Semaine de casse-tête pour Borne, chargée de trouver un potentiel « accord de gouvernement »

Jordan Bardella (L), président par intérim du Rassemblement national (RN) et membre du Parlement européen, donne une conférence de presse, à Paris, le 23 juin 2022. (AFP).
Jordan Bardella (L), président par intérim du Rassemblement national (RN) et membre du Parlement européen, donne une conférence de presse, à Paris, le 23 juin 2022. (AFP).
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Publié le Lundi 27 juin 2022

Semaine de casse-tête pour Borne, chargée de trouver un potentiel « accord de gouvernement »

  • Au retour du président français jeudi des sommets du G7 en Allemagne et de l'Otan en Espagne, Mme Borne devra faire des propositions "pour une feuille de route"
  • Mais chez Les Républicains, principale formation vers laquelle semble se tourner le président, le nouveau patron des députés Olivier Marleix refuse "de servir de béquille au pouvoir"

PARIS: Sonder si un "accord de gouvernement" est possible: la nouvelle mission confiée par Emmanuel Macron à Elisabeth Borne pour la semaine s'annonce ardue, certains dans la majorité n'y croyant pas et les oppositions ayant déjà refusé de servir de "béquille".

Le chef de l'Etat a confirmé samedi à l'AFP sa "confiance" en la Première ministre "dans la durée", malgré le risque de blocage post-législatives.

Au retour du président français jeudi des sommets du G7 en Allemagne et de l'Otan en Espagne, Mme Borne devra faire des propositions "pour une feuille de route" et "pour la composition d'un nouveau gouvernement d'action" qui sera mis en place "dans les premiers jours du mois de juillet", a indiqué M. Macron à l'AFP.

D'ici là, elle consulte de nouveau les groupes parlementaires à partir de lundi, notamment sur un possible "accord de gouvernement", voire leur participation à un gouvernement, ainsi que sur le vote des prochains textes de loi.

Mais chez Les Républicains, principale formation vers laquelle semble se tourner le président, le nouveau patron des députés Olivier Marleix refuse "de servir de béquille au pouvoir".

"Aujourd'hui, on a beaucoup mieux à faire que de se vendre individuellement, c'est d'obtenir des avancées pour les Français", a-t-il dit lundi sur Europe 1, "excluant" que des députés LR acceptent de rentrer dans le gouvernement.

Les Républicains vont "tout faire pour converger avec le gouvernement" lors de l'examen à l'Assemblée nationale du texte sur le pouvoir d'achat, mais seront "exigeants" sur la question du financement, a-t-il aussi précisé.

L'ex-ministre LR Jean-François Copé a assuré lundi sur France Inter qu'il n'avait aucune intention d'entrer au gouvernement, tout en plaidant de nouveau pour que la droite participe à un "pacte de gouvernement".

Pour la députée Nupes-PS Valérie Rabault, il est "impossible" de négocier une coalition en deux jours et elle a assuré sur franceinfo que son parti ne participerait pas au gouvernement mais regarderait les textes "de manière pragmatique".

Au sein de la majorité présidentielle, certains sont sceptiques. Le patron du MoDem François Bayrou ne pense pas que des "accords d'appareil" ou une "coalition" soient possibles avec des oppositions.

"Peut-être le sens de la persuasion va faire bouger les choses..." Mais le dirigeant centriste croit plutôt "à un gouvernement des bonnes volontés et aux majorités d'idées".

 

- "Marge étroite" -

 

"Confiant mais pas optimiste", le député LREM Gilles Le Gendre constate aussi que "manifestement les forces politiques de gouvernement ne sont pas prêtes à la grande coalition telle que nous pourrions la rêver sur un modèle à l'allemande". Cependant, "il y a des personnalités qui ont exprimé le désir de travailler" avec la majorité.

Mme Borne a "une marge de manoeuvre assez étroite", note sur franceinfo Marc Lazar, directeur du Centre d'histoire de Sciences Po. Car "ce n'est pas l'intérêt des partis qui viennent d'être élus" de passer un accord, cela risque "de les diviser profondément".

Le chercheur souligne aussi le laps de temps très restreint accordé à la cheffe de gouvernement, alors que "dans tous les autres pays européens, quand on s'engage dans des contrats de gouvernement, ça peut durer des mois".

Du côté de l'Elysée, on espère cette semaine des "clarifications" puisqu'au sein des oppositions il y a "des voix dissonantes", certains étant "fermés" quand d'autres montrent "une disponibilité".

Avec 245 députés, M. Macron a obtenu la majorité relative la plus basse de l'Histoire de la Ve République. Mais des parlementaires sont décrochés un à un, et Mme Borne comptait jeudi 252 députés, à 37 voix de la majorité absolue.

 

- Roussel clarifie -

Pour l'insoumis Eric Coquerel, le président "fait mine de maîtriser la situation". "Jupiter patauge", renchérit François Ruffin.

Leur formation, tout comme le Rassemblement national, est exclue par le chef de l'Etat de tout projet de coalition car ils "ne s'inscrivent pas comme des partis de gouvernement".

Le numéro 2 de LFI Adrien Quatennens a confirmé dimanche qu'il n'y avait "pas d'arrangement possible" avec un gouvernement d'Emmanuel Macron. Et "pas de risque" à ses yeux d'un éclatement de l'alliance de gauche Nupes sur la question.

"Ce n'est pas du tout à l'ordre du jour que nous participions à un tel gouvernement", a assuré lundi le patron du PCF Fabien Roussel, clarifiant sa position alors que les critiques se multiplient à gauche sur sa stratégie de démarquage vis-à-vis de la Nupes.

La Nupes s'apprête à déposer "une grande loi d'urgence sociale" et les députés LR vont également mettre sur la table des propositions sur le pouvoir d'achat. Le texte gouvernemental en préparation propose la hausse de 4% d'une série de prestations sociales.

"Tout n'est pas possible, tout simplement parce que nous avons atteint la cote d'alerte sur les finances publiques", a déjà averti sur BFMTV le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.

caz-reb-el/tes

© Agence France-Presse


A Béziers, Robert Ménard instaure un couvre-feu pour les moins de 13 ans

Maire français de Béziers, Robert Ménard (Photo, AFP).
Maire français de Béziers, Robert Ménard (Photo, AFP).
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  • «Les parents des enfants concernés pourront faire l'objet de poursuites pénales»
  • En France, la responsabilité pénale d'un mineur peut être engagée, même si son âge et sa capacité de discernement sont pris en compte par les juges

MONTPELLIER: Le maire de Béziers (Hérault), Robert Ménard, a instauré un couvre-feu pour les mineurs de moins de 13 ans dans plusieurs quartiers, a-t-il indiqué mardi, jour où syndicats et associations de gauche vont manifester "contre les idées d'extrême droite" dans cette ville.

Ex-proche de Marine Le Pen aujourd'hui fâché avec le Rassemblement national, M. Ménard a signé lundi un arrêté municipal stipulant que "tout mineur âgé de moins de 13 ans ne pourra, sans être accompagné d'une personne majeure, circuler de 23H00 à 06H00 sur la voie publique" dans trois "quartiers prioritaires".

L'interdiction s'applique "toutes les nuits" du 22 avril au 30 septembre. "En cas d'urgence ou de danger immédiat pour lui ou pour autrui", ces mineurs pourront être "reconduits à (leur) domicile ou au commissariat", prévoit l'arrêté.

"Les parents des enfants concernés pourront faire l'objet de poursuites pénales", prévient le texte.

Dans son arrêté, le maire de Béziers justifie sa décision par le "nombre croissant de jeunes mineurs livrés à eux-mêmes en pleine nuit", ainsi que par une "aggravation du nombre de faits", notamment de "violences urbaines", citant l'incendie d'une école il y a quatre ans, en 2019, et les "émeutes de juillet 2023".

Interrogé par l'AFP, M. Ménard n'a pas cité de chiffres précis mais affirme que la délinquance des moins de 13 ans constitue un "angle mort" des statistiques parce qu'on ne les amène pas devant le juge et qu'on ne les condamne pas".

Responsabilité pénale  

En France, la responsabilité pénale d'un mineur peut être engagée, même si son âge et sa capacité de discernement sont pris en compte par les juges des enfants qui les suivent.

Selon la "première photographie de la délinquance et insécurité en 2023", publiée début 2024 par le ministère de l'Intérieur, les moins de 13 ans ont représenté 2% des mis en cause dans les atteintes aux personnes (contre 36% pour les 30 à 44 ans) et 1% des mis en cause pour vols violents (contre 44% pour les 18 à 29 ans).

En 2018, le Conseil d'Etat avait annulé un arrêté similaire pris en 2014 par Robert Ménard pointant l'absence "d'éléments précis de nature à étayer l'existence de risques particuliers relatifs aux mineurs de moins de 13 ans".

M. Ménard a assuré que sa décision n'avait aucun lien avec la "Marche pour les libertés, contre les idées d'extrême droite" organisée à Béziers mardi à l'initiative de plusieurs syndicats et à laquelle doivent participer la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, et celui de la FSU, Benoit Teste.

Mardi, le maire Horizons de Nice, Christian Estrosi, a estimé sur BFMTV que "le maire de Béziers a raison" et qu'il souhaitait "renouveler" un arrêté sur les mineurs de moins de 13 ans, qui avait été en vigueur entre 2009 et 2020.

Un tel couvre-feu "relève davantage de la politique de façade", a regretté l'élue d'opposition (Ecologiste), Juliette Chesnel-Le Roux, reprochant à M. Estrosi "le rabotage des budgets école et logement".

En 2009, le couvre-feu à Nice avait aussi suscité la perplexité de syndicats de policiers nationaux, se disant peu enclins "à faire la nounou".

Depuis lundi, un couvre-feu pour les mineurs est en vigueur à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, pour une durée d'un mois "renouvelable".

D'autres villes en France ont pris des arrêtés similaires pour les mineurs sur des durées limitées, comme Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes) qui le fait depuis 2004 pour les moins de 13 ans.


L'intelligence artificielle va «simplifier» les démarches administratives, promet Attal

Le Premier ministre français Gabriel Attal visite les locaux de « France Services » à Sceaux, près de Paris, le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
Le Premier ministre français Gabriel Attal visite les locaux de « France Services » à Sceaux, près de Paris, le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • Devant la multiplication des acronymes de l'administration, il a aussi annoncé le lancement d'un audit
  • Attal a enfin confirmé que la procuration de vote en ligne, possible aux prochaines élections européennes, serait étendue aux autres scrutins

SCEAUX: Gabriel Attal a souhaité mardi mettre l'intelligence artificielle (IA) développée en France "au service" des usagers et des fonctionnaires et annoncé la création de 300 maisons France Services supplémentaires d'ici 2026 pour "simplifier" le quotidien des Français dans leurs démarches administratives.

"Osons mettre l'IA au service des Français. Débureaucratisons l'administration et simplifions les quotidiens", a affirmé le Premier ministre après avoir visité la maison France Services de Sceaux, dans les Hauts-de-Seine, qui utilise déjà une IA générative 100% française.

Gabriel Attal a effectué ce déplacement après avoir réuni une quinzaine de ministres à Matignon pour un 8e comité interministériel de la Fonction publique (CITP).

L'administration fiscale va déployer une IA 100% française nommée Albert, conçue par la direction interministérielle du numérique (Dinum), "pour rédiger les réponses aux 16 millions de demandes annuelles en ligne", a-t-il précisé.

Chaque réponse sera néanmoins validée ou modifiée le cas échéant par un agent. "Mais l'analyse de la réglementation sera automatisée, les réponses drastiquement accélérées et le travail des agents rendu moins pénible et plus intéressant", a-t-il fait valoir.

De même 4.000 projets environnementaux déposés chaque année dans les directions régionales de l'environnement seront désormais "pré-instruits par une IA", comme des projets de parcs éoliens ou d'aménagement urbain.

Toutes options 

Cette IA servira aussi "dès la fin de l'année" à automatiser la retranscription d'audiences judiciaires, le dépôt de plaintes ou les compte-rendus médicaux. Elle sera également mise au service de la détection des feux de forêts ou de la gestion RH des fonctionnaires.

"A l’IA les tâches rébarbatives, et aux agents publics, le lien avec nos concitoyens", a promis Gabriel Attal.

Devant la multiplication des acronymes de l'administration, il a aussi annoncé le lancement d'un audit, "ministère par ministère, pour passer en revue l’intégralité des contenus en ligne et des formulaires" et rendre le langage administratif "intelligible, accessible".

Le chef du gouvernement a enfin confirmé que la procuration de vote en ligne, possible aux prochaines élections européennes, serait étendue aux autres scrutins.

Depuis mi-avril, il est possible, pour peu que l'on dispose d'une carte d'identité nouvelle version, de donner sa procuration pour les élections européennes du 9 juin en ligne, sans avoir à se déplacer en commissariat ou en brigade de gendarmerie.

Gabriel Attal a également annoncé l'extension des espaces France Services, qui permettent aux usagers de se faire aider dans la plupart de leurs démarches administratives, à 300 villes moyennes d'ici 2026, ce qui portera ces "maisons" à 3.000.


À Paris, un Français crache sur une femme musulmane qui porte un hijab

Un homme marche dans une rue de la ville de Châteauroux, dans le centre de la France, près de Deols où se déroulera l'épreuve de tir des Jeux Olympiques de Paris 2024 au Centre National de Tir (CNTS), le 7 avril 2024. (Photo de Martin BUREAU / AFP)
Un homme marche dans une rue de la ville de Châteauroux, dans le centre de la France, près de Deols où se déroulera l'épreuve de tir des Jeux Olympiques de Paris 2024 au Centre National de Tir (CNTS), le 7 avril 2024. (Photo de Martin BUREAU / AFP)
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  • Fatima Saidi, une influenceuse marocaine qui a récemment visité la capitale française, a révélé sur son compte TikTok le racisme dont elle avait été victime
  • L’influenceuse a qualifié le comportement de cet homme de «raciste» et «machiste»

PARIS: Un incident a récemment suscité l'indignation: à Paris, un Français a craché sur une femme musulmane qui portait un hijab.  

Fatima Saidi, une influenceuse marocaine qui a récemment visité la capitale française, a révélé sur son compte TikTok le racisme dont elle avait été victime. 

 

Cette jeune femme de 22 ans a affirmé qu'un homme d'âge moyen qui faisait son jogging alors qu'elle se trouvait sur un trottoir a craché sur son hijab. 

Saidi a filmé son agresseur, qui a craché à nouveau, sur la caméra cette fois. 

Fatima Saidi a décidé de porter plainte contre cet individu auprès du commissariat de police de Paris Centre.  

L’influenceuse a qualifié le comportement de cet homme de «raciste» et «machiste».