Sénégal: l'opposant Sonko persiste dans le défi au lendemain des violences

L'opposant sénégalais Ousmane Sonko discute avec des membres de la police devant sa résidence à Dakar le 17 juin 2022. (Photo, AFP)
L'opposant sénégalais Ousmane Sonko discute avec des membres de la police devant sa résidence à Dakar le 17 juin 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 18 juin 2022

Sénégal: l'opposant Sonko persiste dans le défi au lendemain des violences

  • Ousmane Sonko a sommé le président Macky Sall de libérer les membres de l'opposition arrêtés, faute de quoi leurs supporteurs viendront « chercher ces otages politiques, coûte ce que cela devra coûter»
  • Au même moment, les Sénégalais se divisaient sur les responsabilités dans les évènements de la veille et sur les moyens de stopper l'engrenage dans un pays souvent considéré comme un îlot de stabilité

DAKAR : Le principal opposant est resté campé samedi au Sénégal sur une ligne de confrontation avec le pouvoir au lendemain de violences qui ont fait trois morts et conforté les craintes d'une escalade jusqu'aux législatives dans six semaines.

Ousmane Sonko a sommé le président Macky Sall de libérer les membres de l'opposition arrêtés, faute de quoi leurs supporteurs viendront "chercher ces otages politiques, coûte ce que cela devra coûter", a-t-il dit sur Facebook.

Au même moment, les Sénégalais se divisaient sur les responsabilités dans les évènements de la veille et sur les moyens de stopper l'engrenage dans un pays souvent considéré comme un îlot de stabilité en Afrique de l'Ouest, même s'il n'a pas été étranger pour autant aux violences politiques par le passé. Différentes voix se sont élevées pour reprocher au pouvoir son intransigeance.

Dakar et la Casamance (sud) ont été le théâtre d'affrontements vendredi quand des jeunes ont défié l'interdiction de se rassembler pour protester contre l'invalidation d'une liste de candidats de l'opposition aux élections du 31 juillet. Les heurts ont fait un mort dans la capitale et deux autres en Casamance, dont au moins deux n'étaient pas parties prenantes aux protestations selon les médias.

Trois personnalités d'opposition, Déthié Fall, Ahmet Aïdara et Mame Diarra Fame, ont été arrêtées vendredi. Une autre figure de la contestation, Guy Marius Sagna a été interpellé samedi en Casamance, selon son frère.

Les autorités sont restées jusqu'alors silencieuses sur les dégâts humains et matériels ainsi que sur la réponse policière.

Les policiers ont bloqué chez eux vendredi Ousmane Sonko et un autre ardent contempteur du président, le maire de Dakar Barthélémy Dias, pour les empêcher de mettre à exécution leur projet d'aller manifester malgré l'interdit.

M. Dias restait coincé chez lui samedi par les policiers, a dit à l'AFP un membre de son entourage sous couvert d'anonymat. "L'état de siège" a en revanche été levé autour de chez M. Sonko, a dit le porte-parole de son parti, Ousseynou Ly.

Sur les réseaux sociaux, M. Sonko a accusé Macky Sall d'être "un président assassin", en invoquant la douzaine de personnes au moins tuées lors d'émeutes en mars 2021.

Il a une nouvelle fois dénoncé "l'obsession" qu'il prête au président de briguer un troisième mandat en 2024. M. Sall entretient le flou sur ce sujet. M. Sonko, troisième de la présidentielle en 2019, est candidat à celle de 2024.

«Bord du précipice»

L'opposition lie la séquence actuelle, au-delà des législatives, à l'échéance de 2024. Le pouvoir, pour éliminer la concurrence, se sert des institutions comme le Conseil constitutionnel, affirme-t-elle, ce que le pouvoir récuse.

Après des semaines d'imbroglio, le Conseil a confirmé le 3 juin l'invalidité d'une liste nationale de la coalition Yewwi Askan Wi pour les législatives. Cette décision écarte de la course M. Sonko et d'autres opposants.

L'opposition a manifesté une première fois pacifiquement le 8 juin. Elle a alors menacé d'empêcher la tenue des législatives si sa liste n'était pas rétablie. Elle a appelé à un nouveau rassemblement pour vendredi. Cette fois, les autorités l'ont interdit, invoquant le risque de troubles et faisant aussitôt redouter un accès de tension.

Ces craintes se sont vérifiées et les interrogations sont allées bon train sur le caractère évitable ou non des violences.

"Quand les manifestations sont interdites, on a une répression brutale qui fait des morts et des dégâts matériels. Interdiction = désordre, morts, dégâts", a tweeté Alioune Tine, grande figure de la défense des droits humains.

Du côté de la majorité présidentielle, Bamba Fall, maire de la Médina, une des communes de Dakar, a fustigé de la part de l'opposition une stratégie consistant à "mettre le pays sens dessus dessous". Pour lui, les autorités ont délivré un message de fermeté: "Ousmane Sonko sait maintenant que rien ne sera plus comme avant", a-t-il dit au site d'informations Dakaractu.

La liste AAR Sénégal, qui se revendique comme une troisième voie, a renvoyé dos à dos Yewwi et la majorité présidentielle, accusées dans un communiqué de prendre le pays "en otage".

Aucun camp n'a donné de signe de vouloir transiger.

Maurice Soudieck Dione, professeur de science politique, veut cependant croire qu'on "a encore des voies de sortie de crise si les deux camps ne se radicalisent pas".

"Au Sénégal, on aime bien jouer au bord du précipice, mais le peuple sénégalais a su faire preuve de maturité, y compris en 2000 (fin de 40 ans de pouvoir socialiste) et 2012 (contestation d'un 3ème mandat d'Abdoulaye Wade), et au bout du compte on a voté", a-t-il dit à l'AFP en préconisant la recherche par le dialogue d'une solution politique.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.