Médicaments contre le cancer: la start-up ImCheck lève près de 100 millions d'euros

Des médicaments dans des tiroirs et des étagères à l'hôpital universitaire Monklands, à Aidrie, dans le Lanarkshire au Royaume-Uni, le 7 mars 2022 (Photo par Andy Buchanan / POOL / AFP).
Des médicaments dans des tiroirs et des étagères à l'hôpital universitaire Monklands, à Aidrie, dans le Lanarkshire au Royaume-Uni, le 7 mars 2022 (Photo par Andy Buchanan / POOL / AFP).
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Publié le Lundi 13 juin 2022

Médicaments contre le cancer: la start-up ImCheck lève près de 100 millions d'euros

  • ImCheck a levé 96 millions d'euros qu'elle compte utiliser pour mener ICT01, son candidat médicament le plus avancé, vers la finalisation d'un essai clinique sur l'homme dit de phase IIB
  • La biotech veut amener des cellules du système immunitaire à migrer de la circulation sanguine jusque dans les tissus à la recherche de cellules dites stressées, que ce soit en raison d'infections ou d'un cancer.

PARIS : La biotech marseillaise ImCheck Therapeutics, spécialisée dans les anticorps monoclonaux, a levé près de 100 millions d'euros pour faire avancer ses recherches sur sa principale molécule, a-t-elle annoncé lundi.

ImCheck a levé 96 millions d'euros qu'elle compte utiliser pour mener ICT01, son candidat médicament le plus avancé, vers la finalisation d'un essai clinique sur l'homme dit de phase IIB (la phase intermédiaire), explique-t-elle dans un communiqué.

Les anticorps monoclonaux font partie des thérapies dites ciblées: ces molécules, qui sont fabriquées en laboratoire depuis plus d'une vingtaine d'années, agissent sur certains mécanismes de l'immunité, que ce soit dans le cancer ou les maladies auto-immunes.

Avec son anticorps ICT01, ImCheck entend activer une sous-population des lymphocytes T, les lymphocytes T Gamma-delta, cellules du système immunitaire.

"Les lymphocytes T Gamma-delta font partie de l'immunité innée et acquise, elles vont à la fois repérer et tuer les cellules cancéreuses, et en plus recruter les autres cellules du système immunitaire", souligne Pierre d'Epenoux, président d'ImCheck Therapeutics, à l'AFP.

ImCheck veut amener ces cellules à migrer de la circulation sanguine jusque dans les tissus à la recherche de cellules dites stressées, que ce soit en raison d'infections ou d'un cancer.

L'intérêt de cette technologie, selon le président de la biotech, repose dans sa capacité à toucher non pas seulement certains patients porteurs d'une mutation génétique particulière, mais potentiellement tous types de patients dans tous types de cancers.

Créée en 2015, la société d'environ quarante personnes est issue des travaux en immunologie du professeur Daniel Olive, un chercheur de l'Institut Paoli-Calmettes (IPC) de Marseille, l'un des principaux centres européens en cancérologie.

Ce tour de table, le troisième depuis sa création, a été mené par les fonds internationaux de capital-risque Earlybird et Andera Partners. Le fonds Invus et la Leukemia and Lymphoma Society ont rejoint les investisseurs historiques d'ImCheck.

Les fonds seront prioritairement alloués à la poursuite de l'essai clinique qui évalue actuellement ICT01 à la fois en monothérapie et en combinaison avec un autre médicament, dans un large éventail de tumeurs.

Ils permettront en outre d’accélérer l'entrée en essais cliniques d'autres anticorps développés par la biotech, en immuno-oncologie mais aussi dans les maladies auto-immunes et infectieuses, précise le communiqué.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.