Reims: un collégien jugé pour le meurtre d'un autre élève de 14 ans

Sa détention provisoire ainsi que « la gravité des faits, les circonstances, l’émoi suscité (...) la personnalité des protagonistes », expliquent, selon le procureur de la République Matthieu Bourrette, la tenue rapide du procès. (AFP)
Sa détention provisoire ainsi que « la gravité des faits, les circonstances, l’émoi suscité (...) la personnalité des protagonistes », expliquent, selon le procureur de la République Matthieu Bourrette, la tenue rapide du procès. (AFP)
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Publié le Mercredi 29 juin 2022

Reims: un collégien jugé pour le meurtre d'un autre élève de 14 ans

  • En T-shirt blanc et le nom de la victime épinglé sur leurs vestes, ses parents, des proches et des membres de l’association qu’ils ont fondée, s'étaient rassemblés devant le tribunal pour enfant
  • Les parents ont regretté que le procès ne soit pas public. «Il est important de savoir ce qui s’est passé et que les gens prennent conscience du crime odieux» commis, ont-ils dit aux journalistes

REIMS : Le procès d'un adolescent, âgé de 14 ans au moment des faits, pour le meurtre en juin 2021 d'un collégien du même âge, poignardé après un différend, s'est ouvert mercredi à Reims à huis-clos.

En T-shirt blanc et le nom de la victime épinglé sur leurs vestes, ses parents, des proches et des membres de l’association qu’ils ont fondée, s'étaient rassemblés devant le tribunal pour enfant.

Les parents ont regretté que le procès ne soit pas public. "Il est important de savoir ce qui s’est passé et que les gens prennent conscience du crime odieux" commis, ont-ils dit aux journalistes.

La première journée doit être consacrée à l'examen de personnalité de l'accusé, élève de quatrième au moment des faits. Il comparaît détenu, incarcéré après sa mise en examen pour meurtre aggravé sur mineur de moins de 15 ans.

Sa détention provisoire ainsi que "la gravité des faits, les circonstances, l’émoi suscité (...) la personnalité des protagonistes", expliquent, selon le procureur de la République Matthieu Bourrette, la tenue rapide du procès.

Opposés par un différend depuis plusieurs jours, les deux collégiens, scolarisés dans l'établissement privé Saint-Joseph, s'étaient retrouvés dans le centre de Reims à la fin des cours le 2 juin 2021.

Le mis en cause, qui tenait un couteau déjà déplié, avait bondi sur son camarade, lui assénant un coup de poing et le poignardant à la tempe.

La victime, adoptée enfant à l'âge de trois ans, est décédée le 21 août à l'hôpital de Reims sans avoir repris connaissance.

La scène avait été filmée par la caméra d’un magasin proche mais aussi par une collégienne venue assister à l'affrontement avec un petit groupe d'élèves.

Un clip de rap créé et diffusé sur Instagram par l'accusé, semble être à l’origine de la tension entre les deux jeunes.

On y voit le futur agresseur se mettre en vedette en jouant avec son couteau, ce qui aurait provoqué des moqueries parmi les collégiens.

L’accusé, qui avait auparavant été retiré d'un établissement public à la suite d’une bagarre, aurait vécu plusieurs situations de harcèlement depuis l’école primaire.

Il encourt une peine maximale de 20 ans de réclusion criminelle, la loi prévoyant pour les mineurs, une excuse de minorité.

Une cellule psychologique a été mise en place pendant le procès dans une salle spéciale au palais de justice.


Emmanuel Macron en appelle à la CDC, aux investisseurs privés et à l'Europe pour financer les entreprises

Le président français Emmanuel Macron (Photo, AFP).
Le président français Emmanuel Macron (Photo, AFP).
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  • M. Macron s'exprimait dans un message vidéo diffusé lors de la conférence annuelle de l'opérateur boursier Euronext
  • Premières concernées: les entreprises petites, moyennes et de taille intermédiaire (les PME et ETI), qui attirent actuellement moins les investisseurs

PARIS: Le président français Emmanuel Macron veut faciliter le financement des entreprises, en faisant appel à la Caisse des dépôts (CDC) et aux investisseurs privés, et en relançant le projet européen d'union des marchés de capitaux, a-t-il déclaré mardi.

M. Macron s'exprimait dans un message vidéo diffusé lors de la conférence annuelle de l'opérateur boursier Euronext.

Le chef de l'Etat français s'appuie sur une proposition de loi, présentée début mars par le député Renaissance Alexandre Holroyd, sur l'attractivité de la place financière de Paris, et présente de nouvelles mesures pour "faciliter le financement de marché" des entreprises françaises. Un enjeu dans le contexte de transition écologique et numérique qui augmente les besoins.

Premières concernées: les entreprises petites, moyennes et de taille intermédiaire (les PME et ETI), qui attirent actuellement moins les investisseurs, au sein de la Bourse de Paris, que les grandes entreprises.

Pour améliorer cette situation, l'Etat veut mobiliser la CDC (Caisse des dépôts et consignations), via un programme d'investissements de 500 millions d'euros qui servira à prendre des parts dans des fonds d'investissements plaçant de l'argent dans les PME et ETI.

M. Macron veut aussi "examiner les possibilités" de simplification des critères d'éligibilité aux plans d'épargne en action de petites et moyennes entreprises (PEA-PME). Il souhaite également que l'épargne placée dans les plans épargne retraite (PER) et les assurances vie, gérés par des investisseurs institutionnels privés, soit un peu plus dirigée vers les PME et ETI.

Plus de contrôle 


La loi industrie verte prévoyait "une mesure d'orientation" de cette épargne vers les entreprises, "une partie de ce fléchage sera consacrée aux entreprises cotées", a indiqué M. Macron.

D'autres mesures de simplification administrative, notamment pour faciliter les entrées en Bourse, s'ajouteront à ce dispositif et la proposition de loi sur l'attractivité prévoit de favoriser le développement des actions à droits de vote multiples, "une avancée très attendue, en particulier, par nos start-up", selon le président.

Ce mécanisme, courant aux Etats-Unis, permet aux fondateurs d'une entreprise de lever du capital tout en gardant un plus grand contrôle qu'avec des actions ordinaires.

Sur le volet européen, "il est urgent de réaliser des avancées concrètes vers une union des marchés de capitaux au niveau européen", a lancé M. Macron, qui estime que ce sujet "devrait être une priorité pour la prochaine mandature" de la Commission européenne.

La France, a-t-il dit, veut en particulier "discuter avec nos partenaires de produits d'épargne harmonisés au niveau européen pour financer nos entreprises en fonds propres" et "progresser vers une supervision unique" des infrastructures de marché, un deuxième sujet loin d'être consensuel au sein des Etats Membres.


Loger les Français et réduire la bétonisation, c'est possible, selon deux ONG

l est possible de limiter l'étalement urbain et résorber le mal-logement en même temps, à condition de repenser profondément le modèle d'aménagement du territoire. (AFP).
l est possible de limiter l'étalement urbain et résorber le mal-logement en même temps, à condition de repenser profondément le modèle d'aménagement du territoire. (AFP).
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  • Il est possible de limiter l'étalement urbain et résorber le mal-logement en même temps, à condition de repenser profondément le modèle d'aménagement du territoire
  • L'artificialisation des sols, qui a des effets délétères sur la biodiversité, l'environnement et le climat, est due pour près des deux tiers à la construction de logements

PARIS: Il est possible de limiter l'étalement urbain et résorber le mal-logement en même temps, à condition de repenser profondément le modèle d'aménagement du territoire, préviennent les fondations Abbé Pierre et pour la Nature et l'Homme dans un rapport publié mardi.

L'objectif "zéro artificialisation nette" (ZAN), inscrit dans la loi, oblige la France à diviser par deux, tous les dix ans, son rythme de grignotage des espaces naturels par la ville, et à avoir stoppé le phénomène en 2050.

L'artificialisation des sols, qui a des effets délétères sur la biodiversité, l'environnement et le climat, est due pour près des deux tiers à la construction de logements, qui prennent plus d'espace en France qu'ailleurs du fait d'un modèle d'aménagement du territoire ayant favorisé la maison individuelle.

Ce modèle a pu en outre aggraver le mal-logement, notent les fondations, beaucoup de maisons en lotissement ayant été construites à bas coût, avec des conséquences sur leur qualité et leur isolation, et donc sur les finances de leurs occupants.

Les auteurs soulignent également le coût de ce modèle pour les collectivités, l'étalement urbain entraînant des besoins importants en voirie et réseaux d'électricité, gaz et eau, coûteux à construire et à entretenir.

Néanmoins, pour résorber le mal-logement, il faudrait construire 400.000 nouveaux logements par an, selon la Fondation Abbé Pierre, dont 150.000 logements sociaux - contre 373.000 et 82.000, respectivement, en 2023.

Pour concilier cet objectif avec la sobriété foncière, il faudra davantage densifier, en construisant plus de logements à l'hectare dans les zones pavillonnaires, en surélevant les bâtiments existants ou en développant l'habitat "léger", notent les auteurs du rapport, et pour cela, les collectivités devront disposer de financements accrus.

Pour la construction neuve, il faudra privilégier davantage l'habitat collectif (immeubles), moins consommateur d'espaces, en particulier le logement social, affirment les deux ONG, qui préconisent d'augmenter le financement des HLM.

Elles réclament également de renforcer l'encadrement des loyers et d'encadrer les prix du foncier, tout en luttant contre les logements vacants ou la rétention foncière avec de fortes augmentations de taxes.

Elles suggèrent aussi des mesures pour réduire la part des résidences secondaires dans le parc de logements, et pour limiter le phénomène des meublés touristiques.


Sciences Po: «nous serons intraitables» sur l'antisémitisme, promet la présidente de la Fondation

Laurence Bertrand Dorléac, présidente de la FNSP, instance de gouvernance de Sciences Po Paris (Photo, AFP).
Laurence Bertrand Dorléac, présidente de la FNSP, instance de gouvernance de Sciences Po Paris (Photo, AFP).
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  • Selon la direction, une étudiante de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) a «été empêchée d'accéder à l'amphithéâtre»
  • Mercredi en Conseil des ministres, le président Emmanuel Macron avait dénoncé comme «inqualifiables et parfaitement intolérables» les propos rapportés lors de la mobilisation pro-palestinienne à Sciences-Po

PARIS: Laurence Bertrand Dorléac, présidente de la FNSP, instance de gouvernance de Sciences Po Paris, a assuré lundi que l'institution serait "intraitable" si des actes antisémites étaient avérés au sein de l'école, et a fait part de "son inquiétude" face à un "raidissement du climat".

Elle faisait référence à des incidents survenus dans le cadre d'une "journée de mobilisation universitaire européenne pour la Palestine". Les faits allégués, dont les versions divergent, se sont produits le 12 mars lors de l'occupation d'un amphithéâtre par environ 300 militants pro-palestiniens.

Selon la direction, une étudiante de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) a "été empêchée d'accéder à l'amphithéâtre", et "des propos accusatoires ont été prononcés (à la tribune, NLDR) à l'encontre" de l'association. L'UEJF a dénoncé des propos antisémites.

"Il s'est passé des choses absolument condamnables, en ce sens qu’on ne peut pas empêcher un cours. Il y a 300 associations à Sciences Po, elles doivent demander l'autorisation de se réunir. En l'occurrence, l'amphi Boutmy (amphithéâtre principal de Sciences Po, ndlr) a été occupé par des étudiants, et quelle que soit la cause de ces étudiants, c’est une première erreur", a estimé Laurence Bertrand Dorléac sur France Inter.

Faits condamnables 

"D'autre part, des signalements ont été faits, qui concernent des faits qui sont là aussi condamnables. Si une étudiante a été empêchée d'entrer dans cet amphi au motif qu'elle appartient à une organisation de jeunes étudiants juifs de France, c’est absolument condamnable", a ajouté la présidente de la Fondation nationale des sciences politiques, en charge des grandes orientations stratégiques et de la gestion de Sciences Po.

"Dès le lendemain, une enquête administrative a été décidée. Les premières auditions auront lieu dès ce (lundi) matin. Et d'autre part, un article 40 a été déposé, c'est-à-dire un signalement au procureur de la République", a-t-elle dit. "Ces enquêtes diront ce qui s'est passé exactement. S'il y a eu des actes d'ordre antisémite, nous serons intraitables".

"Je suis très attentive à tous les actes antisémites qui peuvent se produire. Je constate effectivement un raidissement du climat et il est normal que je m'en soucie", a indiqué Mme Bertrand Dorléac.

Mais "attention à ne pas opposer les communautés entre elles et les étudiants entre eux", a-t-elle ajouté, estimant que Sciences-Po "fait l'objet d'un intérêt peut-être disons déraisonnable".

Mercredi en Conseil des ministres, le président Emmanuel Macron avait dénoncé comme "inqualifiables et parfaitement intolérables" les propos rapportés lors de la mobilisation pro-palestinienne à Sciences-Po Paris le 12 mars.