Ukraine: Les Russes avancent dans l'Est, Kiev attend un feu vert de l'UE

«L'armée russe pilonne Lyssytchansk à coups de canons, de missiles, de bombes aériennes, de lance-roquettes... ils détruisent tout» (Photo, AFP).
«L'armée russe pilonne Lyssytchansk à coups de canons, de missiles, de bombes aériennes, de lance-roquettes... ils détruisent tout» (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 23 juin 2022

Ukraine: Les Russes avancent dans l'Est, Kiev attend un feu vert de l'UE

  • La poche de résistance ukrainienne autour de Lyssytchansk et Severodonetsk est la seule qui échappe encore aux forces russes dans la région de Lougansk
  • Pendant ce temps, le ton est monté entre Moscou et un membre de l'UE, la Lituanie, après la mise en application par cette ex-république soviétique de sanctions européennes liées à l'invasion de l'Ukraine

LYSSYTCHANSK: Les forces russes ont accentué mercredi leur progression vers Lyssytchansk, ville industrielle stratégique de l'est de l'Ukraine, à la veille d'un sommet européen où Kiev espère obtenir le statut officiel de candidat à l'UE.

Selon le lieutenant-colonel Andreï Marotchko, représentant des séparatistes prorusses combattants au côté des troupes de Moscou, les forces ukrainiennes sont désormais cernées dans deux villages supplémentaires situés à quelques kilomètres de Lyssytchansk et de sa ville jumelle Severodonetsk.

"Très bientôt, les groupes (ukrainiens) à Lyssytchansk et Severodonetsk seront encerclés", a-t-il déclaré à l'antenne d'une télévision russe, revendiquant pour son camp des "succès (...) colossaux" en 48 heures.

"Les Russes s'approchent de Lyssytchansk, prennent pied dans les villes voisines et bombardent la ville avec leurs avions", avait reconnu plus tôt Serguiï Gaïdaï, le gouverneur de la région de Lougansk, épicentre du conflit ces dernières semaines.

Selon lui, "l'armée russe pilonne (aussi) Lyssytchansk avec son artillerie et ses tanks", et si les Ukrainiens contrôlent encore la ville, le déluge de feu russe y "détruit tout".

La poche de résistance ukrainienne autour de Lyssytchansk et Severodonetsk est la seule qui échappe encore aux forces russes dans la région de Lougansk, où les violents combats d'artillerie durent depuis des semaines.

«L'enfer»

Les deux villes sont une étape clé pour les Russes dans leur plan de conquête de l'intégralité du Donbass, bassin essentiellement russophone et en partie tenu par des séparatistes prorusses depuis 2014.

Sur place, "c'est l'enfer", estime M. Gaïdaï, mais "nos hommes tiennent leurs positions".

"Les Russes détruisent complètement les maisons, jusqu'aux fondations, avec leur artillerie", a déclaré mercredi le chef de l'administration de la ville, Oleksandr Stryuk, estimant qu'il reste "7 - 8 000 habitants" dans cette cité industrielle qui en comptait environ 100 000 avant la guerre.

Côté russe, les autorités ont indiqué que deux drones avaient attaqué et provoqué un incendie mercredi dans la raffinerie de pétrole Novochakhtinski, située en territoire russe, à quelques kilomètres de la frontière avec la région de Lougansk.

Selon les autorités locales, l'incendie n'a fait aucune victime et a été éteint en fin de matinée. Sans accuser nommément les forces ukrainiennes, Moscou a dénoncé des "actes terroristes venant de la frontière occidentale" de cette région russe.

L'armée russe a d'autre part accusé les Ukrainiens d'avoir monté une "provocation" en faisant exploser une école secondaire d'Avdiika, ville proche de Donetsk, sur la ligne de front, puis d'avoir "distribué photos et vidéos fabriquées dans les médias" afin "d'accuser les forces russes".

«Hystérie russophobe»

Sur le plan diplomatique, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, en plus de réclamer davantage de livraisons d'armes lourdes à ses alliés occidentaux, s'active pour s'assurer que les 27 pays de l'Union européenne accorderont à l'Ukraine le statut officiel de candidat à l'UE jeudi lors d'un sommet prévu à Bruxelles.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a appelé les dirigeants européens à "se montrer à la hauteur" en accédant à la demande de Kiev.

L'exécutif européen a rendu il y a quelques jours un avis favorable sur la candidature de l'Ukraine et mardi, le ministre des Affaires européennes français Clément Beaune, dont le pays assure la présidence tournante du Conseil de l'UE, a indiqué qu'un "consensus total" entre les Vingt-Sept avait émergé sur cette question.

À Berlin, le chancelier allemand Olaf Scholz a appelé mercredi à mettre sur pied "un plan Marshall" pour la reconstruction de l'Ukraine. "Nous aurons besoin de plusieurs milliards d'euros et de dollars supplémentaires et ce pendant des années", a-t-il souligné.

Le sommet européen de Luxembourg doit être suivi d'un autre du G7 et d'un troisième de l'Otan. La question de l'aide financière à Kiev devrait être au coeur des discussions de ces trois rencontres.

Avec la guerre, "notre vie a changé, mais pas notre vision du monde", et "notre [...] but n'a pas changé", a-t-il déclaré : "Nous nous battons pour notre avenir, notre liberté, et notre terre."

«Dicter la paix»

Selon Madrid, M. Zelensky participera en visioconférence au sommet de l'Otan devant se tenir du 28 au 30 juin dans la capitale espagnole.

"La vérité, c'est que nous sommes encore loin de négociations entre l'Ukraine et la Russie parce que [le président russe Vladimir] Poutine croit encore en la possibilité de pouvoir dicter la paix", a également estimé M. Scholz.

Alors que Moscou commémore l'invasion de l'Union soviétique par l'Allemagne nazie en 1941, la diplomatie russe a accusé Berlin d'alimenter une "hystérie russophobe" et ce "de façon systématique par des attaques quasi-quotidiennes de membres du gouvernement allemand contre notre pays".

Et Moscou a reçu un nouveau soutien voilé du président chinois Xi Jinping, qui, dans une référence implicite à l'Otan a fustigé mercredi "l'élargissement des alliances militaires", responsable selon lui entre autres de la crise en Ukraine.

Selon Ankara, un navire marchand turc a quitté mercredi le port ukrainien de Marioupol (sud-est) après des discussions entre délégations turque et russe à Moscou au sujet des céréales bloquées en Ukraine à cause de l'invasion russe.

La Turquie, qui se met en avant comme médiatrice, a également annoncé la tenue prochaine d'une rencontre quadripartite à Ankara avec des représentants des Nations unies, de la Russie et de l'Ukraine pour faire avancer le dossier des céréales bloquées dans les ports ukrainiens.

Mais Kiev a nié qu'un accord ait été conclu en vue d'une telle rencontre, et Moscou, qui impose en mer Noire un blocus maritime à son voisin n'a fait état d'aucune avancée majeure en vue de débloquer les ports ukrainiens comme le demandent avec insistance plusieurs pays africains inquiets pour leur approvisionnement en blé.

«Pour toujours dans mon coeur»

À Lyssytchansk, une équipe de l'AFP a vu des soldats ukrainiens creuser une tranchée devant servir de poste de tir dans une rue du centre, et ériger des barricades avec des barbelés et des branches.

"De nombreux habitants qui sont restés attendent le monde russe", explique Jaconda, faisant allusion à la volonté du président russe Vladimir Poutine de restaurer l'influence russe dans les régions limitrophes de la Russie.

Plus au nord, à Kharkiv, tenue par les Ukrainiens et bombardée quotidiennement en pleine journée, une équipe de l’AFP a trouvé la ville vidée de ses habitants.

"La situation est très mauvaise", explique Leila Choydhry, une jeune fille. "La nuit dernière, l'immeuble voisin du mien s'est totalement effondré suite à bombardement tandis que je dormais". "Mais je n'ai pas peur de mourir", ajoute celle qui s'est fait tatouer sur l'avant-bras gauche en anglais: "Ukraine pour toujours dans mon cœur".

Médecins sans frontières (MSF) a dénoncé mercredi le "niveau choquant" de souffrance que la violence aveugle de la guerre en Ukraine cause aux civils, victimes d'"attaques indiscriminées constantes".

Ce manque de respect pour leur protection "constitue une violation grave du droit humanitaire international", a-t-elle dénoncé.

Reporters sans frontières (RSF) a publié de son côté une enquête menée en Ukraine qui prouve, selon elle, que le photoreporter ukrainien Maks Levin a été "exécuté" avec un soldat qui l'accompagnait, après avoir été probablement torturé, par des militaires russes en mars.

Ce "rapport donnera lieu à notre sixième plainte" devant la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, a indiqué RSF.


Un médecin syrien condamné à perpétuité en Allemagne pour crimes contre l'humanité sous Assad

L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle. (AFP)
L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle. (AFP)
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  • Agé de 40 ans, il réfutait toutes les accusations, parmi lesquelles celles d'avoir mis le feu aux parties génitales d'un adolescent et d'avoir administré une injection létale à un détenu qui avait résisté aux coups
  • "Il a tué deux personnes et blessé grièvement neuf autres", a affirmé en rendant son verdict le juge Christoph Koller, soulignant que ces actes commis en 2011 et 2012 "s'inscrivaient dans la réaction brutale du régime dictatorial et injuste d'Assad"

FRANCFORT: Un médecin syrien, accusé de tortures d'opposants au régime de Bachar al-Assad, a été condamné à la prison à vie lundi par la justice allemande, après un procès fleuve de plus de trois ans à Francfort.

Arrivé en Allemagne en 2015, où il a exercé comme chirurgien orthopédique jusqu'à son arrestation en 2020 après avoir été reconnu par d'autres réfugiés syriens, Alaa Moussa était jugé pour de multiples crimes sur des détenus dans des hôpitaux militaires de Damas et de Homs durant la guerre civile en Syrie.

Agé de 40 ans, il réfutait toutes les accusations, parmi lesquelles celles d'avoir mis le feu aux parties génitales d'un adolescent et d'avoir administré une injection létale à un détenu qui avait résisté aux coups.

"Il a tué deux personnes et blessé grièvement neuf autres", a affirmé en rendant son verdict le juge Christoph Koller, soulignant que ces actes commis en 2011 et 2012 "s'inscrivaient dans la réaction brutale du régime dictatorial et injuste d'Assad" aux manifestations des opposants.

Dénonçant "une violation massive des droits de l'Homme" par l'accusé, le juge a souligné que le verdict était aussi une façon de montrer "que la souffrance des victimes n'est pas oubliée".

"Outre les difficultés inhérentes à un délai de 12 ans, le régime syrien a tenté jusqu'à sa chute (en décembre 2024, ndlr) d'exercer une influence sur la procédure" allemande, a-t-il poursuivi, évoquant des menaces sur des proches des témoins.

Etant donné la gravité des faits, la condamnation à la perpétuité d'Alaa Moussa a été assortie d'une peine de sûreté pour une durée non encore définie (qui sera décidée au bout de quinze ans d'incarcération).

Lors de son procès commencé le 19 janvier 2022, entouré de hautes mesures de sécurité, Alaa Moussa avait été confronté à plus d'une cinquantaine de témoins et d'anciennes victimes.

Certains avaient témoigné masqués et beaucoup avaient fait état de menaces et d'intimidation à l'encontre de leur famille restée au pays alors que l'ombre des services secrets syriens planait sur les audiences.

Une situation qui s'est détendue après la chute, durant le procès, du dictateur Bachar al-Assad, renversé en décembre 2024 et désormais réfugié en Russie.

Parmi les témoins, un ancien lieutenant d'Alep, âgé aujourd'hui d'une quarantaine d'années, emprisonné après avoir refusé de tirer sur des manifestants en novembre 2011.

"Puni pour ses actes" 

Il avait affirmé avoir vu Alaa Moussa infliger des injections à des malades allongés sur le sol, qui sont décédés peu après, dans l'hôpital militaire où il sévissait.

"Aucun tortionnaire, quel que soit le lieu où il a commis son crime, ne peut être certain d'échapper à la justice. Il devra toujours s'attendre à être puni pour ses actes", a asséné le juge Christoph Koller lors de son verdict.

L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle.

Il y a deux semaines, la justice allemande avait ainsi condamné à la prison à vie un ancien chef d'une milice syrienne soutenant l'ex-président Bachar al-Assad, reconnu coupable notamment de meurtre, d'actes de torture et de séquestration entre 2012 et 2014.

Lors du premier procès au monde sur des exactions du régime de Bachar al-Assad tenu en Allemagne, Anwar Raslan, un ex-gradé des services de renseignement syriens, avait été condamné en janvier 2022 à la prison à vie pour le meurtre de 27 prisonniers et des faits de torture sur au moins 4.000 autres, en 2011 et 2012, dans la prison Al-Khatib.

Des procès sur les crimes commis en Syrie ont également eu lieu ailleurs en Europe, notamment en France et en Suède.

Le conflit en Syrie, déclenché par des protestations pacifiques violemment réprimées en 2011, a fait plus d'un demi-million de morts, déplacé des millions de personnes et ravagé l'économie et les infrastructures du pays.


Ukraine: l'aide européenne compense le désengagement américain, selon le Kiel Institute

Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
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  • « L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.
  • Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

PARIS : Selon l'institut de recherche allemand Kiel Institute, une hausse de l'aide des pays européens à l'Ukraine a permis début 2025 de combler le vide laissé par le désengagement de la nouvelle administration américaine de Donald Trump.

« L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.

Alors que « les États-Unis, qui étaient auparavant le plus gros donateur à l'Ukraine, n'ont pas annoncé de nouvelle enveloppe depuis début janvier », l'Ukraine a tout de même reçu plus d'aide de janvier à avril 2025 qu'en moyenne les années précédentes sur la même période. 

« Reste à savoir s'il s'agit d'une hausse temporaire ou du début d'une évolution plus durable du rôle de l'Europe en tant que principal soutien de l'Ukraine », a déclaré Christoph Trebesch, qui dirige l'équipe du Kiel Institute chargée de suivre les engagements en faveur de l'Ukraine, cité dans le communiqué.

Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

En revanche, « il est frappant de constater le peu d'aide allemande allouée ces derniers mois », a-t-il commenté. « Au lieu d'augmenter son soutien après l'arrivée de Trump au pouvoir, nous observons une forte baisse de l'aide allemande par rapport aux années précédentes. »

« La tendance est la même pour l'Italie et l'Espagne », a-t-il précisé. 

Au 30 avril 2025, 294 milliards d'euros au total ont été alloués à des dépenses précises en faveur de l'Ukraine (sur 405 milliards promis), selon les derniers chiffres du Kiel Institute. Les 111 milliards restants ont été promis à long terme, mais pas encore alloués.

Sur la somme déjà donnée, 140 milliards d'euros correspondent à de l'aide militaire, 133 milliards à de l'aide financière et 21 milliards à de l'aide humanitaire.

Les principaux donateurs sont l'Union européenne et ses membres (131 milliards d'euros donnés ou alloués), les États-Unis (115 milliards) et le Royaume-Uni (19 milliards).

En matière d'aide militaire, l'Europe, le Royaume-Uni compris, « dépasse pour la première fois depuis juin 2022 les États-Unis », selon le Kiel Institute. Les Européens ont déjà donné ou alloué 72 milliards d'euros d'aide militaire à l'Ukraine depuis le début de la guerre, contre 65 milliards pour les États-Unis. 


Les dirigeants du G7, dont Trump, se rejoignent au Canada tandis qu'un conflit oppose l'Iran et Israël

Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
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  • Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël.
  • La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

KANANASKIS, CANADA : Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël, alors que leurs dirigeants, dont le président américain, se retrouvent pour un sommet sous tension dans les Rocheuses canadiennes.

Il s'agit du premier grand sommet depuis que Donald Trump est revenu au pouvoir en janvier, ce qui a fragilisé l'unité du club des grandes démocraties industrialisées (Allemagne, Royaume-Uni, Canada, États-Unis, France, Italie et Japon).

Le président américain, qui n'a cessé de menacer le Canada ces derniers mois, est arrivé en fin de journée dans ce pays, avec sur la tête une casquette blanche portant son slogan « Make America Great Again » (« Rendre sa grandeur à l'Amérique »).

Pour cette réunion qui se déroule à Kananaskis, dans le parc national de Banff, dans l'ouest du Canada, il retrouvera ses alliés du G7 ainsi que les dirigeants de nombreux autres pays invités : l'Inde, l'Ukraine, le Mexique, l'Afrique du Sud et l'Australie seront notamment présents.

La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

Mais parviendront-ils à parler d'une voix commune, notamment sur cette région du monde ?

Israël a stupéfié le monde vendredi en ouvrant un nouveau front avec une campagne militaire surprise et massive contre l'Iran.

Selon une source gouvernementale citée par l'AFP, les dirigeants du G7 travaillent à une déclaration commune. Reste à décider s'il s'agit d'appeler à la désescalade ou simplement de soutenir Israël en affirmant que le pays a le droit de se défendre. 

Mais cette guerre n'est pas le seule enjeu des discussions à Kananaskis. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est parmi les invités et doit s'entretenir avec Donald Trump

Le président américain, qui s'est rapproché de façon spectaculaire de Moscou, a de nouveau eu un entretien téléphonique samedi avec le président russe Vladimir Poutine. Ce dernier lui a dit être prêt à un nouveau round de négociations.

De leur côté, les Européens tentent de convaincre Donald Trump de promulguer de nouvelles sanctions contre Moscou, ciblant plus précisément les ventes de pétrole russe. 

Tous les pays souhaitent par ailleurs aborder l'aspect commercial avec le président Trump. En imposant des taxes douanières d'au moins 10 % sur la plupart des produits entrant aux États-Unis, ce dernier a dévié le cours de la mondialisation et menacé l'économie mondiale d'un ralentissement général. 

Ce sommet du G7 est la première visite du président américain sur le sol canadien depuis qu'il a menacé son voisin du nord, estimant qu'il serait préférable qu'il devienne le 51^e État américain.

Le Premier ministre canadien, Mark Carney, et Donald Trump se rencontreront lundi matin lors d'un tête-à-tête. Outre MM. Carney et Zelensky, le dirigeant américain doit aussi rencontrer la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum.