La canicule s'intensifie, un pic attendu samedi

Une femme se rafraîchit aux fontaines du Trocadéro, au milieu des températures élevées à Paris, le 16 juin 2022. (Photo, AFP)
Une femme se rafraîchit aux fontaines du Trocadéro, au milieu des températures élevées à Paris, le 16 juin 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 16 juin 2022

La canicule s'intensifie, un pic attendu samedi

Une femme se rafraîchit aux fontaines du Trocadéro, au milieu des températures élevées à Paris, le 16 juin 2022. (Photo, AFP)
  • A Météo-France, Olivier Proust prévoit aussi «une extension massive de la vigilance» à d'autres départements
  • Le ministère de la Santé a activé un numéro gratuit Canicule info service (08.00.06.66.66) afin de répondre aux interrogations et donner des conseils pratiques

TOULOUSE: La vague de chaleur s'intensifie en France, avec 23 départements en vigilance orange et des records de température pour un mois de juin qui devraient être battus au cours des prochains jours. 

Le thermomètre va continuer à grimper pour atteindre de 36 à 39°C jeudi après-midi en Occitanie, en Nouvelle-Aquitaine ainsi que dans la vallée du Rhône, avec des températures restant élevées la nuit. 

A Météo-France, Olivier Proust prévoit aussi « une extension massive de la vigilance » à d'autres départements. « Le pic caniculaire aura lieu vendredi, et surtout samedi avec une situation qui dépasserait souvent l'intensité de (la canicule de juin/juillet) 2019, avec des températures inédites pour un mois de juin. » 

Samedi, « on attend 40 à 42°C depuis le sud-Aquitaine jusqu'au Berry, et 35 à 40°C à peu près partout. Seuls les littoraux de la Manche, l'ouest Bretagne et le pourtour méditerranéen sont épargnés par le seuil des très fortes chaleurs », ajoute-t-il. 

A Toulouse, Jacqueline Bonnaud, 86 ans, profitait de la relative fraîcheur des premières heures de la journée dans un parc ombragé, avant de rentrer chez elle pour rester au frais. 

« Quand il fait trop chaud, on est mieux chez soi, ou dans le métro » climatisé, sourit cette retraitée. « J'ai 86 ans, je suis née ici, mais je pense que c'est la canicule la plus sévère que j'ai connue », estime-t-elle. 

Dans le quartier des Minimes, Mohamed Soudani, traiteur sur un marché, transpire déjà en début de matinée derrière ses fourneaux. 

« J'ai des bouteilles au frigo pour me rafraîchir, l'eau c'est la vie ! Demain, je devais être sur un marché le soir, mais je ne vais pas le faire: on doit commencer à cuisiner à 14h30 et ils annoncent 41°C dans l'après-midi », explique-t-il. 

Qualité de l'air dégradée 

Avec la chaleur, la qualité de l'air s'est en outre détériorée en Ile-de-France ainsi que dans plusieurs départements d'Occitanie, de Paca et des Hauts-de-France. 

Dans plusieurs grandes villes, où la densité des constructions accentue la sensation de fournaise, les horaires d'ouverture des parcs et jardins ont été étendus. 

Près de vingt ans après la canicule de l'été 2003, qui avait causé la mort de 19 000 personnes, les Ehpad s'adaptent avec arrosage des façades, glaçons dans les boissons, ventilateurs et séquences prolongées dans les salles climatisées. 

La situation des personnes âgées isolées, donc plus vulnérables, préoccupe particulièrement. « On est encore plus vigilants que d'habitude avec les anciens », témoigne ainsi Sarah Jalabert, infirmière à domicile dans le Tarn. 

« C'est dur pour eux. Souvent, ils sont seuls, amoindris physiquement, en perte d'autonomie. Les visites sont moins fréquentes car les familles partent à la mer, en vacances. Il y a des risques de déshydratation. On les invite à ouvrir les fenêtres et les volets à la fraîche, mais souvent, comme ils se sentent en insécurité, ils ne le font pas », regrette-t-elle. 

Le ministère de la Santé a activé un numéro gratuit Canicule info service (08.00.06.66.66) afin de répondre aux interrogations et donner des conseils pratiques. 

Risques de feux 

De leur côté, les pompiers en alerte guettent les départs de feu, favorisés par la chaleur et l'assèchement de la végétation. 

Ainsi un incendie a détruit 25 hectares jeudi dans l'Aveyron et un hameau d'une trentaine d'habitants a été évacué. 

Les agriculteurs ont été appelés à la vigilance concernant « les feux de végétation à l'occasion des moissons » par la préfecture des Deux-Sèvres, où une centaine d'hectares ont brûlé mercredi. 

Dans les Landes, la préfecture a restreint de 14h00 à 22h00 l'accès des véhicules aux chemins ruraux, pistes forestières et cyclables, ainsi que l'exploitation forestière comme certaines activités ludiques et sportives. Il est désormais notamment interdit de fumer, de bivouaquer en forêt. 

En Espagne où la vague de chaleur frappe depuis six jours, avec des températures qui dépassent les quarante degrés, les services de secours combattaient jeudi plusieurs incendies. 

Le vent de sud soutenu est attendu samedi en France, accentuant le risque d'incendie. 

Dans le Sud-Est, le maire de Nice, Christian Estrosi, a annoncé avoir sollicité le gouvernement afin de « pouvoir réutiliser les eaux usées traitées », notamment pour le nettoyage des rues et des voiries, ainsi que l'alimentation des fontaines décoratives. 

La France connaît des canicules de plus en plus fréquentes : la multiplication, l'intensification et l'allongement de ces phénomènes constituent un marqueur sans équivoque du réchauffement climatique, selon les scientifiques. 


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.