Inde: avec la guerre en Ukraine, la «ville du diamant» perd de son éclat

Un expert examine un diamant dans une usine à Surat. Fondée à l'origine comme ville portuaire à l'embouchure de la rivière Tapi, Surat a acquis sa réputation de "ville du diamant de l'Inde" dans les années 1960 et 1970 (photo Punit PARANJPE / AFP).
Un expert examine un diamant dans une usine à Surat. Fondée à l'origine comme ville portuaire à l'embouchure de la rivière Tapi, Surat a acquis sa réputation de "ville du diamant de l'Inde" dans les années 1960 et 1970 (photo Punit PARANJPE / AFP).
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Publié le Dimanche 26 juin 2022

Inde: avec la guerre en Ukraine, la «ville du diamant» perd de son éclat

  • Port à l'embouchure du fleuve Tapti, à l'ouest du pays, Sourate s'est taillée une réputation de «Ville indienne du diamant» dans les années 1960 et 70
  • Près de 90% des diamants vendus dans le monde sont taillés et polis dans cette ville industrielle ou dans l'Etat du Gujarat

SURATE : Les répercutions de la guerre en Ukraine se font sentir jusque dans ce coin d'une usine indienne où Yogesh Zanzamera, un des deux millions de polisseurs indiens de diamants, étend sa couche sur le sol.

C'est dans cet atelier de Surate, dans l'Etat de Gujarat, que travaille et vit M. Zanzamera, partageant les toilettes avec une trentaine d'autres et risquant, avec cet air corrompu, des infections aux poumons, une baisse de la vue et d'autres maladies.

Une nouvelle inquiétude est venue s'ajouter: les sanctions occidentales, suite à l'invasion de l'Ukraine, contre la Russie, plus grand fournisseur de pierres brutes pour l'Inde et allié stratégique de longue date.

"Il n'y a pas assez de diamants et donc pas assez de travail", explique à l'AFP M. Zanzamera, 44 ans, dans cet atelier où il travaille depuis qu'il a quitté l'école à 13 ans.

"La guerre devrait s'arrêter. La vie de tout le monde dépend de la fin de la guerre".

Assis par terre, préparant son dîner, l'ouvrier explique que son salaire mensuel de 20 000 roupies (240 euros) a déjà perdu 20 à 30%.

Pourtant, il fait partie des chanceux. Selon les syndicaux locaux, entre 30 000 et 50 000 ouvriers du diamant à Sourate ont perdu leur emploi.

Production effondrée

Port à l'embouchure du fleuve Tapti, à l'ouest du pays, Sourate s'est taillée une réputation de "Ville indienne du diamant" dans les années 1960 et 70.

Près de 90% des diamants vendus dans le monde sont taillés et polis dans cette ville industrielle ou dans l'Etat du Gujarat.

Dans le marché bondé de Mahidharpura, les vendeurs transportent ces pierres précieuses dans des emballages en papier et en écoulent pour des millions de dollars chaque jour.

"S'il ne passe pas par Sourate, un diamant n'est pas un diamant", sourit Chirag Patel, PDG de Chirage Gems.

Les mineurs russes comme Alrosa fournissaient traditionnellement plus d'un tiers des diamants bruts de l'Inde, mais cet approvisionnement a pratiquement cessé en raison des sanctions occidentales.

Pour Chirag Gems, la Russie était même plus importante puisqu'elle comptait pour la moitié des 900 pierres brutes traitées chaque jour par l'entreprise et revendues de 150 à 150.000 dollars.

Equipée de machines de pointe pour la découpe au laser, son usine est plus performante que la plupart des autres, avec des systèmes de climatisation et d'échappement qui protègent les travailleurs contre l'inhalation de poussière de diamant dangereuse.

Mais avec les sanctions contre la Russie, la production s'est effondrée de 90%.

"Nous ne recevons pas les produits de Russie car le système de paiement (SWIFT) est bloqué à cause de la guerre", soupire M. Patel, 32 ans, expliquant qu'il essaie de combler ce manque par des sources sud-africaines ou ghanéennes.

Une demande en baisse

Et la demande accuse aussi le coup en cette saison des mariages.

Les Etats-Unis représentent 40% des 24 milliards de dollars d'exportations annuelles indiennes de diamants, selon les données du Gem and Jewellery Export Promotion Council (GJEPC). Mais les marques comme Signet, Tiffany, Chopard et Pandora refusent d'acheter des diamants venant de Russie.

Au bout de la chaîne, les travailleurs en ressentent les conséquences, comme Dipak Prajapati, qui a perdu en mai son travail qui lui rapportait 320 dollars par mois, de quoi faire vivre les six membres de sa famille.

"J'ai appelé l'entreprise pour demander quand je pourrai reprendre le travail, mais ils ont dit qu'ils n'avaient pas de travail pour moi et m'ont demandé de rester à la maison", raconte à l'AFP cet homme de 37 ans.

Et peu avant son licenciement, la pandémie a obligé à des fermetures.

"Nous n'avons pas eu de salaire pendant six à huit mois. Nous avons dû emprunter de l'argent de tous les côtés pour survivre et nous sommes encore en train de rembourser ces prêts", explique M. Prajapati.

Plan d'aide

Le syndicat des travailleurs du diamant du Gujarat a demandé au dirigeant de l'Etat un plan d'aide de 10 milliards de roupies (120 millions d'euros) pour ceux qui ont perdu leur emploi.

"Nous lui avons dit que si la situation ne s'améliore pas dans les prochains jours, nos travailleurs seront poussés au suicide", a déclaré le vice-président du syndicat, Bhavesh Tank.

"Surate a tant donné au monde", ajoute M. Tank, "Surate a nettoyé les diamants pour le monde entier, mais maintenant, ce sont nos travailleurs du diamants qui sont rincés".

"La seule chose à faire est de prier dieu pour que la guerre finisse. Si la guerre ne prend pas fin, nous ne savons pas à quel point les choses vont empirer".


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

rajwa
La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.