Les dix groupes de l'Assemblée nationale, dont sept d'opposition

Première force à l'Assemblée avec 172 députés, le groupe Renaissance, nouveau nom de La République en marche, prend «l'engagement de l'efficacité». (AFP)
Première force à l'Assemblée avec 172 députés, le groupe Renaissance, nouveau nom de La République en marche, prend «l'engagement de l'efficacité». (AFP)
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Publié le Mercredi 29 juin 2022

Les dix groupes de l'Assemblée nationale, dont sept d'opposition

  • Les macronistes sont au total 250, à 39 voix de la majorité absolue, selon les listes publiées mercredi au Journal officiel
  • Première force à l'Assemblée avec 172 députés, le groupe Renaissance, nouveau nom de La République en marche, prend «l'engagement de l'efficacité»

PARIS : Rouages essentiels de la législature, dix groupes politiques se sont constitués à l'Assemblée nationale, égalant le record de la précédente mandature. Sept sont d'opposition.

Les macronistes sont au total 250, à 39 voix de la majorité absolue, selon les listes publiées mercredi au Journal officiel.

LA MAJORITE EN TROIS GROUPES (250 députés)

Renaissance (ex-LREM), la lignée Macron

Première force à l'Assemblée avec 172 députés, le groupe Renaissance, nouveau nom de La République en marche, prend "l'engagement de l'efficacité". Il revendique de "porter un projet clair pour le pays", celui d'Emmanuel Macron.

Aurore Bergé est à sa tête, après Christophe Castaner. Sur les 172, quatre sont apparentés: le ministre des Solidarités Damien Abad, le tombeur de Manuel Valls Stéphane Vojetta, ainsi que deux membres du Parti radical.

Pour gonfler ses effectifs, les députés de l'ancien petit groupe Agir ont aussi rallié Renaissance.

MoDem, Bayrou en coulisses

Le groupe centriste compte 48 élus, pilotés par Jean-Paul Mattei, un proche du patron du MoDem François Bayrou. Il entend préserver un "équilibre" entre "solidarité sociale et sagesse budgétaire".

Horizons, l'écurie d'Edouard Philippe

Aile droite de la majorité, ce nouveau groupe compte 30 députés (dont deux apparentés), qui ont mis à leur tête Laurent Marcangeli. L'ancien Premier ministre Edouard Philippe, qui ne siège pas à l'Assemblée, en est à l'initiative.

Le groupe promet de ne "rien céder à la démagogie et à ceux qui entendent prospérer sur le chaos politique".

DROITE ET EXTREME DROITE (151 députés)

RN, Marine Le Pen à la barre

Premier groupe d'opposition en nombre, le Rassemblement national compte 89 élus (dont une apparentée), un record pour le parti d'extrême-droite, qui n'avait obtenu que huit sièges en 2017. Marine Le Pen, finaliste de la présidentielle, le dirige.

Il annonce une "opposition ferme à la politique" d'Emmanuel Macron, mais aussi "constructive", et entend "préparer l'alternance".

LR et les valeurs

Le groupe Les Républicains a vu ses effectifs passer d'une centaine d'élus à 62 (dont trois apparentés). Il est désormais présidé par Olivier Marleix, qui a pris la suite de Damien Abad, rallié à la majorité.

Il sera "un groupe d'opposition animé par le seul souci de défendre les intérêts de la France et des Français" et s'engage à continuer de "faire vivre les valeurs de la droite et du centre".

A GAUCHE, 4 GROUPES = 1 NUPES (151 députés)

LFI, dans l'ombre de Mélenchon

Le groupe de gauche radicale refuse "la politique de maltraitance sociale" des macronistes et a "l'intérêt général humain et écologique comme seule boussole".

Premier groupe de gauche, il compte 75 membres et a reconduit à sa tête Mathilde Panot, qui avait succédé à Jean-Luc Mélenchon en 2021. Le leader de LFI ne s'est pas représenté aux législatives.

Prolongeant l'alliance électorale Nupes (Nouvelle union populaire, écologique et sociale), les insoumis forment un intergroupe, structure informelle de coordination, avec les socialistes, les écologistes et les communistes.

Les socialistes, partenaires particuliers

Après le naufrage de la présidentielle, le groupe socialiste a réussi à obtenir 31 députés, contre 28 précédemment, grâce à l'alliance Nupes. Mais il compte garder son identité face à LFI.

Présidé par Boris Vallaud, le groupe demande "le respect" des "différences et complémentarités" des partenaires de gauche. Il rassemble des personnalités comme le numéro un du PS Olivier Faure, et Valérie Rabault, qui a pris ses distances vis-à-vis de la Nupes.

Les écologistes, tout nouveaux

Avec 23 élus, les écologistes sont parvenus à former un groupe. Le chef d'EELV, Julien Bayou, le copréside avec la députée de l'Isère Cyrielle Chatelain. Sandrine Rousseau, Delphine Batho et encore Aurélien Taché en sont membres.

Les communistes dopés par les ultramarins

Les communistes parviennent à élargir leur assise en passant de 15 à 22 députés, dont 10 des outre-mers. André Chassaigne a été reconduit à sa tête. Il compte dans ses rangs l'ancien candidat à la présidentielle Fabien Roussel, secrétaire national du PCF.

UNE OPPOSITION INDEPENDANTE POUR LES TERRITOIRES (16 députés)

Un 10e groupe s'est formé, d'"opposition républicaine, libre, indépendante et responsable", comptant 16 membres.

Baptisé "Libertés, indépendants, outre-mer, territoires", il comprend notamment des élus d'outre-mer, des nationalistes corses et des centristes. Bertrand Pancher le co-préside avec l'UDI Christophe Naegelen.

LES NON-INSCRITS (9 députés)

Disposant de moins de temps de parole et de prérogatives, les non-inscrits sont au nombre de neuf. Parmi eux, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan et six députés de gauche hostiles à la Nupes, regroupés en "pôle" autour de David Habib.


Loger les Français et réduire la bétonisation, c'est possible, selon deux ONG

l est possible de limiter l'étalement urbain et résorber le mal-logement en même temps, à condition de repenser profondément le modèle d'aménagement du territoire. (AFP).
l est possible de limiter l'étalement urbain et résorber le mal-logement en même temps, à condition de repenser profondément le modèle d'aménagement du territoire. (AFP).
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  • Il est possible de limiter l'étalement urbain et résorber le mal-logement en même temps, à condition de repenser profondément le modèle d'aménagement du territoire
  • L'artificialisation des sols, qui a des effets délétères sur la biodiversité, l'environnement et le climat, est due pour près des deux tiers à la construction de logements

PARIS: Il est possible de limiter l'étalement urbain et résorber le mal-logement en même temps, à condition de repenser profondément le modèle d'aménagement du territoire, préviennent les fondations Abbé Pierre et pour la Nature et l'Homme dans un rapport publié mardi.

L'objectif "zéro artificialisation nette" (ZAN), inscrit dans la loi, oblige la France à diviser par deux, tous les dix ans, son rythme de grignotage des espaces naturels par la ville, et à avoir stoppé le phénomène en 2050.

L'artificialisation des sols, qui a des effets délétères sur la biodiversité, l'environnement et le climat, est due pour près des deux tiers à la construction de logements, qui prennent plus d'espace en France qu'ailleurs du fait d'un modèle d'aménagement du territoire ayant favorisé la maison individuelle.

Ce modèle a pu en outre aggraver le mal-logement, notent les fondations, beaucoup de maisons en lotissement ayant été construites à bas coût, avec des conséquences sur leur qualité et leur isolation, et donc sur les finances de leurs occupants.

Les auteurs soulignent également le coût de ce modèle pour les collectivités, l'étalement urbain entraînant des besoins importants en voirie et réseaux d'électricité, gaz et eau, coûteux à construire et à entretenir.

Néanmoins, pour résorber le mal-logement, il faudrait construire 400.000 nouveaux logements par an, selon la Fondation Abbé Pierre, dont 150.000 logements sociaux - contre 373.000 et 82.000, respectivement, en 2023.

Pour concilier cet objectif avec la sobriété foncière, il faudra davantage densifier, en construisant plus de logements à l'hectare dans les zones pavillonnaires, en surélevant les bâtiments existants ou en développant l'habitat "léger", notent les auteurs du rapport, et pour cela, les collectivités devront disposer de financements accrus.

Pour la construction neuve, il faudra privilégier davantage l'habitat collectif (immeubles), moins consommateur d'espaces, en particulier le logement social, affirment les deux ONG, qui préconisent d'augmenter le financement des HLM.

Elles réclament également de renforcer l'encadrement des loyers et d'encadrer les prix du foncier, tout en luttant contre les logements vacants ou la rétention foncière avec de fortes augmentations de taxes.

Elles suggèrent aussi des mesures pour réduire la part des résidences secondaires dans le parc de logements, et pour limiter le phénomène des meublés touristiques.


Sciences Po: «nous serons intraitables» sur l'antisémitisme, promet la présidente de la Fondation

Laurence Bertrand Dorléac, présidente de la FNSP, instance de gouvernance de Sciences Po Paris (Photo, AFP).
Laurence Bertrand Dorléac, présidente de la FNSP, instance de gouvernance de Sciences Po Paris (Photo, AFP).
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  • Selon la direction, une étudiante de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) a «été empêchée d'accéder à l'amphithéâtre»
  • Mercredi en Conseil des ministres, le président Emmanuel Macron avait dénoncé comme «inqualifiables et parfaitement intolérables» les propos rapportés lors de la mobilisation pro-palestinienne à Sciences-Po

PARIS: Laurence Bertrand Dorléac, présidente de la FNSP, instance de gouvernance de Sciences Po Paris, a assuré lundi que l'institution serait "intraitable" si des actes antisémites étaient avérés au sein de l'école, et a fait part de "son inquiétude" face à un "raidissement du climat".

Elle faisait référence à des incidents survenus dans le cadre d'une "journée de mobilisation universitaire européenne pour la Palestine". Les faits allégués, dont les versions divergent, se sont produits le 12 mars lors de l'occupation d'un amphithéâtre par environ 300 militants pro-palestiniens.

Selon la direction, une étudiante de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) a "été empêchée d'accéder à l'amphithéâtre", et "des propos accusatoires ont été prononcés (à la tribune, NLDR) à l'encontre" de l'association. L'UEJF a dénoncé des propos antisémites.

"Il s'est passé des choses absolument condamnables, en ce sens qu’on ne peut pas empêcher un cours. Il y a 300 associations à Sciences Po, elles doivent demander l'autorisation de se réunir. En l'occurrence, l'amphi Boutmy (amphithéâtre principal de Sciences Po, ndlr) a été occupé par des étudiants, et quelle que soit la cause de ces étudiants, c’est une première erreur", a estimé Laurence Bertrand Dorléac sur France Inter.

Faits condamnables 

"D'autre part, des signalements ont été faits, qui concernent des faits qui sont là aussi condamnables. Si une étudiante a été empêchée d'entrer dans cet amphi au motif qu'elle appartient à une organisation de jeunes étudiants juifs de France, c’est absolument condamnable", a ajouté la présidente de la Fondation nationale des sciences politiques, en charge des grandes orientations stratégiques et de la gestion de Sciences Po.

"Dès le lendemain, une enquête administrative a été décidée. Les premières auditions auront lieu dès ce (lundi) matin. Et d'autre part, un article 40 a été déposé, c'est-à-dire un signalement au procureur de la République", a-t-elle dit. "Ces enquêtes diront ce qui s'est passé exactement. S'il y a eu des actes d'ordre antisémite, nous serons intraitables".

"Je suis très attentive à tous les actes antisémites qui peuvent se produire. Je constate effectivement un raidissement du climat et il est normal que je m'en soucie", a indiqué Mme Bertrand Dorléac.

Mais "attention à ne pas opposer les communautés entre elles et les étudiants entre eux", a-t-elle ajouté, estimant que Sciences-Po "fait l'objet d'un intérêt peut-être disons déraisonnable".

Mercredi en Conseil des ministres, le président Emmanuel Macron avait dénoncé comme "inqualifiables et parfaitement intolérables" les propos rapportés lors de la mobilisation pro-palestinienne à Sciences-Po Paris le 12 mars.


Les responsables syndicaux appellent à renoncer à la réforme de l'assurance-chômage

Secrétaire générale du syndicat CGT (Confédération générale du travail), Sophie Binet (Photo, AFP).
Secrétaire générale du syndicat CGT (Confédération générale du travail), Sophie Binet (Photo, AFP).
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  • Depuis plusieurs mois, l'exécutif multiplie les avertissements sur un possible nouveau durcissement des règles
  • Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, répète notamment qu'il faut réduire la durée d'indemnisation des demandeurs d'emploi

PARIS: Les responsables des cinq grandes centrales syndicales ont appelé lundi le gouvernement à renoncer à une nouvelle réforme de l'assurance-chômage, estimant qu'il faut "cesser la stigmatisation populiste des chômeurs", dans une tribune publiée dans Le Monde.

"Alors que la négociation assurance-chômage s’est terminée depuis moins de trois mois, le gouvernement a déjà annoncé une nouvelle réforme pour en durcir les effets. Ce serait la cinquième depuis 2017", dénoncent Sophie Binet (CGT), Cyril Chabanier (CFTC), François Hommeril (CFE-CGC), Marylise Léon (CFDT) et Frédéric Souillot (FO) dans cette tribune.

"A l’heure où la simplification est à la mode, force est de constater que ce principe ne vaut pas pour les demandeurs d’emploi, dont les droits sont de plus en plus illisibles", poursuivent-ils.

Depuis plusieurs mois, l'exécutif multiplie les avertissements sur un possible nouveau durcissement des règles.

Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, répète notamment qu'il faut réduire la durée d'indemnisation des demandeurs d'emploi, arguant que les réformes de structures sont nécessaires pour atteindre le plein-emploi.

"Les multiples réformes combinées ont fait plonger le montant moyen des allocations de 17% par rapport à 2019 et la durée d’indemnisation de 25%", soulignent les responsables syndicaux, qui appellent "solennellement le gouvernement à renoncer à cette réforme budgétaire qui rognera à nouveau les droits à l’assurance-chômage et supprimera l’ASS", l'Allocation spécifique de solidarité.

Stigmatisation populiste des chômeurs

"Il faut cesser la stigmatisation populiste des chômeurs. Au contraire, pour relancer l’économie et la demande intérieure, il faut que les entreprises partagent mieux la richesse créée", estiment-ils, jugeant qu'"il faut enfin investir dans la formation, les compétences et les qualifications".