Ibrahim Maalouf, l'éloge du métissage et du «bonheur malgré tout»

Le trompettiste popstar Ibrahim Maalouf lancera dans les arènes d'Arles (sud de la France) sa nouvelle tournée. (AFP)
Le trompettiste popstar Ibrahim Maalouf lancera dans les arènes d'Arles (sud de la France) sa nouvelle tournée. (AFP)
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Publié le Vendredi 10 juin 2022

Ibrahim Maalouf, l'éloge du métissage et du «bonheur malgré tout»

  • «L’époque dans laquelle on vit est pleine d'adversité, en particulier dès qu’on fait face à quelque chose de différent, la réaction est souvent violente, il y a un refus», confie Maalouf
  • Le musicien présentera en première mondiale le 25 juin son spectacle «Capacity to love» (La capacité à aimer) au festival Les Escales du Cargo

MARSEILLE: Un amphithéâtre antique où s'entremêleront sons brésiliens, jazz, musique arabe: le trompettiste popstar Ibrahim Maalouf lancera dans les arènes d'Arles (sud de la France) sa nouvelle tournée célébrant le métissage et "l'acceptation des différences (...) dans une société où se développe l'intolérance".

"L’époque dans laquelle on vit est pleine d'adversité, en particulier dès qu’on fait face à quelque chose de différent, la réaction est souvent violente, il y a un refus", confie dans un entretien le musicien, qui présentera en première mondiale le 25 juin son spectacle "Capacity to love" (La capacité à aimer) au festival Les Escales du Cargo.

Après Arles, il écumera l'Europe, entre autres aux festivals de Montreux (Suisse) et au North Sea Jazz (Pays-Bas), avant le Canada et les Etats-Unis à l'automne.

"On vit dans une société où se développe de plus en plus l'intolérance. +Capacity to love+, c'est une sorte de clé, une solution, quelque chose qui nous manque beaucoup: la capacité à aimer, à accepter les différences", explique cet explorateur de genres musicaux divers.

Face aux vibrations d'un monde bouleversé par guerres et pandémie, le trompettiste a décidé d'apporter du "bonheur, de la fête, de la bienveillance" dans son 16e album qui sortira en novembre, avec des invités "quasiment sur chaque titre".

"Je viens d'un pays où les gens n'ont pas d'autre option que de continuer à vivre malgré tout, d'élever leurs enfants dans le bonheur malgré tout", raconte celui qui est né il y a 41 ans au Liban, ravagé par une longue guerre civile (1975-1990) et toujours miné par les divisions et une profonde crise sociale.

«La musique est le remède»

"La musique est le remède", entend-on (en portugais) dans le premier titre déjà sorti, "El Mundo", sur un rythme de baile funk (musique née dans les favelas) écrit par la chanteuse brésilienne Flavia Coelho, avec une collaboration du DJ Tony Romera.

"C'est Le monde, El mundo, tel que je le vois avec toute cette diversité, toute cette bienveillance, cette diversité mise au service de la bienveillance. Il y a ces danseurs qui viennent de tous les continents au service d'une petite fille qui a perdu son jouet", s'enthousiasme le trompettiste en référence à la vidéo accompagnant le morceau.

Dans ce long plan séquence, Ibrahim Maalouf, Flavia Coelho, le danseur Salif Gueye et bien d'autres tentent en dansant de rendre son ourson à la fillette.

Lui "découvre chaque jour" des ponts entre musiques et continents. Quand il avait repris la mythique chanteuse du monde arabe Oum Kalthoum en quintet de jazz, les gens qui aimaient la musique arabe lui disaient: +Ne touche pas à Oum Kalthoum, tu vas l'abimer!"

"Et les gens du jazz me disaient: +Oum Kalthoum, c'est de la musique arabe ça peut pas fonctionner en jazz", se souvient-il. "Mais on a la même source, entre le jazz et la musique arabe c'est l'Afrique, la +blue note", c'est le quart de ton arabe", donc ça a marché!".

Du métissage, il ne craint aucune perte d'identité: "Ca veut dire quoi une perte d'identité? L'identité en soi est quelque chose qui est censé se transformer. Evidemment qu'on évolue, qu'on teste des choses, qu'on rencontre d'autres cultures et que la définition de qui on est ne peut pas stagner".

"Je refuse d'associer mon travail artistique à un discours politique", prévient toutefois le musicien qui a grandi en France, pays où l'extrême droite s'est de nouveau hissée au second tour de la présidentielle cette année. "Mais comme tout le monde, je suis un spectateur, et donc malgré moi, il y a une traduction de ces constatations dans mon travail et dans les messages que j'ai envie de communiquer".

Il se réjouit d'attaquer la tournée dans "un lieu chargé d'histoire", les arènes romaines d'Arles, invité par Jean-Marc Pailhole, infatigable promoteur des musiques actuelles dans cette ville de 50.000 habitants et dont le festival accueillera aussi Juliette Armanet, Selah Sue...

"La dernière fois que j’étais à Arles, j’étais allé visiter les arènes, je m’étais dit +waouh c’est trop beau, j’espère qu’un jour on jouera là!, raconte Ibrahim Maalouf, "C'est grand mais chaleureux, ça permet de garder une forme d'intimité."


Quatre chanteuses pour une diva: Céline Dion au coeur d'un nouveau spectacle hommage

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.  Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable. Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
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  • Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise
  • Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings

PARIS: Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise.

"Il y a une vraie attente de se retrouver tous ensemble, de chanter, de danser sur les chansons qu'on connaît. Et je pense que Céline, elle incarne ça", s'enthousiasme Erick Benzi, aux manettes de ce "tribute", ou spectacle hommage, un format qui rencontre un vif succès en France comme à l'étranger.

Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings.

"D'abord, est-ce qu'on est capable de chanter +All by myself+ ? Il y a des chansons comme ça qui sont des espèces de couperets", lance Benzi, en référence au standard d'Eric Carmen repris par Céline Dion en 1996.

Quatre chanteuses ont été sélectionnées pour interpréter des tubes en français et en anglais, tels que "On ne change pas", "I'm alive" ou "My heart will go on", le thème du "Titanic" de James Cameron. Catherine Pearson - chanteuse québecoise qui officie déjà dans le spectacle "Passion Céline" au Canada -, Magali Ponsada, Chiara Nova et Virginie Rohart unissent leurs voix, aux ressemblances troublantes avec celle de leur idole.

Plutôt que de faire incarner la star par une seule artiste, il a préféré opter pour "le fun d'une soirée" où "on raconte sa vie musicale" comme "un groupe de fans", explique le directeur de ce show produit par Richard Walter, l'un des spécialistes des "tributes" (Queen, Pink Floyd).

"Populaire" 

"Je connais bien Céline, parce que j'ai fait quatre albums avec elle, donc je sais un peu comment raconter cette histoire-là sans la trahir, sans mettre quoi que ce soit en péril", assure Erick Benzi, qui a notamment œuvré sur son album culte "D'Eux", avec Jean-Jacques Goldman.

Mais "il faut être bien conscient qu'on ne peut pas remplacer Céline: ce n'est pas qu'une des cinq meilleures chanteuses du monde - déjà ça, c'est difficile à trouver - mais c'est aussi une icône de mode, un conte de fées", s'exalte celui qui fut aussi proche de son mari et mentor René Angélil, décédé en 2016.

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.

Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf.

L'amour du public tient en partie à sa musique, "à la fois très exigeante au niveau vocal et en même temps très populaire", relève Erick Benzi.

"Tribute to Céline Dion", "Entre-D'eux", "Destin": les spectacles-hommages à la star sont légion, portés par un répertoire qui reste une valeur sûre et la demande d'un public jamais rassasié.

D'autant que son éventuel retour, en concert ou à travers un nouvel album studio, alimente les rumeurs mais reste hypothétique à ce stade.

Les fans se consolent avec l'anniversaire de l'album "D'eux", sorti il y a 30 ans avec des chansons ("Pour que tu m'aimes encore", "Je sais pas") écrites par Goldman et devenues cultes. Il est encore le disque francophone le plus vendu au monde, à environ 10 millions d'exemplaires.

"Quand je serai plus là", déclarait la chanteuse de 57 ans dans un documentaire diffusé fin août sur M6, "je pense sincèrement qu'il sera encore joué et qu'il sera encore chanté".

 


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.