Libye: 20 personnes mortes de soif en plein désert

Des membres de la branche locale du service libyen «de secours et d'urgences» de la ville de Koufra récupèrent les dépouilles de personnes retrouvées mortes de soif en plein désert libyen, près de la frontière avec le Tchad. (Photo, AFP)
Des membres de la branche locale du service libyen «de secours et d'urgences» de la ville de Koufra récupèrent les dépouilles de personnes retrouvées mortes de soif en plein désert libyen, près de la frontière avec le Tchad. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 29 juin 2022

Libye: 20 personnes mortes de soif en plein désert

Des membres de la branche locale du service libyen «de secours et d'urgences» de la ville de Koufra récupèrent les dépouilles de personnes retrouvées mortes de soif en plein désert libyen, près de la frontière avec le Tchad. (Photo, AFP)
  • «Le véhicule, en provenance du Tchad, a été retrouvé à 310 km au sud de Koufra et à 120 km de la frontière tchado-libyenne», selon le communiqué
  • Le service de secours a publié sur sa page Facebook une vidéo montrant les dépouilles en état de décomposition gisant sur le sable ocre, près de leur pick-up

TRIPOLI: Vingt personnes ont été retrouvées mortes de soif en plein désert libyen, près de la frontière avec le Tchad, après une panne de leur véhicule sous une chaleur aride, ont indiqué mercredi les services de secours. 

La branche locale du service libyen « de secours et d'urgences » de la ville de Koufra, dans l'extrême sud-est du pays, a indiqué dans un communiqué que l'une de ses équipes avait « récupéré 20 corps retrouvés dans le désert après que leur voiture est tombée en panne. Ils sont tous morts de soif ». 

« Le véhicule, en provenance du Tchad, a été retrouvé à 310 km au sud de Koufra et à 120 km de la frontière tchado-libyenne », selon le communiqué. 

Le service de secours a publié sur sa page Facebook une vidéo montrant les dépouilles en état de décomposition gisant sur le sable ocre, près de leur pick-up. 

Dans cette zone aride du désert libyen à très faible population les températures peuvent dépasser les 40 degrés en été. 

Le sud désertique de la Libye, pays plongé dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, est devenu ces dernières années un haut-lieu de la contrebande de marchandises et de l'immigration clandestine. 

Des milliers de migrants traversent chaque année les frontières poreuses de la Libye depuis le Soudan, le Niger et le Tchad, pour venir travailler dans ce pays ou pour tenter la traversée de la Méditerranée vers l'Europe. 

Les cas de migrants disparus ou retrouvés morts en plein désert y sont fréquents. 


Catherine Colonna à Riyad pour la réunion de la Coalition globale contre Daech

La ministre française de l’Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna (Photo, AFP).
La ministre française de l’Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna (Photo, AFP).
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  • Constituée en 2014 dans un contexte de montée en puissance très rapide de Daech, «la coalition a largement rempli ses objectifs», affirme Paris
  • La réunion de Riyad est ainsi l’occasion de faire une évaluation sécuritaire qui permettra aux militaires de la coalition de présenter la manière dont ils perçoivent la menace

PARIS: À la veille de la réunion ministérielle de la Coalition globale contre Daech qui se tient demain à Riyad et à laquelle participe la ministre française de l’Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna, Paris insiste sur l’importance de cette coalition, d’autant plus que l’organisation terroriste désormais clandestine «n’a pas renoncé à son agenda».

Tous les membres de la coalition – au nombre de 86, dont 4 organisations internationales – participeront à la réunion organisée par l’Arabie saoudite et les États-Unis.

Constituée en 2014 dans un contexte de montée en puissance très rapide de l’organisation, «la coalition a largement rempli ses objectifs», affirme Paris, puisque à partir de 2019, l’intégralité du territoire irakien qui était sous son emprise a été libéré.

Pour Paris, Daech reste terroriste

Cependant, pour Paris, la coalition reste d’une «importance particulière», car la menace a simplement changé de nature du fait que Daech ne contrôle plus de territoire aujourd’hui.

La France veut marquer le fait que Daech «reste un acteur terroriste dangereux» dans les nombreuses zones où l’organisation s’est implantée, notamment en Afrique et en Afghanistan, mais également en Syrie.

L’organisation, estime Paris, «n’est pas aujourd’hui à un stade suffisamment puissant pour projeter de nouvelles attaques sur notre territoire» comme en 2015 et 2016. On constate toutefois qu’elle cherche à profiter de la déstabilisation qui reste très importante notamment en Syrie, mais aussi dans certains pays africains et en Afghanistan, «pour reconstituer ses bases et se remettre en mesure de recruter et de projeter de nouvelles menaces».

«On est face à une organisation qui n’a pas du tout renoncé à son agenda global», affirme Paris.


Yémen: Boycott des négociations par le gouvernement tant que Mohammed Qahtan ne pourra recevoir de visites

Des Yéménites saluent leurs proches libérés lors d’un échange de prisonniers à Taïz, au Yémen, le 29 septembre 2021. (Photo, AFP)
Des Yéménites saluent leurs proches libérés lors d’un échange de prisonniers à Taïz, au Yémen, le 29 septembre 2021. (Photo, AFP)
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  • La réticence des Houthis à autoriser les proches du politicien à lui rendre visite ou à révéler où il se trouve fait craindre qu’il soit mort en détention
  • En mars, le gouvernement yéménite et les Houthis étaient convenus d’échanger plus de 900 prisonniers

AL-MOUKALLA: Les négociateurs du gouvernement yéménite ont déclaré qu’ils boycotteraient toute nouvelle négociation avec les Houthis au sujet des échanges de prisonniers sous la médiation de l’ONU jusqu’à ce que la milice révèle où se trouve Mohammed Qahtan, le politicien détenu, et qu’elle autorise sa famille ainsi que des représentants du gouvernement à lui rendre visite.

Dans un message publié sur Twitter, Hadi Haig, chef de la délégation gouvernementale en charge des pourparlers, écrit: «Notre position est claire: nous ne prendrons pas part aux négociations tant que cette visite n’aura pas eu lieu. Nous espérons que le bureau de l’envoyé de l’ONU exercera des pressions à cet égard pour faire progresser le dossier.»

M. Qahtan, un éminent homme politique yéménite, a été enlevé il y a huit ans par les Houthis, qui ont ignoré les demandes répétées en faveur de sa libération formulées par le Conseil de sécurité de l’ONU, des groupes de défense des droits locaux et internationaux et la famille du politicien.

La réticence des Houthis à autoriser les proches du politicien à lui rendre visite ou à révéler où il se trouve fait craindre qu’il soit mort en détention.

Lors d’un premier cycle de négociations pour l’échange de prisonniers, au mois de mars, le gouvernement yéménite et les Houthis étaient convenus d’échanger plus de neuf cents prisonniers et de s’accorder l’accès aux prisons de Marib et de Sanaa. Les deux parties devaient se réunir après ces visites pour un deuxième cycle de négociations dans l’espoir de négocier la libération d’un plus grand nombre de prisonniers.

Cependant, les membres d’une délégation gouvernementale qui devait se rendre dans les prisons houthies ont déclaré qu’on leur avait refusé de voir Qahtan. En conséquence, ils ont annulé leur visite et suspendu leur participation aux pourparlers avec la milice.

Entre-temps, les Houthis ont déclaré que les «conditions préalables» du gouvernement avaient retardé la visite de leur propre délégation dans une prison de Marib gérée par le gouvernement  .

La suspension des pourparlers avec les Houthis par la délégation gouvernementale intervient alors que Hans Grundberg, l’envoyé spécial de l’ONU pour le Yémen, continue de voyager entre les capitales régionales dans le but de faire participer les personnes impliquées dans le conflit à des pourparlers. L’objectif est de prolonger la trêve négociée par l’ONU et, finalement, de conclure un accord de paix.

Le bureau de M. Grundberg soutient qu’il est arrivé lundi à Mascate, où il a rencontré des responsables omanais et le négociateur principal houthi, Mohammed Abdelsalam, pour «explorer les moyens de faire progresser les efforts de paix en cours».

L’émissaire s’est précédemment rendu à Riyad, où il a rencontré, dans le même but, l’ambassadeur de l’Arabie saoudite auprès du Yémen, Mohammed al-Jaber, les ambassadeurs au Yémen des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (États-Unis, Royaume-Uni, France, Russie et Chine), Rachad al-Alimi, le chef du Conseil présidentiel du Yémen et d’autres hauts responsables yéménites.

Dans un entretien accordé à China Global Television Network la semaine dernière, M. Grundberg souligne qu’un cessez-le-feu durable au Yémen «est envisageable dans un avenir proche», mais qu’il nécessitera beaucoup d’efforts et des concessions de la part des factions belligérantes ainsi qu’un soutien international.

«Je crois que c’est possible, mais je ne peux pas dire que ce sera facile», ajoute-t-il. «Cela nécessite toujours des compromis de la part des parties afin d’atteindre ce degré d’entente.»

«Actuellement, des discussions sont en cours à différents niveaux pour soutenir les efforts de médiation de l’ONU.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un adolescent turc en prison pour une moustache au président

"Insulte au président" est l'une des inculpations les plus fréquentes en Turquie où elle a été prononcée à 16.753 reprises en 2022, selon les statistiques du ministère de la Justice. (AFP)
"Insulte au président" est l'une des inculpations les plus fréquentes en Turquie où elle a été prononcée à 16.753 reprises en 2022, selon les statistiques du ministère de la Justice. (AFP)
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  • Le lycéen de Mersin, sur la côte sud-est du pays, a été accusé d'avoir «dessiné au stylo-bille une moustache de Hitler et écrit des commentaires insultants» sur une affiche du chef de l'Etat
  • Identifié grâce aux caméras de surveillance, indique la presse, il a été interpellé au domicile familial et interrogé par la brigade des mineurs

ISTANBUL: Un adolescent de seize ans a été arrêté et incarcéré mardi soir en Turquie pour avoir dessiné une moustache au président Recep Tayyip Erdogan sur une de ses affiches de campagne, rapporte la presse turque.

Selon plusieurs médias proches de l'opposition, comme les quotidiens BirGun, Cumhuriyet et la chaine de télévision privée Halk TV, le lycéen de Mersin, sur la côte sud-est du pays, a été accusé d'avoir "dessiné au stylo-bille une moustache de Hitler et écrit des commentaires insultants" sur une affiche du chef de l'Etat, collée près de son domicile.

Identifié grâce aux caméras de surveillance, indique la presse, il a été interpellé au domicile familial et interrogé par la brigade des mineurs où "il a reconnu avoir dessiné la moustache mais nié les commentaires" qui l'accompagnaient.

Déféré devant le procureur, il a été aussitôt inculpé pour "insulte au président" et incarcéré au centre pour mineurs de la prison de Tarsus, près de Mersin, précise Halk TV.

Au pouvoir depuis vingt ans, M. Erdogan a été reconduit le 28 mai avec 52% des voix au deuxième tour de l'élection présidentielle pour un nouveau mandat présidentiel de cinq ans.

"Insulte au président" est l'une des inculpations les plus fréquentes en Turquie où elle a été prononcée à 16.753 reprises en 2022, selon les statistiques du ministère de la Justice.