Dans l'est de Marseille, la candidate macroniste en mode «rouleau compresseur» face au RN

Sabrina Agresti-Roubache, candidate dans la 1ère circonscription des Bouches-du-Rhône pour la coalition de centre-droit "Ensemble", à Marseille, dans le sud de la France, le 8 juin 2022. (Photo : Nicolas TUCAT / AFP)
Sabrina Agresti-Roubache, candidate dans la 1ère circonscription des Bouches-du-Rhône pour la coalition de centre-droit "Ensemble", à Marseille, dans le sud de la France, le 8 juin 2022. (Photo : Nicolas TUCAT / AFP)
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Publié le Mardi 14 juin 2022

Dans l'est de Marseille, la candidate macroniste en mode «rouleau compresseur» face au RN

  • Même si l'enthousiaste quadragénaire siège, depuis 2021, dans la majorité de Renaud Muselier (ex-LR) au conseil régional, c'est la première fois qu'elle fait campagne en son nom
  • Et à l'aube de cette «semaine de tous les dangers», la candidate n'a qu'un seul mot d'ordre: passer «en mode rouleau compresseur pour battre le RN»

MARSEILLE : A peine 400 voix devant le candidat Nupes, la qualification au second tour des législatives s'est jouée dans un mouchoir de poche pour Sabrina Agresti-Roubache, candidate macroniste dans les quartiers est de Marseille, terre de droite où le RN est arrivé en tête.

"On fait un score très honorable, on a travaillé", a estimé auprès de l'AFP la productrice marseillaise de 45 ans, proche du couple présidentiel, qui effectue son baptême du feu en politique dans cette première circonscription des Bouches-du-Rhône où elle vit et qu'elle dit "connaître par coeur".

Même si l'enthousiaste quadragénaire siège, depuis 2021, dans la majorité de Renaud Muselier (ex-LR) au conseil régional, c'est la première fois qu'elle fait campagne en son nom. Et à l'aube de cette "semaine de tous les dangers", la candidate n'a qu'un seul mot d'ordre: passer "en mode rouleau compresseur pour battre le RN".

Deuxième (25,42%) derrière Monique Griseti, du Rassemblement national (27,26%), la quadragénaire a accédé de justesse au second tour, au terme d'un match "très serré" avec Thibaud Rosique, le candidat PS de la Nouvelle Union Populaire écologique et sociale (24,23%).

Les 10e et 11e arrondissements de Marseille, que recouvre en grande partie la circonscription, sont les seuls à Marseille où Marine Le Pen a devancé Emmanuel Macron aux deux tours de l'élection présidentielle. C'est aussi la seule circonscription de la ville où un candidat RN, la discrète Monique Griseti, est arrivée en tête au premier tour des législatives.

"Nous étions tous plus ou moins d'accord pour dire que cela allait se jouer dans un mouchoir de poche", mais "je ne m'attendais pas à ce que le RN soit si haut, surtout qu'ils n'ont absolument pas été sur le terrain", a réagi auprès de l'AFP M. Rosique. Dès dimanche soir, il a clairement appelé ses électeurs à faire barrage à l'extrême droite au second tour, tout comme le maire de Marseille, Benoît Payan.

«Accident électoral»

La candidate RN "n'a pas fait campagne, elle n'a pas posé une affiche", mais "elle fait mieux que Marine Le Pen" à la présidentielle, a également constaté Sabrina Agresti-Roubache. Toutefois, "c'est le maximum qu'ils peuvent engranger" dans cette circonscription de près de 120 000 habitants où l'abstention a atteint 58,23% et qui place la sécurité en tête de ses préoccupations, veut-elle se rassurer.

Sollicitée par l'AFP, Monique Griseti n'a pas donné suite.

Face à la tante par alliance de Franck Allisio, le délégué départemental du RN lui-même arrivé en tête dans sa circonscription située vers l'étang de Berre, la candidate macroniste a réalisé ses meilleurs scores autour du très prisé quartier de Saint-Barnabé.

"J'engrange des voix, c'est le résultat du travail, du fait d'avoir battu la campagne, d'être allée chercher les électeurs voix par voix", précise Sabrina Agresti-Roubache. "Et je fais beaucoup de voix dans les quartiers populaires, trois fois le score du président de la République, parce que j'y suis allée, c'est tout."

Mais la partie est loin d'être gagnée dans ce fief des Républicains, où, succédant à Roland Blum, Valérie Boyer a été élue deux fois députée avant de devenir sénatrice et de céder sa place en 2020 à son suppléant, Julien Ravier, déclaré inéligible depuis suite à une affaire de fausses procurations lors des municipales de 2020.

Un scandale qui a coûté cher à la candidate LR investie pour ces législatives, Sarah Boualem-Aubert, l'épouse de Julien Aubert, lui-même sèchement éliminé dans le Vaucluse. Avec 6,68% des suffrages, elle n'est arrivée qu'en 5e position, derrière la candidate de Reconquête!.

"L'affaire des procurations a laissé des traces", confirme Sabrina Agresti-Roubache, en évoquant un "vrai accident électoral": "Pour les électeurs, c'est une trahison".

"L'électorat de droite s'est divisé en deux, une partie chez Marine Le Pen et une partie chez Macron. C'est vraiment un secteur qui est devenu binaire, mais maintenant avec l'extrême-droite en face, c'est elle l'adversaire", poursuit-elle.

Dans cette bataille, elle peut compter sur le soutien de tous les barons de la droite, du président de la région Paca Renaud Muselier à la présidente LR des Bouches-du-Rhône Martine Vassal, en passant par l'ex-maire de Marseille Jean-Claude Gaudin.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.