Stade de France: le préfet de police reconnaît «  un échec » et des chiffres imprécis

Le préfet de police de Paris Didier Lallement. (AFP).
Le préfet de police de Paris Didier Lallement. (AFP).
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Publié le Jeudi 09 juin 2022

Stade de France: le préfet de police reconnaît «  un échec » et des chiffres imprécis

  • "C'est à l'évidence un échec", a concédé Didier Lallement, mentionnant les personnes "bousculées ou agressées" et "l'image ébranlée" de la France
  • L'audition du préfet intervient après celle, le 1er juin, des ministres français des Sports Amélie Oudéa-Castéra et de l'Intérieur Gérald Darmanin

PARIS: "Un échec" et des chiffres "pas parfaitement justes" : le préfet de police de Paris a fait amende honorable jeudi lors de son audition devant le Sénat pour s'expliquer sur les incidents de la finale de la Ligue des Champions Real Madrid-Liverpool le 28 mai, imputés par les autorités françaises aux supporters de Liverpool sans billet valide.

"C'est à l'évidence un échec", a concédé Didier Lallement, mentionnant les personnes "bousculées ou agressées" et "l'image ébranlée" de la France, devant la commission des lois de la chambre haute.

"C'est une blessure pour moi", a ajouté le préfet de police de Paris.

Spectateurs sans billets qui escaladent les grilles du Stade de France (nord de Paris), supporters et familles aspergés de gaz lacrymogènes, d'autres victimes de vols ou d'agressions: le dispositif de maintien de l'ordre lors du match le plus important de la saison en Europe fait depuis l'objet d'une vive polémique en France et en Angleterre.

L'audition du préfet intervient après celle, le 1er juin, des ministres français des Sports Amélie Oudéa-Castéra et de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Ce dernier avait maintenu sa version, très critiquée, en réaffirmant que "35.000" supporters munis de billets falsifiés ou sans billet s'étaient présentés au Stade de France et auraient été "le mal racine" à l'origine des incidents.

"J'assume complètement" ce chiffre "que j'ai donné au ministre", a dit M. Lallement, tout en reconnaissant s'être "peut-être trompé".

"Je n'ai jamais prétendu qu'il était parfaitement juste", a-t-il ajouté, en maintenant qu'il y avait trop de monde par rapport à la capacité d'accueil du stade (79.000 places).

Il a notamment réfuté avoir dit que ces supporters se trouvaient tous "devant les portes du stade", alors que plusieurs vidéos et témoignages ont démontré l'absence d'une présence massive de personnes autour du Stade de France après le début du match.

Concernant l'usage de gaz lacrymogène sur les supporters, c'était "le seul moyen policier pour faire reculer une foule sauf à la charger", ce qui aurait été une "erreur grave", a insisté le préfet, qui s'est dit "désolé" pour "les gens de bonne foi".

Plaintes en Angleterre

Lors de son audition, Gérald Darmanin avait assuré avoir "demandé des sanctions" au préfet de police pour deux membres des forces de l'ordre, coupables selon lui d'une utilisation du gaz lacrymogène "contraire aux règles d'emploi".

Les deux enquêtes administratives qui permettront de décider de ces sanctions sont "en cours", a indiqué à l'AFP l'entourage du ministre.

"Les décisions prises" ont permis de préserver "l'intégrité physique des personnes et la tenue du match", s'est néanmoins félicité le préfet, rappelant que la grève du RER B, l'une des lignes de train express régional autour de Paris, avait provoqué un report massif de supporters aux points de contrôle à la sortie du RER D.

A partir de 14H30 (12H30 GMT), c'est au tour de plusieurs responsables de la Fédération Française de Football (FFF) d'être auditionnés :  Philippe Diallo, vice-président, Florence Hardouin, directrice générale, Erwan Le Prévost, directeur des relations institutionnelles, et Didier Pinteaux, responsable sécurité.

Le maire de Liverpool, Steve Rotheram, sera également entendu à 16H00 (14H00 GMT). Il était lui-même présent au Stade de France et a été victime de pickpockets.

Les supporters britanniques victimes d'infractions peuvent de leur côté déposer plainte auprès de la justice française via un formulaire dédié disponible depuis lundi sur le site de l'ambassade de France au Royaume-Uni. Ce formulaire doit ensuite être envoyé par voie postale au procureur de la République de Bobigny, dont dépend le Stade de France.

Le préfet de police a dit "encourager" les supporters à déposer plainte.

Les autorités françaises n'ont pour l'instant pas communiqué de chiffres sur le nombre de signalements reçus via ce formulaire.

Le club de Liverpool avait demandé à ses supporters présents sur place de partager leur expérience de la rencontre, recueillant très rapidement des milliers de réponses sur sa plateforme de collecte des témoignages.

Le Real Madrid a de son côté demandé le 3 juin des "réponses" sur le traitement infligé à ses supporters durant la finale et appelé à "déterminer qui sont les responsables" des scènes chaotiques du Stade de France.


Mayotte provoque des frictions entre extrêmes droites française et allemande

Marine Le Pen (au centre), candidate du Rassemblement national (RN) à l'élection présidentielle française de 2022, pose avec des sympathisants lors d'une visite de campagne sur la place Mamoudzou à Mayotte, le 18 décembre 2021. (Photo Ali Al-Daher AFP)
Marine Le Pen (au centre), candidate du Rassemblement national (RN) à l'élection présidentielle française de 2022, pose avec des sympathisants lors d'une visite de campagne sur la place Mamoudzou à Mayotte, le 18 décembre 2021. (Photo Ali Al-Daher AFP)
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  • Dans une question écrite au Bundestag cette semaine, l'AfD a appelé le gouvernement fédéral «à prendre position sur les résolutions de l'Assemblée générale des Nations unies selon lesquelles la France doit restituer l'archipel de Mayotte aux Comores
  • «L’AfD ferait mieux de s'occuper des problèmes de l’Allemagne et je suis fâchée de cette situation», a déclaré la cheffe de file du Rassemblement national (RN)

MAMOUDZOU, France : La dirigeante d'extrême droite française Marine Le Pen, en visite à Mayotte samedi, s'est dite «fâchée» contre son allié allemand au Parlement européen, l'AfD, qui «ferait mieux de s'occuper des problèmes de l'Allemagne» au lieu de questionner l'appartenance à la France de cet archipel de l'océan Indien.

Dans une question écrite au Bundestag cette semaine, l'AfD (Alternative für Deutschland) a appelé le gouvernement fédéral «à prendre position sur les résolutions de l'Assemblée générale des Nations unies selon lesquelles la France doit restituer l'archipel de Mayotte à l'Union des Comores».

«L’AfD ferait mieux de s'occuper des problèmes de l’Allemagne et je suis fâchée de cette situation», a déclaré la cheffe de file du Rassemblement national (RN). «Je vais leur expliquer la raison pour laquelle les Mahorais ont par trois fois déjà exprimé leur souhait d'être Français».

Lors de la proclamation de l'indépendance des Comores, Mayotte a choisi de rester en France par deux référendums en 1974 et 1976. Un troisième référendum en 2009 a fait de Mayotte un département.

Un porte-parole de l'Afd, Matthias Moosdorf, a expliqué à l'AFP que son parti n'avait «pas imaginé que le RN serait contrarié par cette question» et que cette question visait l'ambivalence, selon l'Afd, pratiquée par le gouvernement allemand sur les référendums d'autodétermination, ce dernier ne reconnaissant pas le résultat de celui organisé en Crimée en 2014.

«Ce parallèle avec la Crimée est particulièrement maladroit», a jugé Mme Le Pen qui compte donner à ses alliés «quelques leçons de géopolitique».

Les relations entre les deux partis, qui siègent dans le même groupe «Identité et démocratie» au Parlement européen sont tendues depuis la révélation d'un projet secret d'expulsion massive d'étrangers et de citoyens allemands réputés non-intégrés si l'AfD arrivait au pouvoir.

L'affaire avait provoqué des manifestations d'ampleur contre l'extrême droite dans toute l'Allemagne. Et Mme Le Pen avait déclaré être «en total désaccord» avec cette idée.

Par ailleurs, sur les relations avec les Comores dont sont issus nombre d'immigrants arrivant sur Mayotte, Mme Le Pen a appelé à «siffler la fin de la récréation», les accusant de «vouloir récupérer Mayotte par la démographie».

Elle a évoqué des mesures de rétorsion comme le gel des avoirs des dirigeants comoriens ou la suppression de visas.


Expulsion vers l'Algérie d'un imam officiant en France

Un agent de sécurité se tient à l'entrée de la Grande Mosquée dans le quartier d'Empalot à Toulouse, le 23 juin 2018, lors de son inauguration après 13 ans de rénovation. (Photo Eric Cabanis AFP)
Un agent de sécurité se tient à l'entrée de la Grande Mosquée dans le quartier d'Empalot à Toulouse, le 23 juin 2018, lors de son inauguration après 13 ans de rénovation. (Photo Eric Cabanis AFP)
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  • Mohamed Tataïat était arrivé en France en 1985 comme imam détaché algérien
  • Il a été expulsé vendredi soir vers l'Algérie, après sa condamnation définitive pour provocation à la haine et à la violence envers la communauté juive, ont annoncé les autorités

PARIS : L'imam de nationalité algérienne, Mohamed Tataïat, qui officiait à Toulouse dans le sud de la France, a été expulsé vendredi soir vers l'Algérie, après sa condamnation définitive pour provocation à la haine et à la violence envers la communauté juive, ont annoncé les autorités.

Dans un message posté sur le réseau social X, le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a fait valoir qu'«une nouvelle fois, la loi immigration (avait permis) d'expulser dans son pays d'origine en moins de 24 heures un +imam+ de Toulouse, prêcheur de haine et condamné par la justice».

L'un des avocats de l'imam a dénoncé une «expulsion manu militari». «Il n'y avait pas d'urgence, il est sur le territoire français depuis 40 ans, il a des enfants, il travaille, il n'a pas fait parler de lui depuis sept ans, et là il se retrouve dans un avion en direction de l'Algérie», a réagi auprès de l'AFP Me Jean Iglesis.

Une audience pour examiner une requête en référé des avocats de l'imam à l'encontre de cet arrêté d'expulsion était prévue lundi au tribunal administratif de Paris, a ajouté Me Iglesis.

«Ce qui se passe est d'une certaine gravité (...) C'est une défiance à l'égard de la défense et de l'autorité judiciaire», a poursuivi le conseil de l'imam, affirmant notamment qu'il n'avait pas pu avoir accès à son client lorsqu'il était en instance d'expulsion à l'aéroport de Toulouse.

Mohamed Tataïat était arrivé en France en 1985 comme imam détaché algérien. Il avait rejoint Toulouse deux ans plus tard pour exercer au sein de la mosquée du quartier Empalot.

En juin 2018, le préfet du département de Haute-Garonne avait signalé des propos tenus lors d'un prêche le 15 décembre à la mosquée En Nour, caractérisant, selon lui, «une provocation à la haine et à la discrimination à l'égard des juifs».

Le 31 août 2022, l'imam avait été condamné par la cour d'appel de Toulouse à 4 mois de prison avec sursis pour ce prêche.

Le 19 décembre dernier, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi de M. Tataïat, rendant ainsi sa condamnation définitive.

Le 5 dernier avril, le ministre de l'Intérieur avait signé son arrêté d'expulsion.


Consulat d'Iran à Paris: un homme interpellé après une alerte

La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
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  • En réalité, aucun explosif n'a été retrouvé «ni dans les locaux du consulat, ni dans le véhicule» du suspect, a annoncé la Préfecture de police de Paris, après l'interventionde la BRI (brigade de recherche et d'intervention)
  • «Selon les premiers éléments, il s'agit d'un homme né en 1963 en Iran», a poursuivi le parquet, ajoutant qu'il était sorti de lui-même du consulat

PARIS: Un homme a été interpellé vendredi après une alerte lancée par le consulat d'Iran à Paris. Un individu aurait été vu dans ses locaux "porteur d'une grenade ou d'un gilet explosif", selon l'intitution.
En réalité, aucun explosif n'a été retrouvé "ni dans les locaux du consulat, ni dans le véhicule" du suspect, a annoncé la Préfecture de police de Paris, après l'interventionde la BRI (brigade de recherche et d'intervention), une unité d'élite de la police
Le parquet de Paris a également affirmé à l'AFP qu'"aucune matière explosive" n'avait été retrouvée "à ce stade, ni sur lui, ni sur place".
"Selon les premiers éléments, il s'agit d'un homme né en 1963 en Iran", a poursuivi le parquet, ajoutant qu'il était sorti "de lui-même" du consulat et qu'il "aurait proféré des menaces de passage à l'acte violent".
"Les vérifications et comptes-rendus se poursuivent afin de préciser la situation judiciaire", selon la même source.
L'affaire avait débuté vers "11H00" avec le signalement d'un homme qui "aurait été aperçu par un seul témoin entrant dans le consulat, rue de Fresnel, porteur d'une grenade ou d'un gilet explosif", avait rapporté un peu auparavant la PP à l'AFP.
En début d'après-midi un périmètre de sécurité avait été mis en place tout autour du consulat, situé dans le 16e arrondissement de Paris près du Trocadéro.
Le trafic sur les lignes de métro 9 et 6 desservant la station Trocadéro, la plus proche du consulat d'Iran, a été interrompu, pour des raisons de sécurité, comme l'a annoncé la RATP sur X.
Le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a mobilisé, outre la BRI, d'importantes forces de l'ordre, a constaté un journaliste de l'AFP sur place. Le préfet répondait à une "demande d'intervention" du consulat.
Le consulat et l'ambassade d'Iran partagent le même bâtiment, mais ont des entrées différentes: le 4 avenue d'Iena pour l'ambassade et le 16 rue Fresnel pour le consulat.
Après l'interpellation du suspect, le dispositif sécuritaire était toujours bien en place et une vingtaine de journalistes étaient présents, notamment des journalistes étrangers, selon le journaliste de l'AFP.
Deux camions de police bloquaient le croisement de la rue de la Manutention et de la rue Fresnel où se trouve le consulat d’Iran.
La France a relevé son dispositif Vigipirate en urgence attentat, son plus haut niveau, après l'attentat survenu en mars à Moscou dans une salle de spectacle.