Srebrenica: Le Premier ministre néerlandais s'excuse auprès d'anciens Casques bleus

Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a présenté ses excuses aux Casques bleus de son pays déployés pour défendre la «zone protégée» de l'ONU à Srebrenica, en Bosnie en 1995. (AFP)
Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a présenté ses excuses aux Casques bleus de son pays déployés pour défendre la «zone protégée» de l'ONU à Srebrenica, en Bosnie en 1995. (AFP)
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Publié le Dimanche 19 juin 2022

Srebrenica: Le Premier ministre néerlandais s'excuse auprès d'anciens Casques bleus

  • «Aujourd'hui, au nom du gouvernement néerlandais, je présente mes excuses à toutes les femmes et tous les hommes du Dutchbat III. À vous et aux personnes qui ne sont pas ici aujourd'hui»
  • Le Premier ministre a ajouté que les Casques bleus avaient «toujours essayé de faire ce qu'il fallait dans des circonstances difficiles, même lorsque cela n'était plus possible»

LA HAYE: Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a présenté ses excuses aux Casques bleus de son pays déployés pour défendre la "zone protégée" de l'ONU à Srebrenica, en Bosnie en 1995, affirmant qu'il y avait des leçons à tirer de la réponse du monde face à l'invasion russe de l'Ukraine.

Faiblement armés, les Casques bleus néerlandais ont été dépassés et impuissants devant la conquête de Srebrenica (nord-est de la Bosnie) par les forces serbes bosniaques dirigées par leur chef militaire Ratko Mladic en juillet 1995.

Près de 8 000 hommes et adolescents ont été tués après la conquête serbe de la ville. Ces tueries, les pires commises en Europe depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, ont été qualifiées de génocide par la justice de l'ONU.

M. Rutte a déclaré samedi aux vétérans de la force Dutchbat III sur une base militaire à Schaarsbergen, dans l'est des Pays-Bas, que "près de 27 ans plus tard, certains mots n'ont toujours pas été prononcés".

"Aujourd'hui, au nom du gouvernement néerlandais, je présente mes excuses à toutes les femmes et tous les hommes du Dutchbat III. À vous et aux personnes qui ne sont pas ici aujourd'hui", a déclaré M. Rutte.

Le Premier ministre a ajouté que les Casques bleus avaient "toujours essayé de faire ce qu'il fallait dans des circonstances difficiles, même lorsque cela n'était plus possible".

L'échec de la force à empêcher le massacre de Srebrenica a depuis lors entaché la conscience nationale néerlandaise.

M. Rutte s'est également excusé pour le "manque de soutien" du gouvernement lorsque les soldats néérlandais sont retournés dans leur pays.

Les vétérans néerlandais ont eu raison de demander "où était le monde" lorsque le massacre de Srebrenica s'est produit, a ajouté M. Rutte.

"Et bien sûr, aujourd'hui, nous pensons aussi : où en sommes-nous maintenant, maintenant que le peuple ukrainien souffre d'une brutale agression russe", a-t-il déclaré.

"Comme c'est douloureux qu'il y ait à nouveau la guerre sur notre continent et que des crimes de guerre soient à nouveau commis à quelques heures de vol d'ici" , a-t-il dit.

La Russie a été accusée de crimes de guerre en Ukraine, notamment dans des villes autour de Kiev où des centaines de corps ont été retrouvés.

L’Etat néerlandais a été jugé en partie responsable du massacre par les forces serbes de 350 musulmans de Bosnie en juillet 1995, par la Cour Suprême du pays en 2019. Ces hommes avaient cherché à se mettre en sécurité dans la base des Casques bleus de Potocari à Srebrenica, mais ils en ont ensuite été expulsés avant d'être emmenés et tués par les forces serbes de Bosnie.

Les Casques bleus néérlandais ont été débordés dans leur base de Potocari par l'afflux massif d'habitants qui cherchaient la protection des soldats de l'ONU. Des Casques bleus ont fermé les grilles de leur base aux nouveaux arrivants avant de laisser les forces de Mladic évacuer les réfugiés.

Les hommes et les adolescents ont été séparés des femmes et emmenés dans des bus jusqu'aux sites d'exécution, et leurs corps jetés dans des charniers.


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."


Trump reproche à Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions concernant le conflit Iran-Israël

Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
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  • Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran.
  • Il a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

CALGARY, CANADA : Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran, et a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

« Le président Emmanuel Macron, de France, a dit par erreur, dans le but de faire de la publicité, que j'avais quitté le sommet du G7 au Canada pour retourner à Washington afin de travailler à un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran. Faux ! Il n'a aucune idée de la raison pour laquelle je suis maintenant en route pour Washington, mais cela n'a certainement rien à voir avec un cessez-le-feu. C'est beaucoup plus gros que ça », a-t-il tempêté sur son réseau Truth Social.

« Emmanuel ne comprend jamais rien, que ce soit volontairement ou non », a asséné le président américain, peu après avoir quitté le rassemblement des chefs d'État et de gouvernement du G7 dans les Rocheuses canadiennes, un jour plus tôt que prévu.

Le président français avait affirmé plus tôt, lors d'un point presse en marge du sommet, qu'« une offre avait été faite » de la part des Américains pour « une rencontre et des échanges » avec les Iraniens, ajoutant : « Si les États-Unis peuvent obtenir un cessez-le-feu, c'est une très bonne chose. » 

Ces dernières heures, Donald Trump a envoyé des signaux confus sur le conflit en cours entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations vont bon train sur un éventuel engagement militaire direct des États-Unis.

Tout en exhortant l'Iran à conclure un « accord » sur son programme nucléaire « avant qu'il ne soit trop tard », il a aussi appelé à « évacuer » Téhéran dans un message particulièrement alarmiste sur Truth Social.

Le gouvernement américain a toutefois assuré que la posture des forces américaines dans la région restait « défensive ».

Selon le site Axios, l'exécutif américain n'a pas abandonné la voie diplomatique et discute d'une possible rencontre entre l'émissaire spécial pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, et le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.