Dégringolade du Bitcoin: Pour Bill Gates les crypto-actifs sont une imposture

«Je suis habitué aux classes d'actifs… comme une ferme où ils ont une production, ou comme une entreprise où ils fabriquent des produits", a affirmé Bill Gates (Photo, AFP).
«Je suis habitué aux classes d'actifs… comme une ferme où ils ont une production, ou comme une entreprise où ils fabriquent des produits", a affirmé Bill Gates (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 16 juin 2022

Dégringolade du Bitcoin: Pour Bill Gates les crypto-actifs sont une imposture

  • En matinée, le Bitcoin s’échangeait à 20 231 dollars, son plus bas niveau sur les 18 derniers mois
  • La panique a envahi les marchés qui craignent un effet de contagion

RABAT: Bitcoin ainsi que d’autres cryptomonnaies ont continué leur dégringolade ce mercredi, provoquée par la crise de liquidité qui frappe la plateforme Celsius.

En matinée, le Bitcoin s’échangeait à 20 231 dollars, son plus bas niveau sur les 18 derniers mois. Les autres cryptomonnaies n’ont pas échappé à cette tendance. L’Ethereum – deuxième cryptomonnaie en termes de capitalisation, a frôlé les 1 025 dollars, alors que Cardano, une autre cryptomonnaie populaire, s’échangeait aux environs de 0,45 dollar.

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Évolution de la valeur du Bitcoin sur les 3 derniers mois (Graphique, CoinMarketCap).

Si les cryptomonnaies connaissaient déjà des difficultés après avoir atteint des records en novembre 2021, la dégringolade s’est surtout accentuée depuis le début du mois en cours alors que la plateforme Celsius annonçait ce 13 juin que ses clients ne pourraient plus effectuer de retraits, faisant face à une crise de liquidité. Depuis cette annonce, la panique a envahi les marchés qui craignent un effet de contagion, faisant perdre aux cryptomonnaies plus de 400 milliards de dollars en valeur totale.

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Évolution de la valeur du Bitcoin sur les 12 derniers mois (Graphique, CoinMarketCap).

En annonçant le verrouillage des 12 milliards de dollars d'actifs sous gestion, des inquiétudes quant à la solvabilité de la plateforme ont été soulevées.

Celsius est une plateforme centralisée de prêt et d'emprunt pour les cryptomonnaies, offrant des taux d’intérêt généreux pouvant atteindre les 18%, soit loin de ce que les banques peuvent offrir. Les utilisateurs déposent des cryptomonnaies sur la plate-forme pour obtenir des intérêts, ou, ils peuvent les utiliser comme garantie pour des prêts.

Pour rappel, Bitcoin s’échangeait à 67 566 dollars le 8 novembre 2021, un record pour la cryptomonnaie. En 24 heures, Bitcoin a perdu 15% de sa valeur.

Mais cette dégringolade n’est pas seulement le résultat des difficultés de Celsius. En effet, la conjoncture économique mondiale – inflation, hausse des taux d’intérêts et incertitude économique – a fait que beaucoup d’investisseurs ne peuvent désormais se permettre d’investir dans des actifs à haut risque, tels que les cryptomonnaies, estiment les analystes.

Cryptomonnaies et NFT: une imposture pour Bill Gates

Cette chute de la valeur des cryptomonnaies a fait réagir Bill Gates. Ce mardi, lors d’une conférence de la publication TechCrunch, le fondateur de Microsoft a estimé que le phénomène des cryptomonnaies et NFT (jeton non fongible) est «100% basé sur la théorie du plus idiot», en référence à l'idée que le prix des actifs surévalués augment lorsqu'il y a suffisamment d'investisseurs prêts à payer plus pour ceux-ci.

«Je suis habitué aux classes d'actifs… comme une ferme où ils ont une production, ou comme une entreprise où ils fabriquent des produits", a affirmé Bill Gates, en ce qui concerne les cryptomonnaies «je ne suis pas impliqué là-dedans», a t-il ajouté.

Bill Gates n’est pas le premier détracteur des cryptomonnaies. Dans un entretien accordé à CNBC, l’investisseur et milliardaire Warren Buffett, PDG de Berkshire Hathaway, s’en était pris aux cryptomonnaies, estimant qu’elles n’avaient pas de valeur intrinsèque et qu’«elles ne se reproduisent pas, elles ne peuvent pas vous envoyer un chèque, elles ne peuvent rien faire, et ce que vous espérez, c'est que quelqu'un d'autre arrive et vous paie plus d'argent pour celles-ci plus tard, et là c’est cette personne qui hérite du problème».

«Si vous me disiez que vous possédez tout le bitcoin du monde et que vous me l'offriez pour 25 dollars, je ne le prendrais pas car qu'est-ce que j'en ferais? Je devrais vous le revendre d'une manière ou d'une autre», a-t-il estimé lors de l'assemblée annuelle des actionnaires de Berkshire Hathaway à Omaha, avril dernier.

Si la panique s’est emparée du marché des cryptomonnaies, les avides de celles-ci y voient un cycle naturel et conseillent à leurs pairs de «hodl» (Hold On for Dear Life) leurs cryptomonnaies en attendant le passage de la tempête.


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
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  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
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  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.