La Tanzanie maintient l'interdiction d'exporter des espèces sauvages

Des zèbres jouent près d'un point d'eau dans le parc national de Tsavo West, près de Voi, à environ 350 kilomètres au sud-est de Nairobi, le 16 février 2017 (Photo, AFP).
Des zèbres jouent près d'un point d'eau dans le parc national de Tsavo West, près de Voi, à environ 350 kilomètres au sud-est de Nairobi, le 16 février 2017 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 06 juin 2022

La Tanzanie maintient l'interdiction d'exporter des espèces sauvages

  • La décision de lever l'interdiction a provoqué une levée de boucliers sur Internet
  • Connue pour ses parcs nationaux riches en faune sauvage, la Tanzanie attire les touristes pour ses safaris

DAR ES SALAAM, Tanzanie: La Tanzanie est revenue dimanche sur sa décision controversée de lever l'interdiction d'exporter des animaux sauvages,qui avait déclenché l'indignation dans ce pays d'Afrique de l'Est.

L'interdiction a été mise en place en 2016 pour sauvegarder les espèces d'animaux et d'oiseaux protégés du pays qui étaient illégalement expédiés - vivants - à l'étranger, selon le gouvernement.

Samedi, les services responsables de la protection de la faune avaient annoncé une levée de l'interdiction pour une période initiale de six mois, du 6 juin au 5 décembre, afin que les commerçants puissent "écouler les stocks d'animaux" dont l'exportation a été bloquée en vertu de l'interdiction.

Mais dimanche, la ministre du Tourisme Pindi Chana a rétabli l'interdiction, précisant que de nouvelles consultations étaient en cours.

"Il y avait une annonce qui autorisait l'exportation d'animaux sauvages, mais en tant que ministre responsable, j'ai immédiatement arrêté cela", a-t-elle déclaré. "Il n'y aura pas d'exportation d'animaux vivants tant que nous poursuivons les consultations et jusqu'à ce que le gouvernement en décide autrement".

La décision de lever l'interdiction a provoqué une levée de boucliers sur Internet, de nombreux Tanzaniens appelant à sa révision.

"Ils disent que les Maasai sont destructeurs, d'où leur expulsion forcée du Ngorongoro ! Si vous voulez mon avis : ils veulent que les Masaïs quittent les zones de conservation pour pouvoir capturer/exporter à leur guise - sans yeux indiscrets", a écrit un internaute sur Twitter.

La Tanzanie autorise des communautés autochtones, comme les Massaïs, à vivre dans certains parcs nationaux mais ces dernières années, les rapports entre éleveurs et faune sauvage sont devenus de plus en plus conflictuels. Face à l'essor de la population et de leurs troupeaux, le gouvernement envisage de les expulser de la réserve naturelle Ngorongoro.

L'ONG de protection de la nature WWF a averti samedi qu'un assouplissement de l'interdiction risquait de saper les progrès réalisés en matière de protection de la faune et de la flore, en encourageant notamment le braconnage.

Connue pour ses parcs nationaux riches en faune sauvage, la Tanzanie attire les touristes pour ses safaris et ses plages de sable blanc sur l'archipel de Zanzibar.

En 2010, les médias locaux avaient révélé qu'au moins 116 animaux et 16 oiseaux, dont certaines espèces protégées, avaient été exportés illégalement de l'aéroport du Kilimandjaro (nord du pays), à bord d'un avion qatari. Parmi eux figuraient au moins quatre girafes, plusieurs types d'antilopes, des calaos et des vautours.


La pluie aide à maîtriser les incendies dans l'Est canadien

85% du feu de forêt qui menaçait la capitale de la Nouvelle-Ecosse, Halifax, a ainsi pu être maîtrisé (Photo, AFP).
85% du feu de forêt qui menaçait la capitale de la Nouvelle-Ecosse, Halifax, a ainsi pu être maîtrisé (Photo, AFP).
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  • Vendredi soir, la moitié des 16 000 personnes évacuées de la banlieue au nord-est d'Halifax ont ainsi été autorisée à rentrer chez elle
  • Plus de 130 feux de forêts, dont 80 jugés hors de contrôle, restent actifs au Québec

MONTREAL: L'arrivée de la pluie dans l'Est canadien, touché depuis près d'une semaine par des incendies historiques, est venue soulager les pompiers de la Nouvelle-Ecosse samedi, au moment où la situation au Québec reste critique.

85% du feu de forêt qui menaçait la capitale de la Nouvelle-Ecosse, Halifax, a ainsi pu être maîtrisé, le faisant passer de "hors de contrôle" à "stable", ont annoncé les autorités lors d'un point de presse samedi matin.

"C'est formidable", a déclaré Dave Meldrum, chef adjoint des services régionaux d'incendie et d'urgence d'Halifax. "Il ne s'agit pas d'une grosse averse qui s'écoule et disparaît. L'eau va pouvoir s'infiltrer plus efficacement dans le sol", a-t-il souligné, alors que la province attend plus de précipitations pour les jours à venir.

"Cela dit, le feu n'est pas éteint et ne sera pas déclaré éteint avant un certain temps", a pour sa part rappelé Dave Steeves du ministère provincial des Ressources naturelles.

Vendredi soir, la moitié des 16 000 personnes évacuées de la banlieue au nord-est d'Halifax ont ainsi été autorisée à rentrer chez elle.

"Cette semaine a été surréelle, l'une des plus bizarres de ma vie", a confié au média public CBC Shawn Lavigne, qui avait dû rapidement évacuer sa maison dimanche. "Honnêtement, je n'ai jamais été aussi heureux de voir de la vaisselle sale qu'hier soir. C'est génial d'être à la maison", a-t-il ajouté, sourire aux lèvres.

Sur les cinq feux qui ravagent actuellement la Nouvelle-Ecosse, le plus important continue toutefois de progresser dans le sud-ouest de la province.

Des forces armées canadiennes ainsi que des pompiers américains y sont attendus dans la journée de samedi et dimanche, ainsi que des pompiers initialement prévus à Halifax.

Au Québec, le feu qui avait obligé plus de 10 000 personnes à évacuer la région autour de Sept-Iles, au nord de la province près du fleuve Saint-Laurent, n'a pas évolué dans la nuit de vendredi à samedi mais reste toujours "hors de contrôle", ont indiqué les autorités.

"Les vents seront variables aujourd’hui, donc ça pourrait changer à tout moment", a mis en garde Isabelle Gariépy de la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU).

Plus de 130 feux de forêts, dont 80 jugés hors de contrôle, restent actifs au Québec et ont obligé plus de 2 000 personnes supplémentaires à évacuer une ville mais aussi une communauté autochtone de la province dans la soirée de vendredi.

200 militaires viendront prêter main-forte en contribuant "à la planification et à la coordination des interventions", a déclaré sur Twitter le ministre fédéral de la Protection civile, Bill Blair, en réponse à la demande de la province vendredi soir.

Le Canada, qui, de par sa situation géographique, se réchauffe plus vite que le reste de la planète, est confronté ces dernières années à des événements météorologiques extrêmes, dont l'intensité et la fréquence sont accrues par le changement climatique.


Des navires américain et canadien traversent le détroit de Taïwan

Des navires américains traversent régulièrement le détroit de Taïwan (Photo, AFP).
Des navires américains traversent régulièrement le détroit de Taïwan (Photo, AFP).
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  • Des navires américains traversent régulièrement le détroit de Taïwan mais ils le font rarement accompagné d'un navire allié
  • Les militaires chinois ont indiqué avoir surveillé le passage des navires des Etats-Unis et du Canada

TAIPEI: Des navires américain, USS Chung-Hoon, et canadien, HMCS Montreal, ont traversé samedi le détroit de Taïwan, qui s'est mué en poudrière géopolitique ces dernières années, ont annoncé la marine américaine et l'armée canadienne.

"Le passage du Chung-Moon et du Montreal à travers le détroit de Taïwan démontre l'engagement des Etats-Unis et de ses alliés et partenaires en faveur d'une région indo-pacifique libre et ouverte", a déclaré la 7ème flotte américaine.

Les Etats-Unis et le Canada sont "des partenaires qui opèrent en faveur de la paix et de la sécurité dans la région", a tweeté de son côté l'armée canadienne.

Les militaires chinois ont indiqué avoir surveillé le passage des navires des Etats-Unis et du Canada.

"Les pays en question créent intentionnellement des problèmes dans le détroit de Taïwan, en augmentant délibérément les risques et en sapant sans scrupules la paix et la stabilité régionales", a déclaré le colonel Shi Yi, porte-parole du commandement chinois pour la zone est.

Des navires américains traversent régulièrement le détroit de Taïwan mais ils le font rarement accompagné d'un navire allié. Le dernier passage conjoint américano-canadien remonte ainsi à septembre.

Ce passage intervient alors que le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, et son homologue chinois Li Shangfu se sont brièvement salués pour la première fois lors du dîner d'ouverture de la conférence Shangri-La de dialogue sur la défense à Singapour.

Trois navires chinois, dont le porte-avions Shandong, avaient traversé fin mai le détroit de Taïwan. Si la présence de navires de guerre chinois dans le détroit de Taïwan est constamment surveillée et fait l'objet d'annonces presque quotidiennes par Taipei, celle du porte-avions Shandong est inhabituelle.

Depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949, la Chine considère Taïwan comme une province qu'elle n'a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire.

Les relations entre Pékin et Taipei, au plus bas depuis l'arrivée au pouvoir de Xi Jinping il y a plus de 10 ans, se sont encore dégradées ces dernières années et la Chine a multiplié les incursions militaires autour de l'île.


Un haut diplomate américain se rend en Chine pour une rare visite

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken et le sous-secrétaire d'Etat américain pour l'Asie du sud-est, Daniel Kritenbrink à Hanoï le 15 avril 2023 (Photo, AFP).
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken et le sous-secrétaire d'Etat américain pour l'Asie du sud-est, Daniel Kritenbrink à Hanoï le 15 avril 2023 (Photo, AFP).
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  • A Pékin, le haut diplomate «discutera de questions clés dans la relation» entre Washington et Pékin
  • Plusieurs rencontres entre des responsables américains et chinois ont eu lieu récemment, suggérant une tentative de reprise du dialogue entre Pékin et Washington

WASHINGTON: Le sous-secrétaire d'Etat américain pour l'Asie du sud-est, Daniel Kritenbrink, sera en Chine dans les jours qui viennent pour une rare visite, ont annoncé samedi les Etats-Unis, qui cherchent à réchauffer les relations entre les deux pays.

A Pékin, le haut diplomate "discutera de questions clés dans la relation" entre Washington et Pékin, selon un communiqué du département d'Etat. Il sera accompagné d'une haute responsable de la Maison Blanche en charge de la Chine et de Taïwan.

M. Kritenbrink se rendra également en Nouvelle-Zélande, a précisé le département d'Etat. Le voyage complet aura lieu du 4 au 10 juin.

Plusieurs rencontres entre des responsables américains et chinois ont eu lieu récemment, suggérant une tentative de reprise du dialogue entre Pékin et Washington.

Les tensions diplomatiques sont vives entre les deux pays, et elles étaient encore montées d'un cran en février à cause du survol du territoire américain par un ballon chinois, qui avait été abattu.

Cet incident avait conduit à l'annulation d'une visite en Chine du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, annoncée comme une occasion d'améliorer les relations.

M. Kritenbrink s'était à l'époque rendu en Chine dans le cadre des préparatifs pour ce voyage avorté.

Lors de son voyage au Japon le mois dernier, le président américain Joe Biden a estimé que les relations entre Washington et Pékin devraient connaître un "dégel très prochainement".

Autre signe semblant aller dans ce sens, le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, et son homologue chinois, Li Shangfu, ont eu un bref échange vendredi lors d'une conférence sur la sécurité à Singapour.

Fin mai, une visite du ministre chinois du Commerce Wang Wentao aux Etats-Unis s'était conclue par la promesse de maintenir ouverte les lignes de communication entre les deux pays.

Le directeur de la CIA, William Burns, s'est en outre rendu en mai à Pékin pour y rencontrer ses homologues, a-t-on appris cette semaine. Il s'agissait de la première visite d'un officiel américain à ce niveau en Chine depuis l'épisode du ballon.

Les deux superpuissances se livrent une compétition acharnée, qu'elle soit diplomatique, militaire, technologique ou économique, et sont à couteaux tirés sur plusieurs terrains diplomatiques comme Taïwan et la Russie.