Kaboul: le chef suprême des talibans assiste à une assemblée de dignitaires religieux

Les talibans sont largement revenus à l'interprétation ultra-rigoriste de l'islam qui avait marqué leur premier passage au pouvoir, entre 1996 et 2001, restreignant très fortement les droits des femmes. (AFP)
Les talibans sont largement revenus à l'interprétation ultra-rigoriste de l'islam qui avait marqué leur premier passage au pouvoir, entre 1996 et 2001, restreignant très fortement les droits des femmes. (AFP)
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Publié le Vendredi 01 juillet 2022

Kaboul: le chef suprême des talibans assiste à une assemblée de dignitaires religieux

  • Son arrivée, retransmise sur la radio d'Etat, a été saluée par des acclamations et des chants à la gloire des talibans, tels que «longue vie à l'Emirat islamique d'Afghanistan»
  • Plus de 3 000 religieux et leaders tribaux sont réunis depuis jeudi dans la capitale pour un grand conseil de trois jours destiné à légitimer le pouvoir en place

KABOUL: Le chef suprême des talibans, Hibatullah Akhundzada, est apparu en public vendredi à Kaboul, où il a assisté à une assemblée de dignitaires religieux convoquée par le régime pour consolider son pouvoir.

M. Akhundzada, qui n'a jamais été filmé ou photographié en public depuis l'arrivée au pouvoir des talibans en août, et vit d'ordinaire reclus à Kandahar (sud), leur centre spirituel, s'est ensuite exprimé devant l'assemblée.

Son arrivée, retransmise sur la radio d'Etat, a été saluée par des acclamations et des chants à la gloire des talibans, tels que "longue vie à l'Emirat islamique d'Afghanistan", le nom officiel du régime.

Plus de 3 000 religieux et leaders tribaux sont réunis depuis jeudi dans la capitale pour un grand conseil de trois jours destiné à légitimer le pouvoir en place.

La presse afghane spéculait depuis plusieurs jours sur l'éventuelle participation de M. Akhundzada à cet événement. Seuls des enregistrements audio de lui avaient jusqu'ici été rendus public depuis août, sans qu'ils aient pu être authentifiés de source indépendante.

Malgré sa discrétion, M. Akhundaza, qui aurait dans les 70 ans, tient d'une main de fer le mouvement, selon les analystes, et porte le titre de "Commandeur des croyants".

Ce rassemblement, le plus grand depuis la prise de pouvoir des talibans, survient une semaine après un séisme qui a frappé le sud-est du pays et fait plus de 1 000 morts et des dizaines de milliers de sans-abri.

Femmes: l'ONU encourage les talibans à s'inspirer d'autres pays musulmans

L'ONU, dénonçant à nouveau "l'oppression systémique" exercée par le régime taliban sur les femmes et les filles afghanes, les a encouragés vendredi à s'inspirer de certains pays musulmans qui promeuvent leurs droits.

S'exprimant à l'occasion d'un débat urgent au Conseil des droits de l'homme à Genève sur la situation des femmes et des filles en Afghanistan, la Haute-Commissaire chargée des droits humains Michelle Bachelet a dénoncé la rapide érosion des droits des femmes dans le pays ces derniers mois.

"Depuis la prise du pouvoir par les talibans, les femmes et les filles connaissent le recul le plus important et le plus rapide de la jouissance de leurs droits (...) depuis des décennies", a déclaré l'ancienne présidente chilienne, à l'ouverture de ce débat qui avait été demandé par des pays de l'Union européenne, dont la France.

"Leur futur sera encore plus sombre, si rien ne change, rapidement", a-t-elle averti.

Mme Bachelet, qui s'est brièvement rendue en Afghanistan en mars, a en particulier "encouragé vivement" les talibans à "nouer le dialogue avec les pays à prédominance musulmane ayant une expérience en matière de promotion des droits des femmes et des filles - tels qu'ils sont garantis par le droit international".

Elle n'a toutefois pas cité d'exemple particulier.

Après leur retour au pouvoir, à l'issue de 20 années de guérilla contre le gouvernement élu et les forces étrangères, les fondamentalistes avaient promis de se montrer cette fois-ci plus souples. Mais ils ont rapidement renié leurs promesses.

Des dizaines de milliers d'écolières ont ainsi été exclues des écoles secondaires afghanes, et beaucoup de femmes occupant des postes de fonctionnaires n'ont pas été autorisées à reprendre le travail.

Les femmes se sont également vu interdire de voyager seules, et elle ne peuvent se rendre dans les parcs et jardins publics de Kaboul que certains jours, les autres étant dévolus aux hommes.

Début mai, le chef suprême des talibans a émis un décret selon lequel les femmes doivent se couvrir entièrement en public, y compris le visage, idéalement avec la burqa, un voile intégral avec une grille en tissu au niveau des yeux. Il a également déclaré qu'en règle générale, les femmes devaient rester à la maison.

Mme Bachelet, qui avait fait de la question du traitement des femmes par les talibans une "ligne rouge", leur a notamment demandé vendredi de fixer une date claire pour l'ouverture des écoles secondaires pour les filles et de supprimer les restrictions à la liberté de mouvement et l'obligation de se couvrir le visage.

Aucune femme 

Aucune femme n'a été autorisée à participer à cette assemblée. Les talibans ont estimé que cela n'était pas nécessaire, car elles sont représentées par des parents masculins.

Une source talibane avait affirmé en début de semaine que les participants seraient autorisés à critiquer le régime et que des sujets épineux, tels que l'éducation des filles, objet de débat au sein même du mouvement, seraient au programme.

Fin mars, les talibans avaient fait refermer aux filles les lycées et collèges, quelques heures à peine après leur réouverture, annoncée de longue date. Ce revirement inattendu avait été ordonné par M. Akhundzada lui-même, selon plusieurs sources au sein du mouvement.

Les talibans sont largement revenus à l'interprétation ultra-rigoriste de l'islam qui avait marqué leur premier passage au pouvoir, entre 1996 et 2001, restreignant très fortement les droits des femmes.

Ils les ont presque complètement exclues des emplois publics, ont restreint leur droit à se déplacer et ont interdit l'accès des filles aux écoles secondaires. Les femmes se sont aussi vu imposer le port du voile intégral, couvrant le visage, pour toute sortie en public.

Ils ont aussi interdit la musique non-religieuse, la représentation de visages humains sur des publicités, la diffusion à la télé de films ou séries montrant des femmes non voilées, et ont demandé aux hommes de porter le vêtement traditionnel et de laisser pousser leur barbe.

Les talibans ont entouré ce rassemblement de fortes mesures de sécurité. Mais jeudi, deux hommes armés ont tout de même réussi à s'approcher du lieu de la réunion, à l'université polytechnique de Kaboul, avant d'être abattus.

Selon des responsables talibans, ils ont commencé à tirer depuis le toit d'un immeuble proche, avant d'être "rapidement éliminés".

«L'obéissance, le plus important»

Les talibans ont fourni peu de détails sur ce qui est décrit comme une "jirga", une assemblée traditionnelle d'anciens au sein de laquelle les divergences doivent normalement être réglées par consensus.

Les médias n'ont pas eu le droit d'y accéder, mais certains discours ont été retransmis à la radio d'État, la plupart appelant à l'unité derrière le régime.

"L'obéissance est le principe le plus important", a ainsi déclaré à l'ouverture du conseil Habibullah Haqqani, qui assure la présidence. "Nous devons obéir à tous nos dirigeants dans toutes les affaires, sincèrement et véritablement", a-t-il dit.

A la tribune du conseil, un influent imam a déclaré que quiconque tenterait de renverser le régime devrait être décapité.

"Ce drapeau (taliban) n'a pas été hissé facilement, et il ne sera pas abaissé facilement", a déclaré Mujib ur Rahman Ansari, l'imam de la mosquée Gazargah à Herat (ouest).

"Tous les érudits religieux d'Afghanistan devraient convenir (...) que quiconque commet le moindre acte contre notre gouvernement islamique devrait être décapité et éliminé", a-t-il déclaré.


Pour Trump, un équilibre délicat sur l'Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président américain Donald Trump participent à une réunion dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 18 août 2025. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président américain Donald Trump participent à une réunion dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 18 août 2025. (AFP)
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  • Donald Trump tente de concilier sa volonté de paix rapide en Ukraine avec les attentes de sa base isolationniste, en refusant tout engagement militaire direct américain, mais en évoquant une "protection forte" pour Kiev via ses alliés européens

WASHINGTON: Quand Steve Witkoff, l'émissaire de Donald Trump, a parlé dimanche d'une protection de "type article 5" pour l'Ukraine en cas d'accord de paix avec la Russie, les soutiens MAGA du président américain ont vu rouge.

C'est que dans cette affaire le milliardaire républicain est pris en tenaille entre sa volonté de mettre fin rapidement à la guerre en Ukraine, tout en composant avec sa base militante, soucieuse de ne pas voir les Etats-Unis mettre encore la main à la poche et, a fortiori, être entrainés dans le conflit.

"Il n'est pas logique de dire que l'Ukraine ne pourra jamais rejoindre l'Otan, mais pourtant, nous voici, les Etats-Unis, le pays le plus puissant du monde, prêts à vous accorder l'article 5, un accord de sécurité garanti", s'est exclamée lundi l'élue très trumpiste Marjorie Taylor Greene, dans un podcast. "Pourquoi méritent-ils cela?"

L'élue de Géorgie (sud-est) se targue de longue date de défendre la politique de "l'Amérique d'abord" prônée par Donald Trump, aux tenants isolationnistes.

Epine dorsale de l'Otan, l'article 5 du traité de l'Atlantique Nord est un mécanisme de défense collective qui stipule que toute attaque contre un des pays membres de l'alliance est considérée comme une attaque contre tous.

- "Bonne protection" -

A peine quelques jours plus tard, l'idée paraît déjà dépassée, alors que les Etats-Unis et les Européens s'activent pour préciser quelles seront ces garanties de sécurité pour l'Ukraine.

"Nous leur donnerons une très bonne protection", a promis lundi le président américain en réunissant à la Maison Blanche, de manière tout à fait exceptionnelle, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et plusieurs dirigeants européens dans la foulée de sa rencontre vendredi avec le président russe Vladimir Poutine en Alaska.

Mardi, cela se traduisait par un soutien militaire aérien volontairement flou sans soldats au sol, mission qui sera potentiellement dévolue aux alliés européens, un message qui semblait s'adresser avant tout à la frange du Parti républicain inquiète d'un engagement américain trop poussé.

En ce sens, Donald Trump s'inscrit dans la lignée de la précédente administration démocrate de Joe Biden qui a toujours refusé d'envoyer des soldats américains sur place, de peur d'une confrontation directe avec la Russie.

Pour Debra Cagan, du Atlantic Council, un cercle de réflexion, les Etats-Unis "vont adopter une approche très minimale en matière de garanties de sécurité, afin d'en faire le moins possible pour les mettre en oeuvre".

- Terre, mer, air -

A ce stade, les garanties de sécurité, qui font l'objet de multiples réunions cette semaine entre chefs militaires, posent plus de questions que de réponses.

Pour réussir, "il faut agir sur terre, sur mer et dans les airs", relève Debra Cagan.

Mais "que signifie +les airs+ pour les Etats-Unis? Cela signifie-t-il que les Etats-Unis vont déployer des avions? Vont-ils mener des opérations au-dessus de la mer Noire? Ou s'agira-t-il de missions de reconnaissance?", s'interroge-t-elle.

De son côté, la "Coalition des volontaires" d'une trentaine de pays, principalement européens, emmenés par Paris et Londres, se dit prête à soutenir l'Ukraine pour prévenir une reprise des hostilités en cas d'accord de paix.

Le président français Emmanuel Macron a notamment évoqué un soutien massif à l'armée ukrainienne, sans "limitations en nombre, en capacité, en armement".

Il a dit envisager un déploiement terrestre en Ukraine de "quelques milliers d'hommes", qui n'auront, selon lui, "pas vocation à tenir une ligne de front".

Quant au président américain, bien conscient d'une base qui reste sur ses gardes, il avance l'argument selon lequel l'effort de défense en faveur de l'Ukraine ne coûte pas un centime aux Etats-Unis.

Après avoir dénoncé les "350 milliards de dollars" jetés aux orties selon lui par l'ancien président Joe Biden, il met en avant l'accord trouvé dans le cadre de l'Otan, prévoyant l'envoi d'armes américaines à l'Ukraine, les Européens payant la note.

Donald Trump espère ainsi gagner sur les deux tableaux: obtenir la paix en Ukraine au moindre coût pour satisfaire sa base et ses promesses de campagne.

Quant à la question des concessions territoriales, elle est reléguée au second plan, Donald Trump ne faisant pas mystère que l'Ukraine devra s'y résoudre, en particulier pour le Donbass.


Venezuela: Maduro annonce le déploiement de 4,5 millions de miliciens en réponse aux «menaces» américaines 

Le président vénézuelien Nicolas Maduro a annoncé lundi le déploiement de 4,5 millions de miliciens dans le pays en réponse aux "menaces" américaines face au déploiement de forces militaires américaines dans les Caraïbes. (AFP)
Le président vénézuelien Nicolas Maduro a annoncé lundi le déploiement de 4,5 millions de miliciens dans le pays en réponse aux "menaces" américaines face au déploiement de forces militaires américaines dans les Caraïbes. (AFP)
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  • La milice vénézuelienne fondée par le feu président Hugo Chavez dont Maduro est le successeur est, de source officielle, composée de quelque 5 millions de personnes, civils ou réservistes, et est placée sous le commandement de l'armée
  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a confirmé la semaine dernière le déploiement de forces navales et aériennes américaines dans les Caraïbes pour une opération anti-drogue

CARACAS: Le président vénézuelien Nicolas Maduro a annoncé lundi le déploiement de 4,5 millions de miliciens dans le pays en réponse aux "menaces" américaines face au déploiement de forces militaires américaines dans les Caraïbes.

"Cette semaine, je vais activer un plan spécial avec plus de 4,5 millions miliciens pour garantir la couverture de tout le territoire national. Des milices préparées, activées et armées", a lancé à la télévision publique M. Maduro, dont les Etats-Unis ont doublé à 50 millions de dollars la récompense pour sa capture.

La milice vénézuelienne fondée par le feu président Hugo Chavez dont Maduro est le successeur est, de source officielle, composée de quelque 5 millions de personnes, civils ou réservistes, et est placée sous le commandement de l'armée.

Evoquant le "réchauffé pourri des menaces extravagantes, rocambolesques et farfelues" de Washington, M. Maduro a aussi lancé "Fusils et missiles pour la force paysanne ! Pour défendre le territoire, la souveraineté et la paix du Venezuela (...) Missiles et fusils pour la classe ouvrière, pour qu'elle défende notre patrie".

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a confirmé la semaine dernière le déploiement de forces navales et aériennes américaines dans les Caraïbes pour une opération anti-drogue peu de temps après que l'administration a doublé la récompense pour M. Maduro, accusé de faire partie d'un cartel.

"Nous sommes également déployés dans toute les Caraïbes (...) qui nous appartiennent, dans notre mer, propriété, territoire vénézuélien", avait rétorqué" le ministre de l'Intérieur Diosdado Cabello.


Poutine et Trump ont discuté de «l'idée» de porter à un «plus haut niveau» les négociations directes Russie-Ukraine

Donald Trump va "commencer les préparatifs" d'une rencontre entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine, qui rejetait jusqu'ici une telle réunion, au terme d'une "très bonne" entrevue avec le président ukrainien et plusieurs dirigeants européens. (AFP)
Donald Trump va "commencer les préparatifs" d'une rencontre entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine, qui rejetait jusqu'ici une telle réunion, au terme d'une "très bonne" entrevue avec le président ukrainien et plusieurs dirigeants européens. (AFP)
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  • "Nous sommes prêts à une rencontre bilatérale avec Poutine et après cela nous nous attendons à une rencontre trilatérale" avec la participation de Donald Trump, a de son côté déclaré le chef d'Etat ukrainien à la presse
  • Les éventuelles concessions territoriales exigées par la Russie à l'Ukraine sont "une question que nous laisserons entre moi et Poutine", a-t-il ajouté

WASHINGTON: Donald Trump va "commencer les préparatifs" d'une rencontre entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine, qui rejetait jusqu'ici une telle réunion, au terme d'une "très bonne" entrevue avec le président ukrainien et plusieurs dirigeants européens.

Le président russe a convenu de cette future rencontre, qui devrait se produire dans les deux semaines à venir, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue américain, a fait savoir le chancelier allemand Friedrich Merz, l'un des responsables européens conviés à la Maison Blanche.

"Nous sommes prêts à une rencontre bilatérale avec Poutine et après cela nous nous attendons à une rencontre trilatérale" avec la participation de Donald Trump, a de son côté déclaré le chef d'Etat ukrainien à la presse.

Les éventuelles concessions territoriales exigées par la Russie à l'Ukraine sont "une question que nous laisserons entre moi et Poutine", a-t-il ajouté.

"L'idée a été discutée qu'il serait nécessaire d'étudier la possibilité de porter à un plus haut niveau la représentation de l'Ukraine et de la Russie", a de son côté déclaré le conseiller diplomatique du président russe Iouri Ouchakov, cité par l'agence Tass.

"Garanties de sécurité" 

Donald Trump a précisé sur son réseau Truth Social que la rencontre, en un lieu qui reste à déterminer, serait suivie d'une réunion à trois avec lui-même, visant à mettre fin à trois ans et demi de conflit, déclenché par l'invasion russe.

Lundi, le président américain et ses invités ont "discuté de garanties de sécurité pour l'Ukraine, des garanties qui seraient fournies par divers pays européens, en coordination avec les Etats-Unis d'Amérique", selon le président américain.

"Les garanties de sécurité seront probablement décidées par nos partenaires et il y aura de plus en plus de détails, car tout sera couché sur papier et officialisé (...) d'ici une semaine à dix jours", a indiqué pour sa part M. Zelensky.

Moscou refuse toute garantie de sécurité passant par l'Otan et son mécanisme de défense collective, le célèbre article 5.

"Je pense que nous avons eu une très bonne conversation avec le président Trump, c'était vraiment la meilleure", a déclaré par ailleurs le chef de l'Etat ukrainien en début d'après-midi. Il a ajouté plus tard que Kiev avait offert de se fournir en armes américaines pour 90 milliards de dollars, le Financial Times évoquant lui un budget de 100 milliards financés par les Européens.

Avant une réunion élargie avec les dirigeants européens, les deux hommes avaient eu un entretien bilatéral dans le Bureau ovale, où ils ont répondu à quelques questions des journalistes sur un ton cordial, à l'extrême opposé de l'humiliation publique subie par Volodymyr Zelensky au même endroit fin février.

"Merci" 

"Merci pour l'invitation et merci beaucoup pour vos efforts, vos efforts personnels pour mettre fin à la tuerie et arrêter cette guerre", a dit le président ukrainien, qui s'était vu reprocher son ingratitude la dernière fois.

Volodymyr Zelensky et les Européens ont tout fait pour mettre Donald Trump dans les meilleures dispositions, après sa rencontre peu concluante de vendredi avec Vladimir Poutine, pendant laquelle le président russe n'a fait aucune concession publique sur l'Ukraine.

Le président ukrainien portait une veste de costume et une chemise noires qui lui ont valu les compliments de Donald Trump, attentif aux marques de respect protocolaire.

Volodymyr Zelensky avait été critiqué par les partisans de Donald Trump en février pour sa tenue d'inspiration militaire, jugée trop décontractée.

Le chancelier allemand Friedrich Merz a de son côté estimé que l'Ukraine ne devrait pas être contrainte de faire des concessions territoriales dans le cadre d'un éventuel accord de paix. "La demande russe visant à ce que Kiev renonce aux parties libres du Donbass correspond, pour parler franchement, à une proposition visant à ce que les Etats-Unis renoncent à la Floride", a-t-il lancé.

"Un accord pour moi" 

Le président français Emmanuel Macron a lui appelé à "augmenter les sanctions" contre la Russie si les futurs pourparlers échouaient, et précisé que la question sans doute la plus difficile, celle d'éventuelles concessions territoriales, n'avait pas été abordée lundi.

Donald Trump a répété lundi qu'il n'était selon lui pas nécessaire d'en passer par un cessez-le-feu avant un accord de paix définitif, alors que le plus sanglant conflit en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale se poursuit, avec des attaques de drones et de missiles balistiques russes.

Avant que ne commencent les discussions avec les Européens, le président américain a dit à son homologue français Emmanuel Macron lors d'un échange apparemment capté à son insu par un micro, et en parlant de Vladimir Poutine: "Je pense qu'il veut conclure un accord pour moi. Vous comprenez? Aussi dingue que ça paraisse".

Le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le Premier ministre britannique Keir Starmer, la Première ministre italienne Giorgia Meloni, le président finlandais Alexander Stubb, Friedrich Merz et Emmanuel Macron ont fait bloc autour de Volodymyr Zelensky lundi à la Maison Blanche, dans une manifestation de solidarité diplomatique inédite.