L'OCI condamne la discrimination à l'encontre des musulmans indiens

Un bulldozer démolit la résidence d'un dirigeant local qui aurait participé aux récentes manifestations à Allahabad, le 12 juin 2022 (Photo, AFP).
Un bulldozer démolit la résidence d'un dirigeant local qui aurait participé aux récentes manifestations à Allahabad, le 12 juin 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 21 juin 2022

L'OCI condamne la discrimination à l'encontre des musulmans indiens

  • L’organisme de défense des droits de l'homme condamne le BJP au pouvoir pour avoir détruit les maisons de militants musulmans
  • Une tendance aux deux poids deux mesures est remarquée, les manifestants antigouvernementaux d'autres communautés n'étant pas visés de la même manière

RIYAD: La Commission permanente indépendante des droits de l'homme (CPIDH) de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) a fermement condamné les actes discriminatoires à l'encontre des musulmans indiens, appelant la communauté internationale à tenir l'Inde pour responsable des violations des droits de l'homme des minorités et à mettre fin à leurs hostilités.
La Commission, l'un des principaux organes de l'OCI, qui compte 57 membres, a tweeté qu'elle «condamne ces actes effrontés de discrimination, bafouant tous les idéaux pluralistes en toute impunité !! Elle appelle la communauté internationale et les procédures spéciales des Nations unies concernées à demander instamment au gouvernement indien de protéger les droits de sa minorité musulmane et de mettre immédiatement fin aux hostilités à son encontre».
La Commission a également partagé une vidéo d'Al Jazeera dans laquelle Arundhati Roy, célèbre activiste et auteur indienne, décrit comment l'Inde est en train de devenir une «entreprise fasciste hindoue».

Le personnel de sécurité monte la garde sur une route à New Delhi, le 26 février 2020 (Photo, AFP).

Roy, plus connue pour son livre primé The God of Small Things (Le Dieu des Petits Riens), a déclaré: «Le rasage des maisons musulmanes marque un moment où l'on assiste à la transition d'une sorte de démocratie fragile et imparfaite vers une entreprise hindoue fasciste et criminelle, de manière assez ouverte et effrontée. Auparavant, les musulmans étaient punis par des bandes de miliciens ou par la police. Mais lorsque vous annoncez que vous comptez détruire au bulldozer une maison, un quartier ou un ensemble de magasins, vous indiquez qui sont les personnes qui seront impliquées dans cette opération.»
Elle a ajouté: «Il y aura les autorités municipales, il y aura les magistrats locaux, il y aura les gens qui regardent, il y aura les médias qui diffuseront cela dans les foyers des gens, et surtout, il y aura les tribunaux qui regarderont ailleurs et ne feront rien.»

Des agents de police tentent de retenir des membres et des partisans de l'AISA lors d'une manifestation au Jantar Mantar, à New Delhi (Photo, Reuters).

«En réalité, ce que vous faites, c'est dire aux musulmans: vous êtes livrés à vous-mêmes. Il n'y a pas d'aide. Il n'y a pas de loi pour vous. Et toutes les institutions qui faisaient partie des freins et contrepoids de cette ancienne démocratie vont maintenant être utilisées comme des armes contre vous», a-t-elle poursuivi.
Ces derniers mois, les autorités des États gouvernés par le parti Bharatiya Janata (BJP) du Premier ministre Narendra Modi ont procédé au rasage de maisons, de magasins et d'entreprises appartenant à des musulmans soupçonnés de participer à des manifestations antigouvernementales.
La semaine dernière, après avoir utilisé des bulldozers à Kanpur et à Saharanpur, l'administration de l'Uttar Pradesh a démoli la maison de l'étudiante activiste Afreen Fatima à Prayagraj, après lui avoir signifié un jour seulement un avis d'évacuation, à la suite de protestations contre des propos désobligeants tenus par des porte-parole du BJP à l'égard du prophète Mahomet.
Les défenseurs des droits de l'homme ont constaté une tendance aux deux poids deux mesures, les manifestants antigouvernementaux d'autres communautés n'étant pas visés de la même manière.

Un protestataire brandit une pancarte lors d'une manifestation contre la nouvelle loi indienne sur la citoyenneté, à New Delhi (Photo, AFP).

Le 16 juin, des dizaines de milliers de jeunes hommes furieux de la nouvelle politique de recrutement de l'armée du gouvernement BJP se sont déchaînés dans toute l'Inde. Ils ont brûlé des trains et des véhicules, attaqué des postes de police, bloqué des routes et ont même brûlé les bureaux du BJP dans une ville, mais leurs maisons n'ont pas été rasées en représailles.
La déclaration de la CPIDH sur les abus antimusulmans en Inde intervient après que la Commission a appuyé la condamnation et l'indignation exprimées par l'OCI et les membres de la communauté internationale à la suite des propos diffamatoires tenus par des dirigeants du BJP à l'encontre du prophète Mahomet.
Le 6 juin, elle a indiqué dans un tweet: «L'OIC-CPIDH demande instamment aux Nations unies et à la communauté internationale des droits de l'homme de faire pression sur l'Inde pour qu'elle lutte résolument contre l'islamophobie et les discours blasphématoires, qu'elle poursuive les personnes impliquées sans impunité et qu'elle remédie à la persécution systématique de la minorité musulmane.»


Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".

 


Famine: l'ONU alerte sur «16 zones critiques» où la situation s'aggrave

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.  L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".  Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations. L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante". Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
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  • Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue
  • "Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM

ROME: Des millions de personnes supplémentaires dans le monde pourraient être confrontées à la famine ou au risque de famine, ont averti mercredi les deux organes de l'ONU dédiés à l'alimentation et à l'agriculture, dans un contexte tendu par la limitation des financements.

Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue.

"Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM, tous deux basés à Rome, dans un communiqué commun.

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.

L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".

Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

"Nous sommes au bord d'une catastrophe alimentaire totalement évitable qui menace de provoquer une famine généralisée dans de nombreux pays", a mis en garde Cindy McCain, directrice générale du PAM, citée dans le communiqué, ajoutant que "ne pas agir maintenant ne fera qu'aggraver l'instabilité".

Le financement de l'aide humanitaire est "dangereusement insuffisant", alerte également le rapport, précisant que sur les 29 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide aux populations vulnérables, seuls 10,5 milliards ont été reçus, précipitant notamment l'aide alimentaire aux réfugiés "au bord de la rupture".

Le PAM indique avoir réduit son assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées en raison des coupes budgétaires et suspendu les programmes d'alimentation scolaire dans certains pays.

La FAO prévient de son côté que les efforts pour protéger les moyens de subsistance agricoles sont menacés et alerte sur la nécessité d'un financement urgent pour les semences et les services de santé animale.

"La prévention de la famine n’est pas seulement un devoir moral – c’est un investissement judicieux pour la paix et la stabilité à long terme", a rappelé le directeur général de la FAO, Qu Dongyu.

 


UE: quatre pays bénéficiaires de l'aide à la répartition des migrants

Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
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  • La Commission européenne propose de relocaliser au moins 30.000 demandeurs d’asile depuis l’Italie, l’Espagne, la Grèce et Chypre vers d’autres États membres pour alléger la pression migratoire sur ces pays
  • Les 27 pays de l’UE doivent désormais négocier : chaque État devra soit accueillir des migrants, soit verser 20.000 € par personne — un débat déjà tendu entre pays réticents

BRUXELLES: La Commission européenne a annoncé mardi que l'Italie, l'Espagne, la Grèce et Chypre devraient recevoir de l'aide pour répartir ailleurs au moins 30.000 demandeurs d'asile et ainsi alléger la "pression migratoire" pesant sur ces pays.

Cette annonce va ouvrir des négociations délicates entre les 27 États membres de l'Union européenne (UE), dont nombre d'entre eux se montrent réticents à l'idée d'en accueillir.

L'UE a adopté en 2024 une réforme de sa politique sur la migration et l'asile, qui va bientôt entrer en vigueur.

L'élément clé est un nouveau système de "solidarité" visant à aider les pays méditerranéens considérés par Bruxelles comme étant sous "pression migratoire".

Les autres pays devront soit accueillir une partie des demandeurs d'asile en provenance de ces pays, soit leur verser une aide financière de 20.000 euros par migrant.

Les États membres ont cherché à influencer la décision de la Commission, ce qui a retardé son annonce d'un mois.

"La Grèce et Chypre subissent une forte pression migratoire du fait du niveau disproportionné des arrivées au cours de l'année écoulée", a déclaré mardi la Commission dans un communiqué.

"L'Espagne et l'Italie subissent également une forte pression migratoire du fait d'un nombre disproportionné d'arrivées à la suite d'opérations de sauvetage et de recherche en mer durant la même période", a-t-elle ajouté.

Cette annonce servira de base aux négociations entre États membres sur le nombre supplémentaire de demandeurs d'asile que chacun est disposé à accueillir, ou le montant de l'aide financière qu'il est prêt à apporter.

Certains pays ont déjà assuré qu'ils n'accueilleraient personne dans le cadre de ce dispositif et qu'ils se limiteraient à verser de l'argent.

Au moins 30.000 migrants devront être "relocalisés" chaque année dans le cadre du nouveau système. Le nombre définitif reste à déterminer, et la décision de qui ira où doit être prise d'ici fin décembre.