Face à la flambée des prix, la Grèce surfe sur l'éventualité d'élections anticipées

Pour Antonis Papargiris, directeur des recherches à l'institut de sondage GPO «ce qui fait surtout peur et nous rapproche au scrutin, c'est la hausse des prix de l'énergie pour l'hiver prochain». (AFP)
Pour Antonis Papargiris, directeur des recherches à l'institut de sondage GPO «ce qui fait surtout peur et nous rapproche au scrutin, c'est la hausse des prix de l'énergie pour l'hiver prochain». (AFP)
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Publié le Samedi 02 juillet 2022

Face à la flambée des prix, la Grèce surfe sur l'éventualité d'élections anticipées

  • La détérioration des finances de l'Etat et des ménages créent un climat préélectoral selon analystes et médias, qui n'excluent pas des législatives prochainement
  • Si le pays a renoué avec la croissance ces dernières années, ses finances restent toujours sous la surveillance de ses créanciers, l'UE et le FMI, jusqu'au mois d'août

ATHENES: "Le gouvernement poursuit son travail normalement", "il n'y aura pas d'élections anticipées", a récemment insisté le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis. Mais la détérioration des finances de l'Etat et des ménages créent un climat préélectoral selon analystes et médias, qui n'excluent pas des législatives prochainement.

Élu en juillet 2019 pour un mandat de quatre ans, le gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis fait face à l'évidente usure du pouvoir, à des critiques sur la gestion de la pandémie de coronavirus et plus récemment à la grogne sociale contre la flambée des prix de l'énergie.

L'inflation a atteint en mai son plus haut taux depuis 29 ans, à 11,3%.

"Avec la hausse des carburants et des factures de l'électricité et de gaz, je n'arrive plus à m'en sortir", s'indigne Natassa Tsoumbou, 56 ans, jardinier-paysagiste qui travaille à son compte et vit dans un appartement de 70m2 dans la banlieue nord d'Athènes.

"Ces deux derniers mois je n'ai pu payer qu'une partie de mes factures. Et puis, quand je vais au supermarché, je deviens folle, avec 20 euros on n'achète quasiment rien", déplore-t-elle à l'AFP.

Pour apaiser le climat, le gouvernement a récemment fait voter au Parlement une série d'aides aux ménages d'un budget total de 6,5 milliards d'euros.

Une pratique similaire avait été suivie pendant les plus de deux ans de pandémie, l'Etat ayant dépensé plus de 10 milliards d'euros pour soutenir surtout les entreprises.

«L'hiver sera difficile»

Mais ces prestations semblent s'épuiser dans un pays frappé la dernière décennie par une crise financière inédite accompagnée d'une stricte austérité pour renflouer son économie.

Si le pays a renoué avec la croissance ces dernières années, ses finances restent toujours sous la surveillance de ses créanciers, l'UE et le FMI, jusqu'au mois d'août.

Le gouvernement parie sur le tourisme estival qui remplit habituellement les caisses de l'Etat: jusqu'à présent, l'augmentation du nombre de visiteurs en provenance des pays européens et des États-Unis a atteint un record, dépassant même celui de l'été 2019 avant la pandémie, selon des données officielles.

Mais pour le ministre des Finances, Christos Staïkouras, le budget de l'Etat a atteint ses limites: "il ne reste plus un seul euro à dépenser", a-t-il prévenu à la chaîne Mega TV dimanche dernier.

Pour Antonis Papargiris, directeur des recherches à l'institut de sondage GPO "ce qui fait surtout peur et nous rapproche au scrutin, c'est la hausse des prix de l'énergie pour l'hiver prochain".

"L'hiver sera difficile" prévient de son côté Nikos Konstandaras, éditorialiste du quotidien libéral Kathimerini soulignant que selon une théorie, les élections anticipées devaient prévenir l'effritement de la popularité du gouvernement mais "constituent aussi un risque pour la droite au pouvoir".

Premier parti dans les récents sondages d'intention de vote, la Nouvelle-Démocratie de Kyriakos Mitsotakis est créditée de 32,5% face à 22,5% pour la gauche Syriza d'Alexis Tsipras. Troisième parti, les socialistes Pasok, avec 12,8% selon un récent sondage de l'institut Marc.

Campagne «toxique»

Interpellé par les journalistes pour la énième fois au sujet des élections anticipées il y a une semaine, Kyriakos Mitsotakis a tenté de mettre fin à cette discussion tout en laissant la porte entrouverte, renvoyant la responsabilité à l'opposition de gauche qui mène, selon lui, une campagne "toxique".

"Je sais qu'il est extrêmement difficile de vous persuader que des élections ou un remaniement n'auront pas lieu", a indiqué M. Mitsotakis à Bruxelles.

"Le gouvernement poursuit son travail sans participer à la rhétorique (électorale ndrl)", a-t-il ajouté à l'issue du dernier sommet européen.

Son principal adversaire, l'ancien Premier ministre Alexis Tsipras (2015-2019), a à nouveau réclamé des élections jeudi lors d'un entretien à la télévision Open. "Il est évident que Kyriakos Mitsotakis prévoit des élections en Septembre", a-t-il prévenu.

Alexis Tsipras accuse le gouvernement d'avoir mal gérer la pandémie de Covid-19 qui a causé plus de 30 000 décès (dans un pays de 10,7 millions d'habitants) et de soutenir les grandes entreprises et non pas les citoyens.

"Les ressources du pays sont actuellement exploitées par dix grands groupes d'entreprises et un nombre équivalent de familles", a-t-il lancé récemment.

Vu la polarisation du climat politique, Antonis Papargiris prévoit qu'"un  scrutin anticipé est probable après les annonces gouvernementales de la rentrée en septembre".

"Tous les partis sont actuellement sur le pied de guerre pour des élections", affirme-t-il.


La flottille pour Gaza a dû revenir à Barcelone à cause de vents violents

Selon plusieurs médias espagnols, les organisateurs devraient se réunir lundi dans la journée pour décider de la reprise de la mission. (AFP)
Selon plusieurs médias espagnols, les organisateurs devraient se réunir lundi dans la journée pour décider de la reprise de la mission. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux avaient quitté Barcelone dimanche avec l'objectif “d'ouvrir un corridor humanitaire et de mettre fin au génocide en cours du peuple palestinien” dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas
  • Parmi les militants venus de dizaines de pays figurent la militante écologiste suédoise Greta Thunberg, les acteurs irlandais Liam Cunningham et espagnol Eduard Fernandez, ainsi que des élus européens et des personnalités publiques

BARCELONE: Des vents violents en Méditerranée ont contraint les bateaux partis dimanche de Barcelone vers Gaza, transportant de l'aide humanitaire et des centaines de militants pro-palestiniens dont la Suédoise Greta Thunberg, à retourner à leur port de départ, ont déclaré les organisateurs lundi.

"En raison de conditions météorologiques dangereuses, nous avons effectué un essai en mer puis sommes revenus au port pour laisser passer la tempête. Cela a entraîné un retard de notre départ afin d'éviter les complications avec les bateaux plus petits", a déclaré la Global Sumud Flotilla, sans préciser à quel moment les navires étaient revenus au port de Barcelone.

“Nous avons pris cette décision afin de privilégier la sécurité et le bien-être de tous les participants et d'assurer le succès de notre mission”, précise le communiqué.

Selon plusieurs médias espagnols, les organisateurs devraient se réunir lundi dans la journée pour décider de la reprise de la mission.

Une vingtaine de bateaux avaient quitté Barcelone dimanche avec l'objectif “d'ouvrir un corridor humanitaire et de mettre fin au génocide en cours du peuple palestinien” dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas.

Parmi les militants venus de dizaines de pays figurent la militante écologiste suédoise Greta Thunberg, les acteurs irlandais Liam Cunningham et espagnol Eduard Fernandez, ainsi que des élus européens et des personnalités publiques, dont l'ancienne maire de Barcelone Ada Colau.

Les navires de la Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe) ont prévu d'atteindre Gaza à la mi-septembre afin d'y acheminer de l'aide humanitaire, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

Les Nations unies ont déclaré en août l'état de famine à Gaza, avertissant que 500.000 personnes se trouvent en situation "catastrophique"

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles.

Les représailles militaires israéliennes ont depuis fait au moins 63.459 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon des chiffres du ministère de la Santé de Gaza, jugés fiables par l'ONU.


Une rencontre entre Zelensky et des «dirigeants européens» prévue à Paris jeudi

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  • "Une telle rencontre est prévue" pour discuter des garanties de sécurité pour l'Ukraine "et pour faire avancer la diplomatie parce que les Russes sont en train de s'échapper à nouveau", a indiqué à l'AFP cette source sous le couvert de l'anonymat
  • La participation du président américain Donald Trump à ce sommet à Paris "n'est pour l'instant pas prévue", a-t-elle ajouté

KIEV: Une rencontre entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et plusieurs "dirigeants européens" est prévue jeudi à Paris, a annoncé lundi à l'AFP une source politique européenne alors que les efforts de Washington pour mettre fin à l'invasion russe de l'Ukraine semblent bloqués.

"Une telle rencontre est prévue" pour discuter des garanties de sécurité pour l'Ukraine "et pour faire avancer la diplomatie parce que les Russes sont en train de s'échapper à nouveau", a indiqué à l'AFP cette source sous le couvert de l'anonymat.

La participation du président américain Donald Trump à ce sommet à Paris "n'est pour l'instant pas prévue", a-t-elle ajouté.

Les efforts diplomatiques pour trouver une issue à la guerre en Ukraine se sont accélérés ces dernières semaines sous la houlette de Donald Trump qui a rencontré son homologue russe Vladimir Poutine en Alaska en août, mais n'ont produit pour l'heure aucun effet concret.

L'Ukraine accuse la Russie de jouer la montre et de feindre de vouloir négocier pour mieux préparer de nouvelles attaques.

L'armée russe contrôle actuellement environ 20% du territoire ukrainien et a l'avantage sur le front.

La Russie a lancé son invasion de l'Ukraine en février 2022, pire conflit armé en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale qui a fait des dizaines, voire des centaines de milliers de morts dans les deux pays.


Journalistes tués à Gaza: opération de RSF dans la presse internationale

Depuis le début de la guerre, la presse internationale n'est pas autorisée à travailler librement dans le territoire palestinien.  Seuls quelques médias, triés sur le volet, y sont entrés embarqués avec l'armée israélienne, leurs reportages étant soumis à une stricte censure militaire. (AFP)
Depuis le début de la guerre, la presse internationale n'est pas autorisée à travailler librement dans le territoire palestinien. Seuls quelques médias, triés sur le volet, y sont entrés embarqués avec l'armée israélienne, leurs reportages étant soumis à une stricte censure militaire. (AFP)
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  • La campagne de lundi, à laquelle participent aussi L'Orient le jour (Liban), The Intercept (média d'investigation américain) ou die Tageszeitung (Allemagne), intervient une semaine après les frappes israéliennes ayant tué cinq journalistes
  • "Ces organisations et rédactions dénoncent les crimes perpétrés par l’armée israélienne contre les reporters palestiniens en toute impunité, appellent à leur protection et évacuation d’urgence, et exigent un accès indépendant de la presse internationale

PARIS: Bandeau noir en Une du journal, message en page d'accueil du site internet ou éditoriaux: plus de 150 médias d'une cinquantaine de pays participent lundi à une opération pour dénoncer le nombre de journalistes tués à Gaza, à l’appel de Reporter Sans Frontières (RSF) et de l'ONG Avaaz.

"Au rythme où les journalistes sont tués à Gaza par l’armée israélienne, il n’y aura bientôt plus personne pour vous informer": tel est le message affiché sur fond noir en Une notamment des quotidiens L'Humanité en France, Publico au Portugal ou La Libre en Belgique.

Le média en ligne Mediapart et le site du journal La Croix proposent un article présentant cette opération.

RSF a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste Hamas.

La campagne de lundi, à laquelle participent aussi L'Orient le jour (Liban), The Intercept (média d'investigation américain) ou die Tageszeitung (Allemagne), intervient une semaine après les frappes israéliennes ayant tué cinq journalistes à l'hôpital Nasser de Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza.

"Ces organisations et rédactions dénoncent les crimes perpétrés par l’armée israélienne contre les reporters palestiniens en toute impunité, appellent à leur protection et évacuation d’urgence, et exigent un accès indépendant de la presse internationale dans l’enclave palestinienne", explique RSF dans un communiqué.

L'organisation de défense de la presse indique avoir déposé quatre plaintes auprès de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre commis par l’armée israélienne contre les journalistes dans la bande de Gaza au cours des 22 derniers mois.

Depuis le début de la guerre, la presse internationale n'est pas autorisée à travailler librement dans le territoire palestinien.

Seuls quelques médias, triés sur le volet, y sont entrés embarqués avec l'armée israélienne, leurs reportages étant soumis à une stricte censure militaire.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP reposant sur des données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 restent désormais retenues dans la bande de Gaza dont une vingtaine présumés vivants.

L'offensive de représailles israéliennes a fait au moins 63.459 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugés fiables par l'ONU.