Loin des gratte-ciel de Dubaï, les amoureux de la mer mettent les voiles

Des centaines de passionnés participent à une course de voiliers traditionnels pour faire revivre le patrimoine de cette ancienne cité de pêcheurs. (AFP)
Des centaines de passionnés participent à une course de voiliers traditionnels pour faire revivre le patrimoine de cette ancienne cité de pêcheurs. (AFP)
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Publié le Mardi 07 juin 2022

Loin des gratte-ciel de Dubaï, les amoureux de la mer mettent les voiles

  • Autour de Sir Bou Naïr, petite île située à moins de 100 kilomètres des côtes émiraties, 118 équipes se préparent à participer à Al-Gaffal, compétition annuelle de navigation à bord de "dhow"
  • Sur une mer peu agitée mais sous un soleil accablant, l'équipage de l'un des voiliers tente de toutes ses forces de hisser la gigantesque voile blanche

DUBAI: Loin des imposants 4x4 et des gratte-ciel qui font la réputation mondiale de Dubaï, des centaines de passionnés participent à une course de voiliers traditionnels pour faire revivre le patrimoine de cette ancienne cité de pêcheurs.

Autour de Sir Bou Naïr, petite île située à moins de 100 kilomètres des côtes émiraties, 118 équipes se préparent à participer à Al-Gaffal, compétition annuelle de navigation à bord de "dhow" (un boutre, en français), voilier arabe traditionnel en bois.

Sur une mer peu agitée mais sous un soleil accablant, l'équipage de l'un des voiliers tente de toutes ses forces de hisser la gigantesque voile blanche, la dizaine de coéquipiers tirant à bout de bras sur des cordes.

Après quelques secondes, la voile se déploie enfin. Place désormais à un nouveau défi: maintenir l'équilibre du bateau, sous les cris du skippeur en kandoura blanche, la robe portée par les hommes dans le riche émirat du Golfe.

Tradition 

En pleine mer, au soleil couchant, Abdallah Al-Mheiri dit avoir repris le flambeau des hommes de sa famille.

"J'ai commencé il y a dix ans quand j'avais 23 ans avec mon père et mes frères. Et aujourd'hui, je continue seul", raconte ce fonctionnaire, après avoir soigneusement renoué sur sa tête une ghutra blanche, le keffieh portée par les hommes.

Pour Abdallah Al-Mheiri, concourir participe à un devoir de mémoire, le mot Al-Gaffal renvoyant au retour des pêcheurs qui, après un périple en mer, rejoignaient les côtes de Dubaï.

Avant la découverte du pétrole, les Emirats arabes unis, dont Dubaï fait partie, étaient une contrée largement désertique vivant surtout du commerce maritime, en particulier de la pêche à la perle. Après la création de l'Etat indépendant dans les années 1970, les Emirats se développent à un rythme effréné, pour devenir la deuxième économie du monde arabe après l'Arabie saoudite.

Carrefour mondial de la finance, du transport aérien et des influenceurs, Dubaï, désormais pauvre en pétrole, a connu l'ascension la plus spectaculaire, en misant sur le tourisme de luxe, les attractions pharaoniques et un secteur immobilier hyperactif.

Mais Abdallah Al-Mheiri préfère prendre le large.Pour lui, il est important que la course parte de l'île de Sir Bou Naïr, qui abrite une réserve naturelle protégée. "On vit avec la mer depuis des centaines d'années. Il y a une vraie relation entre la mer et nous, donc préserver l'environnement est un devoir", estime le jeune homme, avant de rejoindre ses coéquipiers qu'il appelle d'un petit geste de la main.

Réserve naturelle 

Selon l'Unesco, Sir Bou Naïr est "l'un des sites de nidification les plus importants de tout le golfe arabo-persique pour les tortues imbriquées", espèce en danger critique d'extinction. L'île contient également d'autres éléments significatifs comme "ses formations géologiques, sa flore naturelle et ses oiseaux marins".

Les organisateurs d'Al-Gaffal mettent l'accent sur la préservation du patrimoine mais, avec les inquiétudes croissantes sur les risques écologiques, la compétition tient à se présenter comme exemplaire sur le plan environnemental avec très peu d'émission de CO2, grâce à ses voiliers traditionnels.

"L'un des messages les plus importants que l'on met en avant est la transmission de ce patrimoine de génération en génération. Mais c'est aussi le fait qu'il soit sans danger pour la nature", assure Mohammed Al-Falahi, directeur de la compétition.

"Nous n'oublions pas que l'île de Sir Bou Naïr est une réserve naturelle qui abrite de nombreuses espèces de tortues présentes dans la région (du Golfe)", ajoute le responsable.

Le lendemain aux aurores, les équipes se tiennent prêtes dans la pesante chaleur humide. Les voiles sont hissées, le vent commence finalement à souffler et les boutres s'élancent enfin, dans un décor bleu entre le ciel et la mer.

Après quelques heures, apparaît au loin le rivage de Dubaï avec ses tours et Burj al-Arab, un célèbre hôtel de luxe en forme de voile.


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.