Plusieurs services en grève au Liban, mais l’aéroport de Beyrouth est en plein essor

Ce panneau qui souhaite la bienvenue aux visiteurs est visible le long de la route de l’aéroport de Beyrouth. Il fait partie d’une campagne lancée par le ministère du Tourisme qui vise à remplacer les photos de personnalités politiques par des images de sites naturels. (AFP)
Ce panneau qui souhaite la bienvenue aux visiteurs est visible le long de la route de l’aéroport de Beyrouth. Il fait partie d’une campagne lancée par le ministère du Tourisme qui vise à remplacer les photos de personnalités politiques par des images de sites naturels. (AFP)
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Publié le Vendredi 01 juillet 2022

Plusieurs services en grève au Liban, mais l’aéroport de Beyrouth est en plein essor

  • Il semble que, ces derniers jours, l’aéroport international Rafic-Hariri de Beyrouth soit le seul établissement officiel actif au Liban
  • En l’absence de solutions, la grève générale devrait se poursuivre, paralysant ainsi l’ensemble du pays

BEYROUTH: Il semble que, ces derniers jours, l’aéroport international Rafic-Hariri de Beyrouth soit le seul établissement officiel actif au Liban.
Le ministre des Travaux publics et des Transports du gouvernement intérimaire, Ali Hamié, a déclaré jeudi: «93 vols sont arrivés à l’aéroport de Beyrouth mercredi. Ils transportaient 15 444 passagers qui viennent passer les vacances d’été ici.»
«Le nombre d’avions qui arrivent à Beyrouth devrait augmenter dans les prochains jours», a précisé M. Hamié.
Le Liban compte sur les voyages d’été pour injecter des devises fortes sur le marché, compte tenu des crises politiques et économiques accumulées et de leur incidence sur les conditions de vie du peuple libanais.
Le Premier ministre par intérim, Najib Mikati, qui est également le Premier ministre désigné, a averti jeudi lors de la réunion de la commission parlementaire des finances et du budget: «Tout retard dans la recherche de solutions aux crises coûtera 25 millions de dollars par jour [1 dollar = 0,96 euro] au Liban.»
«En raison de la crise économique, des mesures préventives pour lutter contre la Covid-19 et de la baisse des capacités financières des Libanais, seuls quelques milliers de pèlerins se rendront au pèlerinage du Hajj cette année. Leur nombre avait atteint plus de 25 000 au cours des saisons précédentes», a expliqué à Arab News une source de la Middle East Airlines (MEA).
Mercredi dernier, un vol de la MEA qui transportait le premier groupe de pèlerins libanais a atterri à l’aéroport international du roi Abdelaziz, à Djeddah. Au Liban, il s’agit de la seule compagnie aérienne autorisée à transporter des pèlerins à partir de l’Arabie saoudite et vers ce pays.
L’effondrement économique et la dévaluation de la monnaie nationale ont rendu le pèlerinage plus difficile pour ceux qui souhaitaient se rendre à La Mecque.
L’ancien député Mohamed al-Hajjar s’est plaint de «l’impossibilité pour les Libanais de se rendre en Arabie saoudite pour effectuer le Hajj dans la mesure où le vaccin contre la méningite – que le Royaume exige des pèlerins pour leur sécurité – n’est disponible, faute de financement, ni au ministère de la Santé ni dans les pharmacies.»
Abdelrahmane al-Tawil, responsable de la campagne Foutowa pour le Hajj et l’Omra, a déclaré: «Le nombre de pèlerins cette année n’a pas atteint le quota alloué au Liban, qui est de 2 700. La raison principale est le coût élevé du voyage – 6 000 dollars par pèlerin. Tout est plus cher de nos jours, y compris les billets d’avion, dont le prix a augmenté à l’échelle mondiale en raison du coût élevé du carburant, mais aussi les tentes et autres fournitures, sans compter les frais supplémentaires.»
«L’indisponibilité du vaccin contre la méningite, que le ministère de la Santé est censé fournir aux gens, a incité les pèlerins à l’acheter sur leurs propres deniers. Cela coûte 60 dollars, ce qui équivaut à 1 800 000 livres libanaises, selon le taux de change sur le marché noir», a ajouté M. Al-Tawil.
Malgré les crises qui l’accablent, le Liban se porte bien: c’est le message que le pays du Cèdre tente de faire passer aussi bien aux visiteurs qu’aux ministres arabes des Affaires étrangères, que les responsables ont incités jeudi à se réunir à Beyrouth, avant le sommet arabe.
Cependant, les employés du secteur public ont entamé une grève et ils ne reprendront le travail qu’une fois que leurs revendications – qui concernent notamment une augmentation des salaires, des indemnités de transport et des services de santé et d’éducation – auront été satisfaites.
En l’absence de solutions, la grève générale devrait se poursuivre, paralysant ainsi l’ensemble du pays.
Le député Ghassan Hasbani, membre du bloc de la République forte, a lancé un avertissement après la réunion de la commission des finances et du budget: «Le gouvernement doit encore présenter un plan final de réforme financière afin d’interpréter les lois. Il doit soumettre ce plan au Parlement le plus rapidement possible avec une feuille de route législative et des lois prêtes à être mises en œuvre pour accélérer la reprise et approuver un budget qui permettra de mener à bien les réformes requises.»
Reste à savoir si le président du pays, Michel Aoun, approuvera la composition du nouveau gouvernement proposé par M. Mikati mercredi matin.
Moins de vingt-quatre heures après les consultations parlementaires non contraignantes, M. Mikati a proposé une formation gouvernementale composée du gouvernement actuel avec quelques changements, notamment au niveau des ministères de l’Énergie et de l’Économie.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.