Bagdad: pour Oussama le taxi, les bouchons, c'est sa vie

À Bagdad, ville de huit millions d'habitants, le nombre de véhicules est passé de 350 000 avant 2007 à plus de 2,5 millions aujourd'hui, a indiqué un porte-parole de la municipalité de Bagdad (Photo : AHMAD AL-RUBAYE / AFP).
À Bagdad, ville de huit millions d'habitants, le nombre de véhicules est passé de 350 000 avant 2007 à plus de 2,5 millions aujourd'hui, a indiqué un porte-parole de la municipalité de Bagdad (Photo : AHMAD AL-RUBAYE / AFP).
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Publié le Mercredi 15 juin 2022

Bagdad: pour Oussama le taxi, les bouchons, c'est sa vie

  • Le Caire, Téhéran ou Mexico aussi souffrent d'embouteillages, mais à Bagdad le phénomène est relativement nouveau et la ville n'est pas prête pour accueillir autant de véhicules
  • Leur nombre est passé de 350 000 dans les années 2003-2007 à 2,5 millions aujourd'hui, selon Mohammed al-Rubaye, porte-parole de la mairie de la capitale irakienne

BAGDAD :  Dès l'aube, Oussama le chauffeur de taxi se dit "épuisé" à l'idée d'affronter les embouteillages cauchemardesques de Bagdad alimentés par des checkpoints, l'augmentation du nombre de véhicules et l'absence de transports publics. Et la fluidification de la circulation est encore loin.

"La première chose que vous voyez le matin, ce sont les embouteillages", maugrée Oussama Mohammed, 40 ans. Il dit faire trois courses par jour, contre cinq à six il y a encore cinq ans.

Le Caire, Téhéran ou Mexico aussi souffrent d'embouteillages, mais à Bagdad le phénomène est relativement nouveau et la ville n'est pas prête pour accueillir autant de véhicules.

Leur nombre est passé de 350 000 dans les années 2003-2007 à 2,5 millions aujourd'hui, selon Mohammed al-Rubaye, porte-parole de la mairie de la capitale irakienne.

Et selon l'ONG Futur de l'Irak pour les études économiques, chaque véhicule gâche chaque jour dans les bouchons l'équivalent en carburant de ce qu'il consommerait s'il parcourait 20km. De quoi alimenter une pollution atmosphérique déjà tenace.

Bagdad vit ces dernières années un mini-boom économique à la faveur du retour d'une relative stabilité après le conflit confessionnel de 2006-2008 et la guerre contre le groupe jihadiste Etat islamique, vaincu militairement en 2017.

Nombre d'Irakiens originaire du Sud qui manquent de perspectives économiques ont notamment rejoint la capitale.

Des quartiers entiers et des bâtiments futuristes sortent ainsi de terre, à l'image de la tour qui abritera prochainement la Banque centrale irakienne et dont la conception est revenue au cabinet de la défunte architecte irako-britannique Zaha Hadid.

«Plus de voitures que d'humains»

Sur Abou Nawas, l'artère qui longe le Tigre, l'agent de circulation Hussein aimerait bien travailler mais la mer de tôle est à l'arrêt. Impossible d'avancer. "Nos rues ont été construites en 1963 et n'ont pas été modernisées depuis", siffle-t-il. "C'est comme s'il y avait plus de voitures que d'humains".

La guerre contre l'Iran (1980-1988), les violences de 2006-2008 mais aussi la gabegie ont largement freiné la rénovation des routes souvent remplies de nids de poule, dans l'un des pays les plus corrompus au monde, selon l'ONG Transparency International.

Bagdad et ses 204 km2 est aussi truffée de checkpoints de l'armée et de la police, mis en place il y a une petite vingtaine d'années, au moment où les attentats à la voiture piégée ensanglantaient la ville.

Aujourd'hui, la sécurité est en grande partie revenue, mais des barrages sont toujours là. Les voitures doivent rouler au pas en les traversant, ralentissant la circulation.

Et l'une des armes pour lutter contre les embouteillages, les transports en commun, sont quasi-inexistants. Seule une poignée de bus publics sillonne la ville.

Un réseau de métro "permettrait de réduire de 40% la congestion", affirme Mohammed al-Rubaye. Mais le métro de Bagdad tient encore du mirage.

Navettes fluviales?

Un métro avait d'abord été planifié en 2011 avec le groupe français Alstom, mais il a fallu attendre 2020, lors de la visite du Premier ministre Moustafa al-Kazimi à Paris, pour que le projet commence à prendre forme. Alstom et le ministère irakien des Transports ont alors signé une lettre d'intention pour le métro aérien de Bagdad (MAB), une ligne de 20 km comptant 14 stations.

Jusqu'à présent, 45 millions de dollars ont été dépensés pour ce projet, selon l'ancien gouverneur de Bagdad, Faleh al-Jazaïri.

Mais le dossier n'avance pas, en raison notamment du blocage politique dans lequel est empêtré l'Irak. Le pays n'a toujours pas de nouveau gouvernement huit mois après les législatives d'octobre 2021.

Alors pourquoi ne pas se tourner vers... le Tigre, le fleuve qui coupe Bagdad en deux? Quelques bateaux promènent bien les touristes sur l'eau, mais le transport fluvial de biens et de personnes est inexistant.

Et à en croire Yasser al-Saffar, un habitant de Bagdad, se rendre au travail en empruntant des navettes fluviales n'est pas pour demain. Cela impliquerait nécessairement de les faire passer devant l'ultra-protégée Zone verte où se trouvent des ministères et des ambassades, dont celle des Etats-Unis.

"Tous ceux qui vivent dans la Zone verte considèreront un tel projet comme une menace", lance Yasser.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.