Une escroquerie européenne sur la viande de cheval jugée à Marseille

Un employé de "La Ferme de Saint Vallier" transporte une pièce de bœuf, le 22 février 2016 à Saint Vallier, dans le centre de la France (Photo, AFP).
Un employé de "La Ferme de Saint Vallier" transporte une pièce de bœuf, le 22 février 2016 à Saint Vallier, dans le centre de la France (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Dimanche 05 juin 2022

Une escroquerie européenne sur la viande de cheval jugée à Marseille

  • Il est soupçonné d’avoir introduit dans la filière alimentaire des animaux impropres à la consommation
  • L’enquête a recensé plus de 150 propriétaires de chevaux victimes de cette escroquerie

MARSEILLE: Un important négociant belge de chevaux sera jugé à partir de mardi à Marseille, dans le sud de la France, pour escroquerie en bande organisée et tromperie entraînant un danger pour la santé de l’homme.

Il est soupçonné d’avoir introduit dans la filière alimentaire des animaux impropres à la consommation.

Selon l’accusation, Jean-Marc Decker, un marchand de 58 ans établi à Bastogne (est de la Belgique), serait le "pivot d'un vaste trafic international de chevaux".

Dix-sept autres prévenus, maquignons, rabatteurs, vétérinaires, dont trois Belges et deux Néerlandais, sont jugés à ses côtés ainsi qu’une société de vente en gros de viande chevaline du Gard (sud de la France).

L’enquête ouverte en France en 2013 et menée ensuite conjointement avec des enquêteurs belges, avait démarré dans l'abattoir d’Alès (sud) sur la base d’un signalement de la Brigade nationale d’enquêtes vétérinaires et phytosanitaires.

Les services vétérinaires y avaient mis au jour une série de fraudes reposant sur la falsification des carnets d'identification et des documents sanitaires accompagnant les animaux ainsi que des entorses à la réglementation européenne concernant les chevaux importés de pays de l'Union.

La traçabilité du passé et des traitements médicamenteux de certains animaux était largement brouillée, empêchant de vérifier leur éligibilité à l’abattage à destination des boucheries.

Parmi les prévenus figurent de nombreux fournisseurs de Jean-Marc Decker, dont certains ont reconnu lui avoir cédé des bêtes "non conformes".

Installé dans l’Ain (centre-est de la France), un maquignon a expliqué qu’un cheval sans les documents en règle se négocie 100 à 300 euros "alors qu’un conforme est à 600 ou 800 euros".

Fausses promesses 

Certains rabatteurs travaillant pour Jean-Marc Decker ou ses fournisseurs acquéraient des chevaux auprès de particuliers en leur promettant "une retraite paisible" et de "bons soins" pour leur animal mais les propriétaires s'apercevaient qu’il avait fini à l’abattoir.

Dans les Ardennes (est de la France), un des ces rabatteurs, aujourd’hui âgé de 80 ans, faisait même visiter une pâture avec abri et écuries pour l’hiver afin de convaincre les vendeurs.

Jean-Marc Decker dont l’activité couvrait de nombreux pays européens, entre l'achat et l'abattage de chevaux, s’est défendu d’une quelconque fraude, se retranchant derrière les contrôles vétérinaires effectués à différents stades.

Un vétérinaire belge est jugé pour avoir antidaté des feuillets de traitement médicamenteux et remis 154 documents vierges à l’un des principaux fournisseurs français de Jean-Marc Decker.

L’instruction a également révélé des "actes positifs de complicité" des services vétérinaires de l’abattoir d’Alès. Son vétérinaire officiel et une auxiliaire seront jugés pour avoir fermé les yeux sur les anomalies.

Au bout de la chaîne, la société de vente en gros Equi’d Sud d’Alès et son gérant Georges Gonzales se voient reprocher "une indifférence vis-à-vis des impératifs sanitaires gouvernant sa profession". Cette entreprise qui fournissait 80 détaillants du Sud de la France laissait faussement croire à l’origine française de la viande.

Ce premier procès qui doit durer jusqu’au 24 juin sera suivi de deux autres d’ores et déjà prévus en janvier et septembre 2023.

Un second volet avec comme épicentre l’abattoir de Narbonne (sud de la France) vise des faits similaires de tromperie des consommateurs et des commerçants détaillants, sur les qualités substantielles de la viande introduite sur le marché alimentaire.

Ont ainsi été abattus quelque 190 chevaux provenant de la ferme-laboratoire du groupe pharmaceutique Sanofi Pasteur en Ardèche (sud de la France).

Ces animaux réformés après avoir été exploités pour la fabrication de sérums étaient "écartés définitivement de l’abattage pour la consommation humaine". Cette indication sur les carnets de traitement était remplacée par un feuillet vierge.

Dans une dernière affaire dont l’instruction a été close le 1er mars 2022, les chevaux frauduleusement abattus étaient acquis auprès de particuliers par les prévenus se présentant comme des responsables de ferme pédagogique ou de centre pour enfants handicapés afin de faire de la randonnée ou de l’équithérapie.

L’enquête a recensé plus de 150 propriétaires de chevaux victimes de cette escroquerie dont une cinquantaine se sont constitués partie civile.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Short Url
  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.