Procès des attentats du 13-Novembre, place aux réquisitions

Ce croquis judiciaire réalisé le 9 février 2022 montre l'accusé Salah Abdeslam debout devant la cour d'assises spéciale de Paris, à côté de l'avocat français des proches des victimes des attentats de Paris, Olivier Morice (G) lors du procès des attentats de novembre 2015. (AFP)
Ce croquis judiciaire réalisé le 9 février 2022 montre l'accusé Salah Abdeslam debout devant la cour d'assises spéciale de Paris, à côté de l'avocat français des proches des victimes des attentats de Paris, Olivier Morice (G) lors du procès des attentats de novembre 2015. (AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 05 juin 2022

Procès des attentats du 13-Novembre, place aux réquisitions

  • Ce procès hors norme par sa durée, son nombre de parties civiles et sa charge émotionnelle touche à sa fin, plus de six ans après la nuit de terreur qui a fait 130 morts et des centaines de blessés à Paris et Saint-Denis
  • Douze des quatorze accusés encourent la réclusion à perpétuité, parmi lesquels le seul membre en vie des commandos jihadistes, Salah Abdeslam

PARIS : Après neuf mois d'audience, la parole à l'accusation. Les avocats généraux entament mercredi à Paris trois jours de réquisitions au procès du 13-Novembre, qui juge Salah Abdeslam et 19 coaccusés pour les pires attentats jamais commis en France.

Ce procès hors norme par sa durée, son nombre de parties civiles et sa charge émotionnelle touche à sa fin, plus de six ans après la nuit de terreur qui a fait 130 morts et des centaines de blessés à Paris et Saint-Denis en proche banlieue de la capitale et traumatisé le pays.

Pendant trois jours, les trois représentants du parquet national antiterroriste (Pnat), Camille Hennetier, Nicolas Braconnay et Nicolas Le Bris, vont se lever tour à tour pour démontrer ce qu'ils estiment être les responsabilités des 14 accusés présents devant la cour d'assises spéciale de Paris, et des six autres jugés en leur absence - dont cinq cadres du groupe Etat islamique présumés morts.

Douze encourent la réclusion à perpétuité, dont le seul membre en vie des commandos jihadistes, Salah Abdeslam.

Au procès du 13-Novembre, l'ambivalence Abdeslam

«Combattant de l'Etat islamique» ou accusé tourmenté souhaitant le pardon de «toutes les victimes»? Au fil de neuf mois de procès, Salah Abdeslam, le «10e homme» des commandos des attentats du 13-Novembre à Paris et sa banlieue Saint-Denis, s'est distingué par son ambivalence.

8 septembre 2021. A peine l'audience criminelle ouverte, le ton est vindicatif dans le box. Barbe et tee-shirt noirs, Salah Abdeslam proclame, péremptoire, avoir «délaissé toute profession pour devenir combattant de l'Etat islamique».

«J'avais noté +intérimaire+», relève sans se démonter le président de la cour d'assises spéciale de Paris, Jean-Louis Périès.

15 avril 2022. La voix est douce et tremblante, des larmes coulent sur le visage du seul membre encore en vie des commandos qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis.

Pour sa «dernière chance» de s'exprimer, le Français de 32 ans réaffirme avoir renoncé à déclencher sa ceinture explosive, «par humanité». Aux victimes, il demande de le «détester avec modération».

Cette métamorphose est-elle une stratégie de défense, comme on le soupçonne sur les bancs des parties civiles, ou une véritable évolution après des semaines de débats ?

«Ce procès lui a permis de fissurer l'image pré-fabriquée qu'on avait de lui et que les six années de silence ont consolidée», déclarent ses avocats, MMes Olivia Ronen et Martin Vettes.

Resté mutique pendant la quasi-totalité de l'enquête, Salah Abdeslam a retrouvé l'usage de la parole dès les premiers instants d'audience.

- «Marche arrière» -

Il se l'arroge pour vitupérer ses conditions de détention - «On est traités comme des chiens» - ou justifier les attentats. «On a attaqué la France, visé la population» mais il n'y avait «rien de personnel», «ces +terroristes+, ce sont mes frères». Le président coupe plusieurs fois son micro.

Provocateur, l'accusé se montre aussi insolent quand il propose au président de «respirer un petit coup» ou le taxe d'être légèrement «susceptible».

Mais au fil des mois, Salah Abdeslam continue de parler et s'adoucit même.

Ses réponses restent succinctes quand il évoque sa «vie simple» d'avant. «Imprégné par les valeurs occidentales», cet ancien petit délinquant de la commune bruxelloise de Molenbeek fréquentait casinos et boîtes de nuit. «Je dansais pas», s'empresse-t-il d'ajouter, sourire en coin.

Pour ses interrogatoires, la salle d'audience est toujours comble.

A l'isolement total depuis son arrestation en mars 2016, détenu dans une cellule vidéo-surveillée 24h/24, Salah Abdeslam semble profiter de ce statut d'accusé «numéro 1». Il tapote sur le micro pour vérifier qu'il fonctionne, soupèse chacun de ses mots.

Et déclare dès son premier interrogatoire, le 9 février, qu'il n'a «tué personne». Porteur d'une ceinture explosive le 13-Novembre, il dit avoir fait «marche arrière».

Ce «renoncement» deviendra le fil rouge de ses auditions, même le 30 mars lorsqu'il oppose pour la première - et unique - fois son droit au silence aux questions de la cour.

- «Vedette» -

L'un des avocats généraux, Nicolas Le Bris, s'emporte contre cet accusé qui «se prend pour une vedette, fait du teasing et garde le silence, se plaisant à voir les réactions qu'il suscite». «On a la confirmation avec vous, M. Abdeslam, que la lâcheté est bien la marque de fabrique des terroristes», fulmine le magistrat.

Salah Abdeslam reste coi, décide finalement de répondre à une avocate de parties civiles pour confirmer qu'il a «renoncé» à se faire exploser.

Ce seront ses seules explications.

Quid des achats d'explosifs, des locations de voitures, des allers-retours pour récupérer les futurs membres des commandos à leur retour de Syrie? Il répond par des «no comment» obstinés.

Semblant incapable de renier son engagement jihadiste, il peut le même jour dire qu'il «aime» le groupe Etat islamique, dont il légitimise les actions, et répéter sans ciller qu'il n'est «pas un danger pour la société».

«Dixième homme» des commandos, Salah Abdeslam n'est jamais allé en Syrie. Il en caressait le désir à la fin 2014 mais s'est trouvé dans une «impasse», dit-il en février: d'un côté, ses «frères» qui se font «massacrer», de l'autre ses «attaches» en Belgique, ses parents et la femme qu'il devait épouser.

En avril, sa version évolue, l'«idée passagère» d'un départ en Syrie se transforme en volonté farouche. C'est pour cela qu'il pleure devant sa fiancée quelques jours avant les attentats, explique-t-il alors.

En neuf mois d'audience, la carapace s'est-elle fissurée? Salah Abdeslam s'est-il montré sincère ou n'était-ce qu'un exercice de style destiné à lisser l'image d'un «monstre dépourvu d'humanité»?

«Il a montré toute sa complexité. Et sa sincérité a été reconnue par beaucoup d'acteurs du procès», jugent ses avocats.

«Je veux être oublié à jamais», a souhaité Salah Abdeslam en avril. «Je n'ai pas choisi d'être celui que je suis aujourd'hui».

A l'ouverture des débats le 8 septembre, il s'était présenté, bravache, comme un «combattant de l'Etat islamique». Les attentats, avait lâché le Français de 32 ans une semaine après, n'étaient qu'une réponse aux bombardements français en Syrie et en Irak. «Rien de personnel».

Quelques mois plus tard, celui qui avait gardé le silence pendant les cinq années d'enquête affirmait qu'il avait «renoncé», «par humanité», à actionner sa ceinture d'explosifs dans un bar du XVIIIe arrondissement parisien. Puis il avait présenté ses «excuses» aux victimes.

- Scepticisme -

Salah Abdeslam, qui encourt la perpétuité incompressible - une sanction rarissime qui rend très difficile tout aménagement de peine -, a-t-il convaincu l'accusation?

Le ministère public, qui a toujours privilégié la thèse du dysfonctionnement de la ceinture plutôt que celle du renoncement, s'est montré sceptique face à son récit.

Les taiseux, les «bons copains», les absents... portraits des co-accusés d'Abdeslam

Les taiseux, les «bons copains», les grands absents... Au procès du 13-Novembre, 19 personnes sont jugées depuis neuf mois avec Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos des attentats qui ont fait 130 morts à Paris et sa banlieue Saint-Denis. Voici leurs portraits.

- L'homme au chapeau -

Après Salah Abdeslam, il était l'autre accusé «connu» du grand public: Mohamed Abrini, Belge de 37 ans, est «l'homme au chapeau» photogaphié par la vidéosurveillance à l'aéroport de Bruxelles en mars 2016, bob sur la tête et poussant un charriot d'explosifs qu'il abandonnera avant de prendre la fuite.

Bavard pendant l'enquête, il l'a été tout autant devant la cour d'assises spéciale de Paris et sa parole sans filtre, fleurie, a parfois fait blêmir ses avocats. Mohamed Abrini est quelqu'un de «spontané», ont-ils sobrement décrit.

Dans un box des accusés plutôt discipliné, il est l'un des très rares à s'être emporté: parce qu'on l'empêchait de parler avec son «pote» d'enfance Salah Abdeslam, contre ces «handicapés» de gendarmes, ou pour hurler, quand les proches des assaillants se faisaient rudoyer par les avocats de parties civiles, alors qu'eux n'avaient «rien fait».

On le lui a dit à l'audience avec plus ou moins de tact: Mohamed Abrini, au regard parfois un peu vide, peut avoir tendance à raconter «n'importe quoi» quand il est «dans le brouillard».

Il est toutefois l'auteur d'une des rares «révélations» du procès.

«Je vais vous dire, j'étais même prévu pour le 13-Novembre», a lancé celui qui «accepte tout» du groupe Etat islamique (EI)mais n'aurait jamais été «capable» de participer à un attentat et a fini par renoncer deux fois, à Paris puis à Bruxelles.

- Les taiseux -

La vidéo de propagande de l'EI montrant un pilote jordanien brûlé vif dans une cage en Syrie a été diffusée par la cour en novembre. Dans les rangs des combattants encagoulés qui assistent à l'exécution, le regard sombre d'Osama Krayem, identifié par sa cicatrice au sourcil.

Le Suédois de 29 ans, compagnon de cavale de Salah Abdeslam à Bruxelles, n'a pas exprimé d'émotion face à ces images, il n'en a d'ailleurs jamais montré lors de ce procès.

Les rares fois où on l'a vu à l'audience --il a refusé de comparaître pendant des mois-- il est resté assis tête baissée, ses longs cheveux noirs dissimulant en partie son visage. Aux questions sur le fond du dossier, il a systématiquement opposé son droit au silence.

«Au début, je pensais m'exprimer devant cette cour. Puis, j'ai vu comment se déroulaient les débats et j'ai perdu espoir. Tout le monde fait semblant. Ce procès n'est qu'une illusion», a-t-il expliqué en janvier par écrit.

Il est suspecté d'avoir voulu commettre un attentat à l'aéroport d'Amsterdam le 13 novembre 2015, avec son coaccusé Sofien Ayari. Mais ce soupçon reste entouré de mystère car ce dernier a également refusé de répondre aux questions.

Le Tunisien de 28 ans a cependant fait une exception, en février, pour raconter son engagement comme combattant de l'EI.

Lui qui avait dit que seules «les larmes» de sa mère auraient pu empêcher son départ en Syrie a été touché par les mots à la barre d'une mère de victime qui avait souhaité «comprendre» ce qui s'était «passé dans sa tête». «La moindre des choses, c'est d'expliquer».

L'accusé au crâne rasé et grosse barbe taillée avait impressionné toutes les parties par son langage précis.

La frustration a été d'autant plus grande lorsqu'il a annoncé ensuite qu'il ne répondrait plus aux questions liées aux attentats de Paris et de Bruxelles, pour lesquels il sera jugé à partir de l'automne.

«Je vais me défendre pendant deux ans comme un acharné pour au final ramasser quatre-vingts ans derrière. Pour des gens comme moi, l'espoir, c'est dangereux».

Le troisième muet du procès a avancé les mêmes arguments. Logisticien présumé des attentats, Mohamed Bakkali a déjà été condamné à vingt-cinq ans de réclusion dans le dossier de l'attentat déjoué du train Thalys (il a fait appel) où il s'était défendu bec et ongles.

«Je me suis battu. J'ai été condamné lourdement pour quelque chose que je n'ai pas fait, ça m'a cassé», a expliqué à la cour le Belgo-marocain de 35 ans. «Je n'ai plus la force».

- Les «bons copains» -

Ils sont allés chercher Salah Abdeslam à Paris dans la nuit du 13-Novembre ou l'ont aidé au tout début de sa cavale. Sans s'être doutés «à aucun moment» qu'il était impliqué dans les attentats, ont juré à l'unisson Mohammed Amri, Hamza Attou et Ali Oulkadi, trois copains du quartier bruxellois de Molenbeek dont sont originaires beaucoup des accusés.

Le premier comparaît détenu, les deux autres libres - assis sur des strapontins devant le box.

«L'erreur de ma vie», a dit Mohammed Amri, 33 ans, d'une voix molle et ralentie par des années d'intense consommation de cannabis. «Choqué, pâle», Hamza Attou, alors petit dealer de 21 ans, a assuré ne pas avoir songé à le dénoncer.

«Si t'avais pas décidé de m'appeler ce jour-là, je ne serais pas ici. C'est des vies qui ont été gâchées pour rien», a lancé, au bord des larmes, Ali Oulkadi à Salah Abdeslam.

Autres «bons potes» qui n'ont fait que «rendre service»: Ali El Haddad Asufi et Abdellah Chouaa, ce dernier comparaissant libre également.

Le premier est un ami de lycée d'Ibrahim El Bakraoui, logisticien en chef des attentats du 13-Novembre et futur kamikaze des attaques à Bruxelles, avec qui il a effectué des trajets douteux avant les attentats.

Le second, petites lunettes, look soigné et à l'époque fervent consommateur de sites de rencontres, était surtout un copain de «fête» de Mohamed Abrini. Abdellah Chouaa est jugé pour l'avoir récupéré à l'aéroport à son retour de Syrie.

- Les «poissards» -

Farid Kharkhach, 39 ans, cheveux lissés en petit chignon pour cacher une pelade liée au stress, est le seul à ne connaître aucun de ses coaccusés.

A l'audience, il a longuement détaillé la multitude des «poisses» qui ont parsemé sa vie, ainsi que les tocs et phobies rendant sa détention infernale. Puis ces faux papiers d'identité qu'il a faits, avant de «tomber de sa chaise» quand il a découvert que c'était pour les attentats.

Autre moulin à paroles qui a tendance à s'égarer dans les détails: le Belgo-Marocain de 35 ans Yassine Atar.

«Moi, je veux que tout le monde sache tout sur moi. Que tout le monde comprenne qui j'étais, que je suis innocent et de bonne foi», s'est-il excusé devant la cour.

Gel dans les cheveux, selon lui plus fan de jet-ski que de jihad, il part avec un lourd handicap familial: il est le petit frère du commanditaire des attentats Oussama Atar, et le cousin des frères El Bakraoui, logisticiens et kamikazes des attaques bruxelloises. C'est tout ce qui le lie au dossier, a-t-il soutenu.

- Les oubliés -

On n'a pas entendu le son de leur voix depuis janvier et on aurait presque oublié qu'ils sont là --somnolant sur les bancs du box.

Le Pakistanais Muhammad Usman et l'Algérien Adel Haddadi avaient emprunté la route des migrants avec deux kamikazes du Stade de France et devaient, selon l'accusation, faire partie des commandos. Mais ils ont été interpellés en Grèce.

Ils n'ont donc été interrogés qu'une seule fois sur le fond du dossier, via des interprètes.

Joufflu au crâne rasé, Muhammad Usman a nié avoir passé dix ans au sein d'un groupe jihadiste pakistanais et exaspéré la cour en assurant n'avoir fait que «lire le Coran» dans un appartement lors de son séjour sur le territoire de l'EI.

Quant à sa «mission» en France, ni lui ni son coaccusé à lunettes épaisses Adel Haddadi, trop «serviable», a-t-il dit, pour dire non aux commanditaires, n'en donneront les détails.

- Les grands absents –

«Les onze qu'il y a ici dans le box, c'est rien! Ceux qui ont fait le 13-Novembre, ils ne sont plus là», avait lancé Mohamed Abrini, assailli de questions auxquelles il martelait ne pas avoir de réponses.

Cinq hauts cadres de l'EI sont jugés en leur absence, à commencer par le commanditaire Oussama Atar, mais leur nom et parcours ont finalement très peu été évoqués à l'audience.

Outre le donneur d'ordres sont jugés l'artificier en chef de la cellule jihadiste Ahmad Alkhald (alias du Syrien Omar Darif), qui aurait confectionné les ceintures explosives et quitté la Belgique peu avant les attentats, Obeida Aref Dibo, autre cadre syrien des «opérations extérieures», et les frères Fabien et Jean-Michel Clain, «voix» des revendications audio des attaques parisiennes.

Ils sont présumés morts lors de frappes occidentales en Syrie.

Ahmed Dahmani enfin, Belgo-marocain de 33 ans et proche ami de Salah Abdeslam, est accusé d'avoir aidé à la préparation des attentats. Mais il s'était enfui le 14 novembre 2015 en Turquie, où il a été condamné en 2016 à dix ans de prison et écroué. Il y est toujours détenu.

Les avocats généraux ont jugé «incongru» par exemple qu'il n'ait été recruté que deux jours avant les attentats.

«Etonnant» aussi, ont-ils estimé, ce «café» qui aurait été visé mais que l'accusé est incapable d'identifier et qui n'apparaît nulle part dans les documents listant les «cibles» découverts dans un ordinateur de la cellule jihadiste.

Difficile à croire encore, alors que les commandos du Stade de France, des terrasses parisiennes et du Bataclan étaient chacun composés de trois hommes, que Salah Abdeslam opère «tout seul», lui qui contrairement aux autres n'était jamais allé s'entraîner en Syrie.

Dans un objectif à la fois pédagogique et démonstratif, les trois représentants du Pnat vont d'abord reconstituer le puzzle d'un dossier monumental.

Ils requerront ensuite vendredi des peines contre le principal accusé, ceux qui l'ont aidé dans sa cavale de quatre mois, les logisticiens présumés des commandos ou encore Mohamed Abrini, «l'homme au chapeau» des attentats de Bruxelles qui était aussi «prévu» pour le 13-Novembre.

Les peines encourues par les 20 accusés du procès du 13-Novembre

Les peines encourues par les 20 accusés du procès du 13-Novembre

Les vingt accusés du procès des attentats du 13-Novembre encourent des peines allant de six ans de prison à la réclusion criminelle à perpétuité.

Voici un rappel des infractions qui leur sont reprochées et des peines qu'ils encourent.

 

Salah Abdeslam

Principal accusé du procès, le Français Salah Abdeslam, 32 ans, fils d'immigrés marocains établis en Belgique, est le seul membre en vie des commandos.

Il lui est reproché 5 infractions pour lesquelles il encourt la réclusion criminelle à perpétuité:

- Participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle

- Meurtres en bande organisée, en relation avec une entreprise terroriste (Bataclan, terrasses, Stade de France)

- Tentatives de meurtres en bande organisée, en relation avec une entreprise terroriste (Bataclan, terrasses, Stade de France)

- Séquestrations, sans libération volontaire avant le septième jour, en bande organisée et en relation avec une entreprise terroriste (Bataclan)

- Tentatives de meurtres sur personnes dépositaires de l'autorité publique, en bande organisée, en relation avec une entreprise terroriste (Bataclan)

 

Mohamed Abrini

Ami d'enfance des frères Abdeslam, le Belge Mohamed Abrini, 37 ans, qui a accompagné les commandos en région parisienne la veille des attentats, encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Il lui est reproché 5 infractions:

- Participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle

- Complicité de meurtres en bande organisée, en relation avec une entreprise terroriste (Bataclan, terrasses, Stade de France)

- Complicité de tentatives de meurtres en bande organisée, en relation avec une entreprise terroriste (Bataclan, terrasses, Stade de France)

- Complicité de séquestration, sans libération volontaire avant le septième jour, en bande organisée et en relation avec une entreprise terroriste (Bataclan)

- Complicité de tentatives de meurtres sur personnes dépositaires de l’autorité publique, en bande organisée, en relation avec une entreprise terroriste (Bataclan)

 

Mohammed Amri

Le Belgo-Marocain Mohammed Amri, 33 ans, a reconnu être allé chercher Salah Abdeslam en voiture le soir des attentats pour le ramener en Belgique. Il lui est reproché 2 infractions pour lesquelles il encourt vingt ans de réclusion criminelle.

- Participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle

- Recel de terroriste en relation avec une entreprise terroriste

 

Yassine Atar

Frère d'Oussama Atar, le commanditaire présumé des attentats jugé par défaut, le Belge Yassine Atar, 35 ans, a rencontré Khalid El Bakraoui et Mohamed Bakkali, tous deux impliqués dans la préparation des attentats, à Bruxelles la veille des attentats.

Il lui est reproché la participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle, infraction pour laquelle il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

 

Hamza Attou

C'est l'un des trois accusés à comparaître libre sous contrôle judiciaire. Le Belge Hamza Attou, 28 ans, a accompagné Mohammed Amri pour chercher Salah Abdeslam à Paris le soir des attentats.

Il lui est reproché le recel de terroriste en relation avec une entreprise terroriste, infraction pour laquelle il encourt six ans de réclusion criminelle.

 

Sofien Ayari

Le Tunisien Sofien Ayari, 28 ans, a été le compagnon de cavale de Salah Abdeslam en Belgique après les attentats. Les enquêteurs le soupçonnent d'avoir voulu commettre ou préparer, avec Osama Krayem, un attentat à l'aéroport d'Amsterdam-Schipol le soir des attaques parisiennes.

Il lui est reproché 5 infractions pour lesquelles il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

- Participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle

- Complicité de meurtres en bande organisée, en relation avec une entreprise terroriste (Bataclan, terrasses, Stade de France)

- Complicité de tentatives de meurtres en bande organisée, en relation avec une entreprise terroriste (Bataclan, terrasses, Stade de France)

- Complicité de séquestration, sans libération volontaire avant le septième jour, en bande organisée et en relation avec une entreprise terroriste (Bataclan)

- Complicité de tentatives de meurtres sur personnes dépositaires de l’autorité publique, en bande organisée, en relation avec une entreprise terroriste (Bataclan)

 

Osama Krayem

Comme Sofien Ayari, il a été compagnon de cavale de Salah Abdeslam à Bruxelles après les attentats du 13-Novembre. Au cours du procès, le Suédois âgé de 29 ans a, la plupart du temps, refusé de comparaître.

Il lui est reproché 5 infractions pour lesquelles il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

- Participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle

- Complicité de meurtres en bande organisée, en relation avec une entreprise terroriste (Bataclan, terrasses, Stade de France)

- Complicité de tentatives de meurtres en bande organisée, en relation avec une entreprise terroriste (Bataclan, terrasses, Stade de France)

- Complicité de séquestration, sans libération volontaire avant le septième jour, en bande organisée et en relation avec une entreprise terroriste (Bataclan)

- Complicité de tentatives de meurtres sur personnes dépositaires de l’autorité publique, en bande organisée, en relation avec une entreprise terroriste (Bataclan)

 

Mohamed Bakkali

Considéré comme un des logisticiens du commando, le Belge Mohamed Bakkali, 35 ans, est accusé d'avoir loué des voitures en vue des attentats.

Il lui est reproché 5 infractions pour lesquelles il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

- Participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle

- Complicité de meurtres en bande organisée, en relation avec une entreprise terroriste (Bataclan, terrasses, Stade de France)

- Complicité de tentatives de meurtres en bande organisée, en relation avec une entreprise terroriste (Bataclan, terrasses, Stade de France)

- Complicité de séquestration, sans libération volontaire avant le septième jour, en bande organisée et en relation avec une entreprise terroriste (Bataclan)

- Complicité de tentatives de meurtres sur personnes dépositaires de l’autorité publique, en bande organisée, en relation avec une entreprise terroriste (Bataclan)

 

Abdellah Chouaa

L'un des trois accusés qui comparaissent libres sous contrôle judiciaire.

Il est reproché à ce Belge de 41 ans la participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle, infraction pour laquelle il encourt vingt ans de réclusion criminelle

 

Ali El Haddad Asufi

Il est reproché à ce Belgo-Marocain de 36 ans la participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle, pour laquelle il encourt vingt ans de réclusion criminelle

 

Adel Haddadi et Muhammad Usman

Ils ont été tous deux interpellés en décembre 2015 dans un foyer de migrants en Autriche. L'Algérien Adel Haddadi, 34 ans, et le Pakistanais Muhammad Usman, 29 ans, avaient quitté la Syrie et rejoint l'Europe par la route des migrants avec deux kamikazes du Stade de France.

Il leur est reproché la participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle, infraction pour laquelle ils encourent chacun vingt ans de réclusion criminelle.

 

Farid Kharkhach

Il est accusé d'avoir fourni des faux papiers à la cellule franco-belge impliquée dans les attentats, à la demande de Khalid El Bakraoui, un des auteurs des attentats de Bruxelles.

Il est reproché à ce Belgo-Marocain de 39 ans la participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle, pour laquelle il encourt vingt ans de réclusion criminelle.

 

Ali Oulkadi

L'un des trois accusés qui comparaissent libres sous contrôle judiciaire.

Il est reproché à ce Français de 37 ans deux infractions pour lesquelles il encourt vingt ans de réclusion criminelle:

- Participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle

- Recel de terroriste en relation avec une entreprise terroriste

 

Accusés jugés en leur absence

Oussama Atar, probablement tué par une frappe occidentale en zone irako-syrienne en novembre 2017, Ahmad Alkhald (pouvant être Omar Darif), probablement tué dans un raid aérien en juillet 2017, Fabien et Jean-Michel Clain, probablement tués en février ou mars 2019 dans une frappe aérienne en Syrie, et Obeida Aref Dibo, probablement mort dans un bombardement en février 2016, encourent tous les cinq la réclusion criminelle à perpétuité la justice n'ayant pas la preuve formelle de leur décès.

Ahmed Dahmani, Belgo-Marocain de 33 ans, est actuellement écroué en Turquie. Il lui est reproché 5 infractions pour lesquelles il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

- Pas de surprise -

Certains, comme les accusés Farid Kharkhach, qui a fabriqué des faux papiers «sans savoir» qu'ils étaient destinés à la cellule jihadiste, ou Yassine Atar, qui jure n'être lié au dossier que parce qu'il est le frère du commanditaire des attentats Oussama Atar, espèrent que les débats ont fait changé d'avis l'accusation.

Il ne devrait pas y avoir de surprises dans les réquisitions, prévues pour s'étaler sur une quinzaine d'heures au total, le dossier ayant peu évolué au cours des plus de 130 journées d'audience.

Ces réquisitions succèdent aux plaidoiries des parties civiles.

Pendant deux semaines, les avocats sont revenus sur cette nuit d'horreur et de chaos: des kamikazes qui se font exploser devant le Stade de France, des commandos qui mitraillent à l'arme de guerre des terrasses de cafés et de restaurants et tirent sur la foule d'un concert de rock au Bataclan.

Au début et à la fin du procès, plus de 400 rescapés et proches - sur les 2.500 parties civiles constituées - s'étaient de manière inédite succédé à la barre pour construire un récit collectif de «leur» 13 novembre 2015, et raconter leurs vies fracassées depuis les attentats.

Après les réquisitions, la parole sera donnée à la défense à partir du 13 juin. Le verdict est attendu le 29 juin.


Paris : les envoyés spéciaux américain, saoudien et français réaffirment leur soutien aux forces armées libanaises

Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
Short Url
  • Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises
  • Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite

PARIS: Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts internationaux visant à soutenir la stabilité du Liban et le renforcement de ses institutions sécuritaires.

Au cours de la réunion, le général Haykal a présenté aux trois envoyés l’état d’avancement de la mise en œuvre du plan « Bouclier de la Nation », une initiative destinée à renforcer les capacités opérationnelles des Forces armées libanaises et à consolider la sécurité nationale.

Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises, saluant leur engagement et les sacrifices consentis dans un contexte sécuritaire et économique particulièrement difficile. Ils ont réaffirmé l’importance du rôle central de l’armée libanaise dans la préservation de la stabilité du pays.

Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite. Celui-ci sera chargé de préparer une conférence internationale de soutien aux Forces armées libanaises et aux Forces de sécurité intérieure, prévue pour février 2026.

Cette initiative vise à mobiliser un appui politique, financier et opérationnel accru en faveur des institutions sécuritaires libanaises, considérées par la communauté internationale comme un pilier essentiel de la stabilité du Liban et de la sécurité régionale.


L’ambassadeur d’Arabie saoudite en France célèbre la journée internationale de solidarité

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
Short Url
  • Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité
  • À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily

PARIS: Célébrée chaque année le 20 décembre, la Journée internationale de la solidarité humaine rappelle une évidence, mise à l’épreuve par les crises contemporaines et pourtant toute simple : l’humanité partage un destin commun.

Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité et à encourager des actions concrètes en faveur de la lutte contre la pauvreté et des Objectifs de développement durable.

Dans la Déclaration du Millénaire adoptée en 2000, la solidarité est d’ailleurs consacrée comme l’une des valeurs fondamentales devant structurer les relations internationales au XXIᵉ siècle, aux côtés de la liberté, de l’égalité et de la justice sociale.

C’est dans ce cadre que l’ONU a mis en place le Fonds de solidarité mondial, destiné à soutenir les populations les plus vulnérables et à lutter contre l’extrême pauvreté.

La Journée internationale de la solidarité humaine sert donc de rappel annuel du fait que les engagements pris lors des grandes conférences internationales ne doivent pas rester de simples déclarations d’intention, mais se traduire par des politiques et des initiatives tangibles.

Une solidarité au cœur de l’action internationale

À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily.

Devant un parterre de diplomates, de responsables religieux et de parlementaires, l’ambassadeur a souligné la portée universelle de cette date symbolique : « C’est une journée qui nous rappelle que notre humanité est partagée et que notre avenir est commun », a-t-il déclaré, inscrivant son propos dans un contexte international marqué par les conflits, les crises humanitaires et les inégalités croissantes.

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international.

Ces valeurs, a-t-il insisté, sont profondément enracinées dans la culture saoudienne, les principes de l’islam et la Vision 2030, feuille de route stratégique qui guide la transformation du pays.

Engagement humanitaire et dialogue interculturel

Sur le terrain humanitaire, l’Arabie saoudite déploie une aide « sans distinction d’origine ou de religion », notamment à travers le Centre Roi Salmane pour l’aide humanitaire et le secours, qui intervient dans de nombreux pays en fournissant une assistance alimentaire, des soins médicaux, une aide à l’éducation et des secours d’urgence lors de crises majeures.

À cet engagement s’ajoute l’action du Fonds saoudien pour le développement, qui finance plus de 700 projets dans 93 pays, contribuant au développement des infrastructures, de la santé et de l’éducation.

Le secteur privé et les fondations caritatives jouent également un rôle important, à l’image de la Fondation caritative du prince Sultan, active en Arabie saoudite, en France et dans de nombreux pays, notamment à travers un partenariat durable avec l’UNESCO.

Sur le plan du dialogue interculturel et interreligieux, l’ambassadeur a salué le rôle de la Ligue mondiale islamique, reconnue comme membre observateur du Conseil économique et social de l’ONU.

Depuis La Mecque, cette organisation œuvre à promouvoir les valeurs de tolérance de l’islam et à combattre l’extrémisme et le radicalisme. Son action s’inscrit dans une vision plus large de coexistence pacifique et de compréhension mutuelle entre les peuples.

Selon Fahd Al Ruwaily, le Fonds franco-saoudien pour le Liban, créé en 2022, illustre cette volonté commune d’agir concrètement pour soutenir des populations en détresse. De même, les efforts humanitaires du Royaume se déploient dans des zones de crise comme Gaza, la Syrie, l’Ukraine ou le Yémen.

En conclusion, Fahd Al Ruwaily a rappelé que, face aux défis mondiaux tels que les conflits armés, le terrorisme, les crises humanitaires, le changement climatique et les inégalités, la solidarité humaine n’est plus une option, mais une nécessité.

En cette Journée internationale de la solidarité humaine, son appel est clair : renouveler l’engagement collectif en faveur d’un monde plus juste, plus sûr et plus digne, où la coopération et le dialogue demeurent les meilleurs remparts contre les fractures contemporaines.


Enquête pour corruption et perquisitions chez la ministre de la Culture Rachida Dati

Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
Short Url
  • L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati"
  • Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles"

PARIS: Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP.

La ministre, par ailleurs candidate à la mairie de Paris, est soupçonnée d'avoir perçu 299.000 euros d'honoraires du groupe industriel français GDF Suez quand elle était députée européenne, sans en déclarer la provenance au Parlement européen.

L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati", a écrit le procureur de la République financier, Jean-François Bohnert, dans un communiqué.

Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles".

Ces perquisitions s'inscrivent dans le cadre d'une enquête ouverte le 14 octobre et confiée à deux juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris, toujours selon ce communiqué, confirmant des informations de presse.

Tout est parti d'une enquête préliminaire conduite depuis le 16 avril "sur la base, notamment, d'un signalement Tracfin (renseignement financier, ndlr) reçu par le PNF (Parquet national financier)", explique Jean-François Bohnert.

Me Olivier Pardo, un des avocats de Mme Dati, sondé par l'AFP, s'est refusé à tout commentaire. Ses autres conseils Ses autres conseils n'ont pas donné suite.

Selon une enquête diffusée début juin sur la chaîne de télévision publique France 2, les fonds du géant français de l'énergie avaient transité par un cabinet d'avocats, STC Partners, avant d'être rebasculés sur les comptes de Mme Dati en 2010 et 2011. D'après Complément d'enquête, l'origine de ces revenus n'a pas été déclarée au Parlement européen comme cela est requis pour éviter les conflits d'intérêt.

La candidate à la mairie de Paris avait qualifié sur les radio Europe 1 et télévision CNews ces accusations de "diffamatoires", assurant que les documents évoqués dans cette émission ont déjà "été examinés par la justice" dans le cadre des investigations sur l'affaire Carlos Ghosn.

Car Mme Dati est déjà renvoyée devant le tribunal correctionnel dans un autre dossier, pour corruption et trafic d'influence, dans lequel elle devra comparaître aux côtés de l'ancien tout-puissant patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn.