L'Ukraine suspendue au verdict sur sa candidature à l'UE

Des bâtiments détruits par le pilonnage russe à Irpin. (AFP).
Des bâtiments détruits par le pilonnage russe à Irpin. (AFP).
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Publié le Vendredi 17 juin 2022

L'Ukraine suspendue au verdict sur sa candidature à l'UE

  • "L'Ukraine fait partie de la famille européenne", a voulu rassurer le chancelier allemand Olaf Scholz lors d'une visite en Ukraine jeudi, avec ses homologues italien et français, poids lourds de l'UE
  • Quelle que soit la sensibilité de la Commission à cette idée d'une Ukraine-rempart contre Moscou, la principale difficulté restera de réussir la semaine prochaine à faire l'unanimité au sein de l'UE

KIEV: L'Ukraine était suspendue vendredi au verdict de la Commission européenne, qui doit rendre son avis sur le statut de candidat à l'UE du pays en guerre, une façon pour Kiev de se protéger en intégrant la "famille européenne".

"L'Ukraine fait partie de la famille européenne", a voulu rassurer le chancelier allemand Olaf Scholz lors d'une visite en Ukraine jeudi, avec ses homologues italien et français, poids lourds de l'UE.

Les dirigeants français, allemand et italien ainsi que leur homologue roumain se sont dits jeudi prêts à accorder "immédiatement" à l'Ukraine le statut de candidat à l'adhésion à l'Union européenne.

"Tous les quatre, nous soutenons le statut de candidat immédiat à l'adhésion", a déclaré le président français Emmanuel Macron.

"Le statut de candidat à l'entrée dans l'Union européenne pour l'Ukraine peut renforcer la liberté en Europe et devenir l'une des décisions européennes clefs du premier tiers du XXIème siècle", a plaidé le président Volodymyr Zelensky jeudi soir.

La Première Dame ukrainienne, Olena Zelenska, a elle aussi donné de la voix sur le sujet de l'adhésion, dans un message vidéo jeudi à la conférence WomenNow: "C'est ce que tous attendent maintenant dans les tranchées et les abris anti-aériens - être invités en Europe non plus comme des réfugiés mais comme des alliés".

"Ces gens ne se battent pas seulement pour leur propre bénéfice, mais aussi pour empêcher l'agresseur de venir en Europe", a-t-elle fait valoir.

Quelle que soit la sensibilité de la Commission à cette idée d'une Ukraine-rempart contre Moscou, la principale difficulté restera de réussir la semaine prochaine à faire l'unanimité au sein de l'UE - les pays d'Europe de l'Est, sensibles à la menace à leurs frontières étant plutôt pour, d'autres comme le Danemark ou les Pays-Bas réservés.

Les Vingt-Sept doivent en effet décider, lors d'un sommet les 23 et 24 juin, s'ils accordent à l'Ukraine ce statut officiel de candidat, début de négociations qui pourront durer des années.

Mais, au-delà des bénéfices politiques et économiques à plus ou moins long terme (avec l'enclenchement d'une importante aide financière destinée à soutenir les réformes et la reconstruction), sur le court terme, celui de la guerre, une acceptation de sa candidature aurait un dimension éminemment symbolique pour Kiev, d'appartenance à la "famille européenne", une famille qui protège ses membres.

La recommandation de la Commission européenne, attendue vendredi dans la journée, sera donc un signal fort lancé à Kiev - et à Moscou.

Macron et Zelensky tournent la page de « l'humiliation »

"Nous avons tourné la page" : le président ukrainien Volodymyr Zelensky a tiré un trait sur la polémique que son homologue français Emmanuel Macron avait déclenchée en appelant à "ne pas humilier" la Russie.

"La relation est transparente et franche avec le président Macron", a-t-il dit jeudi dans les jardins de la présidence ukrainienne au côté du président français, du chancelier allemand Olaf Scholz, du Premier ministre italien Mario Draghi et du président roumain Klaus Iohannis.

Le président ukrainien a préféré se féliciter que les quatre dirigeants européens se disent prêts à accorder "immédiatement" à l'Ukraine le statut de candidate à l'UE.

"C'est un résultat historique", a-t-il lancé en espérant que les 23 autres Etats-membres de l'UE se rallient derrière cette position au sommet européen des 23 et 24 juin.

Les deux dirigeants, qui se connaissent bien - Emmanuel Macron avait été l'un des premiers à recevoir l'ex-acteur alors candidat à la présidence - ont affiché durant la visite leur complicité devant les photographes, entre accolades et solides poignées de main.

Paris relativise aussi les tensions survenues. "Ils se parlent au téléphone sans prendre de rendez-vous", souligne une source diplomatique française, pour qui les déclarations du chef de l'Etat n'ont jamais été "un problème dans la conversation".

Emmanuel Macron a fait couler beaucoup d'encre en appelant à ne pas céder à la "tentation" de "l'humiliation" envers la Russie.

Canons Caesar

Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba avait alors répliqué que de tels propos ne pouvaient "qu'humilier la France".

Le président français s'est longuement expliqué depuis Kiev, soulignant que ses propos visaient le moment où la guerre serait finie et où il faudrait négocier une nouvelle architecture de sécurité en Europe.

"Aujourd'hui, la Russie fait la guerre à l'Ukraine. Comment voulez-vous que j’aie à expliquer à un Ukrainien ou une Ukrainienne + il ne faut pas humilier la Russie, la Russie, le peuple russe, pas ses dirigeants+ ?", a-t-il lancé.

"Aujourd'hui, il faut gagner cette guerre. La France est clairement en soutien de l'Ukraine pour qu'elle l'emporte", a martelé Emmanuel Macron.

Il a annoncé à cette occasion l'envoi à l'Ukraine de six canons Caesar supplémentaires, fleuron de l'artillerie française, au-delà des douze déjà déployés face aux Russes.

"Mais à la fin de cette guerre (..) il ne faudra pas faire les fautes que d'autres ont faites par le passé", a-t-il insisté en référence à l'esprit de revanche face à l'Allemagne vaincue en 1918.

Il faudra alors construire une "paix durable" en Europe, dans laquelle la relation de l'Ukraine avec l'Otan, sa potentielle neutralité, seront mises sur la table, tout comme les dommages de guerre ou la condamnation des crimes de guerre russes, souligne-t-on de source diplomatique française.

En mai, le président ukrainien avait aussi reproché à son homologue français de vouloir ménager une "porte de sortie" à Vladimir Poutine, en lui offrant des "concessions".

Parler avec Poutine ou pas

Pas de concession territoriale à la Russie, pas de fait accompli obtenu par la force militaire : "Ce n’est jamais ce que nous avons fait, ni d'accorder quelques concessions, ni de négocier quelques concessions", a insisté le président français.

Volodymyr Zelensky a aussi dit douter de l'intérêt de parler, comme son homologue français le fait, au président russe, Vladimir Poutine, en vue de mettre fin à la guerre en Ukraine.

"Je ne suis pas sûr qu'il y ait une possibilité que le président de la Fédération de Russie soit prêt à entendre quoi que ce soit", a-t-il affirmé.

Très impliqué dans la crise ukrainienne, M. Macron est l'un des rares dirigeants à échanger régulièrement avec le maître du Kremlin - ce qui suscite l'incompréhension dans l'Est de l'Europe - et à faire le lien avec le président Zelensky.

"Aujourd'hui, on voit bien que l'évolution sur le terrain ne le justifie pas", a admis le président français, alors que les Ukrainiens encaissent de lourdes pertes face aux assauts des forces russes dans le bassin minier du Donbass.

"Je n’exclus pas pour autant de le faire" sur des sujets d'urgence comme la sécurité alimentaire, a-t-il relevé, en référence aux céréales ukrainiennes coincées par un blocus russe dans le port d'Odessa, au risque de provoquer des pénuries en Afrique ou au Moyen-Orient.

 

Soutien militaire

Une candidature acceptée de l'Ukraine ouvrirait aussi la question de son appartenance à l'Europe de la défense, alors que les dirigeants français et allemand se sont engagés à poursuivre leur soutien militaire à Kiev.

La France s'apprête à livrer à l'Ukraine six canons automoteurs, s'ajoutant aux 12 déjà livrés, s'ajoutant à la nouvelle tranche d'aide militaire américaine d'un milliard de dollars.

Mais "l'adhésion à l'Union européenne est soumise à des règles claires qui doivent être respectées par tous", a toutefois rappelé M. Scholz lors de sa visite, même si l'examen express de la candidature de Kiev, déposée en février, est d'une rapidité inédite, justifiée par la guerre.

G7, première sortie pour Zelensky

Dans la foulée du sommet européen qui décidera du sort de sa demande d'adhésion à l'UE, M. Zelensky pourra continuer à plaider sa cause au prochain sommet du G7, qui se tiendra du 26 au 28 juin, en Bavière. Cela constituera sa première sortie hors du territoire ukrainien depuis le début de l'invasion russe fin février.

Les forces ukrainiennes restent en difficulté dans le Donbass, région de l'est du pays partiellement contrôlée par des séparatistes prorusses depuis 2014, que Moscou s'est fixé pour objectif de conquérir.

Les combats se concentrent depuis plusieurs semaines sur Severodonetsk et Lyssytchansk, deux villes clés pour le contrôle du Donbass, soumises à des bombardements constants.

Environ 10.000 civils sont encore présents à Severodonetsk, selon les autorités ukrainiennes.

"Nous avons confiance dans la volonté de Dieu, dans l'aide de Dieu, dans l'aide de tous les saints et de la Vierge Marie", énumère soeur Anastasia, qui vit dans une communauté de religieuses orthodoxes près de la ville voisine de Sloviansk.

Elle désigne un grand cratère laissé par un tir de missile au milieu du jardin. Au-delà des champs voisins, se trouvent les forces russes, qui échangent des tirs d'artillerie avec l'armée ukrainienne.

Le département d'Etat américain a annoncé jeudi qu'un troisième Américain était porté disparu en Ukraine, outre deux anciens militaires américains qui auraient été capturés par des troupes russes.

Les Etats-Unis ont exhorté jeudi la Russie à considérer tout combattant volontaire américain capturé en Ukraine comme prisonnier de guerre et à lui garantir un traitement humain.

La Russie a "déjà perdu sur le plan stratégique" sa guerre en Ukraine et "ne prendra jamais le contrôle" du pays, a estimé de son côté le chef d'état-major des armées britannique, l'amiral Tony Radakin.

"Le président Poutine a utilisé 25% de la puissance de son armée pour engranger des gains territoriaux minuscules", a estimé le militaire dans des propos rapportés par l'agence britannique PA vendredi.


Melinda Gates quitte la fondation philanthropique fondée avec Bill Gates

Melinda Gates, co-fondatrice de la fondation Bill & Melinda Gates, arrive pour une rencontre avec le président français à l'Elysée à Paris le 1er juillet 2021. (Photo, AFP)
Melinda Gates, co-fondatrice de la fondation Bill & Melinda Gates, arrive pour une rencontre avec le président français à l'Elysée à Paris le 1er juillet 2021. (Photo, AFP)
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  • Après ce départ, l'organisation va être renommée et portera le nom de Fondation Gates, a précisé son dirigeant exécutif, Mark Suzman
  • Avant de se lancer dans la philanthropie, Mme French Gates a notamment été programmeuse informatique, puis responsable marketing chez Microsoft

LOS ANGELES: Melinda French Gates, qui présidait l'une des fondations philanthropiques les plus influentes du monde, a annoncé lundi qu'elle allait quitter cette organisation, créée avec son désormais ex-mari, l'un des fondateurs de Microsoft, Bill Gates.

Mme French Gates a déclaré sur X qu'elle était "immensément fière" du travail de la Fondation Bill et Melinda Gates, créée par le couple en 2000. Son dernier jour au sein de cette organisation, particulièrement engagée en matière de santé et de réduction de la pauvreté, sera le 7 juin.

La fondation est l'un des principaux donateurs de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et exerce une influence considérable sur les politiques des pays en développement, notamment dans les domaines de la santé et de l'éducation.

Son travail a entre autres permis de réduire la mortalité liée au paludisme et à d'autres maladies infectieuses.

M. et Mme Gates ont annoncé leur intention de divorcer en mai 2021, après 27 ans de mariage. La fondation avait alors déclaré qu'ils resteraient coprésidents de l'organisation.

"Le moment est venu pour moi d'aborder le prochain chapitre de ma philanthropie", a expliqué Mme French Gates en ajoutant qu'elle allait disposer de 12,5 milliards de dollars pour s'engager "auprès des femmes et des familles".

"Nous vivons un moment crucial pour les femmes et les filles aux Etats-Unis et dans le monde entier, et ceux qui luttent pour protéger et faire progresser l'égalité ont un besoin urgent de soutien", a-t-elle ajouté. 

Nouveau nom

La démocrate Hillary Clinton, ex-candidate à la présidence, a notamment salué l'annonce de Mme French Gates.

"Merci pour tout ce que vous avez déjà fait, et j'ai hâte de voir tout ce que vous ferez ensuite", a-t-elle réagi sur X.

Ce départ avait été balisé peu après l'annonce du divorce du couple.

En juillet 2021, la fondation avait publié un communiqué pour annoncer que "si, après deux ans, l'un ou l'autre décide qu'ils ne peuvent pas continuer à travailler ensemble en tant que coprésidents, Mme French Gates démissionnera de son poste".

"Dans ce cas, Mme French Gates recevra des ressources personnelles de M. Gates pour son travail philanthropique", prévoyait déjà l'organisation.

Avant de se lancer dans la philanthropie, Mme French Gates a notamment été programmeuse informatique, puis responsable marketing chez Microsoft.

Bill Gates a salué lundi les "contributions essentielles" de son ex-femme au sein de la fondation.

"Je suis désolée de voir Melinda partir, mais je suis sûre qu'elle aura un impact énorme dans son futur travail philanthropique", a déclaré sur X le milliardaire, l'un des fondateurs du géant de l'informatique basé près de Seattle.

Il restera "pleinement engagé" au sein de la fondation, a-t-il ajouté.

Après ce départ, l'organisation va être renommée et portera le nom de Fondation Gates, a précisé son dirigeant exécutif, Mark Suzman.

Depuis sa création en 2000, l'organisation a dépensé 53,8 milliards de dollars, selon son site internet. Une somme qui a selon elle contribué à la division par deux de la mortalité chez les enfants de moins de cinq ans, observée depuis 1990.

En 2023, la fondation a financé des projets dans 48 Etats des Etats-Unis et 135 pays du monde.

Outre la fortune personnelle de Bill Gates, l'organisation a également été largement financée par le milliardaire et homme d'affaires américain Warren Buffet.

 


Le chancelier Olaf Scholz en Suède pour un sommet sur la sécurité

Le chancelier allemand Olaf Scholz (Photo, AFP).
Le chancelier allemand Olaf Scholz (Photo, AFP).
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  • Les pays nordiques et l'Allemagne figurent parmi les principaux soutiens de l'Ukraine depuis l'invasion russe
  • M. Scholz doit visiter lundi après-midi l'équipementier de télécommunications Ericsson

STOCKHOLM: Le chancelier allemand Olaf Scholz arrive lundi en Suède pour une visite de deux jours, où il va rencontrer ses homologues des pays nordiques pour discuter des questions de sécurité et de compétitivité économique, selon le gouvernement suédois.

M. Scholz doit visiter lundi après-midi l'équipementier de télécommunications Ericsson, dont les locaux se trouvent en banlieue nord de Stockholm, en compagnie des Premiers ministres d'Islande, du Danemark, de la Norvège, de la Finlande et de la Suède.

Ils y "discuteront des questions de politique de sécurité telles que les menaces hybrides, la préparation civile et les nouvelles technologies", précise le gouvernement dans un communiqué. Une conférence de presse est prévue à 15H55 GMT.

"Le soir, lors d'un dîner, la discussion portera sur la poursuite du soutien à l'Ukraine", ajoute le gouvernement, au moment où l'armée ukrainienne est sur le recul face à la Russie dans la région de Kharkiv (nord-est).

Les pays nordiques et l'Allemagne figurent parmi les principaux soutiens de l'Ukraine depuis l'invasion russe en février 2022, Berlin étant le deuxième plus gros donateur au monde (14,5 milliards d'aides au total), selon le Kiel institute.

Compétitivité 

"La politique de sécurité et le prochain sommet de l'Otan figurent en tête de l'ordre du jour", a déclaré lundi le Premier ministre suédois Ulf Kristersson dans une tribune publiée par le quotidien économique Dagens industri.

"Les questions de compétitivité économique" figurent aussi au menu, a-t-il ajouté, soulignant que "la région nordique souhaite jouer un rôle moteur dans les efforts visant à renforcer l'économie européenne",

Mardi, des entretiens bilatéraux sont prévus entre Olaf Scholz et Ulf Kristersson, et un "partenariat stratégique d'innovation" sera signé entre les deux pays.

Une visite à la pépinière d'entreprises Norrsken Foundation, qui soutient les jeunes sociétés en croissance, est également programmée.

C'est la première fois que les deux chefs de gouvernement se rencontrent depuis l'adhésion de la Suède à l'Otan en mars 2024.

Le prochain sommet de l'Alliance atlantique aura lieu de 9 au 11 juillet à Washington.

"La Suède a et doit avoir une voix internationale claire dans le monde", a noté M. Kristersson dans la tribune, soulignant qu'avec "les deux autres pays de la mer Baltique, la Pologne et l'Allemagne, notre région sera plus sûre et plus forte".


La Turquie annonce un plan de rigueur sur trois ans anti-inflation

Un employé d'un bureau de change compte les billets de banque en livres turques (Photo, AFP).
Un employé d'un bureau de change compte les billets de banque en livres turques (Photo, AFP).
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  • L'inflation a atteint 69,8% sur un an en avril en Turquie, contre 68,5% en mars
  • M. Simsek a confirmé le retour à une inflation à un chiffre à la fin 2025

La Turquie a annoncé lundi un plan d'économies sur trois ans visant à réduire les dépenses publiques pour sortir de l'inflation qui atteignait 70% sur un an en avril.

"Notre priorité est de combattre la cherté de la vie. Une faible inflation à un chiffre est indispensable pour une croissance durable", a affirmé le ministre de l'Economie Mehmet Simsek lors de la présentation du plan d'économies à Ankara.

Le plan prévoit de nombreuses restrictions de budget "pour l'ensemble du service public", dont certaines nécessitant des changements législatifs qui seront soumis au Parlement, a précisé le ministre.

L'achat ou la location de tout nouveau véhicule de service public sera ainsi interdit pendant trois ans, à l'exception des "besoins obligatoires" concernant le secteur de la santé, de la sécurité et de la défense.

L'usage de véhicules importés prendra aussi fin au sein du service public, a promis le ministre et le recours aux transports publics imposés aux fonctionnaires.

A l'exception de ceux effectués contre les risques sismiques, ou à la suite de catastrophes naturelles, la construction ou l'achat de bâtiments publics sont aussi suspendus pour trois ans.

D'autres coupures budgétaires sont aussi prévus pour "discipliner les dépenses" comme la réduction de 10% des budgets publics pour l'achat des biens et des services et de 15% pour les investissements, à l'exception des dépenses concernant les régions affectées par le séisme de février 2023 (plus de 55.000 morts).

Le ministre n'a pas précisé la politique du gouvernement sur les salaires, mais le nombre des recrutements dans la fonction publique sera limité au nombre des départs à la retraite, a-t-il assuré.

Mi-avril, le ministre turc du Travail, Vedat Isikhan, avait annoncé mi-avril le gel du salaire minimum d'ordinaire relevé en juillet, contrairement aux deux années précédentes.

Le salaire minimum net a été relevé de près de 50% au 1er janvier, pour atteindre 17.002 livres turques (489 euros).

69.8% 

L'inflation a atteint 69,8% sur un an en avril en Turquie, contre 68,5% en mars, selon les données officielles publiées début mai.

La semaine dernière, le gouverneur de la Banque centrale de Turquie Fatih Karahan avait estimé que l'inflation commencerait à baisser en juin, et revu légèrement en hausse sa prévision pour la fin de l'année, à 38% contre 36%.

M. Simsek a confirmé le retour à une inflation à un chiffre à la fin 2025.

La hausse vertigineuse des prix à la consommation et l'affaissement de la livre turque face à dollar et à l'euro sont jugés responsables du sévère revers électoral infligé au président Recep Tayyip Erdogan et à son parti, l'AKP, lors des municipales du 31 mars.

Un groupe d'économistes turcs indépendants (Enag) estime l'inflation à plus de 124% sur un an en avril, en hausse de 5 points sur un mois.