Nucléaire iranien: après la résolution de l'AIEA, la perspective d'accord s'éloigne

L'Iran a dénoncé jeudi la résolution approuvée la veille par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) critiquant Téhéran, un nouveau désaccord qui complique encore les efforts pour trouver une solution dans ce dossier sensible (Photo, AFP).
L'Iran a dénoncé jeudi la résolution approuvée la veille par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) critiquant Téhéran, un nouveau désaccord qui complique encore les efforts pour trouver une solution dans ce dossier sensible (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 09 juin 2022

Nucléaire iranien: après la résolution de l'AIEA, la perspective d'accord s'éloigne

  • La résolution est intervenue après que l'Agence, basée à Vienne, a fait part de ses inquiétudes concernant des traces d'uranium enrichi précédemment
  • Un point presse du directeur général de l'instance onusienne Rafael Grossi est prévu jeudi à 13H15 heure de Vienne

TEHERAN: L'Iran a dénoncé jeudi la résolution approuvée la veille par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) critiquant Téhéran, un nouveau désaccord qui complique encore les efforts pour trouver une solution dans ce dossier sensible.

"L'Iran condamne l'adoption de la résolution, présentée par les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne", a réagi dans un communiqué le ministère des Affaires Étrangères, déplorant "une action politique, non constructive et incorrecte".

Cette critique formelle adressée à l'Iran - la première depuis juin 2020 - a été votée mercredi par 30 des 35 membres du Conseil des gouverneurs de l'AIEA, seules la Russie et la Chine ayant voté contre. Trois pays se sont par ailleurs abstenus (Inde, Libye, Pakistan).

La résolution est intervenue après que l'Agence, basée à Vienne, a fait part de ses inquiétudes concernant des traces d'uranium enrichi précédemment trouvées sur trois sites que Téhéran n'avait pas déclaré comme ayant hébergé des activités nucléaires.

L'adoption de ce texte, "qui est basé sur le rapport hâtif et déséquilibré du directeur général de l'AIEA et sur des informations fausses et fabriquées par le régime sioniste, ne fera qu'affaiblir le processus de coopération et d'interaction entre la République islamique d'Iran et l'Agence", a estimé le ministère iranien.

Mesures réciproques

Avant même le vote, l'Iran a annoncé "des mesures réciproques, y compris l'installation de centrifugeuses avancées et la désactivation des caméras", a souligné l'Organisation iranienne de l'énergie atomique.

L'OIEA a déconnecté certaines des caméras de l'AIEA surveillant ses sites nucléaires. Il a également informé l'Agence de la mise en place de deux nouvelles cascades de centrifugeuses sur le site de Natanz (centre).

Un point presse du directeur général de l'instance onusienne Rafael Grossi est prévu jeudi à 13H15 heure de Vienne (11H15 GMT).

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Saeed Khatibzadeh, a également critiqué la résolution dans un message sur Twitter, affirmant que l'Iran avait "le programme nucléaire pacifique le plus transparent au monde".

"Les initiateurs sont responsables des conséquences. La réponse de l'Iran est ferme et proportionnée", a-t-il ajouté.

Après l'adoption du texte, les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne ont exhorté l'Iran "à remplir ses obligations légales et à coopérer avec l'AIEA pour clarifier et résoudre pleinement ces questions sans délai supplémentaire".

"Si l'Iran fait cela et si le directeur général est en mesure de rendre compte du fait que les questions pendantes liées aux garanties ont trouvé une réponse, nous ne considérerons plus nécessaire que le conseil en soit saisi ni qu’il prenne des mesures", selon un communiqué.

Téhéran a conclu en 2015 un accord avec les puissances mondiales sur la limitation de son programme nucléaire en échange d'un allégement des sanctions.

Mais ce pacte, connu sous son acronyme anglais JCPOA, est moribond depuis que l'ex-président Donald Trump en a retiré unilatéralement les États-Unis en 2018 et a réimposé des sanctions à Téhéran.

Un suivi difficile 

Un an après ces nouvelles mesures punitives, l'Iran a commencé à revenir sur ses engagements.

Les pourparlers pour relancer l'accord par la levée des sanctions américaines et le retour de Téhéran à une pleine conformité, qui ont commencé en avril 2021, sont au point mort depuis mars.

"Si les événements du Conseil des gouverneurs n'aident pas, je doute qu'ils empirent dramatiquement les choses", a commenté pour l'AFP Eric Brewer, de l'institut de recherches américain Nuclear Threat Initiative (NTI).

Il s'inquiète cependant de la riposte de l'Iran qui "pourrait saper les bénéfices de non-prolifération du JCPOA, et ainsi compliquer" la donne.

Avec la décision d'arrêter des caméras, le suivi de l'AIEA va devenir plus difficile encore à un moment critique, note l'expert, tandis que parallèlement, l'Iran étend ses capacités d'enrichissement d'uranium et aura bientôt accumulé suffisamment de matière pour construire une bombe.

Depuis février 2021, il a déjà suspendu une partie des inspections de l'AIEA, chargée de s'assurer du caractère pacifique du programme nucléaire, et coupé l'accès aux outils de surveillance, dont il ne transmettra les images qu'une fois les négociations bouclées.

Pour Henry Rome, chez Eurasia Group, tout dépend désormais de l'attitude de l'Iran "dans les prochaines semaines": va-t-il "recalibrer" sa stratégie ou au contraire être conforté dans sa posture "récalcitrante"?


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.