Avec l'intelligence artificielle, des artistes dessinent le futur de la création visuelle

L'artiste argentine Sofia Crespo montre l'une de ses œuvres jardin Estrela à Lisbonne le 8 juin 2022. (AFP)
L'artiste argentine Sofia Crespo montre l'une de ses œuvres jardin Estrela à Lisbonne le 8 juin 2022. (AFP)
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Publié le Dimanche 12 juin 2022

Avec l'intelligence artificielle, des artistes dessinent le futur de la création visuelle

  • Deux algorithmes d'intelligence artificielle, appelés «réseaux de neurones», se font concurrence pour livrer à l'artiste l'image la plus aboutie
  • Les progrès fulgurants de l'IA laissent présager un monde où l'ordinateur serait capable d'apprendre et de créer, comme l'humain.

PARIS : A l'aide d'algorithmes avancés, l'artiste argentine Sofia Crespo invente des insectes, l'Américain Robbie Barrat déforme les nus de l'art classique. Le dessin assisté par intelligence artificielle s'apprête à bouleverser la création visuelle, selon ses défenseurs.

«C'est comme un ballet entre l'Homme et la machine», dit Jason Bailey, collectionneur et l'un des blogueurs les plus réputés du crypto-art.

Pour la plupart, ces artistes numériques travaillent avec des superordinateurs et des programmes connus sous le nom de réseaux antagonistes génératifs.

Ce sont deux algorithmes d'intelligence artificielle, appelés «réseaux de neurones», qui se font concurrence pour livrer à l'artiste l'image la plus aboutie: l'humain fournit au préalable des images sources et règle les paramètres pour obtenir, à partir de celles-ci, un résultat qui l'intéresse.

Sofia Crespo, 30 ans, s'en sert pour recréer des animaux.

L'objectif «n'est pas d'éviter la vraie nature, mais de générer un contact avec la nature dans un média dans lequel nous passons beaucoup de temps, qui est le média numérique», a-t-elle indiqué à l'AFP dans une interview vidéo depuis Lisbonne.

Ses insectes sont étrangement hyper-réalistes, avec des antennes, des ailes et des corps qui semblent sortis d'un manuel d'entomologie. Sauf qu'il leur manque à tous une tête, et que leur corps semble avoir subi de multiples mutations génétiques.

- Tous artistes ? -

Les progrès fulgurants de l'IA laissent présager un monde où l'ordinateur serait capable d'apprendre et de créer, comme l'humain.

Mais, pour l'instant, l'intelligence artificielle a encore besoin d'être guidée et la série d'insectes de Sofia Crespo a nécessité d'innombrables allers-retours entre les modèles proposés par l'artiste et les réseaux de neurones.

Si «l'ordinateur fait entièrement partie du processus créatif», «la capacité de générer des images réalistes ne fait pas de chacun un artiste», une qualité qui suppose «une capacité critique et innovante», selon Camille Lenglois, attachée de conservation au Centre Pompidou à Paris.

Robbie Barrat a commencé son travail vers 2018, comme Sofia Crespo. Il a entré des milliers de nus d'art classique dans son ordinateur, et a commencé un dialogue avec la machine, jusqu'à ce qu'il obtienne ce qu'il cherchait: une série de bustes amorphes, à mi-chemin entre Salvador Dali et Francis Bacon.

«Quand je travaille de cette façon, je ne crée pas une image. Je crée un système qui peut recréer des images. En quelque sorte, je crée un outil», dit-il.

A 22 ans, ce développeur est un prodige de l'art numérique. Une de ses œuvres,  «NudePortrait#7Frame#64», s'est vendue en mars chez Sotheby's pour plus de 700.000 euros.

Quatre ans plus tôt, son code avait largement été exploité par le collectif français Obvious pour créer la toile «Portrait d'Edmond de Belamy», vendue cette fois chez Christie's pour plus de 400.000 euros.

- Fauteuil-avocat –

Mais aujourd'hui, de nouveaux algorithmes plus simples, appelés «transformeurs», s'apprêtent à bouleverser cet univers balbutiant.

Un problème jusqu'ici était «de mettre du texte en entrée et de sortir des images», expliquent à l'AFP Hugo Caselles-Dupré et Gauthier Vernier, du collectif Obvious.

Il faut notamment pouvoir faire ingérer à la machine des quantités astronomiques d'images de toutes sortes accompagnées de descriptions.

Une tâche titanesque seulement accessible par des projets bien financés, comme le modèle Dall-E 2 de la start-up californienne OpenAI, notamment financée par le milliardaire Elon Musk, ou Imagen, un projet concurrent de Google Research.

A partir d'une simple phrase, la machine devient alors capable de mélanger des concepts et de créer plusieurs représentations d'un «couple de radis qui fait du skateboard», d'un «fauteuil-avocat», ou d'un «singe astronaute», le tout avec un style photographique, de comic book, ou à la manière d'un peintre flamand du XVIIe siècle.

«C'est ce qui se fait de mieux en termes de génération d'images en général», estime Sofia Crespo, qui a pu expérimenter Dall-E.

Des experts estiment que ces programmes pourraient révolutionner toute l'industrie de la création et de la retouche d'image.

Sur les réseaux sociaux, circulent déjà de nombreux exemples, dont une représentation perturbante d'un animal au croisement de la crevette et du centaure, issue d'un laboratoire de recherche baptisé Midjourney.

En revanche, OpenAI et Google n'ont pas encore publié ou commercialisé directement d'outil grand public, en raison notamment du risque d'utilisation malveillante.


Les astronomes profitent de deux événements rares : les taches solaires et le «point rouge» de Mars

De grandes taches solaires ont été observées sur la planète ardente depuis le nord de l'Arabie saoudite. (SPA)
De grandes taches solaires ont été observées sur la planète ardente depuis le nord de l'Arabie saoudite. (SPA)
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  • Des taches solaires ont été observées sur la surface du soleil mardi, apparaissant sombres mais affichant une brillance rayonnante
  • Selon les astronomes, l'étude de ces taches est essentielle pour comprendre le cycle de 11 ans du soleil, qui régule l'activité solaire

RIYAD : La région de la frontière nord a été témoin de deux événements astronomiques majeurs mardi soir - une conjonction frappante de la Lune avec Mars et l'étoile Chi Virginis, et l'apparition de taches solaires massives.

La première était visible pour les visiteurs et offrait des conditions idéales pour les astrophotographes, avec Mars identifiable par sa teinte rouge-orange.

Adnan Khalifah, membre du club d'astronomie et d'espace, a déclaré que la lune semblait alignée avec Mars, visible au-dessus de l'étoile Chi Virginis dans la constellation de la Vierge.

Par ailleurs, plusieurs taches solaires ont été observées à la surface du soleil mardi, apparaissant sombres mais affichant une brillance rayonnante. Ces taches sont parmi les plus grandes enregistrées cette année, chacune s'étendant sur des dizaines de milliers de kilomètres et étant visible à l'aide de petits télescopes.

Selon les astronomes, l'étude de ces taches est essentielle pour comprendre le cycle de 11 ans du soleil, qui régule l'activité solaire. Les taches solaires peuvent déclencher des éruptions solaires ou des tempêtes géomagnétiques susceptibles d'affecter les systèmes de navigation et de communication par satellite.


Le savoir-faire des artisans du Qassim mis à l’honneur

La région de Qassim est réputée pour son artisanat traditionnel, notamment dans l'industrie de l'osier de palme. (SPA)
La région de Qassim est réputée pour son artisanat traditionnel, notamment dans l'industrie de l'osier de palme. (SPA)
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  • Un art transmis de génération en génération continue de prospérer, alors que les artisans mêlent patrimoine culturel et créativité au Festival des dattes de Buraidah
  • Le tressage de palmes remonte à l’Antiquité, servant à l’origine aux besoins essentiels du foyer

RIYAD : La région de Qassim est réputée pour son artisanat traditionnel, en particulier dans le domaine du tressage de palmes. Cet art ancestral, transmis de génération en génération, continue de prospérer grâce aux artisans qui allient patrimoine culturel et créativité lors du Festival des dattes de Buraidah.

L'artisane Umm Abdullah a démontré le processus minutieux du tressage de palmes : les feuilles sont d’abord trempées et séchées, puis habilement transformées en divers objets comme des paniers, des nattes ou des sets de table.

Elle a expliqué que l’abondance de palmiers dans la région a fait de cet artisanat une source de revenus essentielle pour de nombreuses familles travaillant dans l’industrie artisanale locale, selon l’Agence de presse saoudienne.

Umm Abdullah a ajouté que les objets en feuilles de palmier sont très recherchés pour leur valeur culturelle et leur lien précieux avec le patrimoine.

Remontant à l’Antiquité, le tressage de palmes répondait aux besoins domestiques du quotidien. Avec le temps, l’innovation a permis de diversifier les produits et les designs, affirmant cet artisanat comme un véritable pilier du patrimoine.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


De Cannes au Casino du Liban, le flûtiste Daniel Alhaiby revient au Liban

Ce spectacle fait suite à ses années d'expérience dans des lieux et événements prestigieux, notamment le Festival de Cannes, où il a partagé sa musique avec un public international. (Fichier/ Fourni)
Ce spectacle fait suite à ses années d'expérience dans des lieux et événements prestigieux, notamment le Festival de Cannes, où il a partagé sa musique avec un public international. (Fichier/ Fourni)
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  • "Se produire au Liban, c'est comme boucler la boucle pour moi. C'est là que tout a commencé, et c'est tellement important", a-t-il déclaré
  • "Partager ma musique dans mon pays d'origine est comme une célébration de mon voyage, de Paris à la scène mondiale et de retour à la maison

DUBAI : Flûte en main, Daniel Alhaiby, profondément attaché à l'Orient et à l'Occident, se prépare à donner son premier concert solo au Casino du Liban le 10 septembre.

Ce concert fait suite à ses années d'expérience dans des lieux et événements prestigieux, notamment le Festival de Cannes, où il a partagé sa musique avec un public international.
"Cannes, c'est de la magie à l'état pur. Chaque fois que je joue, j'ai l'impression de représenter non seulement moi-même, mais aussi toute une culture, toute une histoire", a déclaré M. Alhaiby à Arab News.

Le retour au Liban pour son concert solo est un moment profondément personnel pour Alhaiby.

"Se produire au Liban, c'est comme boucler la boucle pour moi. C'est là que tout a commencé, et c'est tellement important", a-t-il déclaré.


"Partager ma musique dans mon pays d'origine est comme une célébration de mon voyage, de Paris à la scène mondiale et de retour à la maison.

"Le Casino du Liban a toujours été un lieu de rêve pour moi... Le public peut s'attendre à une expérience vraiment spéciale. J'ai soigneusement élaboré la liste des morceaux pour les emmener dans un voyage musical qui mêle mes compositions originales à des classiques revisités."

Les influences musicales d'Alhaiby sont diverses, allant de Piazzolla et Rimsky-Korsakov à Fairuz, Hans Zimmer, Pink Floyd et Bach.

"Je suis plus influencé par l'émotion que par le genre. Tout ce qui me touche, qu'il s'agisse d'une partita de Bach ou d'une improvisation orientale, se retrouve dans ma musique", a-t-il déclaré.

Le musicien a expliqué qu'il avait été attiré par la flûte dès son "plus jeune âge" : "Sa sonorité a toujours été proche de mon âme, il y a quelque chose dans son souffle, dans sa tonalité expressive, qui se connecte profondément à mes émotions. Au fil du temps, elle est devenue plus qu'un simple instrument ; elle est devenue ma voix, ma façon d'exprimer tout ce que les mots ne peuvent pas exprimer".