Un cinéaste saoudien s’inspire des pèlerinages du Hajj dans son enfance

Le cinéaste saoudien Mujtaba Saeed développe actuellement un scénario qui s'inspire largement de sa relation avec la ville sainte de La Mecque. (SPA)
Le cinéaste saoudien Mujtaba Saeed développe actuellement un scénario qui s'inspire largement de sa relation avec la ville sainte de La Mecque. (SPA)
Le cinéaste saoudien Mujtaba Saeed développe actuellement un scénario qui s'inspire largement de sa relation avec la ville sainte de La Mecque. (SPA)
Le cinéaste saoudien Mujtaba Saeed développe actuellement un scénario qui s'inspire largement de sa relation avec la ville sainte de La Mecque. (SPA)
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Publié le Samedi 02 juillet 2022

Un cinéaste saoudien s’inspire des pèlerinages du Hajj dans son enfance

  • Mujtaba Saeed décrit ses voyages d’enfance à travers les dunes multicolores d’Arabie saoudite, alors que des bus passent, transportant des étrangers de tous horizons qui chantent des prières à l’unisson
  • Le scénario reflète la propre vie de M. Saeed qui tourne autour de deux villes; La Mecque et Berlin, et l’on assiste à un mouvement de va-et-vient continu: des pèlerins à La Mecque, des touristes et des étudiants à Berlin

RIYAD: La relation du cinéaste saoudien Mujtaba Saeed avec La Mecque commence dès son plus jeune âge. Il se souvient avec émotion des voyages en famille dans cette ville animée pour effectuer les rituels de l’Omra ou du Hajj. Il était entouré de personnes de toutes les ethnies et nationalités qui se réunissaient dans un but commun en ce Lieu saint.

Il décrit ses voyages d’enfance à travers les dunes multicolores d’Arabie saoudite, alors que des bus passent, transportant des étrangers de tous horizons qui chantent des prières à l’unisson.

Mujtaba Saeed se remémore les voyages depuis la maison de son enfance dans la ville de Saihat, dans l’est du pays, vers la région du Hijaz, dans l’ouest du pays. Il se souvient très bien de l’enthousiasme et de l’émerveillement qui accompagnaient ces voyages.

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Le film de 2021 de Mujtaba Saeed "Zawal" a remporté la Palme d'or du meilleur court métrage au Festival du film saoudien et un prix Golden Sail au Gulf Radio and Television Festival, qui a eu lieu à Bahreïn. (Fourni)

«Ces voyages étaient pleins d’aventures», déclare-t-il à Arab News. «Pour un enfant, c’est un voyage interminable. En me rendant à La Mecque, j’avais l’impression de faire un périple.»

Le scénariste et réalisateur travaille actuellement sur un scénario qui s’inspire fortement de sa relation avec la Ville sainte, qui faisait partie intégrante de sa vie jusqu’au jour où, jeune adulte, il emménage en Allemagne pour poursuivre ses études.

«Après cela, je n’ai plus visité La Mecque pendant un certain temps, mais les souvenirs sont restés», précise-t-il. «Je considère que les souvenirs soulèvent des questions qui ont trait au temps, aux liens et au fait de voyager... je crois que c’est ainsi que tout Saoudien perçoit sa relation avec La Mecque.»

Il ajoute que la ville est le centre d’intérêt de nombreuses personnes et familles qui la visitent en tant que pèlerins tout au long de leur vie.

«J’ai grandi avec ces images qui débordent d’émotions; La Mecque est, pour moi, un lieu chargé d’émotions», explique-t-il.

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Les autres projets de Saeed incluent "Drowning" ou "Gharaq", qui a récemment remporté le prix du meilleur scénario de long métrage au Festival du film saoudien. (Fourni)

M. Saeed, qui partage désormais son temps entre ses domiciles à Berlin et en Arabie saoudite, affirme que ses émotions et ses expériences avec la Ville sainte constituent une source d’inspiration pour son dernier scénario. Le projet est toujours en cours d’élaboration, mais le cinéaste est déterminé à partager son histoire non seulement avec ses compatriotes saoudiens, mais avec le public du monde entier.

«Chacun devrait s’engager et s’intégrer au sein de différentes cultures», soutient-il. «Je pense que ce qui est en notre for intérieur en tant qu’humains et ce qui nous motive en tant que personnes ne forment qu’une seule et même entité.»

Le scénario reflète la propre vie de Mujtaba Saeed qui tourne autour de deux villes: La Mecque et Berlin. Bien qu’il ait de nombreuses différences entre les deux, il existe également des similitudes, notamment une nature transitoire, où l’on assiste à un mouvement de va-et-vient continu: des pèlerins à La Mecque, des touristes et des étudiants à Berlin.

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Le cinéaste saoudien Mujtaba Saeed. (Fourni)

«Ces deux endroits servent de repères pour de nombreuses personnes dans le monde. J’essaie donc de rechercher les contrastes entre les deux et de voir comment ces contrastes affectent les personnages», souligne-t-il.

«Pour moi, il est également très important d’observer comment la ville de Berlin soulève des questions pour tous ceux qui la visitent... des questions qui concernent notre relation au corps, ainsi que notre connexion avec nous-mêmes et les autres.»

M. Saeed déclare que la recherche de réponses à ces questions par les personnages de l’histoire donne naissance à des conflits indispensables.

Il ajoute que l’objectif de son scénario est d’explorer le contraste entre les notions relatives aux valeurs traditionnelles de la «vieille société» et le monde moderne et globalisé. Plus encore, poursuit-il, il examine si divers groupes d’individus – chacun ayant ses propres antécédents dynamiques et variés – peuvent coexister en toute sécurité au même endroit.

«À La Mecque, cette équation existe», indique-t-il. «À partir du moment où je suis parti étudier en Allemagne, puis y travailler, une attention mondiale était portée à la ville. Mais une question subsiste: comment est-il possible de faire entendre d’autres voix là-bas?»

Il souligne qu’il se sent responsable en tant qu’artiste d’amplifier des voix souvent ignorées. Au moment où le développement des arts et du divertissement dans le Royaume se poursuit, grâce auquel le pays aspire à devenir un pôle régional pour le cinéma et les formes plus larges d’échange culturel, il estime que la croissance du cinéma saoudien est l’occasion idéale pour atteindre cet objectif.

«À ce stade de renaissance nationale, où l’on donne la parole au cinéma saoudien, il faudrait, en plus du travail que fait la Commission du film d’Arabie saoudite pour développer des créations régulées, déployer davantage d’efforts collaboratifs, que ce soit avec l’Europe, l’Inde ou d’autres pays», explique Mujtaba Saeed.

«Je pense que le cinéma deviendra notre langue – et c’est une langue universelle – dans les années à venir. L’importance du Festival du film européen à Riyad est incontestable et je crois qu’il est important de se concentrer sur la présentation d’un contenu cinématographique diversifié.»

Le Festival du film européen, qui vise à promouvoir le cinéma européen et à encourager l’établissement de contacts entre les cinéastes d’Europe et d’Arabie saoudite, s’est déroulé du 15 au 22 juin. M. Saeed considère ce festival comme essentiel pour aider à combler les écarts culturels et encourager la communication continue.

«Je ne crois pas que le festival ait présenté des films inédits pour ce public, car les Saoudiens aiment énormément le cinéma, mais il est important que les cinéastes européens rencontrent ce public», renchérit-il.

Les autres projets en cours de Mujtaba Saeed incluent un scénario intitulé Gharaq («Noyade»). Il a remporté en juin le prix du meilleur scénario de long-métrage lors de l’édition 2022 du Festival du film saoudien. Il précise qu’il explore la dualité du pardon et de la vengeance, ajoutant: «Une personne ne peut être libre que si elle est capable de pardonner.»

La production du film est en cours et le tournage devrait avoir lieu dans l’est du Royaume. Il espère que ce sera une coproduction saoudo-allemande.

Le film Zawal de Mujtaba Saeed, sorti en 2021, a remporté le prix du meilleur court-métrage au Festival du film saoudien et le prix Golden Sail au festival Gulf Radio and Television, qui s’est déroulé à Bahreïn du 21 au 23 juin. Il raconte l’histoire d’un garçon de huit ans qui vit avec sa mère dans un camp de réfugiés mis en quarantaine à la suite de la propagation d’une mystérieuse pandémie.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Ouverture du Grand Musée égyptien : le monde réuni au Caire pour son inauguration

Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
La statue colossale en granit rose du roi Ramsès II, vieille de 3 200 ans, à l'entrée du Grand Musée égyptien. (Fourni)
La statue colossale en granit rose du roi Ramsès II, vieille de 3 200 ans, à l'entrée du Grand Musée égyptien. (Fourni)
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  • Le Grand Musée Égyptien, plus grand musée au monde consacré à une seule civilisation, expose plus de 57 000 artefacts, dont la collection complète de Toutankhamon
  • Inauguré par Abdel Fattah Al-Sissi, l’événement a rassemblé des dirigeants mondiaux et marque un nouveau chapitre culturel et historique pour l’Égypte

LE CAIRE : Le Grand Musée Égyptien — le plus grand musée archéologique au monde dédié à une seule civilisation — a officiellement ouvert ses portes.

L’événement d’inauguration a réuni de nombreuses personnalités internationales, parmi lesquelles le président allemand Frank-Walter Steinmeier, le roi Philippe de Belgique et le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis.

Les hauts responsables arabes présents étaient menés par le ministre saoudien de la Culture, le prince Badr ben Abdallah, accompagné du prince héritier Theyazin d’Oman et du président palestinien Mahmoud Abbas.

Le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a inauguré ce musée tant attendu, vitrine d’un milliard de dollars dédiée aux trésors pharaoniques, affirmant que son ouverture marquait « un nouveau chapitre de l’histoire » pour le pays.

« Aujourd’hui, alors que nous célébrons ensemble l’ouverture du Grand Musée Égyptien, nous écrivons un nouveau chapitre de l’histoire du présent et de l’avenir de cette patrie millénaire », a déclaré Al-Sissi devant un parterre de princes, reines, chefs d’État et autres dignitaires réunis sur l’esplanade du musée.

Le spectacle fastueux de samedi a illuminé à la fois les pyramides et la façade monumentale du musée, avec de grandes mises en scène musicales et des performances conjointes entre Le Caire et Tokyo, Paris et New York.

Situé à environ deux kilomètres des pyramides de Gizeh, le site s’étend sur 490 000 m². Son design, signé par le cabinet irlandais Heneghan Peng Architects, mêle modernité et histoire.

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Le site, situé à environ 2 kilomètres des pyramides de Gizeh, couvre une superficie totale de 490 000 mètres carrés. (Fourni)

Le musée est le fruit de l’initiative de l’ancien ministre égyptien de la Culture, Farouk Hosny, qui proposa l’idée en 1992. La construction débuta en 2005, mais fut interrompue trois ans durant les troubles politiques qui suivirent la révolution de 2011.

Le projet a néanmoins surmonté de nombreux défis — bouleversements politiques et pandémie mondiale — qui ont retardé son ouverture à quatre reprises.

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Le Grand Musée égyptien de Gizeh, dans la banlieue sud-ouest de la capitale, Le Caire. (Fourni)

« Dire que le Grand Musée Égyptien est un cadeau de l’Égypte au monde n’est pas une exagération, car l’héritage de la civilisation égyptienne ancienne constitue un patrimoine universel », a déclaré le Premier ministre égyptien, Mostafa Madbouly.

Cet héritage sera présenté sur 40 000 m² d’espaces d’exposition, dont 7 500 m² consacrés aux trésors du roi Toutankhamon, tous découverts dans sa tombe sur la rive ouest de Louxor en 1922 par l’archéologue britannique Howard Carter.

Le musée abrite plus de 57 000 artefacts répartis entre les galeries de Toutankhamon, les galeries principales, la Grande Salle, le Grand Escalier et le musée de la barque de Khéops. La barque solaire de 4 600 ans du pharaon Khéops, longue de 43 mètres, découverte dans les années 1950 près de la Grande Pyramide, est l’un des joyaux de la collection.

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Un visiteur visite le Grand musée égyptien à Gizeh, dans la banlieue sud-ouest de la capitale Le Caire. (AFP)

« Ce qui distingue véritablement le Grand Musée Égyptien, c’est la présentation complète de la collection de Toutankhamon — plus de 5 000 artefacts exposés ensemble pour la première fois », a confié à Arab News l’ancien directeur du musée, le Dr Tarek Tawfik.

L’inauguration de samedi comprenait notamment l’ouverture de deux salles consacrées à ces 5 000 pièces exceptionnelles.

« Les visiteurs seront émerveillés par les techniques modernes de présentation du musée, qui racontent l’histoire du roi à travers une approche curatoriale novatrice, différente des styles d’exposition traditionnels », a ajouté Tawfik.

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La statue de la reine Hatchepsout au musée. (Fourni)

Certaines sections du musée sont ouvertes au public depuis 2024, et de nouvelles galeries ouvriront le 4 novembre, dans l’espoir d’attirer visiteurs locaux et touristes internationaux.

Dès l’entrée, le parcours débute par l’obélisque suspendu du roi Ramsès II dans la cour du musée. Les visiteurs peuvent également admirer une statue monumentale du pharaon dans le hall d’accueil avant d’emprunter le Grand Escalier — une statue vieille de 3 200 ans et haute de 11 mètres, déplacée ici après avoir longtemps trôné au centre d’un rond-point encombré devant la principale gare ferroviaire du Caire.

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Les galeries principales traitent de trois thèmes principaux - les croyances, la société et la royauté - couvrant différentes périodes de l'Égypte ancienne, de l'ère préhistorique et des anciens, moyens et nouveaux royaumes jusqu'à la période gréco-romaine. (Fourni)

Les galeries principales explorent trois thèmes centraux — croyances, société et royauté — couvrant les différentes périodes de l’Égypte ancienne, de la préhistoire à l’époque gréco-romaine.

Le musée abrite aussi un vaste centre de restauration de 32 000 m², le plus grand du Moyen-Orient, comprenant 16 laboratoires spécialisés ouverts au public — une première mondiale.

Présenté comme un pont entre l’héritage antique de l’Égypte et sa vision moderne, le Grand Musée Égyptien offre une fenêtre unique sur l’une des civilisations les plus fascinantes de l’histoire.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Casse du musée du Louvre: des suspects interpellés mercredi en cours de défèrement

Des policiers français patrouillent devant le musée du Louvre après son cambriolage, avec la pyramide du Louvre conçue par Ieoh Ming Pei en arrière-plan, à Paris le 19 octobre 2025. (AFP)
Des policiers français patrouillent devant le musée du Louvre après son cambriolage, avec la pyramide du Louvre conçue par Ieoh Ming Pei en arrière-plan, à Paris le 19 octobre 2025. (AFP)
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  • Sept suspects au total ont été interpellés dans l’enquête sur le spectaculaire casse du Louvre, dont le butin — estimé à 88 millions d’euros en bijoux de la Couronne — reste introuvable
  • L’enquête, fondée sur des traces ADN, la vidéosurveillance et la téléphonie, met aussi en lumière une « faille sécuritaire majeure » au Louvre, selon la ministre de la Culture Rachida Dati

PARIS: Des défèrements de suspects ayant été interpellés mercredi dans le cadre de l'enquête sur le casse du Louvre, dont le butin a été estimé à 88 millions d'euros, étaient en cours samedi devant des magistrats du tribunal judiciaire de Paris.

"Il y a des défèrements sur commission rogatoire", a indiqué le parquet de Paris sollicité par l'AFP, sans préciser le nombre de suspects déférés.

Cinq nouvelles interpellations liées à ce cambriolage spectaculaire avaient été annoncées jeudi matin par la procureure de Paris Laure Beccuau qui avait précisé que les bijoux volés restaient introuvables.

Ces nouvelles interpellations se sont ajoutées à celles de deux trentenaires arrêtés il y a une semaine et qui sont soupçonnés d'avoir fait partie du commando de quatre hommes sur place.

Ces deux habitants d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), âgés de 34 et 39 ans, ont été mis en examen et placés en détention provisoire mercredi soir.

En garde à vue, ces deux hommes - un arrêté à l'aéroport de Roissy alors qu'il tentait de rejoindre l'Algérie, l'autre à Aubervilliers - "se sont livrés à des déclarations (...) minimalistes par rapport à ce qui nous paraît être démontré par le dossier", avait indiqué Laure Beccuau.

Parmi les nouveaux interpellés se trouve un autre membre présumé du commando ayant commis le 19 octobre en moins de huit minutes ce casse qui a fait le tour de la planète, avait précisé la procureure. "Des traces ADN" le lient au vol, avait-elle noté.

Les autres personnes interpellées "peuvent éventuellement nous renseigner sur le déroulement de ces faits", avait éclairé la procureure, sans vouloir en dire plus sur leur profil.

Ces nouvelles interpellations "n'ont pas été du tout liées aux déclarations" des deux mis en examen, mais "à d'autres éléments dont nous disposons au dossier", les traces ADN, la vidéosurveillance ou encore l'examen de la téléphonie, avait-elle ajouté.

Les nouvelles interpellations ont eu lieu à Paris et dans son agglomération, notamment en Seine-Saint-Denis, avait-elle indiqué.

- "Faille sécuritaire majeure" -

Mme Beccuau avait souligné sa "détermination", comme celle de la centaine d'enquêteurs mobilisés, à retrouver le butin et l'ensemble des malfaiteurs impliqués.

Concernant les bijoux, la procureure avait expliqué que l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) explorait "un certain nombre de marchés parallèles" car ce n'est vraisemblablement pas sur le marché légal des oeuvres d'art qu'ils surgiront.

Parmi les hypothèses des enquêteurs: celle que ces joyaux puissent "être une marchandise de blanchiment, voire de négociation dans le milieu", a-t-elle pointé.

L'affaire a provoqué des débats-fleuves sur la sécurité du Louvre, musée d'art le plus visité du monde.

La ministre de la Culture Rachida Dati a dévoilé vendredi les premières conclusions de l'enquête de l'Inspection générale des affaires culturelles, avec un bilan très critique: "une sous-estimation chronique, structurelle, du risque intrusion et vol" par le Louvre, "un sous-équipement des dispositifs de sécurité", une gouvernance "pas adaptée" et des protocoles de réaction aux vols et intrusions "totalement obsolètes".

"On ne peut pas continuer comme ça", a martelé Rachida Dati.

Le jour du casse, les quatre malfaiteurs avaient pu garer un camion-élévateur au pied du musée, permettant à deux d'entre eux de se hisser avec une nacelle jusqu'à la galerie d'Apollon où sont conservés les joyaux de la Couronne.

Tout en réaffirmant que les dispositifs de sécurité à l'intérieur du Louvre avaient fonctionné, Mme Dati a annoncé des mesures pour répondre à une "faille sécuritaire majeure" à l'extérieur du musée.

"Nous allons mettre des dispositifs anti-voiture-béliers, anti-intrusion", a-t-elle annoncé, assurant que ces nouvelles installations seraient en place "avant la fin de l'année".


A Paris, le Centre Pompidou s'offre une dernière fête avant cinq ans de fermeture

un feu d'artifice intitulé "Le Dernier Carnaval" au Centre Pompidou (Beaubourg) à l'occasion de sa fermeture pour un projet de rénovation de cinq ans, à Paris, le 22 octobre 2025. (AFP)
un feu d'artifice intitulé "Le Dernier Carnaval" au Centre Pompidou (Beaubourg) à l'occasion de sa fermeture pour un projet de rénovation de cinq ans, à Paris, le 22 octobre 2025. (AFP)
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  • Le Centre Pompidou organise un dernier week-end festif baptisé « Because Beaubourg » avant cinq ans de travaux, transformant ses huit étages en un immense terrain de jeu mêlant concerts, performances et expériences immersives
  • L’événement, réunissant 80 artistes et plusieurs grandes marques partenaires, célèbre la culture et l’esprit d’ouverture du lieu avant sa fermeture pour rénovation complète

PARIS: Dans un tourbillon de musique, d'images et de patins à roulettes, le Centre Pompidou à Paris s'offre un dernier week-end festif avant cinq ans de travaux, avec "Because Beaubourg", événement qui transforme l'intégralité du bâtiment en un immense terrain de jeu.

"Je suis venu parce que j'ai entendu dire que c'était la fermeture. Et j'avais envie de participer à ça une dernière fois, pour en profiter un petit peu", explique à l'AFP Eliot Ibert, 23 ans, en coloriant une fresque participative.

Fermé au public depuis le 22 septembre, le bâtiment aux emblématiques tuyaux colorés rouvre ses portes ce week-end avec un parcours inédit. De vendredi à dimanche, quelque 80 artistes se produisent à travers concerts, DJ sets, performances, masterclasses, projections et expériences immersives sur les huit étages.

"C'est le plus grand événement que le Centre Pompidou ait fait depuis son ouverture", assure Paul Mourey, codirecteur artistique de l'événement, imaginé avec le label Because Music.

- "Spleen" -

Chaque étage propose une expérience différente. Au niveau -1, des pianistes amateurs se succèdent devant une fresque des étudiants des Beaux-Arts, tandis que le Forum, au rez-de-chaussée, devient le théâtre de performances en journée et un club illuminé la nuit.

Le Village des enfants prend place au 3e étage, tandis que plusieurs artistes et sociétés ont investi le 4e niveau. Shygirl, Shay ou Pedro Winter, fondateur du label Ed Banger, ainsi que les entreprises Spotify, Samsung et Snapchat, qui proposent de tester ses lunettes de réalité augmentée, participent à des installations et expériences interactives.

Autant de partenaires qui contribuent à financer l'événement.

Le premier et le sixième étage accueillent, de jour comme de nuit, des artistes tels que Catherine Ringer, Christine and the Queens, Selah Sue, Keziah Jones ou Sébastien Tellier.

Le musicien français, qui profite de l'événement pour promouvoir son nouvel album prévu en janvier, souligne l'importance de participer à cette célébration : "La culture, aujourd'hui, elle est rare. Quand il y a des petits îlots de culture, c'est important d'y être. Je n'avais pas envie de manquer ça."

Brigitte Baleo, 78 ans, retraitée ayant travaillé dix ans à la bibliothèque du Centre Pompidou, confie que la fermeture lui laisse "un peu de spleen".

"Ça tend l'estomac, il y a trop de souvenirs", ajoute-t-elle, émue. "Mais il faut que la fermeture ait lieu, pour réhabiliter ce monument".

Conçu en 1977 comme un lieu "ouvert à tous" par les architectes Renzo Piano et Richard Rogers, le bâtiment souffre aujourd'hui de vétusté.

Désamiantage, accessibilité du lieu, sécurité et complet réaménagement intérieur sont au menu de ses importants travaux de rénovation.

- Rollers et vue panoramique -

Cette fermeture, "c'est quelque chose qui me touche", abonde Florence, qui n'a pas souhaité donner son nom.

Férue d'électro, la Bordelaise de 57 ans vient d'assister au deuxième étage à "Space Opera", un film musical du duo français Justice projeté comme une expérience de clubbing, à quelques pas de l'installation inédite Camera/Man de Thomas Bangalter, un des deux membres de Daft Punk.

Pour encore plus de mouvements, elle compte bien expérimenter le Roller Disco qui fait vibrer l'ancienne galerie 1, au dernier étage.

Entre DJ sets, patins à roulettes et vues panoramiques sur Paris, l'ambiance mêle nostalgie et effervescence festive.

Gulliver Hubard, un étudiant britannique de 20 ans, savoure lui sa première visite. "C'est une chance de le voir avant sa fermeture", assure-t-il.

En journée, le programme est entièrement gratuit, et les organisateurs espèrent accueillir entre 10.000 et 15.000 visiteurs par jour.

Le programme nocturne, payant, a lui été pris d'assaut : les 12.000 billets se sont arrachés en à peine une journée.