Ukraine: la Russie affirme gagner du terrain à Severodonetsk, «chantage» au blé de Moscou

 Un militaire ukrainien sort d'un bunker de fortune souterrain après un bombardement dans un camp près de la ligne de front dans un lieu tenu secret dans la région du Donbass, dans l'est de l'Ukraine, le 6 juin 2022. (AFP).
Un militaire ukrainien sort d'un bunker de fortune souterrain après un bombardement dans un camp près de la ligne de front dans un lieu tenu secret dans la région du Donbass, dans l'est de l'Ukraine, le 6 juin 2022. (AFP).
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Publié le Mardi 07 juin 2022

Ukraine: la Russie affirme gagner du terrain à Severodonetsk, «chantage» au blé de Moscou

  • Selon le ministre russe de la Défense, dont les apparitions sont rares depuis le début de l'offensive russe en Ukraine, Moscou contrôle désormais 97% de la région ukrainienne de Lougansk
  • Si elle était confirmée, la conquête de ces deux villes serait significative, car elle permettrait de lever un dernier obstacle vers la ville symbole de Sloviansk et vers celle de Kramatorsk

KIEV: Des combats intenses se poursuivaient mardi pour le contrôle de Severodonetsk, ville-clé de l'est de l'Ukraine dont Moscou a affirmé avoir « libéré » les zones résidentielles, tandis que la Russie est accusée de « chantage » sur les exportations de blé ukrainien. 

« Les zones résidentielles de Severodonetsk ont été totalement libérées », a affirmé dans un rare briefing télévisé le ministre russe de la Défense Serguëi Choïgou, ajoutant que « la prise de contrôle de sa zone industrielle et des localités voisines se poursuit ». 

« Ils ne contrôlent pas la ville », autrefois connue pour son industrie chimique et qui aujourd'hui « est complètement détruite », a rétorqué mardi soir dans un message vidéo sur Telegram le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï. 

« Toutes les forces, toutes les réserves ont été mobilisées par l'ennemi, l'armée russe, pour couper la grande route Lyssytchansk-Bakhmout afin de prendre Severodonetsk. Ils bombardent très violemment Lyssytchansk », a déclaré le gouverneur. 

Severodonetsk est, avec sa ville voisine Lyssytchansk, la dernière agglomération encore sous contrôle ukrainien dans la région de Lougansk. Sa prise ouvrirait aux Russes la route de Kramatorsk, grande ville de la région de Donetsk. 

« Il est très difficile de tenir Severodonetsk », a admis M. Gaïdaï, parlant de « mission impossible ». 

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait affirmé lundi soir que les combattants ukrainiens « tenaient » leurs positions et étaient « engagés dans d'intenses combats de rue » à Severodonetsk. Des sources ukrainiennes ont cependant souligné que les Russes avaient un avantage écrasant en termes d'équipement d'artillerie. 

« Nous avons un besoin vital d'armes lourdes qui peuvent contrer l'artillerie ennemie (...) Nos gars sont forts mentalement, et ils ne demandent qu'une chose: nous avons besoin d'artillerie occidentale », a renchéri mardi soir le gouverneur du Lougansk. « Et à ce moment-là, en affrontement direct, il ne fait aucun doute que les Russes perdront ». 

Les régions de Donetsk et Lougansk forment le bassin du Donbass, partiellement sous contrôle de séparatistes prorusses depuis 2014, dont Moscou cherche désormais à prendre le contrôle total. 

A Severodonetsk, « environ 800 civils » sont réfugiés dans une usine chimique, a affirmé mardi l'avocat américain du magnat ukrainien Dmytro Firtach, propriétaire du site. « Parmi ces 800 civils figurent environ 200 des 3 000 employés de l'usine et environ 600 habitants de Severodonetsk ». 

Selon un communiqué, les 200 employés toujours présents dans l'usine « restent (...) pour assurer la protection des produits chimiques hautement explosifs ». 

La situation rappelle celle de Marioupol, grand port du Sud-Est dévasté par près de trois mois de bombardements, où des centaines de personnes, combattants et civils ukrainiens, s'étaient abritées pendant des semaines dans les abris souterrains de l'immense complexe métallurgique Azovstal, assiégé par les Russes. 

Mort d'un général russe 

Témoin de l'intensité des combats dans le Donbass, le chef des séparatistes prorusses Denis Pouchiline a confirmé mardi sur Telegram la mort d'un général russe, Roman Koutouzov, rapportée dimanche par un correspondant de guerre russe. 

Plusieurs généraux russes sont morts depuis l'invasion de l'Ukraine le 24 février. Leur nombre exact est invérifiable, les autorités russes communiquant rarement sur leurs pertes. 

La bataille se poursuit aussi dans le Sud, où Kiev essaie de reprendre le terrain occupé par les Russes dans les régions de Kherson et Zaporijjia. 

Les militaires ukrainiens ont affirmé avoir effectué des frappes contre des campements russes près de Kherson et des dépôts de munitions près de la ville de Mykolaïv. 

L'Ukraine a également accusé mardi l'armée russe d'avoir emprisonné et de torturer près de 600 personnes, essentiellement des journalistes et des militants pro-Kiev, dans la région de Kherson. 

« Selon nos informations, ils sont détenus dans des conditions inhumaines et sont victimes de tortures (...) dans des sous-sols spécialement aménagés », a accusé Tamila Tacheva, représentante du président ukrainien pour la Crimée, péninsule ukrainienne frontalière de Kherson et qui a été annexée par Moscou en 2014. 

Dans la région de Zaporijjia, les Russes occupent notamment la grande centrale nucléaire éponyme, qui fournissait avant-guerre 20% de l'électricité ukrainienne. 

Le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi a tweeté lundi que son organisation préparait une mission d'experts à la centrale, mais l'opérateur ukrainien Energoatom s'y est opposé mardi tant que Kiev n'en aurait pas le contrôle. Une visite sous contrôle russe viendrait à « légitimer la présence des occupants », a estimé Energoatom sur Telegram. 

Plusieurs responsables russes ont indiqué ces dernières semaines vouloir occuper ces régions du Sud ukrainien de façon durable. Un proche du Kremlin a évoqué un référendum sur une annexion à la Russie qui pourrait avoir lieu dès juillet. 

Chantage au blé 

Une bataille économique se joue également, celle des ressources en blé de la superpuissance céréalière qu'est l'Ukraine. 

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov est arrivé mardi soir en Turquie pour discuter de l'instauration de couloirs maritimes sécurisés pour l'exportation de céréales en mer Noire. Moscou rejette toute responsabilité dans cette crise, due selon elle aux seules sanctions occidentales. 

M. Lavrov doit rencontrer mercredi son homologue turc, Mevlüt Cavusoglu, avec qui il discutera de la possibilité pour l'Ukraine d'exporter ses récoltes bloquées dans ses ports. Ce blocage fait flamber les prix et peser un grave risque de famine dans certains pays d'Afrique et du Moyen-Orient. 

A la demande des Nations unies, la Turquie a proposé son aide pour escorter les convois maritimes depuis les ports ukrainiens, malgré la présence de mines dont certaines ont été détectées à proximité des côtes turques. 

La presse ukrainienne a assuré que les discussions prévues mercredi à Ankara associeront, outre la Turquie et la Russie, « les Nations unies et l'Ukraine ». Mais l'ambassade d'Ukraine à Ankara a démenti tout contact entre l'ambassadeur Vasyl Bodnar et M. Lavrov. 

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a, lui, accusé Moscou de « chantage » à la levée des sanctions internationales par son blocage des exportations de blé de l'Ukraine, et jugé « crédibles » les informations de Kiev selon lesquelles la Russie « vole » des tonnes de céréales ukrainiennes, « pour les vendre à son propre profit ». 

Selon le quotidien américain New York Times, Washington avait averti mi-mai 14 pays, principalement en Afrique, que des cargos russes transportaient des « céréales ukrainiennes volées ». 

Mardi soir, le ministère russe de la Défense a accusé les « combattants des bataillons nationalistes » ukrainiens d'avoir « incendié à dessein un important dépôt de céréales » dans le port de Marioupol. « Plus de 50 000 tonnes de céréales ont ainsi été détruites », a assuré le général Mikhaïl Mizintsev, accusant Kiev de « terrorisme alimentaire à l’égard de son propre peuple ». 

« La Russie raconte que la pénurie alimentaire incombe à l'Ukraine... C'est faux », avait martelé lundi le président Zelensky. La quantité de céréales destinées à l'exportation et bloquées en Ukraine par les Russes pourrait tripler d'« ici à l'automne » pour atteindre 75 millions de tonnes, selon lui. 

« Nous avons besoin de couloirs maritimes et nous en discutons avec la Turquie et le Royaume-Uni » ainsi qu'avec l'ONU, avait poursuivi le président ukrainien. 

M. Lavrov a en revanche été obligé d'annuler une visite à Belgrade, prévue lundi et mardi car trois pays européens avaient fermé leur espace aérien à son avion - une mesure dénoncée comme « scandaleuse » par le Kremlin. 

De nombreux analystes y ont vu un moyen « élégant » de se sortir d'une situation délicate pour Belgrade, en équilibre difficile entre la Russie et l'UE, avec laquelle il négocie une adhésion. 

En attendant, à Kiev, les Ukrainiens se pressent pour observer casques, rations alimentaires et missiles récupérés suite au retrait de l'armée russe des zones occupées et montrés dans une exposition nommée « Ukraine - Crucifixion ». 

« Ici on peut voir et toucher la guerre du doigt », explique le commissaire Iouri Savtchouk. « C'est aussi le but: choquer les gens pour qu'ils se rendent comptent de ce qui se passe ». 

 


L'Afrique peut devenir une "superpuissance du renouvelable", dit Guterres

Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'exprime lors d'une conférence de presse à la 9e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD 9) à Yokohama, préfecture de Kanagawa, au sud de Tokyo, le 21 août 2025. (AFP)
Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'exprime lors d'une conférence de presse à la 9e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD 9) à Yokohama, préfecture de Kanagawa, au sud de Tokyo, le 21 août 2025. (AFP)
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  • L'Afrique a tout pour devenir une "superpuissance du renouvelable", a affirmé jeudi le chef de l'ONU Antonio Guterres
  • Au cours de la dernière décennie, la Chine a massivement investi en Afrique, finançant à coup de milliards de dollars la construction de ports maritimes, de chemins de fer, de routes et d'autres projets d'infrastructures

YOKOHAMA: L'Afrique a tout pour devenir une "superpuissance du renouvelable", a affirmé jeudi le chef de l'ONU Antonio Guterres, en appelant à davantage d'investissements dans l'énergie verte sur ce continent riche en ressources.

"Nous devons mobiliser des financements et des technologies, afin que la richesse naturelle de l'Afrique profite aux populations africaines. Nous devons construire une base florissante pour les énergies renouvelables et leur production à travers le continent", a déclaré M. Guterres lors de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD).

"L'Afrique a tout ce qu'il faut pour devenir une superpuissance du renouvelable, du solaire et de l'éolien aux minéraux critiques qui alimentent les nouvelles technologies", a-t-il affirmé.

"L'énergie verte en Afrique réduit les coûts énergétiques, diversifie les chaînes d'approvisionnement et accélère la décarbonation pour tous", a ajouté le chef de l'ONU, qui s'est exprimé dans le cadre de ce rassemblement de trois jours auquel assistent une cinquantaine de pays africains.

Le Japon souhaite profiter de cette 9e TICAD pour se présenter comme une alternative à la Chine au moment où le continent africain fait face à une crise de la dette et souffre du changement climatique.

Au cours de la dernière décennie, la Chine a massivement investi en Afrique, finançant à coup de milliards de dollars la construction de ports maritimes, de chemins de fer, de routes et d'autres projets d'infrastructures.

Mais les pays africains font désormais face à une "vague" de dettes envers la Chine et les créanciers privés, avait averti en mai l'Institut Lowy, un cercle de réflexion australien.

A cela s'ajoute la réduction de l'aide occidentale, en particulier depuis le démantèlement de l'Agence américaine pour le développement international (USAID) par le président américain Donald Trump.

M. Guterres a également averti que "la dette ne doit pas étouffer le développement" et que l'Afrique a besoin de financements et d'une plus grande capacité de prêt des banques multilatérales de développement.

Parmi les participants, le président du Kenya, William Ruto, a déclaré sur X que son pays était en négociation avec le constructeur automobile japonais Toyota pour la fourniture de 5.000 "véhicules électriques" dans le cadre de l'"engagement du pays envers l'énergie propre".

Dans son discours d'ouverture mercredi, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a annoncé un plan pour former 30.000 personnes à l'intelligence artificielle en Afrique sur trois ans et pour étudier l'idée d'un partenariat économique Japon-Afrique.

"L'Afrique, avec un âge médian de 19 ans, déborde de vitalité juvénile. La clé pour faire de l'Afrique le prochain centre de croissance est de renforcer les capacités des jeunes et des femmes et de leur assurer un emploi," a déclaré Ishiba.


Pour la Croix-Rouge l'intensification des hostilités par Israël à Gaza «est intolérable»

Le Comité international de la Croix-Rouge juge "intolérable" l'intensification des hostilités dans la bande de Gaza, où l'armée israélienne a lancé ses premières opérations et poursuivi les bombardements, a déclaré son porte-parole jeudi. (AFP)
Le Comité international de la Croix-Rouge juge "intolérable" l'intensification des hostilités dans la bande de Gaza, où l'armée israélienne a lancé ses premières opérations et poursuivi les bombardements, a déclaré son porte-parole jeudi. (AFP)
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  • "Gaza est un espace clos, d'où personne ne peut s'échapper… et où l'accès aux soins de santé, à la nourriture et à l'eau potable diminue", a-t-il souligné, notant également que "pendant ce temps, la sécurité des humanitaires se détériore d'heure en heure"
  • "C'est intolérable", a conclu le porte-parole du CICR, qui participe activement aux opérations humanitaires sur le terrain et qui a aussi été impliqué dans toutes les opérations d'échange d'otages détenus à Gaza

GENEVE: Le Comité international de la Croix-Rouge juge "intolérable" l'intensification des hostilités dans la bande de Gaza, où l'armée israélienne a lancé ses premières opérations et poursuivi les bombardements, a déclaré son porte-parole jeudi.

"L'intensification des hostilités à Gaza signifie plus de morts, plus de déplacements, plus de destructions et plus de panique", a dit Christian Cardon, le porte-parole de l'organisation basée à Genève, dans un message à l'AFP.

"Gaza est un espace clos, d'où personne ne peut s'échapper… et où l'accès aux soins de santé, à la nourriture et à l'eau potable diminue", a-t-il souligné, notant également que "pendant ce temps, la sécurité des humanitaires se détériore d'heure en heure".

"C'est intolérable", a conclu le porte-parole du CICR, qui participe activement aux opérations humanitaires sur le terrain et qui a aussi été impliqué dans toutes les opérations d'échange d'otages détenus à Gaza contre prisonniers palestiniens aux mains des Israéliens.

Depuis le 7-Octobre, le CICR a essayé activement mais en vain d'avoir accès aux otages pris en Israël par le Hamas et ses alliés, lors de l'attaque sans précédent qui a entraîné la mort côté israélien de 1.219 personnes, en majorité des civils.

Quelque 49 otages dont 27 morts sont toujours détenus dans la bande de Gaza.

L'objectif de l'armée israélienne est de prendre la ville de Gaza qu'elle considère comme le dernier grand bastion du Hamas dans le territoire palestinien, après 22 mois de bombardements et de siège.

Ils ont fait plus de 62.000 morts majoritairement des civils, totalement dévasté le petit territoire, où tentent de survivre 2 millions de personnes quasiment privées de nourriture, d'eau et de soins.


Zelensky attend les garanties de sécurité, avant une rencontre avec Poutine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé attendre les grandes lignes des garanties de sécurité des Occidentaux pour son pays avant sa première rencontre avec Vladimir Poutine depuis le début de l'invasion russe. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé attendre les grandes lignes des garanties de sécurité des Occidentaux pour son pays avant sa première rencontre avec Vladimir Poutine depuis le début de l'invasion russe. (AFP)
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  • M. Zelensky a déclaré qu'il souhaitait comprendre "l'architecture des garanties de sécurité d'ici sept à dix jours" devant un groupe de médias dont l'AFP -- des déclarations faites mercredi mais sous embargo jusqu'à jeudi matin
  • Les contacts diplomatiques se sont accélérés ces dernières semaines pour trouver une issue à l'invasion russe lancée en février 2022, pire conflit armé en Europe depuis la Seconde guerre mondiale

KIEV: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé attendre les grandes lignes des garanties de sécurité des Occidentaux pour son pays avant sa première rencontre avec Vladimir Poutine depuis le début de l'invasion russe.

M. Zelensky a déclaré qu'il souhaitait comprendre "l'architecture des garanties de sécurité d'ici sept à dix jours" devant un groupe de médias dont l'AFP -- des déclarations faites mercredi mais sous embargo jusqu'à jeudi matin.

Une fois que cela sera fait, "nous devrions avoir une réunion bilatérale dans une semaine ou deux", comme le souhaite Donald Trump,  a expliqué M. Zelensky, pour qui ce serait la première rencontre avec son homologue russe depuis 2019.

En fonction de ses résultats, le président américain pourrait ensuite participer à une réunion trilatérale avec les deux dirigeants, selon M. Zelensky.

Les contacts diplomatiques se sont accélérés ces dernières semaines pour trouver une issue à l'invasion russe lancée en février 2022, pire conflit armé en Europe depuis la Seconde guerre mondiale.

Mais l'intensité des hostilités ne faiblit pas et chaque partie semble se préparer à la poursuite des combats.

Les inconnues restent nombreuses tant les positions de Moscou et Kiev sont opposées, notamment sur la question des territoires ukrainiens occupés et sur les garanties de sécurité que Kiev négocie avec ses alliés.

Le président ukrainien a mentionné la Suisse, l'Autriche ou la Turquie pour sa rencontre avec son homologue russe. Il a en revanche écarté la Hongrie restée proche du Kremlin, préférant une "Europe neutre".

Vladimir Poutine semble avoir accepté le principe de cette rencontre, qu'il refusait jusque-là.

Mais ni date ni lieu n'a été annoncé, et Moscou a semblé calmer les ardeurs mercredi en soulignant qu'une telle rencontre devait être "préparée avec le plus grand soin".

Renforcement russe dans le sud 

Trouver un accord sur les garanties de sécurité s'annonce également complexe.

Européens et Américains ont évoqué ces derniers mois différentes possibilités allant de garanties similaires au fameux "article 5" de l'Otan au déploiement d'un contingent militaire en Ukraine ou encore à un soutien en matière de formation, aérien ou naval.

L'Ukraine considère que, même si une issue est trouvée à cette guerre, la Russie tentera encore de l'envahir, d'où l'importance de ces garanties.

Moscou, qui considère l'expansion de l'Otan à ses frontières comme l'une des "causes profondes" ayant mené au conflit, rejette de son côté catégoriquement la plupart de ces éventualités et veut que ses exigences soient prises en compte.

Volodymyr Zelensky a aussi exclu l'idée de Moscou que la Chine soit un garant de sécurité pour l'Ukraine.

"Premièrement, la Chine ne nous a pas aidés à mettre fin à cette guerre dès le début. Deuxièmement, la Chine a aidé la Russie en (lui) ouvrant (son) marché des drones", a-t-il expliqué.

En dépit des réunions diplomatiques, le conflit ne montre aucun signe de ralentissement.

La Russie a ainsi lancé dans la nuit de mercredi à jeudi sa plus grosse attaque de drones et missiles depuis des semaines, faisant un mort et une quinzaine de blessés, selon les autorités locales.

Moscou a utilisé 574 drones et 40 missiles, a affirmé l'armée de l'air ukrainienne.

Volodymyr Zelensky a accusé Moscou de masser des troupes dans la partie occupée de la région de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, en vue d'une potentielle offensive.

Selon le dirigeant ukrainien, Moscou transfère vers cette zone ses forces depuis la région russe de Koursk, dont une petite partie avait été occupée par les forces ukrainiennes jusqu'au printemps dernier et où Kiev affirme poursuivre ses attaques.

De son côté, l'Ukraine cherche à augmenter sa production d'armement, une façon de réduire sa dépendance à l'aide des alliés.

Volodymyr Zelensky a affirmé que son pays avait testé avec succès un nouveau missile d'une portée de 3.000 kilomètres appelé Flamingo.

"Il s'agit actuellement de notre missile le plus performant", a-t-il salué, évoquant une production de masse possible d'ici la fin de l'année ou début 2026.