LONDRES: La fille d'un Irano-britanno-américain emprisonné en Iran a accusé le gouvernement britannique d'ignorer la situation de sa famille après avoir remis un message pour la fête des pères au ministère britannique des Affaires étrangères.
Roxanne Tahbaz s'est rendue au ministère des Affaires étrangères pour exiger plus d'informations sur son père, Morad Tahbaz, 66 ans, détenu par Téhéran depuis plus de quatre ans.
Elle a affirmé que sa requête avait été transférée à un fonctionnaire, qui a promis de transmettre son message.
Elle déclaré: « C'était terriblement décourageant. La fête des pères est le jour le plus difficile de tous. Si chaque jour est un défi, les occasions spéciales comme les vacances et les anniversaires sont particulièrement difficiles pour mon frère, ma sœur et moi.»
«Notre père est injustement emprisonné en Iran depuis près de quatre ans et demi, mais la ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss et le gouvernement ne nous ont toujours pas informés de ce qu'ils font pour obtenir sa libération.»
Roxanne Tahbaz a souligné que le ministère des Affaires étrangères faisait des gestes symboliques dans le but de retarder ses demandes.
«Il ne semble pas y avoir d'urgence − rien ne suggère que la secrétaire d'État aux Affaires étrangères et son bureau estiment qu'ils doivent faire libérer mon père immédiatement», a-t-elle ajouté.
«Jeudi, Amnesty International m'a accompagnée pour présenter au ministère des Affaires étrangères une carte et un cadeau à l’occasion de la fête des pères. À notre grand désarroi, ni la secrétaire d'État aux Affaires étrangères ni un ministre n'a daigné nous recevoir. Au lieu de cela, nous avons été accueillis par un autre membre de leur équipe qui nous a promis de transmettre nos préoccupations.»
«On a l'impression que le gouvernement tente continuellement de nous anesthésier avec des civilités et des fausses promesses.»
Le ministère des Affaires étrangères communiquerait avec la belle-sœur de Morad Tahbaz ainsi qu'avec sa femme.
En mars, le gouvernement britannique a conclu un accord avec l'Iran afin d'obtenir la permission de sortie de Morad Tahbaz, ainsi que la libération de Nazanin Zaghari-Ratcliffe et d'Anoosheh Ashoori.
Cet accord a impliqué des négociations sur une dette militaire vieille de plusieurs décennies, d'un montant total de près de 500 millions de dollars, que le Royaume-Uni doit à l'Iran.
Cependant, juste après avoir bénéficié d'une permission de sortie, Tahbaz − éminent défenseur de l'environnement arrêté lors d'une opération de répression en 2018 − a été contraint de retourner en prison.
Roxanne Tahbaz fait campagne depuis longtemps pour la libération de son père, et a affirmé à plusieurs reprises que le ministère britannique des Affaires étrangères avait ignoré ses demandes d’aide.
Après une manifestation en avril, elle a déclaré: «Nous voulons qu'ils donnent suite à la promesse qu'ils nous ont faite. Au cours des quatre dernières années, on nous a toujours fait croire qu'il devait faire partie de tout accord qu'ils concluaient, et qu'il rentrerait à la maison dans le cadre de cet accord.»
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com