Ukraine : Severodonetsk «entièrement occupée» par les Russes, «combats de rue» dans une ville voisine

Les bombardements massifs dans l'est ont fini par faire céder les soldats ukrainiens, mais sans nécessairement changer fondamentalement la donne sur le terrain, selon des experts. (AFP)
Les bombardements massifs dans l'est ont fini par faire céder les soldats ukrainiens, mais sans nécessairement changer fondamentalement la donne sur le terrain, selon des experts. (AFP)
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Publié le Samedi 25 juin 2022

Ukraine : Severodonetsk «entièrement occupée» par les Russes, «combats de rue» dans une ville voisine

  • Kiev a par ailleurs accusé Moscou de vouloir «attirer» le Bélarus «dans la guerre» après le tir, selon l'armée ukrainienne, de vingt missiles à partir de ce pays
  • Joe Biden est quant à lui parti samedi pour l'Europe, où il entend encore consolider, et sur la durée, les rangs des Occidentaux face à la Russie

KIEV: La ville stratégique de Severodonetsk dans l'est de l'Ukraine, théâtre ces dernières semaines d'une féroce bataille, est "entièrement" tombée samedi aux mains des forces russes et prorusses, qui sont en outre entrées dans celle voisine de Lyssytchansk, où des "combats de rue" avaient lieu, à l'entame du cinquième mois de conflit.

Kiev a par ailleurs accusé Moscou de vouloir "attirer" le Bélarus "dans la guerre" après le tir, selon l'armée ukrainienne, de vingt missiles à partir de ce pays, ainsi que d'avions, sur un important centre militaire ukrainien, à Desna, dans le nord, samedi vers 05H00 heure locale (02H00 GMT).

Ce village de la région frontalière de Tcherniguiv, où aucune victime n'a cette fois été à déplorer, avait déjà été la cible, le 17 mai, de frappes qui, selon le chef de l'Etat ukrainien Volodymyr Zelensky, avaient alors fait 87 morts.

De premières attaques effectuées du territoire bélarusse avaient par ailleurs eu lieu au tout début de l'invasion de l'Ukraine déclenchée le 24 février.

Joe Biden est quant à lui parti samedi pour l'Europe, où il entend encore consolider, et sur la durée, les rangs des Occidentaux face à la Russie.

Le président américain doit d'abord participer, dimanche, à un sommet du G7 dans le sud de l'Allemagne, où l'aide à l'Ukraine sera évoquée, puis, à compter de mardi à Madrid, à un autre de l'Otan.

Moscou va livrer au Bélarus des missiles capables de transporter des charges nucléaires

La Russie va livrer "dans les prochains mois" au Bélarus des missiles capables de transporter des charges nucléaires, a annoncé samedi Vladimir Poutine en recevant le dirigeant bélarusse Alexandre Loukachenko, en pleines tensions entre leurs pays et l'Occident autour de l'Ukraine.

"Dans les prochains mois, nous allons transférer au Bélarus des systèmes de missile tactique Iskander-M, qui peuvent utiliser des missiles balistiques ou de croisière, dans leurs versions conventionnelle et nucléaire", a déclaré M. Poutine au début de son entretien avec M. Loukachenko à Saint-Pétersbourg retransmis par la télévision russe.

Dans des déclarations qui risquent de tendre encore les rapports entre Moscou et les pays occidentaux, les deux dirigeants ont aussi indiqué vouloir moderniser l'aviation du Bélarus pour la rendre capable de transporter des armes nucléaires.

"De nombreux (avions) Su-25 sont en service dans l'armée bélarusse. Ils pourraient être améliorés d'une façon appropriée. Cette modernisation doit être menée dans des usines d'avions en Russie et l'entraînement du personnel débuter en accord avec cela", a déclaré M. Poutine, après que M. Loukachenko lui eut demandé d'"adapter" ses appareils capables de transporter des armes nucléaires.

"Nous nous mettrons d'accord sur la façon d'accomplir cela", a ajouté M. Poutine.

Cet échange intervient au moment où la Russie et son allié le Bélarus sont en crise ouverte avec les pays occidentaux depuis que Moscou a lancé, avec l'appui diplomatique et logistique de Minsk, une offensive militaire contre l'Ukraine.

Depuis le début de l'offensive, M. Poutine a plusieurs fois abordé, de façon plus ou moins directe, le sujet de l'armement nucléaire russe, les pays occidentaux y voyant des menaces visant à les dissuader de soutenir Kiev.

Le Bélarus, frontalier de l'Ukraine et de plusieurs pays membres de l'Otan, avait déjà annoncé le mois dernier avoir acheté des systèmes Iskander, capables de transporter des charges nucléaires.

Lors de leur entretien samedi, MM. Poutine et Loukachenko ont par ailleurs abordé la situation du marché des engrais. La Russie et le Bélarus font partie des principaux producteurs mondiaux, mais affirment que les sanctions occidentales qui les visent en lien avec l'Ukraine ont affecté leurs capacités d'exportation, dans un contexte d'inquiétude croissante pour la sécurité alimentaire mondiale.

Avec M. Loukachenko, "nous sommes convenus de faire tout notre possible pour satisfaire les besoins de nos consommateurs et de nos clients" en matière d'engrais, a déclaré samedi M. Poutine, ajoutant que Moscou était "en contact étroit avec les agences des Nations unies spécialisées" sur cette question.

Avancées majeures de l'armée russe 

Dans l'est de l'Ukraine, l'armée russe enregistrait samedi des avancées majeures.

Severodonetsk est "entièrement occupée par les Russes", a ainsi reconnu en fin d'après-midi à la télévision son maire Oleksandre Striouk, au lendemain de l'annonce par l'armée ukrainienne de son retrait de cette cité d'environ 100.000 habitants avant la guerre pour mieux défendre la localité de Lyssytchansk, située sur la rive opposée d'une rivière, la Donets.

Les séparatistes ont parallèlement déclaré avoir "pris le contrôle total de la zone industrielle de l'usine Azot" à Severodonetsk et être entrés avec les militaires russes à Lyssytchansk.

"Des combats de rue s'y déroulent actuellement", ont-ils ajouté, sans qu'une confirmation indépendante puisse être obtenue dans l'immédiat.

Une progression sur le terrain cruciale pour la Russie qui veut conquérir l'intégralité du bassin industriel du Donbass déjà partiellement aux mains des séparatistes prorusses depuis 2014.

L'armée russe a pour sa part a dit avoir tué "jusqu'à 80 mercenaires polonais" dans un bombardement, détruisant aussi 20 véhicules blindés et huit lance-roquettes multiples Grad dans des tirs d'armes de haute précision sur l'usine de zinc Megatex à Konstantinovka, dans la région orientale de Donetsk.

Cette information n'était pas non plus vérifiable, tandis que Moscou assure fréquemment "éliminer des mercenaires" étrangers allés combattre en Ukraine.

A Kharkiv (nord-est), la deuxième plus grande métropole d'Ukraine, qui résiste à la pression des troupes russes depuis le début de l'offensive, les missiles s'abattent à nouveau quotidiennement sur le centre-ville.

Dans la nuit de vendredi à samedi, l'un d'eux a touché un bâtiment administratif proche de l'hôtel où résidait une équipe de l'AFP et un incendie a été provoqué , selon les services de secours ukrainiens. L'immeuble avait déjà été bombardé auparavant. "Les Russes finissent ce qu’ils ont commencé", a commenté samedi pour l'AFP un militaire sur place qui n'a pas décliné son identité.

Dans le sud, le ministère russe de la Défense a déclaré samedi que "plus de 300 militaires ukrainiens et mercenaires étrangers et 35 unités d'armes lourdes" avaient été "liquidés en une journée dans la région de Mykolaïv".

Des unité «épuisées»

Dans le même temps, Kiev a fustigé la condamnation par Moscou du feu vert donné jeudi par l'UE à la candidature de l'Ukraine.

"Cela ne fait que montrer la faiblesse de la Russie", a tweeté le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba.

Vendredi, Moscou avait dénoncé un "accaparement géopolitique" de l'espace de la Communauté des Etats Indépendants (CEI rassemblant plusieurs pays de l'ex-URSS) pour "contenir la Russie", assurant que "cette approche agressive de l'Union européenne a le potentiel de créer de nouveaux schismes et de nouvelles crises bien plus profondes en Europe".

Les bombardements massifs dans l'est ont fini par faire céder les soldats ukrainiens, mais sans nécessairement changer fondamentalement la donne sur le terrain, selon des experts.

"Les unités ukrainiennes sont épuisées, exsangues. Elles ont eu des pertes terribles avec des bataillons complètement neutralisés", explique ainsi un officier français de haut rang sous couvert de l'anonymat, évoquant des unités de 300 ou 400 hommes dont il n'est resté qu'une vingtaine de valides.

Mais pour autant, "la vision globale - une guerre lente de positions retranchées - n'a guère changé", assure à l'AFP Ivan Klyszcz, chercheur à l'université estonienne de Tartu. "Le retrait était probablement prévu auparavant et peut être considéré comme tactique", analyse-t-il, soulignant que la résistance ukrainienne a permis à Kiev de consolider ses arrières.

Les forces ukrainiennes "sont en train d'opérer un retrait professionnel et tactique afin de consolider des positions qu'elles seront mieux à même de défendre", a également jugé une responsable au Pentagone, sous couvert d'anonymat.

"J'ai souligné la nécessité d'atteindre la parité de feu avec l'ennemi, ce qui nous permettra de stabiliser la situation dans la région la plus menacée de Lougansk" où se trouve Severodonetsk et désormais presque totalement conquise par les Russes, a à cet égard déclaré le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, Valeriï Zaloujniï, rendant compte sur sa page Facebook d'un entretien téléphonique avec son homologue américain, le général Mark Milley.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui estimé samedi qu'aucun progrès n'avait été enregistré à propos de la volonté de la Suède de rejoindre l'Otan, à l'issue d'une conversation téléphonique avec la Première ministre suédoise Magdalena Andersson.

La Suède et la Finlande ont demandé à adhérer à l'Alliance atlantique, dans la foulée de l'invasion russe de l'Ukraine, mais se sont heurtées au blocage de la Turquie.


A l'ONU, l'enquêtrice en chef sur Gaza a encore espoir que les dirigeants israéliens soient un jour jugés

Navi Pillay, la présidente de la commission d'enquête indépendante de l'ONU qui a accusé cette semaine Israël de commettre un génocide à Gaza, ne perd pas espoir que les dirigeants israéliens soient un jour jugés. (AFP)
Navi Pillay, la présidente de la commission d'enquête indépendante de l'ONU qui a accusé cette semaine Israël de commettre un génocide à Gaza, ne perd pas espoir que les dirigeants israéliens soient un jour jugés. (AFP)
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  • Selon les enquêteurs, le président israélien, Isaac Herzog, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, ont "incité à commettre un génocide"
  • Israël a "rejeté catégoriquement" ce "rapport biaisé et mensonger"

GENEVE: Navi Pillay, la présidente de la commission d'enquête indépendante de l'ONU qui a accusé cette semaine Israël de commettre un génocide à Gaza, ne perd pas espoir que les dirigeants israéliens soient un jour jugés.

"La justice est lente", a affirmé l'ancienne juge sud-africaine, dans un entretien à l'AFP.

Mais "comme l'a dit (Nelson) Mandela, cela semble toujours impossible, jusqu'à ce qu'on le fasse. Je considère qu'il n'est donc pas impossible qu'il y ait des arrestations et des procès" à l'avenir, a-t-elle ajouté.

La commission d'enquête, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, a établi qu'Israël commet un génocide à Gaza depuis le début de la guerre déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas du 7-Octobre.

Selon les enquêteurs, le président israélien, Isaac Herzog, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, ont "incité à commettre un génocide".

Israël a "rejeté catégoriquement" ce "rapport biaisé et mensonger".

La Cour pénale internationale (CPI) avait déjà émis des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant.

Mme Pillay reconnaît que la CPI dépend des Etats pour la mise en œuvre des mandats d'arrêt car elle n'a "ni shérif, ni forces de police".

Mais elle veut y croire, faisant une comparaison : "Je n'aurais jamais pensé que l'apartheid prendrait fin de mon vivant".

"Tellement douloureux" 

Jeune avocate d'origine indienne dans l'Afrique du Sud de l'apartheid, devenue juge et Haute-Commissaire aux droits de l'homme à l'ONU (2008-2014), Mme Pillay, 83 ans, a l'art de traiter des dossiers difficiles.

Sa carrière l'a menée des cours sud-africaines, où elle a défendu les activistes anti-apartheid et obtenu des droits cruciaux pour les prisonniers politiques, au Tribunal pénal international pour le Rwanda, en passant par la CPI.

Sa mission est des plus ardues depuis qu'elle préside, depuis sa création en 2021, la commission chargée par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU d'enquêter sur les atteintes aux droits dans les territoires palestiniens et en Israël.

Elle déplore d'avoir été qualifiée d'"antisémite" depuis et dénonce les appels sur les réseaux sociaux de ceux qui réclament que les Etats-Unis la sanctionnent, comme Washington l'a fait pour une rapporteure de l'ONU, des juges de la CPI et des ONG palestiniennes.

Mais le plus dur, pour elle et son équipe, est de visionner les vidéos provenant de Gaza.

"Nous nous inquiétons pour notre personnel. Nous les surmenons et c'est traumatisant ces vidéos", dit-elle, citant "des violences sexuelles contre les femmes" et "les médecins qui sont dénudés par l'armée".

"C'est tellement douloureux" à regarder même si "on ne peut pas comparer notre souffrance à celle de ceux qui l'ont vécue", poursuit-elle.

Alors qu'elle présidait le Tribunal pénal international pour le Rwanda, des vidéos de civils abattus ou torturés l'ont aussi "marqué à vie".

Selon elle, la comparaison entre le Rwanda et Gaza ne s'arrête pas là : "Je vois des similitudes. Ce sont les mêmes méthodes".

Du Rwanda à Gaza 

"Dans le cas du Rwanda, c'était le groupe des Tutsi qui était visé. Ici, tous les éléments de preuve montrent que c'est le groupe palestinien qui est visé", dit-elle.

Elle mentionne aussi les propos de dirigeants israéliens qui "déshumanisent" les Palestiniens en les comparant à des "animaux". Comme lors du génocide rwandais, lorsque les Tutsi étaient "traités de cafards", ce qui revient à dire qu'"il est acceptable de les tuer", dénonce-t-elle.

Mme Pillay a indiqué qu'à l'avenir la commission entendait se pencher aussi sur des crimes supposés commis par d'autres "individus", expliquant qu'une grande partie des preuves a été publiée par les soldats israéliens eux-mêmes sur les réseaux sociaux.

Elle déplore toutefois que, faute de financements, la commission n'ait pas pu encore examiner si certains Etats qui fournissent de l'armement à Israël pouvaient être considérés complices.

Un travail qu'elle laisse à son successeur. Elle quitte la commission le 3 novembre en raison de son âge et de problèmes de santé.

Avant cela, elle doit présenter un dernier rapport devant l'Assemblée générale de l'ONU à New York. "J'ai déjà un visa", confie-t-elle.


Gaza: Bruxelles propose de taxer des biens importés d'Israël dans l'UE et de sanctionner deux ministres

La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu.  "Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas. (AFP)
La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu. "Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas. (AFP)
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  • L'exécutif européen avait déjà proposé en août 2024 de sanctionner ces deux ministres. Une tentative vaine, faute d'accord au sein des 27 Etats membres
  • Ces sanctions pour être adoptées requièrent l'unanimité des pays de l'UE

BRUXELLES: La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu.

"Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas.

Les mesures commerciales devraient, si elles étaient adoptées par les pays de l'UE, renchérir de quelque 227 millions d'euros le coût de certaines importations israéliennes, principalement d'origine agricole.

La Commission européenne a également proposé de sanctionner deux ministres israéliens d'extrême droite, Itamar Ben-Gvir, chargé de la Sécurité nationale, et Bezalel Smotrich chargé des Finances, selon un responsable de l'UE.

L'exécutif européen avait déjà proposé en août 2024 de sanctionner ces deux ministres. Une tentative vaine, faute d'accord au sein des 27 Etats membres. Ces sanctions pour être adoptées requièrent l'unanimité des pays de l'UE.

"Tous les États membres conviennent que la situation à Gaza est intenable. La guerre doit cesser", a toutefois plaidé mercredi Mme Kallas. Ces propositions seront sur la table des représentants des 27 Etats membres dès mercredi.

Les sanctions dans le domaine commercial ne nécessitent que la majorité qualifiée des Etats membres. Mais là encore, un accord sera difficile à obtenir, jugent des diplomates à Bruxelles.

Des mesures beaucoup moins ambitieuses, également présentées par la Commission européenne il y a quelques semaines, n'avaient pas trouvé de majorité suffisante pour être adoptées. Avait notamment fait défaut le soutien de pays comme l’Allemagne ou l'Italie.

Les exportations israéliennes vers l'UE, son premier partenaire commercial, ont atteint l'an dernier 15,9 milliards d'euros.

Seuls 37% de ces importations seraient concernés par ces sanctions, si les 27 devaient donner leur feu vert, essentiellement dans le secteur agro-alimentaire.


Trump s'en prend à des magistrats après l'assassinat de Charlie Kirk

Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
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  • Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X
  • Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre

WASHINGTON: Le président américain Donald Trump a de nouveau stigmatisé mercredi des magistrats qui l'avaient poursuivi et jugé durant le mandat de Joe Biden, prenant prétexte du récent assassinat de l'influenceur ultraconservateur Charlie Kirk.

Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X.

Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre.

"Pourquoi le merveilleux Turning Point a-t-il été mis sous ENQUÊTE par le +Dérangé+ Jack Smith et l'administration Biden Corrompue et Incompétente ?", s'interroge Donald Trump dans un message sur Truth.

"Ils ont essayé de forcer Charlie, ainsi que de nombreuses autres personnes et mouvements, à cesser leurs activités. Ils ont instrumentalisé le ministère de la Justice contre les opposants politiques de Joe Biden, y compris MOI!", s'offusque-t-il encore.

Jack Smith, lui-même visé par une enquête administrative depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, avait été nommé procureur spécial en 2022.

Il avait lancé des poursuites fédérales contre Donald Trump, pour tentatives illégales d'inverser les résultats de l'élection de 2020 et rétention de documents classifiés après son départ de la Maison Blanche.

Les poursuites avaient été abandonnées après la réélection de Trump, en vertu de la tradition consistant à ne pas poursuivre un président en exercice. Jack Smith avait ensuite démissionné du ministère de la Justice.

Sans jamais le citer nommément, le président Trump s'en prend également sur le réseau Truth à Juan Merchan, qui a présidé le procès Stormy Daniels. Le président avait été reconnu coupable de 34 chefs d'accusation, pour des paiements cachés de 130.000 dollars à l'ex-star du X.

Donald Trump exprime le souhait que le juge "corrompu" paie "un jour un prix très élevé pour ses actions illégales".

Depuis l'assassinat de Charlie Kirk, le camp républicain redouble de véhémence contre les démocrates et organisations progressistes, accusés de promouvoir la violence politique.

"La gauche radicale a causé des dégâts énormes au pays", a affirmé le président républicain mardi, avant son départ au Royaume-Uni. "Mais nous y remédions".

Selon le Washington Post, un élu républicain du Wisconsin a déposé une proposition de loi visant à bloquer les fonds fédéraux aux organisations employant des personnes "qui tolèrent et célèbrent la violence politique".

Le New York Times précise pour sa part que sont notamment dans le viseur l'Open Society Foundation du milliardaire George Soros ainsi que la Ford Foundation, qui toutes deux financent des organisations de gauche.