États-Unis : victoire pour le premier syndicat dans un magasin Apple

Le logo d'Apple au centre Moscone West, le 2 juin 2014 à San Francisco, en Californie. (Photo JUSTIN SULLIVAN / Getty Images via AFP)
Le logo d'Apple au centre Moscone West, le 2 juin 2014 à San Francisco, en Californie. (Photo JUSTIN SULLIVAN / Getty Images via AFP)
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Publié le Dimanche 19 juin 2022

États-Unis : victoire pour le premier syndicat dans un magasin Apple

  • Ce n'était pas le premier Apple Store à essayer de se syndicaliser, mais c'est la première tentative qui débouche sur un vote
  • Le syndicat IAM a dénoncé, en amont, des tentatives de décourager les employés de voter «oui» à la syndicalisation

SAN FRANCISCO : Après Starbucks et Amazon, le mouvement de syndicalisation a gagné Apple samedi avec la victoire historique d'un syndicat dans un Apple Store américain, une première pour la marque à la pomme.

Sur les 110 employés du magasin de Towson, une ville en banlieue de Baltimore dans le Maryland, 65 se sont prononcés pour, et 33 contre, d'après le décompte diffusé en direct samedi par l'agence fédérale chargée de superviser le scrutin.

«Nous l'avons fait Towson ! Nous avons gagné ! Merci à tous ceux qui ont travaillé dur et nous ont soutenus !», a réagi sur Twitter le compte d'AppleCORE (Coalition des employés de distribution d'Apple), comme se sont baptisés les employés qui ont mené campagne.

«Aujourd'hui nous fêtons ça avec l'association des machinistes. Demain nous continuons la mobilisation», ont-ils ajouté.

Les membres d'AppleCORE ont mené campagne avec le syndicat IAM (Association internationale des machinistes). Ils demandent voix au chapitre pour décider des salaires, des horaires et des mesures de sécurité.

Le résultat de samedi signifie que les salariés de ce magasin, qui étaient appelés à voter depuis mercredi, devraient créer leur branche au sein d'IAM, une fois que l'agence fédérale aura certifié les résultats.

Cette victoire fait écho à celle d'un entrepôt d'Amazon à New York en avril, autre groupe technologique qui a tenté, en vain, de contrer les efforts de syndicalisation.

- «Dégoût» -

Ce n'était pas le premier Apple Store à essayer de se syndicaliser, mais c'est la première tentative qui débouche sur un vote.

La directrice de la distribution et des ressources humaines d'Apple, Deirdre O'Brien, s'était rendue dans le magasin en mai pour s'adresser aux employés.

«C'est votre droit de rejoindre un syndicat, mais c'est aussi votre droit de ne pas rejoindre un syndicat», leur avait-elle dit, d'après un extrait audio diffusé par le site Vice.

Elle avait assuré que la présence d'un intermédiaire compliquerait les rapports entre Apple et ses salariés.

«Je suis inquiète à l'idée qu'une organisation se retrouve au milieu de notre relation, une organisation qui n'a pas une compréhension profonde d'Apple et de nos activités», avait-elle encore déclaré. «Et surtout, une organisation qui à mon avis ne partage pas notre engagement pour vous».

Le groupe californien a refusé de commenter la nouvelle.

Le syndicat IAM a dénoncé, en amont, des tentatives de décourager les employés de voter «oui» à la syndicalisation.

Dans une vidéo réalisée par More Perfect Union, un média pro-syndicats, des militants d'AppleCORE ont fait part de leur «dégoût» face aux réunions qui semblaient conçues pour les dissuader.

«On nous disait 'Apple fournit de nombreux avantages sociaux, vous devriez être reconnaissants'«, y raconte l'une d'entre eux.

«J'applaudis le courage dont ont fait preuve les membres de CORE (...) pour parvenir à cette victoire historique», a commenté Robert Martinez, le président IAM International, dans un communiqué du syndicat.

- Suite incertaine -

«Ils ont réalisé un immense sacrifice pour des millions d'employés d'Apple dans le pays, qui ont tous suivi cette élection», a-t-il poursuivi, assurant que ce vote est un signe de la demande croissante pour des syndicats dans les magasins Apple et d'autres industries.

Il a aussi appelé Tim Cook, le patron du fabricant de l'iPhone, à respecter le résultat et à adopter rapidement une convention collective avec la nouvelle branche syndicale.

Sur le déclin depuis plusieurs décennies, les syndicats ont décroché ces derniers mois plusieurs victoires symboliques aux Etats-Unis, à commencer par le soutien explicite de Joe Biden.

La création du premier syndicat dans un café Starbucks directement géré par la chaîne aux Etats-Unis en décembre a suscité l'enthousiasme tandis que des salariés, souvent jeunes et éduqués, se mobilisent dans des ONG, des universités, des musées, des médias.

Chez Amazon, les salariés d'un entrepôt new-yorkais ont créé la surprise début avril en votant à majorité en faveur de la création d'un syndicat, une première pour le groupe aux États-Unis.

Mais cette victoire isolée (après deux échecs dans l'Alabama et avant un autre échec dans un centre de tri à New York) ne s'est pour l'instant pas traduite par des négotiations de fond.

L'entreprise a demandé l'annulation de ce résultat et l'organisation d'un second scrutin, au motif notamment que le syndicat aurait, à son avis, intimidé les employés pour les inciter à voter «oui».


Les Qataris ont révisé leur offre de rachat de Manchester United

Le stade d'Old Trafford, terrain de l'équipe de football de Manchester United (Photo, AFP).
Le stade d'Old Trafford, terrain de l'équipe de football de Manchester United (Photo, AFP).
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  • Les candidats connus au rachat du géant du football européen sont désormais trois
  • D'autres candidats pourraient rester dans l'ombre pour le moment

LONDRES: Les Qataris, favoris pour le rachat de Manchester United, ont déposé une nouvelle offre dans la nuit de vendredi à samedi, rapportent samedi l'agence Press Association et le Guardian.

Les candidats connus au rachat du géant du football européen sont désormais trois. Outre les Qataris, conduits par le cheikh Jassim Bin Hamad al-Thani, président de la Qatar Islamic Bank (QIB), le milliardaire britannique Jim Ratcliffe, patron du groupe pétrochimique INEOS, et un homme d'affaires finlandais, Thomas Zilliacus, sont sur les rangs. D'autres candidats pourraient rester dans l'ombre pour le moment.

"Une source proche de la candidature dit que les Qataris restent confiants dans l'issue de (leur projet de) reprise en dépit de l'intérêt de Sir Jim Ratcliffe et de l'homme d'affaires finlandais Thomas Zilliacus", écrit Press Association.

Selon les médias britanniques, les offres des Qataris et de Ratcliffe tourneraient autour des 5 milliards de livres (5,7 mds EUR).

Cette somme, si elle se confirme, constitue un record mondial pour un club de sport collectif, mais reste en deçà des 6 milliards qu'espère la famille Glazer, les actuels propriétaires américains du club.

Jim Ratcliffe et des représentants du cheikh qatari ont visité séparément les installations du club et le stade d'Old Trafford la semaine dernière.

L'offre finlandaise, selon la presse, serait nettement inférieure, mais Thomas Zilliacus se propose de laisser 50% du capital du club entre les mains des supporters.

Après le premier tour d'enchères le mois dernier, le délai de dépôt d'une deuxième offre avait été fixé à mercredi soir, mais avait ensuite été allongé jusqu'à ce vendredi, selon la chaîne de télévision Sky.

Au moment du premier tour de février, la presse faisait état de huit repreneurs potentiellement intéressés.

Après la prise de contrôle en 2008 de Manchester City, champion d'Angleterre en titre, par le Cheikh Mansour, membre de la famille régnante d'Abu Dhabi, puis de Newcastle par l'Arabie saoudite en 2021, les investissements massifs de pays du Golfe en Premier League suscitent des controverses.

Récemment, l'ONG de défense des droits de l'homme Amnesty International a appelé la Premier League à renforcer ses règles pour éviter que l'actionnariat dans les clubs ne devienne "une opportunité de faire encore plus de +sportwashing+", le procédé qui permet à un pays d'améliorer sa réputation par l'intermédiaire du sport.


Les banques européennes «extrêmement solides», assure le patron de Société Générale

Credit Suisse a été repris en catastrophe par UBS dimanche dernier pour une fraction de sa valeur en Bourse (Photo, AFP).
Credit Suisse a été repris en catastrophe par UBS dimanche dernier pour une fraction de sa valeur en Bourse (Photo, AFP).
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  • «Toutes les banques européennes aujourd'hui sont extrêmement solides», a assuré M. Oudéa en marge d'un événement organisé à Paris
  • Première victime européenne, Credit Suisse a été repris en catastrophe par UBS dimanche dernier pour une fraction de sa valeur en Bourse

PARIS: Le directeur général de Société Générale Frédéric Oudéa a affirmé samedi sur BFM Business que les banques européennes étaient "extrêmement solides", sur fond de crise bancaire naissante après plusieurs faillites aux Etats-Unis et le rachat en catastrophe de Credit Suisse.

"Toutes les banques européennes aujourd'hui sont extrêmement solides", a assuré M. Oudéa en marge d'un événement organisé à Paris par l'association française des entreprises privées (Afep).

Les établissements bancaires "gagnent de l'argent dans l'accompagnement de leurs clients et dans des économies qui fonctionnement", a-t-il repris, ils sont "capables de faire face" à l'environnement actuel "incertain".

La faillite de la banque californienne Silicon Valley Bank (SVB) le 10 mars a généré des inquiétudes sur la solidité du secteur bancaire de part et d'autres de l'Atlantique.

Première victime européenne, Credit Suisse a été repris en catastrophe par UBS dimanche dernier pour une fraction de sa valeur en Bourse.

La "généralisation" à tout un secteur de ces deux événements "n'a pas de sens", a souligné M. Oudéa.

Mais les banques européennes restent sous pression, notamment en Bourse.

Après une brève accalmie en début de semaine, les valeurs bancaires ont de nouveau plongé vendredi: l'action Société Générale a par exemple cédé 6,13%, la plus forte baisse de l'indice CAC 40. Elle a perdu un quart de sa valeur depuis le 9 mars, veille de la faillite de SVB.

"Je pense qu"il n'y a aucune rationalité, aucune explication rationnelle à cette nervosité" sur les marchés, a indiqué M. Oudéa.

Vendredi, c'est la directrice générale de la Fédération bancaire française (FBF) Maya Atig qui assurait à la Tribune que le système bancaire français était "très solide".


Liquider Credit Suisse aurait causé des dommages «considérables»

Selon un sondage publié vendredi par la radio-télévision suisse publique, une majorité de Suisses (54%) est en désaccord avec la reprise du Credit Suisse par UBS. (AFP)
Selon un sondage publié vendredi par la radio-télévision suisse publique, une majorité de Suisses (54%) est en désaccord avec la reprise du Credit Suisse par UBS. (AFP)
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  • Le rachat dans l'urgence de Credit Suisse par UBS pour une bouchée de pain et de solides garanties financières des autorités est fort critiqué en Suisse
  • «Toutes les autres options étaient, selon nous, plus risquées pour l'État, le contribuable, la place financière suisse et les marchés internationaux», affirme la ministre suisse des Finances

GENEVE: Liquider Credit Suisse aurait causé des dommages économiques "considérables", estime la ministre suisse des Finances Karin Keller-Sutter, dans un entretien publié samedi par le quotidien Neue Zürcher Zeitung (NZZ).

Le rachat dans l'urgence de Credit Suisse par UBS pour une bouchée de pain et de solides garanties financières des autorités est fort critiqué en Suisse.

"Toutes les autres options étaient, selon nous, plus risquées pour l'État, le contribuable, la place financière suisse et les marchés internationaux", affirme Mme Keller-Sutter.

Elle explique être arrivée à la conclusion ces dernières semaines que bien que liquider une banque d'importance systémique mondiale comme Credit Suisse soit possible sur le plan juridique grâce à la loi "too big to fail", "dans la pratique, les dommages économiques seraient considérables".

En outre, fait-elle valoir, "la Suisse aurait été le premier pays à liquider une banques d'importance systémique mondiale". "Ce n'était clairement pas le moment de faire des expériences".

Le gouvernement, la banque centrale suisse (BNS) et la Finma, le gendarme des marchés en Suisse, "étaient d'accord sur le fait qu'un assainissement ou qu'une faillite du CS avec une séparation des activités suisses, comme le prévoit le plan d'urgence +too big to fail+, aurait probablement déclenché une crise financière internationale", indique la ministre.

Selon un sondage publié vendredi par la radio-télévision suisse publique, une majorité de Suisses (54%) est en désaccord avec la reprise du Credit Suisse par UBS.

"Que beaucoup aient la rage au ventre, je le comprends très bien", assure la ministre. "J'avoue que j'ai moi aussi du mal à l'accepter. Surtout lorsque des erreurs de gestion ont contribué à cette situation", mais, poursuit-elle "la solution adoptée était celle qui protégeait le mieux tout le monde".

En cas de nationalisation, explique-t-elle, la Confédération aurait dû assumer tous les risques.

Mme Keller-Sutter affirme par ailleurs qu'aucune pression étrangère n'a été exercée sur la Suisse. "Personne ne nous a poussés dans une direction particulière. Mais il était clair pour tout le monde, y compris pour nous-mêmes, qu'un assainissement ou une liquidation du CS provoquerait de graves perturbations internationales sur les marchés financiers".

La ministre balaie également ceux qui accusent les autorités d'avoir agi trop tard alors que Credit Suisse était dans la tourmente depuis deux ans, empêtré dans une série de scandales.

"Mon département, la BNS et la Finma ont discuté de scénarios d'urgence dès janvier - lors de mon deuxième jour de travail en tant que ministre des Finances. Cela devait se faire en coulisses pour ne pas nuire à la confiance dans CS", assure-t-elle.

Et "j'ai informé l'ensemble du Conseil fédéral (gouvernement) des scénarios d'urgence début février", ajoute-t-elle.