En Syrie, un château des croisés tente de retrouver son lustre d'antan

La citadelle de Krak, dans la région de Homs (Photo, Louai Beshara/AFP).
La citadelle de Krak, dans la région de Homs (Photo, Louai Beshara/AFP).
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Publié le Samedi 24 octobre 2020

En Syrie, un château des croisés tente de retrouver son lustre d'antan

  • « Cette citadelle c'est nos souvenirs, notre mémoire et j'ai peur pour elle », confie Mme Jreij, 32 ans, les cheveux ramenés en arrière
  • La restauration avait bien avancé mais elle a été interrompue par les restrictions liées au nouveau coronavirus, qui ont aussi fait chuter la fréquentation du site rouvert seulement fin 2018

HOMS : Armée d'une scie, Rana Jreij élimine les broussailles entre les pierres pluricentenaires d'un des plus célèbres châteaux des croisades. Objectif: requinquer le Krak des chevaliers, classé au patrimoine de l'Unesco, et le protéger des feux qui ont sévi récemment dans la Syrie en guerre.

Comme elle, des dizaines de volontaires, munis de râteaux, de pioches, de pelles et de balais, se sont mobilisés pour débroussailler le site du château, érigé au XIIème siècle dans la région centrale de Homs.

« Cette citadelle c'est nos souvenirs, notre mémoire et j'ai peur pour elle », confie Mme Jreij, 32 ans, les cheveux ramenés en arrière.

Si les feux de forêts qui ont ravagé le centre et le nord-ouest de la Syrie à la mi-octobre ont été maîtrisés, ils ont eu le temps de détruire plus de 9.000 hectares de terres agricoles, d'oliveraies et de forêts, selon les Nations unies.

Avec les toutes dernières chaleurs estivales, le risque d'une reprise n'est jamais totalement écarté.

Alors dans les étroits couloirs sombres de la citadelle, ses cours intérieures ou directement sur le flanc de ses épaisses murailles, des volontaires déblaient les branches mortes et la végétation touffue.

Au total, plus de 400 étudiants ont participé au chantier, explique Naji Darwiche, directeur d'un programme de responsabilité civique dans une université locale.

« Isolement »

Construite par les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, un ordre catholique militaire, l'imposante forteresse médiévale qui pouvait accueillir une garnison de 2.000 hommes se dresse sur une haute colline, dominant ses environs.

Dans une Syrie en guerre depuis 2011, rebelles et forces gouvernementales se sont disputé cette position stratégique, finalement reconquise en 2014 par les autorités à l'issue de féroces batailles.

« Le château avait fermé ses portes en 2012 », raconte la directrice du site, Naïma Mouharatam, qui supervise les opérations de débroussaillage après avoir géré des travaux de restauration.

Les combats avaient entraîné des dommages notamment dans l'église et la Grande salle, célèbre pour ses colonnettes et ses voûtes inspirées par l'architecture gothique.

La restauration avait bien avancé mais elle a été interrompue par les restrictions liées au nouveau coronavirus, qui ont aussi fait chuter la fréquentation du site rouvert seulement fin 2018.

« En 2019 nous avions eu 23.000 visiteurs, cette année ils étaient 5.000 seulement", déplore-t-elle.

« Le coronavirus a rétabli l'isolement de la citadelle », dit-elle.

Heureuse de voir « la vie revenir » grâce aux volontaires qui ont investi les lieux, elle rêve du retour de la période faste des grands événements culturels.

« J'espère que le jour viendra où j'assisterai à des concerts dans la citadelle, comme avant la guerre », soupire-t-elle.

« Venir du monde entier »

En 2013, alors que les combats faisaient rage, le Krak des chevaliers, mais aussi les ruines de Palmyre ou la vieille ville d'Alep ont été inscrits par l'Unesco sur sa liste du patrimoine en péril.

A l'entrée de la Grande salle, Hazem Hanna ne se remet pas des dégâts essuyés par les voûtes gothiques, qui se sont en partie écroulées.

Mais « tant que les matériaux de base sont disponibles, on pourra les restaurer », tempère cet ingénieur chargé des travaux dans l'édifice.

La citadelle avait bénéficié en 2016 de l'aide d'archéologues hongrois pour restaurer notamment le clocher de l'église.

Dans une Syrie qui peut se targuer d'avoir six sites inscrits au patrimoine mondial de l'Humanité, le gouvernement avait participé en 2018 au salon international du tourisme à Madrid pour relancer le secteur.

Car ces dernières années, les autorités ont consolidé leur emprise sur plus de 70% du pays morcelé et les combats ont globalement baissé en intensité.

Mais si des visiteurs venus du Liban, d'Irak ou de Jordanie voisine font facilement le déplacement, parfois pour des excursions d'un jour, les touristes occidentaux ont eux déserté le pays.

M. Darwiche, qui accompagne ses étudiants lors de leurs séances de volontariat, rêve lui de voir « les touristes venir du monde entier" car "la citadelle a hâte de retrouver ses visiteurs ».

 


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.


Layali Diriyah réchauffe le cœur historique du Royaume

Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
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  • L’événement constitue un pilier de la Diriyah Season, célébration vibrante de la culture saoudienne
  • La gastronomie y occupe une place majeure, avec un large éventail de cuisines saoudiennes et internationales

​​​​​​RIYAD : Layali Diriyah est de retour comme pièce maîtresse de la Diriyah Season de cette année, attirant les visiteurs vers un Al-Murayih transformé en une célébration en plein air de la culture, de la cuisine et de l’artisanat saoudiens.

L’événement se tient tous les jours de 17h à 2h du matin jusqu’en mars 2026. Des allées bordées de palmiers illuminées de guirlandes scintillantes instaurent une atmosphère mêlant l’héritage traditionnel najdi à la créativité saoudienne contemporaine.

Pour de nombreux visiteurs, le cadre lui-même fait partie de l’expérience. Shatha Abdulaziz, une visiteuse, a confié à Arab News : « Mon expérience a été merveilleuse et très agréable. Ce qui m’a réellement impressionnée, c’est l’atmosphère paisible, le thème traditionnel, l’organisation et les détails.

« Bien que je sois déjà venue lors des saisons précédentes, je pense qu’il y a eu une amélioration significative cette année. »

La gastronomie est un attrait majeur, avec un large choix de cuisines saoudiennes et internationales, dont des spécialités italiennes et méditerranéennes proposées par des restaurants exclusifs présents cette année.

« Ce fut une excellente expérience », a déclaré le visiteur Mohammed Fahad, ajoutant que l’attention portée aux détails était remarquable, tout comme « l’authenticité historique dans chaque recoin de Diriyah Nights ».

Il a ajouté : « Cela mêle véritablement le présent et le passé avec une touche raffinée et artistique. »

Des boutiques et stands proposent des articles en édition limitée à ceux en quête d’une expérience de shopping singulière.

Rawan Alsubaie, habituée de Diriyah mais présente à Layali Diriyah pour la première fois, a souligné le caractère exclusif des produits.

Elle a expliqué : « J’ai regardé certaines boutiques et stands et je les ai trouvés uniques, avec des produits introuvables en dehors de Diriyah Nights.

« Il y a des parfums que je n’ai trouvés nulle part ailleurs. J’ai même demandé aux commerçants s’ils avaient d’autres points de vente, mais ils m’ont dit que non, ce que je trouve remarquable.

« Je suis venue en m’attendant à découvrir quelque chose d’exceptionnel et, effectivement, l’endroit est magnifique, surtout durant la saison hivernale. C’est parfait. »

La Diriyah Season de cette année continue de mettre en valeur la richesse de l’héritage najdi tout en embrassant la créativité qui façonne l’Arabie saoudite moderne.

À travers des spectacles, des expositions et des expériences immersives, les visiteurs découvrent les traditions qui définissent Diriyah, ainsi que l'énergie qui anime son renouveau culturel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com