Ukraine: Zelensky sur le front sud, autre enjeu du conflit

M. Zelensky a également participé à une réunion avec des responsables locaux dans ce qui ressemblait à un sous-sol souterrain, où il a remis des récompenses pour bravoure. (Photo, AFP)
M. Zelensky a également participé à une réunion avec des responsables locaux dans ce qui ressemblait à un sous-sol souterrain, où il a remis des récompenses pour bravoure. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 19 juin 2022

Ukraine: Zelensky sur le front sud, autre enjeu du conflit

  • M. Zelensky s'est rendu sur les positions ukrainiennes dans cette région ainsi que dans la région voisine d'Odessa
  • Cette visite intervient un jour après qu'une frappe russe a tué deux personnes et en a blessé 20 dans la ville

KIEV: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est rendu samedi auprès des forces qui contiennent l'offensive russe dans le sud du pays, au moment où des combats "féroces" se poursuivaient dans l'est pour Severodonetsk, pilonnée depuis des semaines par l'armée russe.

Volodymyr Zelensky, qui était resté durant des semaines barricadé à Kiev au début du conflit quand la capitale était menacée par l'armée russe, s'est rendu selon la présidence auprès des troupes dans les régions de Mykolaïv et Odessa, dans la bande côtière du pays convoitée par Moscou au bord de la mer Noire.

Il a remercié les soldats, qui contiennent la poussée des troupes russes, soutenues à l'est depuis la Crimée annexée, pour leur "service héroïque".

"Il est important que vous soyez vivants. Tant que vous êtes vivants, il y a un mur ukrainien solide qui protège notre pays", leur a-t-il dit.

Une vidéo, diffusée par la présidence, l'a montré à Mykolaïv avec le gouverneur local, Vitaliy Kim, devant la façade béante du siège de l'administration régionale, touché par une frappe russe en mars qui avait fait 37 morts.

Cette ville portuaire et industrielle de près d'un demi-million d'habitants avant la guerre est toujours sous contrôle ukrainien, mais elle est proche de la région de Kherson, presque entièrement occupée par les Russes. Une frappe russe y a fait deux morts et 20 blessés vendredi.

Elle reste une cible de Moscou car elle se trouve sur la route d'Odessa, le plus grand port d'Ukraine, à 130 km au sud-ouest près de la Moldavie, lui aussi toujours sous contrôle ukrainien et au centre des discussions sur l'exportation bloquée des millions de tonnes de céréales ukrainiennes.

La Russie explique que les eaux sont minées, et contrôle cette zone de la mer Noire malgré les tirs de missiles ukrainiens contre ses navires.

«mer Noire, zone de guerre»

Les Occidentaux accusent eux le pouvoir russe de menacer le monde d'une famine et d'instrumentaliser les céréales comme ils le font avec les hydrocarbures.

"La Russie a transformé la mer Noire en zone de guerre, bloquant les expéditions de céréales et d'engrais en provenance d'Ukraine" tout en appliquant des "quotas" à ses propres exportations a dénoncé samedi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, accusant Moscou de "chantage".

"Il est impératif de permettre la reprise des exportations ukrainiennes par bateau", pour éviter une "catastrophe alimentaire mondiale", a-t-il ajouté.

Plus au nord, des combats acharnés font rage près de Severodonetsk, dans la région du Donbass, partiellement contrôlée par des séparatistes prorusses depuis 2014 et dont la Russie, après avoir échoué à prendre Kiev dans les premières semaines de son offensive lancée le 24 février, s'est fixé pour objectif de prendre le contrôle total.

"Les batailles les plus féroces se déroulent près de Severodonetsk", où les Russes "essaient de percer", a déclaré samedi le gouverneur de la région orientale de Lougansk, Serguiï Gaïdaï.

Le gouverneur a également déclaré que Lyssytchansk, la ville voisine, était "lourdement bombardée". Les Russes "ne peuvent pas s'en approcher et c'est pourquoi ils ne font que tirer sur la ville avec des frappes aériennes".

Les habitants de Lyssytchansk se préparaient à être évacués : "Nous abandonnons tout et nous partons. Personne ne peut survivre à une telle frappe", a déclaré une habitante, Alla Bor, professeur d'histoire.

Serguiï Gaïdaï a par ailleurs fait état de "davantage de destruction" encore à l'usine chimique assiégée Azot à Severodonetsk, où se cachent plus de 500 civils, dont 38 enfants.

5 morts à Donetsk 

Les autorités prorusses de Donetsk, capitale de la "république" autoproclamée du même nom dans la partie du Donbass qui échappe au contrôle de Kiev depuis 2014, ont de leur côté affirmé que des bombardements ukrainiens sur la ville avaient fait cinq morts et 12 blessés parmi la population civile.

"Des bombardements massifs de l'ennemi visent la capitale de la République", ont indiqué dans un communiqué les forces militaires séparatistes, affirmant que plus de 200 obus d'artillerie de calibre 155 - celui de l'Otan - étaient tombés samedi sur plusieurs districts de Donetsk.

C'est enfin au nord, depuis le Bélarus d'où les forces russes avaient attaqué le 24 février en direction de Kiev, que les Ukrainiens craignent à nouveau une offensive. Mercredi, Volodymyr Zelensky a ordonné de vérifier les lignes de défense dans cette zone, selon Oleksiï Danilov, secrétaire du Conseil de la sécurité et de la défense nationale.

L'armée ukrainienne, qui a obtenu cette semaine la promesse de nouvelles armes lourdes occidentales - dont des canons Caesar promis jeudi par le président français Emmanuel Macron -, compte sur ces armements pour faire reculer les Russes.

Dans un entretien publié cette semaine par le National Defense Magazine, une publication américaine spécialisée, le général Volodymyr Karpenko, chef de la logistique de l'armée de terre ukrainienne, a reconnu que l'Ukraine avait perdu depuis le 24 février "environ 50%" de ses armements.

"Environ 1.300 véhicules de combat d'infanterie ont été perdus, 400 tanks, 700 systèmes d'artillerie", a-t-il dit.

"Nous avons besoin d'armes lourdes", a répété dans le même magazine le vice-ministre de la Défense Denys Charapov, soulignant que les armes reçues jusqu'à présent "couvrent 10 à 15% des besoins" de l'Ukraine.

Pas de négociations avant août 

Ce n'est qu'après avoir repoussé les forces russes que l'Ukraine sera prête à engager de nouvelles négociations avec Moscou, ce qui devrait se produire fin août, a déclaré David Arakhamia, le chef de la délégation ukrainienne, à l'antenne ukrainienne de la radio américaine Voice of America.

"Un accord a minima (pour des négociations, ndlr), ce serait si nous les repoussions ou s'ils repartaient de leur plein gré aux positions qu'ils occupaient avant le 24 février" et le début de l'offensive, a-t-il dit.

A Kiev, des centaines de personnes ont assisté samedi aux obsèques de Roman Ratouchny, 24 ans, tué au combat dans l'Est et qui fut une figure du mouvement pro-européen du Maïdan, qui avait conduit à la chute du président pro-russe Viktor Ianoukovitch en 2014, après qu'il avait renoncé, sous la pression de Moscou, à la signature d'un accord d'association avec l'UE.

Huit ans après, c'est l'octroi à l'Ukraine du statut de pays candidat à l'entrée dans l'UE qui est sur la table. Après le soutien des dirigeants des trois principales puissances européennes venus à Kiev jeudi, c'est la Commission européenne qui a donné son accord vendredi, et la question doit désormais être réglée jeudi et vendredi prochains lors d'un sommet européen, où les 27 dirigeants de l'UE devront en décider à l'unanimité.

"Nous savons tous que les Ukrainiens sont prêts à mourir pour leurs aspirations européennes. Nous voulons qu'ils vivent avec nous, pour le rêve européen", avait déclaré à Bruxelles vendredi la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen.

L'Ukraine "mérite ces nouvelles positives", a déclaré Volodymyr Zelensky dans une vidéo diffusée dans la nuit, exprimant sa reconnaissance à l'Europe pour cette "première étape".

Nouvelle étape dans le bras de fer avec l'Occident, Moscou coupe progressivement mais massivement ses livraisons de gaz à l'Europe occidentale qui en est très dépendante.

Le géant russe Gazprom a considérablement réduit ces derniers jours ses livraisons notamment vers l'Allemagne, suscitant une explosion des prix. En Italie, Gazprom livrera seulement 50% du gaz demandé vendredi par Eni, a annoncé le groupe italien. Quant à la France, elle ne reçoit plus rien depuis jeudi.


A l'ONU, l'enquêtrice en chef sur Gaza a encore espoir que les dirigeants israéliens soient un jour jugés

Navi Pillay, la présidente de la commission d'enquête indépendante de l'ONU qui a accusé cette semaine Israël de commettre un génocide à Gaza, ne perd pas espoir que les dirigeants israéliens soient un jour jugés. (AFP)
Navi Pillay, la présidente de la commission d'enquête indépendante de l'ONU qui a accusé cette semaine Israël de commettre un génocide à Gaza, ne perd pas espoir que les dirigeants israéliens soient un jour jugés. (AFP)
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  • Selon les enquêteurs, le président israélien, Isaac Herzog, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, ont "incité à commettre un génocide"
  • Israël a "rejeté catégoriquement" ce "rapport biaisé et mensonger"

GENEVE: Navi Pillay, la présidente de la commission d'enquête indépendante de l'ONU qui a accusé cette semaine Israël de commettre un génocide à Gaza, ne perd pas espoir que les dirigeants israéliens soient un jour jugés.

"La justice est lente", a affirmé l'ancienne juge sud-africaine, dans un entretien à l'AFP.

Mais "comme l'a dit (Nelson) Mandela, cela semble toujours impossible, jusqu'à ce qu'on le fasse. Je considère qu'il n'est donc pas impossible qu'il y ait des arrestations et des procès" à l'avenir, a-t-elle ajouté.

La commission d'enquête, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, a établi qu'Israël commet un génocide à Gaza depuis le début de la guerre déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas du 7-Octobre.

Selon les enquêteurs, le président israélien, Isaac Herzog, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, ont "incité à commettre un génocide".

Israël a "rejeté catégoriquement" ce "rapport biaisé et mensonger".

La Cour pénale internationale (CPI) avait déjà émis des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant.

Mme Pillay reconnaît que la CPI dépend des Etats pour la mise en œuvre des mandats d'arrêt car elle n'a "ni shérif, ni forces de police".

Mais elle veut y croire, faisant une comparaison : "Je n'aurais jamais pensé que l'apartheid prendrait fin de mon vivant".

"Tellement douloureux" 

Jeune avocate d'origine indienne dans l'Afrique du Sud de l'apartheid, devenue juge et Haute-Commissaire aux droits de l'homme à l'ONU (2008-2014), Mme Pillay, 83 ans, a l'art de traiter des dossiers difficiles.

Sa carrière l'a menée des cours sud-africaines, où elle a défendu les activistes anti-apartheid et obtenu des droits cruciaux pour les prisonniers politiques, au Tribunal pénal international pour le Rwanda, en passant par la CPI.

Sa mission est des plus ardues depuis qu'elle préside, depuis sa création en 2021, la commission chargée par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU d'enquêter sur les atteintes aux droits dans les territoires palestiniens et en Israël.

Elle déplore d'avoir été qualifiée d'"antisémite" depuis et dénonce les appels sur les réseaux sociaux de ceux qui réclament que les Etats-Unis la sanctionnent, comme Washington l'a fait pour une rapporteure de l'ONU, des juges de la CPI et des ONG palestiniennes.

Mais le plus dur, pour elle et son équipe, est de visionner les vidéos provenant de Gaza.

"Nous nous inquiétons pour notre personnel. Nous les surmenons et c'est traumatisant ces vidéos", dit-elle, citant "des violences sexuelles contre les femmes" et "les médecins qui sont dénudés par l'armée".

"C'est tellement douloureux" à regarder même si "on ne peut pas comparer notre souffrance à celle de ceux qui l'ont vécue", poursuit-elle.

Alors qu'elle présidait le Tribunal pénal international pour le Rwanda, des vidéos de civils abattus ou torturés l'ont aussi "marqué à vie".

Selon elle, la comparaison entre le Rwanda et Gaza ne s'arrête pas là : "Je vois des similitudes. Ce sont les mêmes méthodes".

Du Rwanda à Gaza 

"Dans le cas du Rwanda, c'était le groupe des Tutsi qui était visé. Ici, tous les éléments de preuve montrent que c'est le groupe palestinien qui est visé", dit-elle.

Elle mentionne aussi les propos de dirigeants israéliens qui "déshumanisent" les Palestiniens en les comparant à des "animaux". Comme lors du génocide rwandais, lorsque les Tutsi étaient "traités de cafards", ce qui revient à dire qu'"il est acceptable de les tuer", dénonce-t-elle.

Mme Pillay a indiqué qu'à l'avenir la commission entendait se pencher aussi sur des crimes supposés commis par d'autres "individus", expliquant qu'une grande partie des preuves a été publiée par les soldats israéliens eux-mêmes sur les réseaux sociaux.

Elle déplore toutefois que, faute de financements, la commission n'ait pas pu encore examiner si certains Etats qui fournissent de l'armement à Israël pouvaient être considérés complices.

Un travail qu'elle laisse à son successeur. Elle quitte la commission le 3 novembre en raison de son âge et de problèmes de santé.

Avant cela, elle doit présenter un dernier rapport devant l'Assemblée générale de l'ONU à New York. "J'ai déjà un visa", confie-t-elle.


Gaza: Bruxelles propose de taxer des biens importés d'Israël dans l'UE et de sanctionner deux ministres

La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu.  "Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas. (AFP)
La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu. "Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas. (AFP)
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  • L'exécutif européen avait déjà proposé en août 2024 de sanctionner ces deux ministres. Une tentative vaine, faute d'accord au sein des 27 Etats membres
  • Ces sanctions pour être adoptées requièrent l'unanimité des pays de l'UE

BRUXELLES: La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu.

"Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas.

Les mesures commerciales devraient, si elles étaient adoptées par les pays de l'UE, renchérir de quelque 227 millions d'euros le coût de certaines importations israéliennes, principalement d'origine agricole.

La Commission européenne a également proposé de sanctionner deux ministres israéliens d'extrême droite, Itamar Ben-Gvir, chargé de la Sécurité nationale, et Bezalel Smotrich chargé des Finances, selon un responsable de l'UE.

L'exécutif européen avait déjà proposé en août 2024 de sanctionner ces deux ministres. Une tentative vaine, faute d'accord au sein des 27 Etats membres. Ces sanctions pour être adoptées requièrent l'unanimité des pays de l'UE.

"Tous les États membres conviennent que la situation à Gaza est intenable. La guerre doit cesser", a toutefois plaidé mercredi Mme Kallas. Ces propositions seront sur la table des représentants des 27 Etats membres dès mercredi.

Les sanctions dans le domaine commercial ne nécessitent que la majorité qualifiée des Etats membres. Mais là encore, un accord sera difficile à obtenir, jugent des diplomates à Bruxelles.

Des mesures beaucoup moins ambitieuses, également présentées par la Commission européenne il y a quelques semaines, n'avaient pas trouvé de majorité suffisante pour être adoptées. Avait notamment fait défaut le soutien de pays comme l’Allemagne ou l'Italie.

Les exportations israéliennes vers l'UE, son premier partenaire commercial, ont atteint l'an dernier 15,9 milliards d'euros.

Seuls 37% de ces importations seraient concernés par ces sanctions, si les 27 devaient donner leur feu vert, essentiellement dans le secteur agro-alimentaire.


Trump s'en prend à des magistrats après l'assassinat de Charlie Kirk

Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
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  • Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X
  • Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre

WASHINGTON: Le président américain Donald Trump a de nouveau stigmatisé mercredi des magistrats qui l'avaient poursuivi et jugé durant le mandat de Joe Biden, prenant prétexte du récent assassinat de l'influenceur ultraconservateur Charlie Kirk.

Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X.

Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre.

"Pourquoi le merveilleux Turning Point a-t-il été mis sous ENQUÊTE par le +Dérangé+ Jack Smith et l'administration Biden Corrompue et Incompétente ?", s'interroge Donald Trump dans un message sur Truth.

"Ils ont essayé de forcer Charlie, ainsi que de nombreuses autres personnes et mouvements, à cesser leurs activités. Ils ont instrumentalisé le ministère de la Justice contre les opposants politiques de Joe Biden, y compris MOI!", s'offusque-t-il encore.

Jack Smith, lui-même visé par une enquête administrative depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, avait été nommé procureur spécial en 2022.

Il avait lancé des poursuites fédérales contre Donald Trump, pour tentatives illégales d'inverser les résultats de l'élection de 2020 et rétention de documents classifiés après son départ de la Maison Blanche.

Les poursuites avaient été abandonnées après la réélection de Trump, en vertu de la tradition consistant à ne pas poursuivre un président en exercice. Jack Smith avait ensuite démissionné du ministère de la Justice.

Sans jamais le citer nommément, le président Trump s'en prend également sur le réseau Truth à Juan Merchan, qui a présidé le procès Stormy Daniels. Le président avait été reconnu coupable de 34 chefs d'accusation, pour des paiements cachés de 130.000 dollars à l'ex-star du X.

Donald Trump exprime le souhait que le juge "corrompu" paie "un jour un prix très élevé pour ses actions illégales".

Depuis l'assassinat de Charlie Kirk, le camp républicain redouble de véhémence contre les démocrates et organisations progressistes, accusés de promouvoir la violence politique.

"La gauche radicale a causé des dégâts énormes au pays", a affirmé le président républicain mardi, avant son départ au Royaume-Uni. "Mais nous y remédions".

Selon le Washington Post, un élu républicain du Wisconsin a déposé une proposition de loi visant à bloquer les fonds fédéraux aux organisations employant des personnes "qui tolèrent et célèbrent la violence politique".

Le New York Times précise pour sa part que sont notamment dans le viseur l'Open Society Foundation du milliardaire George Soros ainsi que la Ford Foundation, qui toutes deux financent des organisations de gauche.