Les colos et centres de loisirs souffrent de la pénurie d'animateurs

Après deux ans de Covid, au cours desquels peu de jeunes ont pu être formés, mais aussi pour des raisons structurelles, le secteur de l'animation manque de bras (Photo, AFP).
Après deux ans de Covid, au cours desquels peu de jeunes ont pu être formés, mais aussi pour des raisons structurelles, le secteur de l'animation manque de bras (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 02 juillet 2022

Les colos et centres de loisirs souffrent de la pénurie d'animateurs

  • Pour l'organisation de séjours cet été, «il y a une tension au niveau des animateurs, des directeurs mais aussi des équipes de cuisine»
  • A la Ligue de l'enseignement, «le résultat des annulations liés spécifiquement au manque d'encadrants concerne un peu plus de 200 enfants»

PARIS: "Colos" annulées, accueils de loisirs fermés: après deux ans de Covid, au cours desquels peu de jeunes ont pu être formés, mais aussi pour des raisons structurelles, le secteur de l'animation manque de bras. Un comité de filière sera installé en septembre pour tenter de trouver des solutions.

Pour l'organisation de séjours cet été, "il y a une tension au niveau des animateurs, des directeurs mais aussi des équipes de cuisine. Certains organisateurs sont dans la dernière ligne droite et se demandent s'ils pourront maintenir les séjours ou pas", témoigne Anne Carayon, directrice de Jeunesse au Plein Air.

A la Ligue de l'enseignement (Vacances pour tous), "le résultat des annulations liés spécifiquement au manque d'encadrants concerne un peu plus de 200 enfants", sur quelque 17 000 accueillis. Un chiffre qui pourrait encore augmenter car "on n'a pas forcément de quoi absorber d'éventuels désistements" d'encadrants, souligne Benoît Fontaine, directeur du service vacances de la Ligue.

Pour faire face, les organisateurs de colos ont recours à des expédients: "On travaille sur des demandes de dérogation auprès des services de l’Etat par rapport à des animateurs chevronnés mais non diplômés", explique Vincent Clivio, de la Fédération nationale Familles rurales.

Du côté des centres des loisirs, "il y a urgence absolue", s'alarme Laurent Bruni, directeur général de l'Ufcv (Union française des centres de vacances). "On a des fermetures préventives, des limites dans la capacité d'accueil", lui fait écho M. Clivio.

Comme pour les sapeurs-pompiers 

La pandémie de Covid, et les confinements qui l'ont accompagné, explique une bonne part de ces difficultés. "Sur les deux dernières années, 17 000 jeunes n'ont pas pu suivre de formations Bafa (le brevet requis pour être animateur en colonie de vacances, NDLR) en raison de la pandémie", explique Laurent Bruni.

Mais les causes sont plus profondes. Les colonies de vacances fonctionnent avec des jeunes recrutés en Contrat d'engagement éducatif, pour une indemnité journalière faible (23,87 euros brut minimum par jour) au regard de la disponibilité attendue, 24 heures sur 24.

Il faut, de l'avis des responsables interrogés par l'AFP, revaloriser cette indemnité, rendre plus lisibles les aides pour passer le Bafa, mais aussi remettre en avant le sens et la valeur de cet engagement. "On demande un volontariat de l'animation, comme on a un volontariat pour les sapeurs-pompiers, de manière à être clair vis-à-vis du jeune", affirme Anne Carayon.

Les centres de loisirs et les accueils périscolaires tout au long de l'année fonctionnent, eux, avec des professionnels. La Direction de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative (Djepva) estime la pénurie dans ce secteur à 10% des effectifs nécessaires.

En cause, une grande précarité, des rémunérations faibles avec des contrats quasiment toujours à temps partiels, un manque de reconnaissance et un déficit de formations...

Mixité sociale

Conscient de ces difficultés, le gouvernement avait organisé de novembre 2021 à janvier 2022 des "Assises de l'animation". En est ressorti un plan avec 25 mesures, et la création d'un "comité de filière" devant appliquer cette feuille de route.

L'ancien député Yves Blein a pris la présidence de ce comité, et un secrétaire général vient d'être nommé, Benoît Coquille, ancien conseiller au Secrétariat d'Etat à la jeunesse et à l'engagement.

"L'objectif, c'est de voir comment on peut avoir plus de porosité entre tous les métiers de l'enfance (...), pour faire en sorte que les qualifications soient homogénéisées, qu’il y ait des passerelles qui permettent à ces personnes de bénéficier d’un vrai temps de travail", explique Yves Blein. Les Aesh et Atsem, qui assistent les enseignants sur le temps scolaire, dépendent de l'Education nationale, et les animateurs des communes.

M. Blein se félicite que le dispositif des "colos apprenantes" ait remis la filière sous le feu des projecteurs, avec des "aides significatives".

"Après, il ne faut pas que ce soit un +one shot+ (...). Il faut reconnaître que ce n'est malheureusement pas le sujet au-dessus de la pile, alors qu'on se pose beaucoup de questions sur la mixité sociale, le +vivre ensemble+. On sait combien les colos peuvent contribuer à cela", dit-il.


France: une galerie du Louvre fermée au public en raison d'une «fragilité» de l'édifice

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
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  • Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde
  • A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi

PARIS: Une des galeries du musée du Louvre à Paris sera fermée au public "par mesure de précaution" après qu'un audit a révélé la "particulière fragilité" de certaines poutres d'une des ailes du bâtiment, a annoncé lundi le musée dans un communiqué.

Abritant neuf salles dédiées à la céramique grecque antique, la galerie Campana sera fermée le temps que des "investigations" soient menées "sur la particulière fragilité de certaines poutres portant les planchers du deuxième étage de l'aile sud" du quadrilatère Sully, qui enserre la cour carrée du Louvre.

Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde. Contacté par l'AFP, un porte-parole de l'établissement n'a pas pu préciser quand cette décision prendrait effet ni pour combien de temps.

A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi. Et assure avoir "immédiatement lancé une campagne complémentaire d'investigations" afin de déterminer les causes de la fragilité identifiée.

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables.

En janvier 2025, la présidente du Louvre Laurence des Cars, sous pression depuis ce casse spectaculaire, avait alerté le ministère de la Culture de l'état de grande vétusté du musée parisien, évoquant notamment "la multiplication d'avaries dans des espaces parfois très dégradés".

Peu après cette alerte, le président Emmanuel Macron avait annoncé le lancement d'un vaste chantier de rénovation et de modernisation du Louvre, centré notamment sur le quadrilatère Sully. Des travaux initialement estimés à quelque 800 millions d'euros, et revus à la hausse dans un récent rapport de la Cour des comptes qui a évoqué au moins 1,15 milliard d'euros.


Grenoble: l'adolescent blessé par balles toujours dans le coma

Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué. (AFP)
Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué. (AFP)
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  • Le parquet avait indiqué dimanche, dans un premier temps, que le mineur était âgé de 12 ans, né en décembre 2012
  • L'adolescent a été atteint de 3 balles, une dans le dos et deux dans les jambes et se trouvait en arrêt cardio-respiratoire lors de l'arrivée des secours: "il est toujours dans le coma et son pronostic vital reste engagé", précise le parquet

GRENOBLE: L'adolescent atteint dimanche par trois balles près d'un point de vente de drogue à Grenoble est toujours dans le coma avec un pronostic vital engagé et ses agresseurs en fuite, a indiqué lundi le parquet.

Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué.

Le parquet avait indiqué dimanche, dans un premier temps, que le mineur était âgé de 12 ans, né en décembre 2012.

L'adolescent a été atteint de 3 balles, une dans le dos et deux dans les jambes et se trouvait en arrêt cardio-respiratoire lors de l'arrivée des secours: "il est toujours dans le coma et son pronostic vital reste engagé", précise le parquet.

Le drame s'est déroulé dimanche vers 3H00 du matin près d'un point de vente de drogue du quartier Chorier-Berriat, dans l'ouest de la capitale iséroise. Neuf étuis de balles de 9 mm avaient été retrouvés sur place. "Le ou les auteurs des tirs n'ont pas été interpellés à cette heure", précise le communiqué.

Le mineur faisait l'objet d'une convocation devant le tribunal pour enfants de Grenoble le 10 décembre 2025, après avoir été contrôlé en possession de cannabis et de cocaïne sur un point de deal connu, situé près du lieu où il a été blessé dimanche, selon la même source.

Il avait à plusieurs reprises fugué du foyer où il était hébergé, a-t-on ajouté.

Un homme se présentant comme son grand frère, également connu de la police sous plusieurs alias, s'est présenté à l'hôpital où il a été transporté, indique également le parquet.


Macron reçoit Zelensky en vue d'un accord d'armement «historique» pour défendre le ciel ukrainien

Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine. (AFP)
Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine. (AFP)
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  • Dimanche, sur le réseau X, Volodymyr Zelensky a évoqué "un accord historique" qui prévoit "un renforcement significatif" de l'"aviation de combat, de la défense aérienne, et d'autres équipements de défense" de Kiev
  • Il s'agit selon la présidence française de "mettre l'excellence française en matière d'industrie d'armement au service de la défense de l'Ukraine" et de "permettre d'acquérir les systèmes qui lui sont nécessaires pour répondre à l'agression russe"

VELIZY-VILLACOUBLAY: Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine.

Les industriels vont notamment présenter au dirigeant du pays en guerre depuis 2022 avec la Russie l'avion de combat français Rafale et son armement, le système de défense anti-aérienne SAMP-T de nouvelle génération, ainsi que plusieurs systèmes de drones. Une "lettre d'intention", dont la teneur précise n'a pas été dévoilée, doit ensuite être signée.

Dimanche, sur le réseau X, Volodymyr Zelensky a évoqué "un accord historique" qui prévoit "un renforcement significatif" de l'"aviation de combat, de la défense aérienne, et d'autres équipements de défense" de Kiev.

Il s'agit selon la présidence française de "mettre l'excellence française en matière d'industrie d'armement au service de la défense de l'Ukraine" et de "permettre d'acquérir les systèmes qui lui sont nécessaires pour répondre à l'agression russe".

L'Elysée a notamment évoqué "la défense du ciel ukrainien", alors que le président ukrainien a renouvelé samedi son appel pour obtenir davantage de systèmes de défense aérienne, au lendemain de nouvelles frappes russes massives contre son pays. Dans la nuit de dimanche a lundi, d'autres frappes ont tué au moins trois personnes dans la région de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, selon les autorités locales.

Cette neuvième visite du dirigeant ukrainien en France depuis le début de l'invasion russe en février 2022 intervient alors que la situation sur le front est compliquée pour son pays, à l'orée de l'hiver. Et que l'Ukraine est ébranlée par un scandale de corruption ayant poussé deux ministres à la démission et forcé Volodymyr Zelensky à prendre des sanctions contre l'un de ses proches.

"Sur les sujets de la corruption, il faut être extraordinairement vigilant. On l'est et on l'est en particulier dans ce processus d'adhésion à l'Union européenne" entamé par l'Ukraine, a rappelé samedi le ministre délégué chargé de l'Europe, Benjamin Haddad, sur la chaîne LCI.

Volodymyr Zelensky a déjà signé le mois dernier une lettre d'intention en vue d'acquérir 100 à 150 avions de chasse suédois Gripen, une manière d'afficher un tournant par rapport aux cessions d'armements par les pays occidentaux alliés et de planifier le renforcement à long terme de la défense ukrainienne après l'issue du conflit.

La France a déjà livré des chasseurs Mirage à Kiev, mais il n'avait jusqu'ici pas été question de voir l'Ukraine se doter du Rafale, fleuron de l'aviation de combat français.

Le système de défense anti-aérienne SAMP-T de nouvelle génération qui sera aussi présenté au dirigeant ukrainien doit être livré à la France à partir de 2027 et dispose de capacités d'interception étendues contre les missiles par rapport au SAMP-T, dont un exemplaire est déployé en Ukraine.

"Force multinationale" 

Après cette visite à Villacoublay, au sud-ouest de Paris, les deux dirigeants participeront dans l'après-midi à l'Elysée à un "forum drones franco-ukrainien".

Kiev entend utiliser cette année plus de 4,5 millions de drones, qui sont responsables de 70% des destructions de matériels ennemis sur le front. Le pays a développé pour cela un agile réseau de production. L'Ukraine utilise également des drones pour abattre les drones Shahed lancés chaque nuit contre elle.

Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky se rendront par ailleurs au mont Valérien, à l'ouest de Paris, visiter l'état-major de la "force multinationale Ukraine" que Paris et Londres préparent pour qu'elle puisse être déployée dans le cadre d'un accord de cessez-le-feu et des "garanties de sécurité" à fournir à Kiev.

Mis en place par la "coalition de volontaires", à laquelle participent, selon l'Elysée, 35 pays en incluant l'Ukraine, cet état-major "fonctionne" et est "dès à présent" capable "de déployer une force dès le lendemain d'un cessez-le-feu", assure-t-on côté français.

Les garanties de sécurité envisagées pour l'Ukraine, échafaudées depuis des mois par cette coalition, comprennent un soutien à l'armée de Kiev et des volets terrestre, maritime et aérien. Mais leur mise en œuvre reste conditionnée à un très hypothétique arrêt des combats.