L'Ukraine proche du statut de candidat à l'UE

Le président roumain Klaus Iohannis, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le chancelier allemand Olaf Scholz, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre italien Mario Draghi se rendent à pied à une conférence de presse à la suite de leur rencontre au palais Mariinsky, à Kyiv, le 16 juin 2022. (Photo, AFP)
Le président roumain Klaus Iohannis, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le chancelier allemand Olaf Scholz, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre italien Mario Draghi se rendent à pied à une conférence de presse à la suite de leur rencontre au palais Mariinsky, à Kyiv, le 16 juin 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 17 juin 2022

L'Ukraine proche du statut de candidat à l'UE

Le président roumain Klaus Iohannis, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le chancelier allemand Olaf Scholz, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre italien Mario Draghi se rendent à pied à une conférence de presse à la suite de leur rencontre au palais Mariinsky, à Kyiv, le 16 juin 2022. (Photo, AFP)
  • «Tous les quatre nous soutenons le statut de candidat immédiat à l'adhésion», a déclaré M. Macron
  • Les dirigeants européens doivent décider lors d'un sommet les 23 et 24 juin de l'octroi de ce statut de candidat à l'adhésion, première étape d'un processus de négociations qui peut durer des années

KIEV: Les dirigeants français, allemand et italien ainsi que leur homologue roumain se sont dits jeudi prêts à accorder "immédiatement" à l'Ukraine le statut de candidat à l'adhésion à l'Union européenne, et à la soutenir militairement "aussi longtemps qu'il le faudra", lors d'une visite conjointe à Kiev.

"Tous les quatre, nous soutenons le statut de candidat immédiat à l'adhésion", a déclaré le président français Emmanuel Macron, à l'issue d'entretiens avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le chancelier allemand Olaf Scholz, le chef du gouvernement italien Mario Draghi et le président roumain Klaus Iohannis.

"Ce statut sera assorti d'une feuille de route et impliquera aussi que soit prise en compte la situation des Balkans occidentaux et du voisinage, en particulier de la Moldavie", a ajouté le dirigeant français, qui assume la présidence tournante de l'UE jusqu'au 30 juin.

Olaf Scholz a lui aussi dit espérer une "décision positive" de l'Union européenne sur l'octroi du statut de candidat à l'Ukraine comme à la Moldavie.

"L'Italie veut l'Ukraine dans l'Union européenne", a abondé Mario Draghi. "Le peuple ukrainien défend chaque jour les valeurs de démocratie et de liberté qui sont à la base du projet européen, de notre projet. Nous ne pouvons pas traîner les pieds et retarder ce processus", a-t-il poursuivi.

Les Vingt-Sept doivent prendre une décision à l'unanimité lors du sommet européen des 23 et 24 juin. Parmi eux, les pays d'Europe de l'Est appuient cette candidature, mais d'autres comme le Danemark ou les Pays-Bas ont exprimé des réserves.

Le président Zelensky a lui souligné que les Ukrainiens "ont déjà mérité le droit" d'être candidats à l'adhésion et qu'ils étaient "prêts à travailler" pour que l'Ukraine devienne "membre de plein droit de l'UE".

Zelensky dit à Macron qu'il doute de l'intérêt de parler à Poutine

"Je ne suis pas sûr qu'il y ait une possibilité que le président de la Fédération de Russie soit prêt à entendre quoi que ce soit", a déclaré M. Zelensky lors d'une conférence de presse à Kiev au côté de dirigeants européens.

"Il semble qu'en ce moment il (Vladimir Poutine, ndlr) prend des décisions et qu'après il parle avec quelqu'un (...). Cela ne concerne pas seulement Emmanuel (Macron, ndlr), je ne suis pas sûr qu'il y ait des dirigeants dans le monde aujourd'hui qui pourraient forcer la Russie individuellement à arrêter la guerre", a ajouté M. Zelensky.

Soutien «sans ambiguïté»

Les dirigeants français et allemand, arrivés à Kiev dans la matinée par train spécial, se sont également engagés à poursuivre leur soutien militaire à Kiev.

"Nous continuerons à le faire aussi longtemps que l'Ukraine en aura besoin", a déclaré M. Scholz, critiqué depuis des semaines pour tarder à livrer des armes à Kiev.

Emmanuel Macron a annoncé que la France allait livrer à l'Ukraine "six Caesar additionnels", ces canons automoteurs dont 12 exemplaires avaient selon lui déjà été livrés. Cela constitue au total le quart des stocks de l'armée française de ce type de matériel.

"Il faut que l'Ukraine puisse résister et l'emporter (...) Nous sommes aux côtés des Ukrainiens sans ambiguïté", avait-il affirmé plus tôt lors d'une brève visite avec ses homologues européens à Irpin, petite ville dévastée par la guerre.

Le président français a été très critiqué en Ukraine pour avoir affirmé qu'il ne fallait pas "humilier" la Russie, et pour maintenir un dialogue régulier avec Vladimir Poutine.

"La décision revient au président Macron, mais je ne suis pas sûr que le président russe soit prêt à entendre quoi que ce soit", a déclaré M. Zelensky en réponse à la question d'un journaliste à ce sujet.

Plus tard, dans un entretien accordé à la chaîne française LCI, Emmanuel Macron a maintenu qu'il n'excluait pas d'échanger à nouveau avec son homologue russe. "Nous sommes du coté de l'Ukraine mais nous avançons aussi pour éviter toute escalade, c'est notre devoir et je continuerai de le faire", a-t-il expliqué.

Près du quart des canons Caesar français livrés à l'Ukraine

La livraison de 18 canons Caesar à l'Ukraine, dont six supplémentaires annoncés jeudi à Kiev par le président français, ampute de près du quart le stock de l'armée française de ce type de matériel.

Au début du conflit, le 24 février, l'armée de Terre française disposait de 76 Caesar, des canons de 155mm montés sur camion d'une portée de 40 kilomètres.

"Le choix de donner six Caesar supplémentaires (à l'Ukraine), soit 18 au total répond à une nécessité immédiate de survie des Ukrainiens face aux Russes", justifie-t-on au ministère des Armées, précisant que ceux-ci étaient prélevés sur "les réserves de l'armée de Terre".

«Faites l'Europe, pas la guerre»

Lors de leur visite à Irpin, les dirigeants européens ont déambulé dans les rues, s'arrêtant devant des bâtiments détruits par les combats ou une voiture calcinée, et posant des questions à leur guide, le ministre ukrainien de la Décentralisation Oleksiï Tchernychov.

M. Macron s'est notamment arrêté devant un dessin sur un mur, accompagné du message "Make Europe Not War" ("Faites l'Europe, pas la guerre") : "C'est le bon message", a-t-il commenté.

"Nous reconstruirons tout", a promis de son côté Mario Draghi.

Avant de quitter Irpin, le président français a loué "l'héroïsme" des Ukrainiens, et évoqué "les stigmates de la barbarie, "les premières traces de ce que sont les crimes de guerre."

Des centaines de civils ont été tués dans les villes d'Irpin, Boutcha et Borodianka, pendant l'occupation russe de cette région en mars. Des enquêtes internationales pour crimes de guerre sont en cours, notamment à la Cour pénale internationale. A ce sujet, les services néerlandais ont annoncé jeudi avoir intercepté un espion russe sous fausse identité brésilienne qui tentait d'accéder en tant que stagiaire à la CPI, qui siège aux Pays-Bas.

En attendant de connaître la décision de l'UE, le chancelier Scholz a confirmé que M. Zelensky avait "accepté (son) invitation" à participer au prochain sommet du G7, du 26 au 28 juin, en Bavière, puis au sommet de l'Otan qui se déroulera dans la foulée à Madrid.

«Moment charnière»

La visite intervenait alors que les forces ukrainiennes sont en difficulté dans le Donbass, région de l'est du pays partiellement contrôlée par des séparatistes prorusses depuis 2014 et que Moscou, après avoir échoué à prendre Kiev, s'est fixé pour objectif de conquérir en totalité.

Les Etats-Unis ont annoncé mercredi une nouvelle tranche d'aide militaire à l'Ukraine d'un milliard de dollars, qui comprend notamment des pièces d'artillerie et des obus supplémentaires, après que le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin eut appelé les alliés à "intensifier" les livraisons d'armes à Kiev.

"L'Ukraine est confrontée à un moment charnière sur le champ de bataille", a-t-il souligné lors d'une réunion à Bruxelles des pays du "groupe de contact" créé par les Etats-Unis pour aider militairement l'Ukraine.

Les combats se concentrent depuis plusieurs semaines sur Severodonetsk et Lyssytchansk, deux villes voisines clés pour le contrôle du Donbass, soumises à des bombardements constants.

"C'est chaque jour plus difficile, les Russes amènent de plus en plus d'armes dans la ville et essaient d'attaquer depuis plusieurs directions", a déclaré jeudi Oleksandr Striouk, maire de Severodonetsk. Le chef des forces ukrainiennes, Oleksiy Gromov, a reconnu que la situation était "compliquée".

Les forces ukrainiennes sont notamment retranchées, ainsi que 500 civils, dans l'usine chimique Azot, emblématique de cette ville qui comptait avant la guerre quelque 100.000 habitants.

Environ 10.000 civils sont encore présents à Severodonetsk, a indiqué jeudi Serguiï Gaïdaï, le gouverneur régional.

"L'armée russe perd des centaines de combattants, mais trouve des réserves et continue de détruire Severodonetsk", a-t-il affirmé. Mais "nos militaires tiennent la défense".

La nourriture comme une arme

Sur le terrain du bras de fer économique et énergétique avec Moscou autour de cette crise, Mario Draghi a accusé depuis Kiev de "mensonges" le géant gazier russe Gazprom, qui a prétexté de problèmes techniques liés aux sanctions occidentales pour réduire massivement ses livraisons de gaz à l'Europe, le talon d'Achile des Européens face à Moscou.

"Il y a en fait une utilisation politique du gaz, tout comme il y a une utilisation politique du blé", a-t-il dénoncé, en référence aux millions de tonnes de céréales bloquées dans les ports ukrainiens.

Aux Nations unies, le secrétaire américain à l'Agriculture Tom Vilsack a appelé Moscou à "agir immédiatement pour ouvrir ces ports" et à ne "pas utiliser la nourriture comme une arme".

Emmanuel Macron a accusé Moscou de "bloquer" l'élaboration d'un cadre onusien pour l'exportation des céréales ukrainiennes par voie maritime, et a indiqué sur la chaîne française TF1 dans la soirée que Paris était "en train de travailler à une autre voie, qui est de passer par la Roumanie", le Danube et les chemins de fer.


Indonésie: 54 blessés dans une explosion d'origine inconnue près d'une école à Jakarta, selon la police

 Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre. (AFP)
Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre. (AFP)
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  • "Selon les premières données, quelque 54 personnes sont touchées. Certaines ont des blessures mineures, d'autres modérées et certaines ont déjà quitté l'hôpital", a déclaré M. Asep, cité sur la chaîne Kompas TV
  • L'explosion s'est produite "à proximité" d'un lycée, a-t-il précisé, ajoutant que la police avait bouclé le périmètre

JAKARTA: Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre.

"Selon les premières données, quelque 54 personnes sont touchées. Certaines ont des blessures mineures, d'autres modérées et certaines ont déjà quitté l'hôpital", a déclaré M. Asep, cité sur la chaîne Kompas TV.

L'explosion s'est produite "à proximité" d'un lycée, a-t-il précisé, ajoutant que la police avait bouclé le périmètre.

La police "procède aux constatations sur la scène de crime", a déclaré M. Asep, précisant qu'une équipe de déminage de la police de Jakarta était sur place afin de déterminer la cause de l'explosion.

Des postes de secours ont été établis dans deux hôpitaux pour aider les familles à retrouver les victimes blessées, a-t-il également indiqué.

Une enquête est en cours pour déterminer la cause de l'explosion, a ajouté M. Asep. "Nous sommes en train de mener les investigations car cet incident vient de se produire", a-t-il expliqué.


Au moins neuf morts dans l'accident d'un avion-cargo aux États-Unis

Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky. (AFP)
Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky. (AFP)
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  • "Kentucky, d'autres nouvelles déchirantes nous parviennent de Louisville. Le nombre de victimes s'élève désormais à au moins 9, et pourrait encore augmenter. En ce moment, ces familles ont besoin de prières, d'amour et de soutien"
  • L'accident a également fait au moins 11 blessés. Le gouverneur de l'Etat tiendra une conférence de presse à 11H30, heure locale (16H30 GMT)

WASHINGTON: Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky.

"Kentucky, d'autres nouvelles déchirantes nous parviennent de Louisville. Le nombre de victimes s'élève désormais à au moins 9, et pourrait encore augmenter. En ce moment, ces familles ont besoin de prières, d'amour et de soutien", a écrit sur X le gouverneur de l'Etat, Andy Beshear.

L'accident a également fait au moins 11 blessés. Le gouverneur de l'Etat tiendra une conférence de presse à 11H30, heure locale (16H30 GMT).

Le vol UPS 2976, qui devait rejoindre Hawaï, "s'est écrasé vers 17H15 heure locale" (22H15 GMT) mardi, selon le régulateur américain de l'aviation, la FAA. L'appareil était un McDonnell Douglas MD-11.

L'avion avait "trois membres d'équipage à son bord", a déclaré dans un communiqué le transporteur UPS, dont le siège de la division aérienne est installé à Louisville.

L'appareil aurait percuté "de manière assez directe" une installation de recyclage de pétrole, a précisé le gouverneur.

Une vidéo amateur partagée par la chaîne locale WLKY montre le moteur gauche de l'avion en feu tandis que l'appareil rase le sol en tentant de décoller de la piste, avant visiblement d'exploser plus loin, provoquant un large panache de fumée noire.

L'appareil a terminé sa course à près de 5 km de l'aéroport, selon la police.

Des images aériennes de télévisions locales montraient aussi, peu après le crash, un large brasier s'étalant sur plusieurs centaines de mètres de long dans une zone de hangars et de parkings, avec les gyrophares des équipes de secours à proximité.

Les vols, annulés mardi soir, ont été rétablis à l'aéroport international Mohamed-Ali de Louisville, a annoncé mercredi matin sur X le maire de la ville, Craig Greenberg.

UPS a annoncé mercredi via un communiqué suspendre toutes les opérations de tri des colis sur place, pour la deuxième journée consécutive.

Louisville sert de principal hub aérien américain pour UPS, selon une fiche d'information de l'entreprise.

Paralysie budgétaire 

Les enquêteurs de l'Agence américaine de sécurité des transports (NTSB) doivent arriver mercredi sur place.

L'accident de mardi intervient au moment où les conséquences de la paralysie budgétaire, due à un désaccord entre républicains et démocrates au Congrès, se font particulièrement ressentir dans le domaine du transport aérien.

Depuis plusieurs semaines, des pénuries de contrôleurs aériens - qui travaillent depuis le 1er octobre sans être payés - entraînent retards et annulations de vols à travers le pays.

Si la paralysie budgétaire se prolonge au-delà de cette semaine, l'espace aérien américain pourrait même être partiellement fermé, a mis en garde mardi le ministre des Transports, Sean Duffy.

UPS Airlines, la division aérienne du groupe américain de messagerie et de livraison de colis, opérait début septembre une flotte d'environ 500 avions de transport de marchandises, dont 27 MD-11, l'appareil impliqué dans l'accident de mardi.

Le dernier accident aérien majeur aux Etats-Unis s'est produit le 29 janvier dernier à proximité de l'aéroport Ronald-Reagan de Washington, quand un hélicoptère militaire est entré en collision avec un avion de ligne sur le point d'atterrir, tuant 67 personnes au total.


Mamdani élu maire de New York, soirée de revers pour Trump

Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat. (AFP)
Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat. (AFP)
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  • L'élu local de 34 ans, opposant résolu au président américain, a largement devancé son principal adversaire, l'ancien gouverneur de l'Etat, le centriste Andrew Cuomo, selon les projections de plusieurs médias
  • Zohran Mamdani deviendra le 1er janvier le premier maire musulman de la plus grande ville des Etats-Unis

NEW YORK: Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat.

L'élu local de 34 ans, opposant résolu au président américain, a largement devancé son principal adversaire, l'ancien gouverneur de l'Etat, le centriste Andrew Cuomo, selon les projections de plusieurs médias.

Zohran Mamdani deviendra le 1er janvier le premier maire musulman de la plus grande ville des Etats-Unis.

Sa victoire a été accueillie par des cris de joie et parfois les larmes de ses partisans réunis dans une grande salle rococo des années 1920 du centre de Brooklyn.

"En cette période d'obscurité politique, New York sera la lumière", leur a lancé le jeune élu, ajoutant que la ville pouvait "montrer à une nation trahie par Donald Trump comment le vaincre".

L'ancien président démocrate Bill Clinton, dont M. Cuomo a fait partie de l'administration, a souhaité au vainqueur de "transformer l'élan de (sa) campagne" pour construire "un New York meilleur, plus juste et plus abordable".

"L'avenir s'annonce un peu meilleur", a commenté pour sa part Barack Obama, évoquant les différentes victoires démocrates de la soirée.

Participation record 

Donald Trump, qui a fait de Zohran Mamdani l'une de ses nouvelles bêtes noires, a lui aussi rapidement réagi. Dans un message publié sur son réseau Truth Social, il a cité des "sondeurs" anonymes affirmant que les défaites républicaines étaient dues à la paralysie budgétaire -- le  "shutdown" -- et au fait que son propre nom ne figurait pas sur les bulletins de vote.

Plus tôt dans la journée, il avait appelé les électeurs juifs à faire barrage au candidat, militant de la cause palestinienne. En réponse, Zohran Mamdani s'est de nouveau engagé, dans son discours de victoire, à "bâtir une mairie qui (...) ne faiblira pas dans la lutte contre le fléau de l'antisémitisme".

Vainqueur surprise de la primaire démocrate en juin, l'élu du Queens à l'Assemblée de l'Etat de New York n'a jamais, depuis lors, quitté la tête des sondages, même après le retrait de la course du maire sortant Eric Adams, qui a également appelé à le battre en ralliant Andrew Cuomo.

Signe de l'engouement pour le scrutin, avant la fermeture des bureaux de vote à 21H00, plus de deux millions d'électeurs s'étaient rendus aux urnes, la plus importante participation depuis près de 60 ans.

Né en Ouganda dans une famille d'intellectuels d'origine indienne, arrivé aux Etats-Unis à sept ans et naturalisé en 2018, Zohran Mamdani a fait de la lutte contre la vie chère le coeur de sa campagne.

Si Donald Trump l'a qualifié de "communiste", ses propositions -- encadrement des loyers, bus et crèches gratuits -- relèvent plutôt de la social-démocratie.

Autres victoires démocrates 

Très populaire auprès des jeunes, le futur maire a également ramené à lui de nombreuses personnes qui s'étaient éloignées de la politique, "des électeurs frustrés par le status quo, en quête de nouvelles personnalités", selon le politologue Costas Panagopoulos.

"Si Zohran Mamdani devient maire, Trump n'en fera qu'une bouchée", a prédit Andrew Cuomo avant le verdict mardi, insistant, comme il l'a fait durant toute la campagne, sur l'inexpérience de son adversaire.

Plusieurs fois, le président républicain a promis de mettre des bâtons dans les roues du jeune candidat démocrate s'il était élu, en s'opposant au besoin au versement de certaines subventions fédérales à la ville.

Voisin de New York, l'Etat du New Jersey a choisi la démocrate Mikie Sherrill contre l'homme d'affaires républicain Jack Ciattarelli. L'Etat a longtemps été considéré comme un bastion démocrate. Mais à la dernière présidentielle, Donald Trump y avait considérablement réduit l'écart.

Plus au sud sur la côte est, la Virginie a élu la première femme à sa tête, la démocrate Abigail Spanberger, battant la républicaine Winsome Earle-Sears.

Enfin, les Californiens ont approuvé un texte visant à redécouper leur carte électorale en faveur des démocrates, qui cherchent à compenser ce qu'ont fait au Texas les républicains sous la pression de Donald Trump.