L'opposition renvoie la balle à Macron et veut redonner tout son poids au parlement

Emmanuel Macron avec Ursula von der Leyen le 23 juin 2022 à Bruxelles. (AFP).
Emmanuel Macron avec Ursula von der Leyen le 23 juin 2022 à Bruxelles. (AFP).
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Publié le Jeudi 23 juin 2022

L'opposition renvoie la balle à Macron et veut redonner tout son poids au parlement

  • En pleine crise politique en France, le président Macron est contraint de s'éloigner 48 heures de Paris pour participer à un sommet de l'Union européenne (UE) jeudi et vendredi
  • Quatre jours après le second tour des élections législatives, la France reste plongée dans l'incertitude, le président Macron, réélu en avril, ayant perdu sa majorité absolue à l'Assemblée nationale

PARIS: L'opposition a renvoyé la balle dans le camp d'Emmanuel Macron jeudi, refusant l'idée d'un gouvernement de coalition et l'enjoignant à proposer des mesures concrètes pour les Français, tout en souhaitant redonner au Parlement tout son rôle dans l'examen de textes « au cas par cas ». 

« C'est lui qui est au pied du mur, pas nous (...) S'il reste sur son projet, il n'a pas de majorité absolue, et c'est lui qui est coincé, c'est lui qui va bloquer la France », a résumé la députée Nupes-PS Valérie Rabault. 

Avant de s'envoler jeudi pour un sommet européen à Bruxelles, le chef de l'Etat a écarté mercredi soir devant 15,5 millions de téléspectateurs l'hypothèse d'un gouvernement d'union nationale, testée auprès de certains dirigeants de partis. Il a aussi demandé à la gauche unie Nupes, au Rassemblement national et aux Républicains, qui l'ont privé de majorité absolue dimanche, de « dire en toute transparence jusqu'où ils sont prêts à aller » pour « bâtir des compromis »: « entrer dans une coalition de gouvernement et d'action (ou) s'engager à voter simplement certains textes, notre budget ». 

Alors qu'il avait réclamé une réponse à courte échéance, à son retour de Bruxelles vendredi après-midi, la porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire a assuré qu'il n'avait « pas fixé un ultimatum de 48 heures ». 

Mais les réponses n'ont pas tardé. 

« Faire un pas » vers l'opposition  

« C'est à lui de voir jusqu'où il peut aller pour les Français », a rétorqué le député Nupes-LFI François Ruffin, reprenant les mots du président. 

La Nupes veut « des choses très concrètes », par exemple voir dans le projet de M. Macron le Smic à 1 500 euros, a insisté Mme Rabault, tandis que le député Nupes-EELV Julien Bayou promet des propositions sur l'écologie de la part de la gauche unie. 

A droite, LR « refuse » tout contrat de coalition qui effacerait les « convictions » politiques de chacun. « Donc ce sera pour nous le cas par cas » sur le vote de textes au Parlement, a répété le président du groupe LR au Sénat Bruno Retailleau. 

Les Républicains comptent eux-mêmes proposer des mesures la semaine prochaine, avait rappelé mercredi le nouveau chef de file de leur groupe Olivier Marleix, qui refuse de faire un « chèque en blanc, de surcroît sur un projet peu clair », au chef de l'Etat. 

A M. Macron de « faire le premier pas (...), d'indiquer désormais sur quels points il est prêt à s'amender pour tenir compte du verdict des urnes », a abondé le président par intérim du RN Jordan Bardella, citant la nécessité de « renoncer » à la retraite à 65 ans et « baisser » les taxes sur les carburants. 

Marine Le Pen, élue par acclamation car seule candidate jeudi à la tête d'un groupe RN fort de 89 députés, avait promis la veille que ceux-ci « examiner(aient) les textes à la lumière de l'intérêt des Français et de la France ». 

Majorité plus large 

Mais dans les rangs macronistes, on ne désespère pas de pouvoir parvenir à un élargissement de la majorité. 

Gilles Boyer, membre fondateur d'Horizons avec Edouard Philippe, qui avait appelé à construire une « grande coalition », confirme que le parti continue d'essayer d'en constituer une avec certains LR, PS ou EELV. 

« Une coalition, c'est quoi: c'est identifier les grandes réformes sur lesquelles nous pourrions trouver des points d'accord. Et ensuite bâtir un accord de gouvernement », explique-t-il, prédisant « plusieurs jours, semaines voire quelques mois de discussions » pour y parvenir. 

Mais attention, a mis en garde François Bayrou (Modem), autre allié macroniste: « l'idée qu'il suffit de recréer une majorité qui n'a pas été donnée par les électeurs » pour « continuer le business as usual » n'est pas possible, au risque d'aller vers « de nouveaux accidents » électoraux. 

M. Macron a certes reconnu la nécessité « d'apprendre à gouverner et légiférer différemment », usant de nombreuses fois du mot « compromis », mais il a aussi averti de sa détermination à « ne jamais perdre la cohérence du projet » que les électeurs ont soutenu en le réélisant en avril. 

Le « dialogue » avec l'opposition est « enclenché » pour « plusieurs jours, peut-être même plusieurs semaines », assure Mme Grégoire, précisant que le chef de l'Etat « reverra possiblement les présidents des forces politiques et échangera avec eux en étant à l'écoute ». 

Cela se fera dans un agenda international chargé. Après Bruxelles et un rapide retour à Paris, Emmanuel Macron s'envolera dimanche pour un G7 en Allemagne, puis le 28 juin pour un sommet de l'Otan à Madrid. 

Par ailleurs, les groupes à l'Assemblée nationale achèvent jeudi de nommer leurs présidents. 

Outre Marine Le Pen au RN, Boris Vallaud a été élu à la tête du groupe PS. Chez EELV, le secrétaire national du parti et député de Paris Julien Bayou et la députée de l'Isère Cyrielle Chatelain assureront une « coprésidence ». 

Mercredi, Aurore Bergé a été désignée cheffe de file par Renaissance, Laurent Marcangeli par Horizons, Mathilde Panot par LFI et André Chassaigne par les communistes. 

Quant à la présidence de la commission des Finances, pour laquelle gauche et RN bataillent, la PS Valérie Rabault et le RN Jean-Philippe Tanguy ont fait acte de candidature en vue du vote du 30 juin. 


La présidente du Louvre déterminée à mener à bien la modernisation du musée

 La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
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  • "J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui"
  • Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente

PARIS: La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes.

"J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui".

Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente, qui en avait déjà fait état lors de son audition devant la commission de la Culture du Sénat fin octobre.

"Je veux remercier la confiance qui m'est accordée" pour "porter la transformation du Louvre, qui a plus que jamais besoin de transformation, de modernisation, pour devenir pleinement un musée du XXIe siècle. Ce qu'il n'est pas aujourd'hui", a ajouté la présidente, dont la démission avait été refusée après le vol.

Laurence des Cars, en poste depuis septembre 2021, a convoqué un conseil d'administration d'urgence vendredi pour revoir la gouvernance du musée le plus visité du monde.

Le 19 octobre, des malfaiteurs avaient réussi à s'introduire au Louvre et à dérober des joyaux d'une valeur de 88 millions d'euros, qui restent introuvables. Quatre suspects ont été mis en examen et écroués.

La Cour des comptes a étrillé jeudi le grand musée parisien dans un rapport en estimant qu'il avait "privilégié des opérations visibles et attractives" au détriment de la sécurité.

Entre 2018 et 2024, le Louvre a consacré 26,7 millions d'euros à des travaux d'entretien et de mise aux normes et 105,4 millions d'euros "pour l'acquisition d'œuvres", selon le rapport.

Mais, pour Laurence des Cars, "le Louvre est un tout" dans "lequel il ne faut pas opposer les travaux aux acquisitions des oeuvres, l'accueil de tous les publics". "Nous avons assuré l'ensemble de nos missions".

 


Un jeune homme tué par arme blanche dans une rixe à Clermont-Ferrand

Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
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  • A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat
  • La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière

CLERMONT-FERRAND: Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP.

Une rixe est survenue entre deux groupes de personnes dans le centre de la ville en fin de soirée pour un motif encore inconnu, a expliqué Eric Serfass.

A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat.

La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière.

Il n'y a pas eu d'autres blessés et aucune interpellation n'a encore eu lieu, selon le procureur.

Une enquête pour homicide volontaire est ouverte.


Présidentielle: Le Pen «annoncera sa décision» après son procès en appel, sans attendre la cassation

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  • Le Rassemblement national sera fixé sur le nom de sa candidate (ou de son candidat) avant les prochaines vacances d'été
  • Tel est en tout cas l'agenda fixé par Mme Le Pen dans un entretien au mensuel conservateur Causeur, publié jeudi

PARIS: Candidate déclarée à la prochaine présidentielle malgré son inéligibilité, Marine Le Pen affirme qu'elle ne se présentera "évidemment pas" si sa peine est confirmée en appel et qu'elle "annoncera donc (sa) décision" dans la foulée, sans attendre une éventuelle cassation.

Le Rassemblement national sera fixé sur le nom de sa candidate (ou de son candidat) avant les prochaines vacances d'été. Tel est en tout cas l'agenda fixé par Mme Le Pen dans un entretien au mensuel conservateur Causeur, publié jeudi.

Condamnée en première instance - dans l'affaire des assistants parlementaires européens - à une peine d'inéligibilité de cinq ans avec application immédiate, la triple candidate à l'élection présidentielle admet qu'elle ne pourra "évidemment pas" se représenter une quatrième fois si cette peine devait être confirmée en appel.

"Je prendrai ma décision de me présenter ou non lors du rendu de l'arrêt de la cour d'appel", ajoute-t-elle, évacuant l'hypothèse d'un suspense prolongé en cas de pourvoi en cassation. "On ne sait pas quand une telle décision serait rendue et on ne peut pas se lancer dans une campagne présidentielle au dernier moment", explique-t-elle.

Son second procès étant programmé du 13 janvier au 12 février 2026, avec un délibéré attendu quatre mois plus tard, "j'annoncerai donc ma décision cet été", précise celle qui s'était hissée au second tour en 2017 et en 2022 face à Emmanuel Macron.

Un calendrier choisi aussi "pour ne pas hypothéquer la candidature de Jordan Bardella dans le cas où il devrait y aller", souligne-t-elle, confirmant ainsi le statut de dauphin du jeune président du parti à la flamme.