Présidentielle en Colombie: les migrants vénézuéliens dans l'expectative

Le livreur migrant vénézuélien Marco Alexander Asanco Chávez, vu à Bogota, le 8 juin 2022 (Photo, AFP).
Le livreur migrant vénézuélien Marco Alexander Asanco Chávez, vu à Bogota, le 8 juin 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 12 juin 2022

Présidentielle en Colombie: les migrants vénézuéliens dans l'expectative

  • Plus de 5 millions de Vénézuéliens ont fui la crise politico-économique dans leur pays depuis 2015 selon l'ONU
  • L'afflux de ces migrants avait pourtant suscité de vifs débats en Colombie où ils ont été souvent accusés d'occuper les emplois des locaux

BOGOTA: Entre suspicion envers le candidat de gauche Gustavo Petro, qui leur rappelle le pouvoir chaviste qu'ils ont fui, et les anciennes déclarations aux accents xénophobes du candidat indépendant Rodolfo Hernandez, les migrants vénézuéliens observent avec circonspection la présidentielle en Colombie.

Plus de 5 millions de Vénézuéliens ont fui la crise politico-économique dans leur pays depuis 2015 selon l'ONU, dont 2 millions vivent désormais en Colombie. Noyés dans les difficultés du quotidien, la plupart suivent de loin le scrutin du second tour du 19 juin.

Pour Francisco Rivas, commis de cuisine arrivé "à pied" il y cinq ans, la présidentielle dans son pays d'accueil se limite aux bribes de discussions entendues derrière son comptoir.

"Certains disent que Petro va aider le Venezuela, d'autres disent qu'il sera occupé ailleurs (...). Tout va continuer de la même manière", dit-il, dans un pied de nez au "changement" promis à longueur de discours par les deux candidats.

Le thème sensible de la migration vénézuélienne est resté relativement absent de la campagne électorale, par ailleurs particulièrement polarisée sur de nombreux autres sujets.

L'afflux de ces migrants avait pourtant suscité de vifs débats en Colombie où ils ont été souvent accusés d'occuper les emplois des locaux ou de contribuer à l'insécurité urbaine, avec un climat de xénophobie qui s'est intensifié.

Dans une politique louée comme "modèle" par les Etats-Unis et l'Union européenne, le gouvernement sortant du président conservateur Ivan Duque a finalement décidé en 2021 leur régularisation massive afin d'aider à leur intégration.

Le sujet est depuis lors relativement sous le radar et les deux candidats ont peu évoqué la question.

Tous deux se sont bornés à promettre une reprise des relations diplomatiques, rompues depuis 2019 entre les deux rivaux idéologiques (Caracas est allié de Moscou, Bogota est le meilleur partenaire des Etats-Unis en Amérique latine). Et d'être solidaires avec les migrants vénézuéliens.

M. Hernandez estime notamment que "le pays a une dette historique envers le Venezuela", quand il accueillait des millions de Colombiens fuyant le conflit armé au début des années 2000.

En 2017, maire d'une grande ville du nord, il avait déclaré: "Tous les mendiants du Venezuela sont venus ici, la prostitution et les chômeurs. (...) Nous ne pouvons pas les tuer ou les plomber (sic). Nous devons les accueillir, tout comme le Venezuela a accueilli plus de 4 millions de Colombiens".

Pour Gustavo Petro, une "Colombie sans xénophobie accueille la population migrante comme un sujet de droits".

«Prise de risque»

Aujourd'hui, "il n'y a pas de votes sur le thème migratoire", observe Ronal Rodriguez, chercheur à l'Université de Rosario. "Approfondir ce sujet" pour le scrutin "aurait été une prise de risque" inutile pour les candidats alors que les Vénézuéliens ne votent pas.

"Ami Colombien, si tu fais une erreur en votant, tu m'accompagneras à pied pour fuir la crise, comme je l'ai fait", ironise Marco Alexander Asanco Chavez, ingénieur reconverti en livreur à domicile depuis qu'il a fui la misère au Venezuela.

"En Amérique latine ces dernières années, la gauche gagne souvent. Et on sait que le socialisme peut détruire beaucoup de choses...", juge le Vénézuélien de 32 ans, qui dit "n'avoir aucun candidat favori".

"Petro ne me plaît pas pour son inclinaison vers le socialisme", embraye un de ses amis, livreur à vélo comme lui. Mais Rodolfo Hernandez ne l'enchante pas non plus, "car je ne pense pas qu'il souhaite réellement aider les citoyens d'autres pays comme moi", dit-il.

Beaucoup de migrants s'interrogent surtout sur la poursuite de la politique du permis de protection temporaire (PPT), le titre de régularisation de dix ans accordé par les autorités colombiennes et qui leur permet d'accéder à des services essentiels comme la santé et l'éducation.

"Je crains l'arrêt de ce dispositif", explique Alejandro Daly, 25 ans.

Si son annulation reste peu probable, la poursuite de sa mise en oeuvre dépendra de la volonté politique du futur dirigeant, estime l'universitaire Ronal Rodriguez.

Ingrid Mojica, vendeuse ambulante de galettes sur une avenue de Bogota, a déjà tranché: "Si la situation empire, je retourne au Venezuela ou (je pars) dans un autre pays".


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.