé. En février déjà, date à laquelle elle avait atteint officiellement 70 ans de règne, elle leur avait écrit: "Quand dans la plénitude des temps, mon fils Charles deviendra roi, je sais que vous lui donnerez ainsi qu'à sa femme Camilla, le même soutien que vous m'avez donné". Elizabeth II avait à l'époque tranché une question sensible au Royaume-Uni, le futur titre de Camilla, qui deviendra reine consort.

La succession risque cependant de ne pas être simple, Charles étant beaucoup moins populaire que sa mère, à 50% d'opinions favorables contre 75%. Seulement 32% des Britanniques pensent qu'il fera un bon roi (YouGov, avril 2022). Et la monarchie a été interpellée lors de récents voyages de membres de la famille royale, sur le passé esclavagiste de l'Empire britannique.

"Ils doivent se réinventer pour les nouvelles générations" commentait Mark Cornell, venu du nord de l'Angleterre pour le jubilé, avouant ne pas être un fan inconditionnel.


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

 


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
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  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».


L’ONU adopte une résolution franco-saoudienne pour la paix israélo-palestinienne sans le Hamas

L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
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  • Résolution adoptée par 142 voix pour, 10 contre — dont Israël et les États-Unis
  • Le vote précède un sommet de haut niveau co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre

​​​​​​NEW YORK : L’Assemblée générale des Nations unies a voté massivement vendredi en faveur de l’adoption de la « Déclaration de New York », une résolution visant à relancer la solution à deux États entre Israël et la Palestine, sans impliquer le Hamas.

Le texte a été approuvé par 142 pays, contre 10 votes négatifs — dont Israël et les États-Unis — et 12 abstentions. Il condamne fermement les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, exige le désarmement du groupe, la libération de tous les otages, et appelle à une action internationale collective pour mettre fin à la guerre à Gaza.

Intitulée officiellement « Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États », la résolution a été présentée conjointement par l’Arabie saoudite et la France, avec le soutien préalable de la Ligue arabe et de 17 États membres de l’ONU.

Le texte souligne la nécessité de mettre fin à l’autorité du Hamas à Gaza, avec un transfert des armes à l’Autorité palestinienne, sous supervision internationale, dans le cadre d’une feuille de route vers une paix durable. Celle-ci inclut un cessez-le-feu, la création d’un État palestinien, le désarmement du Hamas, et une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont, qui a présenté la résolution, l’a qualifiée de « feuille de route unique pour concrétiser la solution à deux États », soulignant l’engagement de l’Autorité palestinienne et des pays arabes en faveur de la paix et de la sécurité. Il a aussi insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages.

Ce vote intervient à quelques jours d’un sommet de haut niveau de l’ONU, co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre, où le président Emmanuel Macron s’est engagé à reconnaître officiellement un État palestinien.

La représentante américaine, Morgan Ortagus, s’est vivement opposée à la résolution, la qualifiant de « coup de communication malvenu et malavisé » qui récompenserait le Hamas et nuirait aux efforts diplomatiques authentiques.

Elle a dénoncé la mention du « droit au retour » dans le texte, estimant qu’il menace le caractère juif de l’État d’Israël.

« Cette résolution est un cadeau au Hamas,» a déclaré Mme Ortagus, ajoutant que le désarmement du Hamas et la libération des otages étaient la clé de la fin de la guerre. Elle a exhorté les autres nations à se joindre aux États-Unis pour s'opposer à la déclaration.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com