Parti de zéro, le chef libanais Alan Geaam, vedette de la scène culinaire française

Geaam est originaire de la ville de Tripoli, au nord du Liban, où il a grandi pendant la désastreuse guerre civile au Liban. (Fournie)
Geaam est originaire de la ville de Tripoli, au nord du Liban, où il a grandi pendant la désastreuse guerre civile au Liban. (Fournie)
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Publié le Vendredi 24 juin 2022

Parti de zéro, le chef libanais Alan Geaam, vedette de la scène culinaire française

  • «Malgré la guerre, ma mère cuisinait toujours dans une marmite, elle y plongeait des épices. Il s’en dégageait une délicieuse odeur, celle de la nourriture qui mijotait»
  • «La cuisine française est connue dans le monde entier. Je l’ai découverte dans les magazines et à la télévision. Je me disais que j’irais un jour à Paris pour faire de la cuisine»

ARIS: Sur le col de sa blouse blanche, le chef Alan Geaam a fait coudre deux drapeaux, l’un libanais, son pays d’origine, qui a vu naître son amour pour la cuisine, et l’autre français, pour montrer que Paris est sa ville d’adoption depuis deux décennies – celle où ses rêves se sont réalisés.

M. Geaam est originaire de la ville de Tripoli, au nord du Liban, où il a grandi pendant la terrible guerre civile qui a secoué le Liban. Dans cette période traumatisante, les plats de sa mère lui apparaissaient comme des refuges.

«Malgré la guerre, ma mère cuisinait toujours dans une marmite, elle y plongeait des épices. Il s’en dégageait une délicieuse odeur, celle de la nourriture qui mijotait», confie M. Geaam dans l’entretien qu’il a accordé à Arab News. «La cuisine de ma mère a compensé tout ce que nous avons perdu pendant la guerre.»

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En 2017, Geaam a ouvert le restaurant Alan Geaam. (Photo fournie)

Depuis sa plus tendre enfance, M. Geaam a de grandes ambitions. «La cuisine française est connue dans le monde entier. Je l’ai découverte dans les magazines et à la télévision. Je me disais que j’irais un jour à Paris pour faire de la cuisine», se souvient-il. «Certains enfants rêvent d’aller sur la Lune ou d’être Superman. Moi, je voulais apprendre à cuisiner à Paris.»

Au sein de sa famille, dont certains membres sont ingénieurs ou médecins, le choix de carrière de M. Geaam suscite un certain scepticisme.

«J’ai dit à ma mère que je voulais devenir chef», raconte-t-il. «Je lui ai expliqué que, en France, les chefs sont très respectés, tout comme les avocats ou les médecins.»

M. Geaam emménage finalement dans la capitale française en 1999, alors qu’il a un peu plus de 20 ans. Rien n’est simple, alors: il voyage seul, ne parle pas français et ne connaît personne. Par ailleurs, la durée de validité de son visa n’est que de sept jours.

«J’avais 200 francs – soit l’équivalent de trente euros – dans ma poche», se rappelle M. Geaam.

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Alan Geaam est un concept gastronomique qui présente la cuisine libanaise dans un style français sophistiqué. (Photo founie)

Il décroche alors son premier travail. Il nettoie des ateliers qui sont aussi les lieux où il dort. La nuit, il travaille dans un snack libanais où il seconde le chef.

«Un jour, le chef n’est pas venu travailler et j’ai saisi ma chance. Je me suis directement lancé dans la cuisine et j’ai fait le service», explique M. Geaam.

Au fil du temps, sa situation s’améliore. Non seulement il s’épanouit sur le plan professionnel, mais il obtient son permis de séjour. Il commence à apprendre le français en lisant des livres. Il change également son prénom: «Azzam» devient «Alan». «C’est plus facile à  prononcer», sourit-il. «Honnêtement, je n’avais pas confiance en mon histoire. Je n’ai pas pris de cours de cuisine à l’école et j’en avais honte. Dix-huit ans plus tard, j’ai surmonté cet obstacle et je suis fier de mon parcours.» Il espère que d’autres trouveront l’inspiration nécessaire à travers sa trajectoire.

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Le restaurant du Geaam sert du Qasti Shawarma . (Photo fournie)

«J’étais un jeune Libanais sans argent ni éducation. Je suis parti de rien, voire de moins que rien. Nous sommes tous capables d’atteindre nos objectifs, mais nous devons nous réveiller tous les matins avec la volonté de travailler dur et de ne jamais baisser les bras», souligne-t-il.

En 2017, M. Geaam ouvre le restaurant Alan Geaam, un concept gastronomique qui présente la cuisine libanaise dans un style français particulièrement sophistiqué. L’année suivante, un miracle se produit. «Je reçois un appel téléphonique à 6h30 et on me dit: “Bienvenue dans la famille Michelin. Vous venez d’obtenir une étoile”», raconte-t-il.

Dans le pays qui compte le plus de restaurants étoilés Michelin, M. Geaam affirme être le premier chef libanais à voir son restaurant recevoir la distinction la plus prisée du monde gastronomique. Même la presse française mentionne cet exploit: M. Geaam est cité dans Le Figaro et dans Libération.

«C’est un rêve d’ouvrir un restaurant, mais ce qui est encore plus agréable, c’est de voir son établissement décrocher une étoile au Michelin. Cela prouve que votre nourriture est excellente et que vous savez faire preuve d’audace», explique-t-il.

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Le restaurant Geaam's propose également du Qasti Bistro Hummus. (Photo fournie)

Fort de son succès, M. Geaam a ouvert plusieurs restaurants dans le IIIe arrondissement de la capitale – Qasti Bistro, Qasti Shawarma and Grill et Saj, la Galette libanaise – ainsi qu’une petite épicerie, Le Doukane, qui propose une sélection de produits importés du Liban. M. Geaam qualifie cet ensemble de vitrines de «quartier libanais».

Avec ses saveurs authentiques du Levant et son hospitalité généreuse, le Qasti Bistro devient rapidement très populaire. Ses clients savourent des chawarmas chauds, des sandwichs de falafel ou du houmous. Les motifs bleus ondulés de son intérieur rappellent les eaux méditerranéennes au large du Liban.

M. Geaam ne connaît décidément pas l’ennui! Outre ses entreprises parisiennes, il a récemment lancé une nouvelle succursale de Qasti dans la ville de Marseille. Par ailleurs, il est sur le point de publier un livre de recettes en forme d’autobiographie. Tout porte à croire que l’histoire de ce passionné ne fait que commencer.

 


Paris : les envoyés spéciaux américain, saoudien et français réaffirment leur soutien aux forces armées libanaises

Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
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  • Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises
  • Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite

PARIS: Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts internationaux visant à soutenir la stabilité du Liban et le renforcement de ses institutions sécuritaires.

Au cours de la réunion, le général Haykal a présenté aux trois envoyés l’état d’avancement de la mise en œuvre du plan « Bouclier de la Nation », une initiative destinée à renforcer les capacités opérationnelles des Forces armées libanaises et à consolider la sécurité nationale.

Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises, saluant leur engagement et les sacrifices consentis dans un contexte sécuritaire et économique particulièrement difficile. Ils ont réaffirmé l’importance du rôle central de l’armée libanaise dans la préservation de la stabilité du pays.

Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite. Celui-ci sera chargé de préparer une conférence internationale de soutien aux Forces armées libanaises et aux Forces de sécurité intérieure, prévue pour février 2026.

Cette initiative vise à mobiliser un appui politique, financier et opérationnel accru en faveur des institutions sécuritaires libanaises, considérées par la communauté internationale comme un pilier essentiel de la stabilité du Liban et de la sécurité régionale.


L’ambassadeur d’Arabie saoudite en France célèbre la journée internationale de solidarité

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
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  • Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité
  • À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily

PARIS: Célébrée chaque année le 20 décembre, la Journée internationale de la solidarité humaine rappelle une évidence, mise à l’épreuve par les crises contemporaines et pourtant toute simple : l’humanité partage un destin commun.

Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité et à encourager des actions concrètes en faveur de la lutte contre la pauvreté et des Objectifs de développement durable.

Dans la Déclaration du Millénaire adoptée en 2000, la solidarité est d’ailleurs consacrée comme l’une des valeurs fondamentales devant structurer les relations internationales au XXIᵉ siècle, aux côtés de la liberté, de l’égalité et de la justice sociale.

C’est dans ce cadre que l’ONU a mis en place le Fonds de solidarité mondial, destiné à soutenir les populations les plus vulnérables et à lutter contre l’extrême pauvreté.

La Journée internationale de la solidarité humaine sert donc de rappel annuel du fait que les engagements pris lors des grandes conférences internationales ne doivent pas rester de simples déclarations d’intention, mais se traduire par des politiques et des initiatives tangibles.

Une solidarité au cœur de l’action internationale

À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily.

Devant un parterre de diplomates, de responsables religieux et de parlementaires, l’ambassadeur a souligné la portée universelle de cette date symbolique : « C’est une journée qui nous rappelle que notre humanité est partagée et que notre avenir est commun », a-t-il déclaré, inscrivant son propos dans un contexte international marqué par les conflits, les crises humanitaires et les inégalités croissantes.

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international.

Ces valeurs, a-t-il insisté, sont profondément enracinées dans la culture saoudienne, les principes de l’islam et la Vision 2030, feuille de route stratégique qui guide la transformation du pays.

Engagement humanitaire et dialogue interculturel

Sur le terrain humanitaire, l’Arabie saoudite déploie une aide « sans distinction d’origine ou de religion », notamment à travers le Centre Roi Salmane pour l’aide humanitaire et le secours, qui intervient dans de nombreux pays en fournissant une assistance alimentaire, des soins médicaux, une aide à l’éducation et des secours d’urgence lors de crises majeures.

À cet engagement s’ajoute l’action du Fonds saoudien pour le développement, qui finance plus de 700 projets dans 93 pays, contribuant au développement des infrastructures, de la santé et de l’éducation.

Le secteur privé et les fondations caritatives jouent également un rôle important, à l’image de la Fondation caritative du prince Sultan, active en Arabie saoudite, en France et dans de nombreux pays, notamment à travers un partenariat durable avec l’UNESCO.

Sur le plan du dialogue interculturel et interreligieux, l’ambassadeur a salué le rôle de la Ligue mondiale islamique, reconnue comme membre observateur du Conseil économique et social de l’ONU.

Depuis La Mecque, cette organisation œuvre à promouvoir les valeurs de tolérance de l’islam et à combattre l’extrémisme et le radicalisme. Son action s’inscrit dans une vision plus large de coexistence pacifique et de compréhension mutuelle entre les peuples.

Selon Fahd Al Ruwaily, le Fonds franco-saoudien pour le Liban, créé en 2022, illustre cette volonté commune d’agir concrètement pour soutenir des populations en détresse. De même, les efforts humanitaires du Royaume se déploient dans des zones de crise comme Gaza, la Syrie, l’Ukraine ou le Yémen.

En conclusion, Fahd Al Ruwaily a rappelé que, face aux défis mondiaux tels que les conflits armés, le terrorisme, les crises humanitaires, le changement climatique et les inégalités, la solidarité humaine n’est plus une option, mais une nécessité.

En cette Journée internationale de la solidarité humaine, son appel est clair : renouveler l’engagement collectif en faveur d’un monde plus juste, plus sûr et plus digne, où la coopération et le dialogue demeurent les meilleurs remparts contre les fractures contemporaines.


Enquête pour corruption et perquisitions chez la ministre de la Culture Rachida Dati

Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
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  • L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati"
  • Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles"

PARIS: Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP.

La ministre, par ailleurs candidate à la mairie de Paris, est soupçonnée d'avoir perçu 299.000 euros d'honoraires du groupe industriel français GDF Suez quand elle était députée européenne, sans en déclarer la provenance au Parlement européen.

L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati", a écrit le procureur de la République financier, Jean-François Bohnert, dans un communiqué.

Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles".

Ces perquisitions s'inscrivent dans le cadre d'une enquête ouverte le 14 octobre et confiée à deux juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris, toujours selon ce communiqué, confirmant des informations de presse.

Tout est parti d'une enquête préliminaire conduite depuis le 16 avril "sur la base, notamment, d'un signalement Tracfin (renseignement financier, ndlr) reçu par le PNF (Parquet national financier)", explique Jean-François Bohnert.

Me Olivier Pardo, un des avocats de Mme Dati, sondé par l'AFP, s'est refusé à tout commentaire. Ses autres conseils Ses autres conseils n'ont pas donné suite.

Selon une enquête diffusée début juin sur la chaîne de télévision publique France 2, les fonds du géant français de l'énergie avaient transité par un cabinet d'avocats, STC Partners, avant d'être rebasculés sur les comptes de Mme Dati en 2010 et 2011. D'après Complément d'enquête, l'origine de ces revenus n'a pas été déclarée au Parlement européen comme cela est requis pour éviter les conflits d'intérêt.

La candidate à la mairie de Paris avait qualifié sur les radio Europe 1 et télévision CNews ces accusations de "diffamatoires", assurant que les documents évoqués dans cette émission ont déjà "été examinés par la justice" dans le cadre des investigations sur l'affaire Carlos Ghosn.

Car Mme Dati est déjà renvoyée devant le tribunal correctionnel dans un autre dossier, pour corruption et trafic d'influence, dans lequel elle devra comparaître aux côtés de l'ancien tout-puissant patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn.