A Bonn, un monde en crise à nouveau au chevet du climat

 Renforcer la lutte contre le réchauffement climatique et ses effets dévastateurs, concrétiser et élargir l'aide aux plus vulnérables: les représentants de près de 200 pays se retrouvent à partir de lundi à Bonn pour donner un élan à la prochaine conférence climat de novembre en Egypte. (AFP).
Renforcer la lutte contre le réchauffement climatique et ses effets dévastateurs, concrétiser et élargir l'aide aux plus vulnérables: les représentants de près de 200 pays se retrouvent à partir de lundi à Bonn pour donner un élan à la prochaine conférence climat de novembre en Egypte. (AFP).
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Publié le Lundi 06 juin 2022

A Bonn, un monde en crise à nouveau au chevet du climat

  • Six mois après la COP26 de Glasgow, qui a réaffirmé l'ambition - pour l'heure hors d'atteinte - de contenir le réchauffement à 1,5°C
  • Autre dossier brûlant sur la table à Bonn, l'aide des pays riches, souvent les plus gros émetteurs historiques, aux plus pauvres, les moins responsables du réchauffement

PARIS: Renforcer la lutte contre le réchauffement climatique et ses effets dévastateurs, concrétiser et élargir l'aide aux plus vulnérables: les représentants de près de 200 pays se retrouvent à partir de lundi à Bonn pour donner un élan à la prochaine conférence climat de novembre en Egypte.

Six mois après la COP26 de Glasgow, qui a réaffirmé l'ambition - pour l'heure hors d'atteinte - de contenir le réchauffement à 1,5°C alors que nous sommes déjà à 1,1°C depuis que l'humanité a commencé à brûler industriellement gaz et pétrole à la fin du XIXe siècle, cette "session intermédiaire" des négociations climat veut préserver les avancées fragiles de la conférence écossaise.

Depuis celle-ci, le monde a été ébranlé par l'invasion russe de l'Ukraine et ses répercussions sur les marchés énergétique et alimentaire.

"Nous avons besoin de décisions et d'actions maintenant et il incombe à toutes les nations de faire des progrès à Bonn", a lancé en amont de la réunion la Mexicaine Patricia Espinosa, patronne de l'ONU-climat, agence basée dans la ville allemande.

Car des points clés restent en suspens à quelques mois de la prochaine COP27, du 7 au 18 novembre à Charm el-Cheikh, station balnéaire sur la mer Rouge.

A commencer par la réduction des émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement. Le "pacte" conclu à Glasgow enjoignait aux pays de "revisiter et renforcer" leurs objectifs pour "les aligner" avec ceux de l'accord de Paris "d'ici la fin de 2022".

Cet accord, clé de voûte de la lutte contre le changement climatique, vise à "contenir l'élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels" et si possible à 1,5°C.

Déconnexion

Or de nombreux pays ne tiennent déjà pas leurs engagements actuels... qui eux-mêmes laissent pourtant les objectifs de Paris "hors de portée" selon les experts climat de l'Onu (Giec). Ceux-ci estiment que le monde est pour l'instant sur une trajectoire catastrophique de réchauffement de 2,8°C. Et très peu ont déposé de nouveaux engagements chiffrés.

Il faut donc relancer la machine pour que la COP de Charm el-Cheikh puisse déboucher comme le souhaite Mme Espinosa sur "des mesures audacieuses et concrètes, soutenues par des plans spécifiques, pour réaliser l'ambition climatique urgente et transformationnelle nécessaire avant qu'il ne soit trop tard".

Car il y a pour l'heure "une déconnexion entre les preuves scientifiques d'une crise mondiale en préparation, avec des impacts climatiques inimaginables, et le manque d'actes," se désole Johan Rockström, directeur de l'Institut de recherche sur l'impact du changement climatique à Potsdam (PIK).

Autre dossier brûlant sur la table à Bonn, l'aide des pays riches, souvent les plus gros émetteurs historiques, aux plus pauvres, les moins responsables du réchauffement mais souvent en première ligne de ses impacts.

Eux ou nous

La promesse de les aider à faire face aux défis du changement climatique à hauteur de 100 milliards de dollars par an en 2020 n'est toujours pas tenue. Et face à la multiplication des sécheresses, inondations et incendies ou de la montée inexorable des océans, c'est le dossier d'un financement spécifique des "pertes et préjudices" subis qui est désormais sur la table.

A Glasgow, les pays riches ont bloqué cette demande et un compromis a fini par être trouvé sur la création d'un cadre de "dialogue" jusqu'à 2024 pour "discuter des modalités pour le financement".

Mais la méfiance demeure. Il ne faut pas que Bonn soit "juste un autre forum de discussions" a averti l'Alliance des petits Etats insulaires (Aosis), qui exigent de repartir avec "une vision claire de quand et comment (sera appliqué) le financement spécifique des pertes et préjudices".

Magnus Benzie, chercheur du Stockholm Environment Institute, estime primordial que les parties arrivent à construire une réponse globale: "Nous devons lier les risques systémiques auxquels le monde fait face, dont la crise alimentaire mondiale qui menace en raison du changement climatique", et dont le conflit en Ukraine a donné un avant-goût. "Mais nous passons à côté de cette occasion, en posant uniquement la question de l'adaptation sous le prisme 'nous' ou 'eux'".


Un séisme de magnitude 4,2 ressenti à la frontière franco-suisse

Les autorités n'ont pour l'heure pas fait état de dégâts graves de part et d'autre de la frontière mais certains habitants ont eu une grosse frousse. (Photo, AFP)
Les autorités n'ont pour l'heure pas fait état de dégâts graves de part et d'autre de la frontière mais certains habitants ont eu une grosse frousse. (Photo, AFP)
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  • La profondeur a été évaluée à 13 km et l'épicentre détecté du côté suisse dans la chaîne du Jura, à quelques centaines de mètres de la frontière
  • Le Service sismologique suisse a pour sa part évalué la magnitude du tremblement de terre à 4,3, précisant qu'il avait été « largement ressenti» dans la ville de Porrentruy

BELFORT: Un séisme, de magnitude 4,2 selon le Réseau national de surveillance sismique (Renass), a été ressenti mercredi dans la région de Belfort ainsi que dans le nord-ouest de la Suisse.

La secousse, détectée à 15H50 à 30 km de Belfort, a "fait bouger ma bibliothèque et mon bureau", a déclaré à l'AFP un habitant de la région installé au pied du massif des Vosges.

La profondeur a été évaluée à 13 km et l'épicentre détecté du côté suisse dans la chaîne du Jura, à quelques centaines de mètres de la frontière.

Le Service sismologique suisse a pour sa part évalué la magnitude du tremblement de terre à 4,3, précisant qu'il avait été "largement ressenti" dans la ville de Porrentruy.

Les autorités n'ont pour l'heure pas fait état de dégâts graves de part et d'autre de la frontière mais certains habitants ont eu une grosse frousse.

"Je l'ai ressenti vraiment fortement, comme une grosse secousse, j'ai eu peur. Ca a duré deux secondes, pas plus, mais c'est la première fois que je sens un tremblement de terre aussi fort", a déclaré Géraldine Sponem, 57 ans, une habitante de Valentigney (Doubs). "Toute ma maison a tremblé, ça a fait bouger mon lit, mon armoire. Ca n'a pas fait tomber d'objets, mais ça a oscillé de gauche à droite."

Les secousses sismiques ne sont pas rares à la frontière franco-suisse, où un séisme de magnitude 4,8 a été ressenti en septembre, sans faire de dégâts significatifs.

Les historiens rappellent régulièrement qu'un important séisme de magnitude 6,6 environ avait détruit la ville de Bâle et provoqué d'importants dégâts dans la région en 1356.


Russie: le comité du Nobel de la paix condamne les poursuites contre le colauréat Memorial

Oleg Orlov, membre du conseil d'administration de l'International Historical Educational Charitable and Human Rights Society 'Memorial', à gauche, et Jan Rachinsky, président du conseil d'administration, quittent un tribunal après avoir été entendus à Moscou, en Russie, le 7 octobre 2022. (AP)
Oleg Orlov, membre du conseil d'administration de l'International Historical Educational Charitable and Human Rights Society 'Memorial', à gauche, et Jan Rachinsky, président du conseil d'administration, quittent un tribunal après avoir été entendus à Moscou, en Russie, le 7 octobre 2022. (AP)
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  • Le comité norvégien « déplore l'arrestation et les poursuites» visant le président de l'ONG Ian Ratchinski et d'autres figures de Memorial, a affirmé dans un communiqué sa présidente, Berit Reiss-Andersen
  • En octobre dernier, Memorial s'était vu décerner le prix Nobel de la Paix, aux côtés du Centre ukrainien pour les libertés civiles (CCL) et du militant bélarusse Ales Beliatski, emprisonné dans son pays

OSLO: Le comité remettant le Nobel de la paix a condamné mercredi les perquisitions et les arrestations "infondées" menées la veille en Russie contre l'ONG Memorial, colauréate du prix 2022.

Le comité norvégien "déplore l'arrestation et les poursuites" visant le président de l'ONG Ian Ratchinski et d'autres figures de Memorial, a affirmé dans un communiqué sa présidente, Berit Reiss-Andersen.

"Les accusations à leur encontre sont infondées et doivent être abandonnées", affirme le comité, dont les réactions à l'actualité sont rares.

En octobre dernier, Memorial s'était vu décerner le prix Nobel de la Paix, aux côtés du Centre ukrainien pour les libertés civiles (CCL) et du militant bélarusse Ales Beliatski, emprisonné dans son pays.

Memorial, officiellement visée par un ordre de dissolution des autorités russes, avait annoncé mardi l'ouverture d'une affaire criminelle contre Oleg Orlov, l'une des figures de l'ONG.

Plus tôt dans la journée, la police russe avait mené des perquisitions aux domiciles d'au moins neuf employés ou de leurs proches, dont MM. Orlov et Ratchinski, ainsi qu'au bureau de Memorial à Moscou.

Ces mesures font suite à l'ouverture début mars d'une affaire pour "réhabilitation du nazisme" contre Memorial, a indiqué l'ONG spécialisée dans la défense des droits humains et les enquêtes sur les crimes de l'ère soviétique.

D'après Memorial, les autorités l'accusent d'avoir inclus dans sa liste des victimes des répressions soviétiques les noms de trois personnes qui auraient été condamnées pour "trahison" ou collaboration avec le régime nazi.

L'ONG, fondée en 1989 sous Mikhaïl Gorbatchev, avait auparavant qualifié ces poursuites d'absurdes.

Elle a documenté pendant plus de 30 ans les crimes de l'URSS, en rassemblant des archives, en montant des expositions et en faisant pression sur l'Etat pour qu'il reconnaisse sa responsabilité.

Lors de l'annonce de son prix Nobel, Oleg Orlov avait critiqué l'invasion de l'Ukraine par son pays, disant ressentir une "une douleur permanente et une honte face aux horreurs" commises par l'armée russe.


Roumanie: nouvelle prolongation de la détention de l'influenceur controversé Andrew Tate

Andrew Tate et son frère Tristan, arrêtés fin décembre dans une affaire de proxénétisme. (Photo, AFP)
Andrew Tate et son frère Tristan, arrêtés fin décembre dans une affaire de proxénétisme. (Photo, AFP)
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  • En vertu du système judiciaire roumain, cette détention préventive peut être prolongée pour atteindre un maximum de 180 jours, avant une éventuelle inculpation
  • Les deux trentenaires continuent de nier les accusations portées contre eux

BUCAREST: La justice roumaine a prolongé mercredi à la demande du parquet la détention provisoire de l'influenceur américano-britannique Andrew Tate et de son frère Tristan, arrêtés fin décembre dans une affaire de proxénétisme.

"Nous sommes sans voix", a expliqué à un groupe de journalistes Mateea Petrescu, une porte-parole des deux hommes confirmant la décision, valable pour 30 jours supplémentaires.

En vertu du système judiciaire roumain, cette détention préventive peut être prolongée pour atteindre un maximum de 180 jours, avant une éventuelle inculpation.

Les deux trentenaires continuent de nier les accusations portées contre eux.

Ils sont notamment soupçonnés d'avoir recruté "plusieurs victimes dont des mineures" à des fins "d'exploitation sexuelle", selon le parquet chargé de la lutte contre le crime organisé (DIICOT).

Andrew Tate, ancien kickboxeur britannico-américain qui compte des millions d'abonnés en ligne et qui promeut des thèses masculinistes, a été suspendu par le passé de plusieurs réseaux sociaux pour des propos misogynes.

Son compte Twitter, qui compte désormais 5,4 millions d'abonnés, a été rétabli lors du rachat du réseau social par le milliardaire Elon Musk. Il y monnaie ses conseils aux hommes pour les aider à devenir riches.