Le Liban fonde ses espoirs de relance sur l'afflux de touristes

Quatre concerts sont prévus à Baalbek du 8 au 17 juillet, avec des artistes libanais, espagnols et français. (Photo fournie)
Quatre concerts sont prévus à Baalbek du 8 au 17 juillet, avec des artistes libanais, espagnols et français. (Photo fournie)
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Publié le Vendredi 10 juin 2022

Le Liban fonde ses espoirs de relance sur l'afflux de touristes

  • Le «retour» du festival de Baalbek ouvre la voie à un million de visiteurs
  • Le ministre intérimaire de l'Intérieur, Bassam Mawlawi, a déclaré que «la situation sécuritaire au Liban est stable et sous contrôle»

BEYROUTH: Le Liban espère qu'un afflux estival de touristes et de visiteurs contribuera à relancer son économie chancelante. Le retour des spectacles en direct au Festival international de Baalbek devrait constituer une attraction majeure.
Le festival, un événement culturel mondial depuis plus de six décennies, a été organisé virtuellement en 2020 et 2021 en raison des restrictions liées à la pandémie, mais les avant-premières de son programme au château de Baalbek entre le 8 et le 17 juillet ont attiré plus de 17 millions de vues sur les réseaux sociaux.
Le ministre du Tourisme, Walid Nassar, a révélé que jusqu'à 12 000 personnes devraient arriver à Beyrouth chaque jour au cours des trois prochains mois, avec plus d'un million d'arrivées pendant l'été.
«Compte tenu de sa situation géographique et de toutes ses composantes touristiques, le Liban n'a pas besoin de marketing», a-t-il indiqué.
S'exprimant lors d'une visite d'inspection de l'aéroport international Rafic Hariri à Beyrouth, Nassar a déclaré que les vols, les hôtels et même les maisons d'hôtes étaient entièrement réservés pour l'été.
Les agences de voyage et les compagnies aériennes affirment que de nombreux expatriés libanais prévoyant de passer leurs vacances d'été au Liban avec leurs familles, ont réservé leurs billets.
«Nous avons un taux de réservation de 100% entre le 1er juillet et la mi-septembre», a déclaré à Arab News Jean Abboud, directeur du Syndicat des agences de tourisme et de voyage.
«Au total, 110 avions atterriront à Beyrouth durant cette période, transportant 15 000 passagers, dont la grande majorité sont des Libanais, en plus des Jordaniens, des Irakiens et des Égyptiens.»
Il a signalé que le nombre de vols à destination et en provenance du Liban pourrait devoir être augmenté pour faire face à la demande croissante.
Selon Abboud, les expatriés en vacances contribueront à relancer l'économie du Liban en injectant des sommes en dollars américains dans l'économie.
Toutefois, l'afflux de touristes exerce une pression sur l'hébergement dans la capitale, certains hôtels cinq étoiles du front de mer de Beyrouth, détruits lors de l'explosion du port de Beyrouth en 2020, n'ayant pas encore été reconstruits.
«Les options restantes sont des hôtels quatre étoiles dans la capitale, et il y a quelques hôtels cinq étoiles en dehors de la capitale, en plus des maisons d'hôtes qui ont récemment proliféré dans diverses régions. Au total, 17 000 chambres d'hôtel ont été prévues pour accueillir les Libanais dans leur patrie», a affirmé Abboud.
Il a souligné le déclin du tourisme du Golfe au Liban, déclarant: «Pendant des décennies, les touristes du Golfe avaient l'habitude de passer de longues semaines au Liban. En 2011, leur contribution à notre économie s'élevait à 10,35 milliards d’euros, alors qu'aujourd'hui elle dépasse à peine 3,76 milliards d’euros.»
À Baalbek, les grands festivals de la ville retrouvent leur attrait après que les organisateurs aient été incapables d'attirer des artistes étrangers ces dernières années à cause de l'effondrement économique et de la dépréciation de la monnaie locale.
Le ministre intérimaire de l'Intérieur, Bassam Mawlawi, a déclaré que «la situation sécuritaire au Liban est stable et sous contrôle».
Quatre concerts sont prévus au château de Baalbek du 8 au 17 juillet, avec des artistes libanais, espagnols et français. Le festival s'ouvrira sur une représentation de chansons traditionnelles par Somaya Baalbaki, qui sera soutenue par un orchestre de plus de 35 musiciens dirigés par Lubnan Baalbaki.
Nayla de Freige, responsable du comité du festival de Baalbek, a déclaré à Arab News que les festivals libanais se débattent dans des conditions économiques difficiles, mais qu'ils étaient déterminés à «mettre l'accent sur les échanges culturels entre l'Orient et l'Occident».
Sans financement de l'État pour le festival de Baalbek cette année, les organisateurs comptaient sur les contributions d'un nombre limité de sponsors, a-t-elle indiqué.
Cependant, de Freij a signalé que «les mesures d'austérité et le budget limité ne signifient pas que nous allons faire des économies en ce qui concerne le niveau technique que nous voulons maintenir lors des festivals de Baalbek. C'est pourquoi nous n'organiserons que quatre concerts cette année, et nous ne construirons pas l'immense amphithéâtre».
Les artistes du festival «ont accepté des paiements relativement faibles parce qu'ils veulent aussi aider le Liban», a-t-elle ajouté.
«Notre rôle dans ces circonstances est d'encourager l'art libanais qui est en voie de disparation. Il y a des artistes créatifs qui doivent poursuivre leur carrière artistique. Et nous avons voulu présenter un art qui ressemble aux gens et qui préserve leur patrimoine.»
Abboud et de Freige ont tous deux affirmé que la sécurité est la clé de la relance des activités estivales au Liban.
«Le comité a contacté des responsables de l'armée et des services de sécurité, qui ont confirmé que la sécurité sera sous contrôle à destination et en provenance de Baalbek», a soutenu de Freij.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

Spécial
«Baalbek mon amour», un concert en hommage au Liban
Par Lynn Tehini -

L'Arabie saoudite et le Pakistan signent un pacte de défense mutuelle

Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
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  • Le pacte marque une étape majeure dans le renforcement des liens sécuritaires et économiques entre deux alliés de longue date
  • L'accord de Riyad transforme des décennies de coopération militaire en un engagement sécuritaire contraignant

​​​​​ISLAMABAD : Le Pakistan et l’Arabie saoudite ont signé mercredi un « Accord stratégique de défense mutuelle », s’engageant à considérer toute agression contre l’un des deux pays comme une attaque contre les deux, renforçant ainsi la dissuasion conjointe et solidifiant des décennies de coopération militaire et sécuritaire.

Cet accord intervient moins de deux semaines après les frappes aériennes israéliennes à Doha visant des dirigeants du Hamas, un événement ayant intensifié les tensions régionales et souligné l’urgence pour les États du Golfe de renforcer leurs partenariats sécuritaires.

L'accord de Riyad marque également une volonté des deux gouvernements de formaliser leurs liens militaires de longue date en un engagement contraignant.

Le pacte a été signé lors de la visite officielle du Premier ministre Shehbaz Sharif à Riyad, où il a rencontré le prince héritier et Premier ministre Mohammed ben Salmane au palais Al-Yamamah. Accompagnés de ministres et responsables militaires de haut niveau, les deux dirigeants ont passé en revue ce que le bureau de Sharif a qualifié de relation « historique et stratégique » entre les deux nations, en discutant également des développements régionaux.

« L’accord stipule que toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux », a déclaré le communiqué conjoint.

Il décrit le pacte comme un reflet de l’engagement commun des deux gouvernements à renforcer la coopération en matière de défense et à œuvrer pour la sécurité et la paix dans la région et dans le monde.

Depuis des décennies, l’Arabie saoudite et le Pakistan entretiennent des liens étroits sur les plans politique, militaire et économique. Le Royaume accueille plus de 2,5 millions de ressortissants pakistanais — la plus grande communauté d’expatriés pakistanais — et a souvent soutenu financièrement Islamabad lors de crises économiques. La coopération en matière de défense a inclus des formations, des achats d’armes et des exercices militaires conjoints.

Le nouvel accord formalise cette coopération sous la forme d’un engagement de défense mutuelle, une étape qui, selon de nombreux analystes, place cette relation au même niveau que d’autres partenariats stratégiques dans la région.

Bien que le communiqué n’ait pas précisé les mécanismes de mise en œuvre, il a souligné que l’accord visait à développer les aspects de la coopération en matière de défense et à renforcer la dissuasion conjointe face à toute agression.

Cette visite intervient également alors que le Pakistan cherche à renforcer ses liens avec les États du Golfe, dans un contexte de défis économiques persistants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.pk


La reconnaissance de la Palestine, message à Israël sur «les illusions de l'occupation» 

La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
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  • "La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours"
  • Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus"

RAMALLAH: La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.

"La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours", a déclaré Mme Aghabekian, en référence à l'occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza par Israël.

Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus", a-t-elle ajouté.


Les groupes de défense des droits exhortent le Liban à protéger la liberté d'expression dans la nouvelle loi sur les médias

Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
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  • Les amendements proposés risquent de saper les efforts de réforme, selon les critiques
  • Les ONG demandent au Parlement d'abolir la diffamation criminelle et de mettre fin à la détention préventive

BEYROUTH: Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme.

Il s'agit notamment de décriminaliser la diffamation, le blasphème, l'insulte et la critique des fonctionnaires, d'interdire la détention provisoire en cas d'infractions liées à la liberté d'expression et de supprimer les restrictions onéreuses imposées à la création de médias.

Ces appels interviennent alors que la commission parlementaire de l'administration et de la justice doit reprendre mardi l'examen du projet de loi.

Le 31 août, les membres du Parlement ont reçu des propositions d'amendements au texte du projet de loi qui, selon les organisations, comprenaient la réintroduction de la détention préventive et des dispositions qui criminalisent l'insulte et la diffamation.

Les groupes de défense des droits, dont Amnesty International, le Comité pour la protection des journalistes, Human Rights Watch et Reporters sans frontières, ont prévenu que les amendements proposés limiteraient davantage le travail des organisations de médias qui font l'objet d'une plainte en leur interdisant de publier des documents sur le plaignant tant que la procédure judiciaire est en cours.

Les lois libanaises sur la diffamation criminelle ont été utilisées à maintes reprises pour cibler et réduire au silence les critiques du gouvernement, les activistes et les journalistes au Liban, ces derniers étant régulièrement convoqués devant les agences de sécurité pour leur travail.

"Le Parlement devrait veiller à ce que ces pratiques cessent en adoptant une loi sur les médias qui soit entièrement conforme aux normes internationales en matière de droits de l'homme, notamment en ce qui concerne le droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", ont déclaré les organisations dans un communiqué.

"Le Parlement libanais devrait adopter une loi sur les médias qui inclue les protections des droits pour lesquelles les groupes de défense des droits et des médias libanais se battent depuis longtemps", ont-elles ajouté.

Les groupes de défense des droits, qui ont examiné les amendements proposés, se sont opposés à la réintroduction de la détention provisoire, y compris "dans des circonstances aggravées, telles que l'atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

La détention provisoire n'est autorisée au Liban que pour les délits passibles de plus d'un an de prison. Elle est expressément interdite pour les délits liés aux médias dans les lois libanaises existantes sur les médias.

"S'il était adopté, cet amendement constituerait un recul significatif pour la protection du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias au Liban", ont déclaré les organisations.

Elles notent que l'amendement proposé ne précise pas ce que signifie "porter atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

"Une loi vague qui laisse les gens dans l'incertitude quant à l'expression qui peut la violer a un effet dissuasif sur la liberté d'expression, car les gens peuvent s'autocensurer de peur de faire l'objet d'une convocation, d'une détention provisoire ou d'éventuelles poursuites judiciaires", ont-elles ajouté.

"Les dispositions vagues laissent également la loi sujette à des abus de la part des autorités, qui peuvent les utiliser pour faire taire les dissidents pacifiques.

Une telle interdiction législative générale constituerait "une atteinte grave au droit à la liberté d'expression".

Les amendements proposés obligeraient les stations de télévision titulaires d'une licence à fournir au ministère de l'information et au Conseil national de l'audiovisuel des rapports réguliers, y compris des informations détaillées sur la programmation des émissions, et impliqueraient que les médias électroniques soient soumis à un régime d'autorisation préalable plutôt qu'à un régime de notification.

"Si elles ne sont pas élaborées avec soin, ces exigences en matière d'autorisation risquent de permettre une prise de décision arbitraire quant à l'établissement et à l'exploitation des médias et pourraient faciliter les violations du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", indique la déclaration.

Le Parlement libanais a commencé à discuter d'une nouvelle loi sur les médias en 2010 après qu'un ancien membre du Parlement, Ghassan Moukheiber, et la Fondation Maharat, une organisation non gouvernementale basée à Beyrouth et spécialisée dans les questions relatives aux médias et à la liberté d'expression, ont soumis une proposition visant à modifier la loi sur les publications du Liban, qui est dépassée.

En janvier 2023, le Parlement a créé une sous-commission chargée d'étudier et de modifier le projet de loi sur les médias, dont la version finale a été soumise à la Commission de l'administration et de la justice le 27 mai.

Le projet de loi soumis à la commission en mai comprenait des avancées dans la protection du droit à la liberté d'expression au Liban, notamment l'abolition de la détention provisoire et des peines de prison pour toutes les violations liées à l'expression. Il abroge également les dispositions relatives à la diffamation et à l'insulte du code pénal libanais et de la loi sur le système judiciaire militaire.

La commission de l'administration et de la justice a entamé les discussions sur le dernier projet de loi sur les médias le 29 juillet et a tenu trois réunions sur la question.

Cependant, les amendements proposés, présentés aux membres du Parlement le 31 août, ont été largement contestés par les groupes internationaux de défense des droits pour des dispositions considérées comme restreignant la liberté des médias.

Les groupes de défense des droits ont demandé à la commission de rendre ses discussions publiques afin de garantir la transparence des débats législatifs et de faciliter la participation effective du public.